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Il l’avait jetée. Il l’avait jetée et son cœur saignait, au supplice, depuis plus de deux semaines. Thaïs peinait à s’en remettre et c’est la raison pour laquelle « fuir » pour se réfugier à Boston lui était apparut comme la meilleure solution, du moins le temps qu’elle se remettre à flot. Cela ne risquait pas d’être aisé puisqu’avant de partir, la jolie irlandaise avait déposé un chèque dans le casier de Caleb, du moment qu’il lui avait prêté. Mais si pendant ce temps Max, le petit orphelin dont Thaïs avait sauvé la vie s’était échappé de l’hôpital en vue de pourrir littéralement l’allemand et le supplier d’un même temps de ramener la belle blonde, cette dernière peinait à garder la tête hors de l’eau. Pour payer le chèque à son… ancienne âme sœur bien qu’elle ne parvenait toujours pas à se résoudre à la chose, elle avait dû emprunter à nouveau à la banque, à un taux démentiel. Depuis, elle se battait pour réussir à payer le loyer du studio miteux dans lequel elle ne faisait que survivre mais aussi pour en finir avec son prêt le plus vite possible. Hélas, le seul métier embauchant immédiatement avec son physique avantageux, malgré son manque de diplôme, c’était celui d’escort. Thaïs s’était rapidement faite embaucher par un Monsieur Xavier, ne l’ayant jusqu’ici jamais maltraitée mais la considérant tout de même comme quantité négligeable, comme une marchandise destinée à lui rapporter et surtout à se taire. Ce métier l’avait conduite dans cette chambre d’hôtel, où elle se dégoûtait par avance tout en cherchant à ne surtout pas franchir la mince frontière entre être une escort et une prostituée, surtout face à certains clients. « Bonsoir… » fit-elle d’une voix aussi sexy que possible, jouant son rôle à la perfection alors qu’elle hurlait intérieurement. « Je suis Thaïs, vous avez fait appel à moi pour être votre accompagnatrice de la soirée, dites-moi où vous souhaitez que je vous accompagne et je m’efforcerai d’exaucer votre souhait… » Malgré la faim, malgré la peur et le dégoût, sans oublier le sentiment d’injustice qui hurlait si fort en elle, l’irlandaise ne s’extirpait pas de ses responsabilités. On l’avait piégée, on la détestait, mais elle n’avait pas choisi la solution de facilité en décidant de mettre un terme à ses jours… non, elle se battait à sa façon, tout en approchant félinement de ce nouvel individu qui la révulsait par avance et par principe. Si seulement elle savait…
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