(flashback) Calis + life's a bitch

Thaïs sursauta légèrement face à son grognement avant d’écarquiller les yeux à son discours, non pas à cause de la peur mais plutôt parce qu’elle avait besoin d’entendre ses mots, maladivement besoin. Toute cette histoire lui faisait penser, faire et dire n’importe quoi… « J’avais besoin d’entendre ça parce que tu as dis que rien ne serait plus comme avant et je n’ai pas envie d’être encore éloignée de toi… » murmura-t-elle d’une voix désolée non sans lui rendre son baiser avec une passion dévorante, contrastant diablement avec le côté fébrile, presque fragile qu’elle dévoilait lors de leur conversation. C’est d’ailleurs uniquement le manque de souffle qui la fit s’écarter et déposer son front contre celui de Caleb pour conserver une proximité salvatrice. « Ça va être dur d’être à la Cabot House maintenant… » fit-elle en esquissant un petit éclat de rire, ayant manifestement besoin de relâcher la pression. « Je t’aime Caleb… mais j’ai une question stupide… est-ce que tu as encore envie de moi ? »

« Parce que toute cette histoire nous aura marqué mais ça ne veut pas dire que fondamentalement, tout va changer. Nous serons bien plus forts tous les deux et notre couple s’en sortira quoiqu’il arrive. Dois-je te rappeler que je suis censé être le pessimiste ? J’aime pas raconter que le ciel est bleu et que les oiseaux chantent, c’est ton taf alors assume un peu » la poussais-je gentiment à se reprendre. Un léger rire secoua mes épaules toutefois quand elle s’exprima sur la difficulté de rester à la Cabot. « On s’organisera de façon à ce que tu puisses venir le plus souvent à la Lowell ou je viendrais squatter ton lit… On va trouver une solution et puis au pire, on s’appellera et je te raconterai une histoire ou mes cours d’histoire de l’Art… Crois-moi, tu t’endormiras très facilement » plaisantais-je avant de tout simplement la serrer dans mes bras. « Ce n’est pas vrai, tu as encore des questions connes en réserve ? Bien sûr que j’ai envie de toi ! »

« Vrai que tu es le pessimiste de notre couple et qu’en théorie c’est moi qui te gonfle avec le gazouillement des oiseaux pendant que tu me sors que c’est chiant la nature parce qu’il fait froid » ironisa-t-elle en reprenant peu à peu son rire cristallin des grands jours même si elle devait admettre que le retour à Cambridge risquait d’être corsé. « C’est con qu’il n’y ait pas de chambre solo à la Cabot, ce serait teeeellement plus pratique ! D’autant que ma coloc va être plus souvent là et toi, tu as deux colocs, donc encore plus dur… ça nous fera un entraînement tellement ce sera de la gymnastique mais pitié, me sors pas tes cours d’histoire de l’art, je risque de faire tes cauchemars… » fit-elle non sans lui embrasser le bout du nez au passage, tout en espérant que leur gymnastique ne les empêcherait pas pour autant de se voir. « Au pire, on profitera de nos entraînements ? Mais c’est pas une question conne ! J’ai juste besoin de savoir ! »

« En même temps, on se les caille en hiver ! » grognais-je comme à mon habitude mais entendre le rire de Thais me faisait du bien, en quelque sorte, j’avais l’impression de la retrouver après une éternité loin d’elle. Oui, je me sentais dans la peau d’un rescapé même si j’étais le premier responsable de nos malheurs. Ma jalousie m’avait aveuglé au point de l’abandonner. « Tu sais, Ev’ est souvent absent pour ses concerts et Aidan va visiter fréquemment d’autres lits que le siens donc on trouvera toujours un moyen de se voir et au pire… j’ai un appartement en ville donc on ne sera jamais à la rue » lui répondis-je avant de sourire très légèrement. « Eh bien maintenant tu le sais, j’ai toujours envie de toi et ça n’a rien changé par contre cette robe… va vraiment falloir que tu la brûles » marmonnais-je car je n’aimais pas les choses trop décolletées sur Thais. Certes, elle était particulièrement mise en valeur mais je la préférais avec des vêtements moins outrageux. « Néanmoins la question est plutôt de savoir si toi, tu me désires encore malgré tout ce que tu as subi. Tu sais, je comprendrais qu’il te faille du temps »

« Mais noooon ! Surtout pas quand je me blottis dans ta doudoune ! » plaisanta-t-elle de bon cœur en essayant tant bien que mal d’oublier tout ce qu’ils avaient mutuellement subit dernièrement. Évidemment, il y aurait toujours un relent de crainte que la jalousie de Caleb ne finisse pas reproduire le même schéma mais comme il l’avait très justement fait remarquer… Thaïs était l’optimiste parmi les optimistes. « Donc en fait c’est plutôt la Lowell que je vais squatter ! Du mal à m’endormir sans toi, j’avoue » fit-elle plus timidement. « Je ne vais pas squatter ta garçonnière quand même… enfin je veux dire, pour le coup ça fait vraiment nénette qui squatte ! » Pour le coup, la blondinette en avait complètement oublié la robe qu’elle portait et quand l’allemand de son cœur en fit mention, en lui demandant au passage si elle le désirait toujours, Thaïs s’écarta légèrement pour mieux la déchirer de part en part sans l’ombre d’une hésitation avant de l’embrasser avec une passion furieuse, le maintenant au passage contre le matelas. « Je n’ai officiellement plus rien à me mettre mais je pense que ça te donne une partie de la réponse, non ? »

« Tu squattes déjà impunément mon cœur alors mon appart’, je ne vois pas ce que ça change surtout si c’est pour dormir dans mes bras. J’aime bien avoir ma bouillotte pour dormir » haussais-je les épaules, réfutant son argument. Je ne voyais pas le problème qu’elle soulevait car après tout, si je n’avais pas envie qu’elle vienne, je ne lui aurais tout simplement pas parlé de l’appartement. Non, le vrai fond du problème, c’était cette foutue robe qui avait tendance à me rappeler combien d’autres hommes avaient joui de sa présence et ça, ça ne passait que difficilement non sans laisser un arrière-gout d’amertume qu’elle me fit rapidement oublier en déchirant sa robe. J’arquais un sourcil étonné avant de me laisser allonger sur le matelas. « En effet, ça me donne une partie de la réponse mais t’inquiète, au pire, j’irais t’acheter de quoi t’habiller pour le retour ! » murmurais-je avant d’inverser les rôles et de la surplomber, couvrant sa gorge de baisers comme pour marquer à nouveau mon territoire sur cette femme. Je voulais qu’elle oublie tout qui n’était pas nous, moi.

« Serait-ce que tu me demandes de devenir ta bouillotte attitrée ? » s’amusa Thaïs avec un sourire taquin sur les lèvres. On lui avait appris à plus d’un titre à ne pas s’imposer mais s’il lui proposait et mieux, s’il l’invitait… alors le problème de ne pas pouvoir se voir à cause de leurs colocataires devenait bien moindre à première vue, et cela lui plaisait follement. Au moins autant que de déchirer cette foutue robe qu’elle détestait pour tout ce qu’elle représentait dans sa globalité à vrai dire. « L’autre partie, qui sait… peut-être que tu l’auras bientôt ? Mais tu irais faire du shopping pour moi ? Au pire, si tu as un t-shirt, je le mets et le tour est joué ! » proposa-t-elle avant qu’il n’inverse les rôles et ne lui arrache de puissants frissons hautement délectables. Thaïs savait que son traumatisme reviendrait à la charge à un moment donné… mais pas aujourd’hui, pas alors qu’elle ceinturait les hanches de Caleb de ses cuisses musclées. « Marque-moi… »

« Faut croire que oui ! » répondis-je sur le même ton avant de l’embrasser passionnément, grognant au passage. « Si tu portes qu’un T-shirt, je vais te violer au moins je ne sais pas combien de fois d’ici qu’on arrive à Cambridge alors j’irais te faire ton shopping, tu n’auras qu’à me dire ce dont tu as besoin, ça doit pas être sorcier » haussais-je les épaules avant qu’elle ne me ceinture de ses cuisses, m’ordonnant de la marquer. Comment résister à une demande pareille ? Je ne savais pas et puis, surtout, je n’en avais pas envie. Aussi, je me laissais aller à lui faire des suçons, glissant rapidement néanmoins vers sa poitrine tandis que ma main glissait sur sa cuisse pour remonter lentement vers sa fesse que j’empoignais tout en flattant sa poitrine du bout de langue. « Dis-moi que tu as autant envie que moi » la suppliais-je presque d’une voix rauque tandis que je poursuivais mes caresses sur son corps magnifique. Je voulais la faire mienne comme lors de nos plus folles étreintes. J’en avais cruellement besoin pour oublier un peu, qu’un autre homme l’avait touché.

« Il me tarde d’y être… » murmura-t-elle à son oreille, la mordillant au passage, bien que pour le coup elle ait franchement du mal à imaginer Caleb en train de faire du shopping pour elle. Mais d’un autre côté, s’il voulait préserver sa santé mentale sur le chemin du retour… peut-être était-ce préférable ! « Tu me prendras juste un t-shirt, un pantalon et le tour est joué, je ferai en sorte que tu n’en n’aies que pour cinq minutes » articula-t-elle avec difficulté alors que les caresses du jeune homme faisait augmenter exponentiellement sa respiration mais aussi les gémissements échappant ses lèvres. Le sentir marquer sa peau était une sensation si libératrice qu’elle eut du mal à ne pas le crier. « J’en meurs d’envie, amour de ma vie » reprit-elle non sans s’emparer la seconde d’après de ses lèvres, non sans que ses mains descendent progressivement le long de son dos, jouant ensuite avec son boxer qu’elle faisait glisser très lentement à l’aide de ses cuisses, frottant leurs bassins ensemble tandis que ses doigts se faisaient plus tentateurs, plus provocateurs, lui prodiguant une caresse à la fois vile et d’une délicatesse à couper le souffle. Ceci dit, de son côté, elle ne put s’empêcher également de le marquer à plusieurs reprises, une fois dans le cou puis contre son torse, afin qu’il soit assuré et rassuré de sa propre envie. « Tu es mien et je te suis tienne… »

J’avais tellement envie d’elle, tellement besoin d’elle, de me fondre en elle, d’oublier que ce type aurait pu la salir de son empreinte. Je me sentais comme une bête tournant, enfermé dans une cage et ce besoin de me libérer devenait de plus en plus présent et violent en moi. Et pour cela, je ne connaissais qu’une seule façon : la faire mienne à nouveau, reprendre mes droits ce sur corps féminin qui me donnait tellement envie, l’entendre gémir le plaisir que je lui donnerai mais également me donner tout entier pour la combler. J’avais ce besoin presque animal de donner et de recevoir, de lui appartenir corps et âmes depuis que je l’avais vu partir sans se retourner. « A jamais » soufflais-je contre ses lèvres dans un gémissement à peine contenu tant ses caresses me mettaient au supplice. Caresses que je lui rendais au centuple, savourant ce corps, me languissant du goût de sa peau, allant jusqu’au cœur de sa féminité pour boire à la lie de son désir avant de succomber définitivement à cet ordre impérieux provenant de toutes les fibres de mon corps, la faisant mienne. Durant de longues et longues minutes, nous nous donnèrent l’un à l’autre avant que la vague de jouissance ne vienne nous cueillir, me laissant totalement repu entre ses bras, m’éloignant légèrement d’elle pour mieux l’attirer dans mes bras. « On pourrait rester un peu là et ne partir que demain… » murmurais-je bien plus tard quand ma respiration fut de nouveau calme tandis que je caressais ses cheveux et son épaule.