Li Mei ♣ The Ice Princess

Il ne faisait pas très beau à Cambridge ces derniers jours et plus d'un étudiant avait le moral miné par ce mauvais temps. À vrai dire Elsy n'aimait pas non plus ces journées gâchées par la pluie. Ce n'est jamais bien drôle de voir qu'il fait mauvais dehors. Cela n'incite pas vraiment à sortir de dessous ses couvertures et pourtant il faut bien se faire une raison. Elsy n'avait pas davantage le choix que les autres. Dans quelques jours, le 28 janvier, elle doit prendre un avion pour la russie afin de profiter des derniers jours qu'elle a avant les Jeux Olympiques pour tester la patinoire et répéter son programme sur la glace où elle sera jugée. Autant dire que le stress monte encore et la jeune femme passe encore plus de temps à répéter. Elle n'a plus un seul moment de libre. Heureusement ses colocataires comprennent bien la situation et l'ont délesté des tâches telles que les courses, la cuisine, la vaisselle. Afin qu'elle bénéficie d'un peu de temps pour se reposer quand elle rentre épuisée de la patinoire et qu'elle doit encore bosser ses cours. Puisque bien sûr malgré l'approche des jeux, la demoiselle essaye d'aller suivre son enseignement le plus souvent possible.

Ce jour là, l'entraineuse de la demoiselle avait un empêchement mais l'athlète comptait bien s'entrainer tout de même. Et pour éviter l'espionnage concurrentiel, elle avait fait privatiser la patinoire. On n'est jamais trop prudent. De fait, au grès du Chasing Pavement d'Adele, la hongroise répète la chorégraphie de son programme long. Après quoi elle songe à répéter le court. Mais un mouvement attire soudainement son regard et la brunette manque de se casser la figure. Quelqu'un est là malgré ses précautions.

"- Bonjour que faites-vous ici ? Ceci est un entraînement privée. Personne ne vous l'a dit à la réception ?" la brune force sur sa voix pour être entendue depuis son emplacement mais il n y à dans son ton ni arrogance ni méchanceté.

Patiner, cela faisait longtemps que j’en avais pas fait. Mais quelle idée j’avais eu de vouloir y aller. Mes patins aux pieds, je prenais donc la direction de la salle bien fraiche. Je ne pensais pas que je tomberais sur une personne qui était déjà là et qui me disait que la salle n’était pas libre. Je lui répondais alors : « Bonjour, bah, non, on ne m’a rien dit….Si je gêne, je m’en vais pas de soucis. » Tout en sachant que pour l’instant, il ne fallait pas énerver la personne en face de moi, je patientais le temps qu’elle me donne une réponse. En tous les cas, elle avait l’air d’être assez énervé, enfin, je dirais frustrée.

Elsy patine pour rejoindre le bord de la glace, où se trouve la nouvelle arrivante. Qui est-elle et pour qui travaille-t-elle ? Oh elle n’est peut-être pas là pour espionner la performance de la brune mais cette dernière ne peut être sûre que cette fille n’est pas là pour elle. Il est un peu tard pour faire de l’espionnage concurrentiel mais il est encore temps de faire éliminer de la compétition une personne que l’on juge trop dangereuse. Elsy ne se croit pas forcément la meilleure des jeux Olympiques, même si elle espère tout de même l’être au moment des épreuves au moins, mais on n’est jamais trop prudent. Elle observe al brune qui vient arriver, essayant de savoir si elle peut lui faire confiance ou non. Finalement, son sixième sens lui fait dire que cette demoiselle qui vient d’entrer ne lui créera pas d’ennuie. La demoiselle la sent « bien ». Alors elle présente ses excuses.

«- Je suis désolé je ne voulais pas vous paraître trop agressive. Je m’entraine pour les jeux olympiques alors… c’est beaucoup de pression. On court toujours le risque d’être espionné par la concurrence ou quoi… Et je ne voudrais pas me faire disqualifier sous je ne sais trop quel prétexte à quelques jours de m’envoler pour Sotchi. Je… si vous voulez, nous pouvons partager la glace, pour que vous puissiez tout de même patiner, bien que je m’entraine.»

« Les JO….Et bien, c’est assez impressionnant…Cela me rappelle le temps où je dansais pour le ballet de Moscou… » Baissant un peu la tête, je me disais que cela me manquait un peu toute cette adrénaline. Je disais en souriant : « On m’avait demandé de faire du patinage pour parfaire mon équilibre sur le sol…Alors, je peux comprendre lorsque vous dites que vous ne tenez pas à perdre….» Je lui répondais alors patiemment : « Promis, je ne prendrais pas beaucoup de place. » Tout en sachant que pour l’instant, je restais donc à ma place pour ne pas trop m’avancer. Et je réalisais qu’il était bien aussi de ne pas précipiter les choses pour la bonne raison que je ne connaissais pas du tout mon interlocutrice.  

«- Oh vous dansiez à Moscou ? J’aime beaucoup les ballets. Cela ressemble beaucoup au patinage. Je crois que si je n’avais pas adoré la glace, j’aurai essayé d’être ballerine. Peut-être pas danseuse étoile mais au moins danseuse.»

La demoiselle sourie avant de s’écarter pour permettre à l’autre demoiselle d’entrer sur la glace. Après tout si son instinct lui dit que cette fille ne menace en rien son aventure à Sotchi, alors pourquoi lui interdire de patiner ? La brune sait ce que c’est que d’être privée du plaisir de patiner et elle ne veut imposer cela à personne. Laissant donc de la place à l’autre fille, Elsy se replace au centre de la glace, relance sa musique avec la petite télécommande attachée à son poignet puis elle s’élance de nouveau sur la voix d’Adèle, sans trop s’occuper de la fille avec elle.

« Oui….Et les épreuves de la vie sont comme elles sont… » tout en sachant que je n’allais pas divulgué ma vie privée, je préférais donc essayer de lui répondre ceci : « C’est difficile de rester au niveau….Il faut avoir le professionnalisme et laisser pas mal de choses de côté.» M’échauffant alors pour ne pas me casser quelque chose, je passais donc les pieds sur la glace. Je prenais donc le temps de la laisser prendre ses marques et je commençais à prendre du plaisir à patiner. Je refaisais les exercices que je faisais par habitude. Je jetais un œil de temps en temps à mon interlocutrice pour ne pas la gênait dans son entraînement.  

M’arrêtant alors patiemment, je l’entendais venir me voir pour me parler. Souriant et écoutant ce qu’elle me disait, je lui donnais une réponse : « Merci, mais comparé à toi ce n’est pas grand-chose. » Tout en m’approchant un peu d’elle, je ne désirais pas la frustrée, mais j’avais trouvé son art assez beau, voir même très beau. Mais bon, je ne savais pas si elle accepterait que je lui dise une chose pareille. « J’ai trouvé aussi ce que tu faisais très beau. » Je ne voyais pas trop quoi dire d’autres, et pour l’instant, je ne connaissais pas du tout la jeune femme, néanmoins, j’appréciais notre conversation. Tout en tendant le bras, je disais : « Li Mei, enchantée de faire ta connaissance. »   

«- Oui mais moi je m’entraine tout les jours. Quatre heures par jours en semaine après les cours à Harvard et dix heures le samedi et le dimanche. Donc… je n’ai pas tellement de mérite, juste beaucoup, beaucoup de pratique. Mais merci. Cela me rassure si quelqu’un trouve ça jolie. J’espère juste… pouvoir réussir mon Back-Flip aux Jeux. Ce n’est pas tout d’y arriver ici, il faut y arriver là-bas. Hors, pour le moment, un seul patineur est reconnu pour y être arrivé.» répond la demoiselle à l’autre fille qui se présente à elle. C’est vrai que la hongroise n’a pas dit son nom elle non plus. Elle se hâte de réparer cet oublie en souriant et tendant la main à cette fille qui lui est de moins en moins inconnue désormais. «Enchantée. Je suis Elsy Esterhazy.»

« Et bien, tu as bien raison, il faut continuer. Tu te débrouilles très bien. J’espère que tout se passera bien pour toi et que tu gagneras donc une médaille. Pour ton mouvement, il suffit juste que tu te concentre un peu et que tu imagines donc le mouvement dans ta tête. Je pense que cela peut être bien. Après si tu réessayes encore et encore, tu finiras bien par y arriver. » Je me demandais bien comment est-ce qu’il fallait donc que le fasse pour la suite, et donc tout en lui répondant ceci : « C’est un très joli prénom, il vient d’un pays Russe ? »