ALERY † soirée entre colocs

ALERY †Cory, ce n’était pas seulement ma colocataire, c’était également l’une de mes amies les plus proches et pour cause, en plus de partager la même chambre, elle me ressemblait énormément sous tous les termes. J’adorais passer du temps avec elle, j’adorais écouter ces histoires en tout genre, qu’elles soient intéressantes ou non d’ailleurs. J’aimais bien l’écouter et si je pouvais l’aider, c’était encore mieux, surtout qu’elle faisait la même chose pour moi dès qu’elle le pouvait. Je soupirais suite à ses paroles parce que je comprenais exactement ce qu'elle vivait, ça m'avait fait la même chose avec mon ex. Je le détestais de m'avoir fait souffrir, je voulais lui faire payer mais à côté, dès qu'il était dans les parages, je me sentais toute... Bizarre et mon coeur battait à tout rompre. Je comprend ce que tu ressens. Ecoute ton coeur mais fais attention, je voudrais pas te voir souffrir de nouveau. Je suis pas un exemple à suivre en amour, il faut toujours être sur ses gardes mais si c'est un type bien... Je te conseille de foncer parce qu'ils sont rares à notre époque.

ALERY †Ca me faisait vraiment du bien de parler de ça à Alexys. J'allumai alors le joint que je venais de rouler et écoutais attentivement Alexys. A l'entendre, on aurait dit qu'elle avait vécu quelque chose de similaire ; et pourtant je ne connaissais pas vraiment son passé, ses expériences et ses histoires d'amour. On avait l'habitude de parler mais jamais elle ne s'était confié à propos de ça, et je respectais totalement son choix. Et après avoir tiré quelques taffes je lui tendis le joint en lui répondant Je sais même plus si c'est un type bien. Comment un type peut-être considéré comme bien si il te laisse en plan pendant plus de 4 ans, sans nouvelles, sans explications, alors qu'il te disait qu'il t'aimait... Je soupirais et repris alors Mais t'as l'air de t'y connaitre en tout ça. Fin je veux dire à ta façon de parler j'ai l'impression qu'il t'est arrivé un truc dans le genre, c'est le cas ?

ALERY †« On dit que les femmes sont compliquées mais je crois que les mecs, c’est dix fois pire ! » Soupirais-je désespérément en prenant le joint que me tenait Cory. Elle me demanda ensuite de parler de mon cas et je dois dire que je ne savais pas vraiment pas où commencé, je ne me souvenais même pas lui en avoir parlé. « Disons que je retrouve mon ex à Harvard, quatre ans plus tard et… » Je marquais une pause, réfléchissant à comment lui expliquer tout ça. Je ne parlais jamais du passé, je détestais ça. « Je l’aimais vraiment, c’est la dernière personne que j’ai aimé. On se détruisait mutuellement mais, je pensais qu’il tenait assez à moi pour être un minimum fidèle alors qu’après un an de relation, il m’a trompé avec une poufiasse alors que j’étais en vacances. Je pensais que c’était du passé, que je pouvais passer au-dessus de tout ça alors que c’est pas le cas. Je lui en veux vraiment, j’ai envie de lui faire payer mais d’un autre côté… » Mais d'un autre côté quoi ? Bien sûr que j'allais lui faire payer, j'avais le détruire, le pousser à l'aimer de nouveau pour lui faire subir ce que j'avais vécu quatre ans plus tôt. « C’est pas un type bien. Je pense qu’on les reconnait directement ces gens-là. Arthur a fait le con, il t’a brisé le cœur mais d’un autre côté, il avait une raison, il ne l’a pas fait parce qu’il en avait envie mais parce qu’il s’en sentait obligé. Même si c’était égoïste de sa part. » J'haussais les épaules et tirais une taff sur le joint avant de le rendre à Cory et de m'amuser à faire des petits cercles avec la fumée qui s'échapper de mes lèvres.

ALERY †Tout ce que me dit Alexys me fait énormément réfléchir. Plus elle parlait d'elle, et plus j'avais l'impression de m'être plaint pour rien. C'est vrai, au final Arthur avait une bonne raison, et il ne m'avait pas trompé... Je repris alors à nouveau le joint et en lui répondis Je vois... C'est affreux en fait... J'me sens trop nulle. Je suis même pas capable de voir qu'Arthur est sincère. Mais en même temps c'est tellement dur de pouvoir l'excuser... Quant à toi, je vois bien l'impression qu'on a toute les 2 vécues la même chose... On est jamais passé à autre chose depuis eux... Mais tu veux faire quoi toi avec euh, comment il s'appelle ?

ALERY †Je comprenais ce que vivait Cory et, elle comprenait ce que je vivais également. Nos situations étaient légèrement différentes l'une de l'autre et pourtant, on se comprenait parce qu'on s'était toutes les deux fait larguer comme de vulgaires chaussettes (bien que dans mon cas, c'était moi qui l'avait largué mais bon, passons...). On était toutes les deux accros à notre ex même si on essayait de prouver le contraire. Oui, je crois qu'on est toutes les deux dans la merde... Soupirais-je de nouveau en m'enfonçant un peu plus dans le canapé. Jorden, il s'appelle Jorden. Et je me demandais encore ce que je lui avais trouvé à celui-là. Bon d'accord, c'était un con de première avec un sourire d'ange et un corps qui faisait rêver mais quand même ! Toute façon notre relation avait toujours été très bizarre... Depuis le début, on se détruit mutuellement, on se fait du mal, on s'insulte, s'engueule, il a un fort caractère et on ne peut pas dire que le mien soit bien mieux.  Je compte me venger. Je vais me rapprocher de lui, lui tourner autour jusqu'à ce qu'il retombe amoureux une nouvelle fois et dès que ça sera le cas, bam! Je vais l'enfoncer plus bas que terre, lui montrer ce que ça fait de se faire prendre pour un con. Je tournais la tête vers ma coloc et lui adressais un large sourire sadique, comme à chaque fois que j'avais un plan machiavélique en tête.

ALERY †C'était incroyable de voir que nos histoires étaient similaires. Mais pour la première fois, je me rendis compte que je n'étais pas si à plaindre que ça... Alexys avait du bien plus souffrir... Elle sortait avec ce mec depuis bien plus longtemps que moi et Arthur. Et puis il l'avait trompé, moi au final, il n'avait rien fait de tel. Quand elle me dit son nom, je sursautai légèrement. Jorden... Je connaissais bien un Jorden et il était à Harvard... Etait-ce le même ? J'espérais ne pas croire que c'était le cas et c'est pourquoi je ne dis rien... J'étais presque admirative face à ce qu'Alexys me dit. Elle avait vraiment du courage.. « Wahou ! Je t'admire vraiment... Je serai jamais capable de faire quelque chose comme ça... Mais t'as pas peur de te faire prendre à ton propre jeu ? .. »

ALERY †Aussi difficile que ce soit à imaginer, j'avais bel et bien aimé Jorden. Je pensais ne jamais réussir à ressentir cela or, ce fut le cas grâce à lui. On était toujours en train de s'engueuler mais, on finissait toujours par se réconcilier et puis, ça recommençait encore et encore. C'était notre quotidien, on avait fini par si faire et on aimait ça. Un jour, il m'a avoué ses sentiments et, j'ai pensé que notre couple pouvait résister à tout. Il faut croire que ce n'était pas le cas et que le naturel revenait rapidement au galop. Je soupirais désespérément en répondant à sa question, accompagnée d'un haussement d'épaules. Pour tout te dire, un peu. Je sais pas comment ça va se finir. Oui, je flippais. J'avais peur de retomber dans ses filets pour au final souffrir à nouveau parce qu'il faut le reconnaître, il était expert dans ce domaine.

ALERY †Je comprenais totalement ce que me disais Alexys. Si jamais je comptais faire comme elle avec Arthur, j'aurais trop peur d'être blessée encore... Je tirai alors sur la fin du joint et lui répondis « En tout cas je suis partante pour faire partie de ton plan diabolique » Je bus à nouveau une gorgée de mon verre et ma tête commençait à tourner légèrement, les médocs n'aidant pas vraiment... « Et il est à Harvard depuis quand ? »

ALERY †Cory, c'était vraiment une personne de confiance, une personne sur qui on pouvait compter n'importe quand pour n'importe quoi. Je terminais également mon verre avant de nous en resservir et de le boire cul sec. Et je t'en remercie parce que je sens que ça ne va pas être facile. Tant mieux dans un sens, quand c'était trop facile, ce n'était pas marrant. Quoique s'il avait été un peu plus compréhensif, ça ça serait sans doute mieux déroulé parce que là, c'est pas comme si on avait finit au commissariat en cellule de détention. J'en sais rien... Peut-être quelques semaines, quelques jours. Avoir une conversation d'adulte normale tous les deux ? C'était tout simplement impossible alors, je n'en avais aucune idée !

ALERY †Ouais, Alexys s'embarquait surement dans un plan compliqué... La seule chose qui me faisait peur c'est que tout se retourne contre elle, et je ne voulais surtout pas la voir souffrir... Non mais sérieux, j'en suis sûre que si t'as une idée, j'pourrais faire quelque chose de drôle avec lui pour le faire sombrer encore plus ! Je me mis à rire. J'avais la tête qui tournait de plus en plus et je sentais que je partais ailleurs... Et vous avez eu une confrontation ? Fin' genre comme moi et Arthur ? ...