(flashback) Just gonna stand there and watch me burn ► Walter&Camille

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Elle n'eut pas à attendre longtemps avant que Walter ne la rejoigne sur le pas de la porte. Il lui sourit en lui disant qu'il était dans la lune, un sourire sincère qui réchauffa un peu le coeur de Camille, lui décrochant malgré elle un petit sourire. Elle sortit de la chambre à sa suite et tandis qu'elle verrouillait la porte, elle vit Walter rabattre sa capuche du coin de l'oeil. Mon dieu, combien de fois avaient-il fait cela ? Lui a moitié camouflé venant la retrouver dans sa chambre, ou même elle agissant de la même manière à la maison des Eliot. Des fois elle se demandait comment personne n'avait pu les griller. Même Aaliyah sa coloc' n'avait rien capté, et pourtant ils avaient faillis se faire surprendre à plusieurs reprises. Le voir agir de la même manière, comme par réflexe, lui faisait presque tout drôle. Indéniablement, sa présence lui avait manqué pendant tous ce temps à l'éviter et le maudire. Elle était heureuse de le retrouver. Et encore plus dans ces conditions disons.. anormales. Le fait qu'il semble s'intéresser un peu à elle et pas juste à son popotin lui faisait du bien. Ça me fait plaisir que cette histoire ne nous éloigne pas davantage. En réalité, je me sens vraiment nul de ce qui lui est arrivé, j'ai l'impression de payer pour tout ce qu j'ai fait depuis que j'ai largué ma toute première copine dit-il en murmurant alors qu'elle donnait un dernier coup de clef. Elle les rangea dans son sac et jeta un coup d'oeil dans le couloir désert. Evidemment à cette heure-ci, personne ne se baladait dans les couloirs. Peut-être que c'est le cas... dit-elle à son tour en murmurant, tout en se dirigeant vers l'étage inférieur. Après tout Walter avait fait souffrir beaucoup de filles, et ils ne les traitaient pas vraiment avec beaucoup de respect, elle le savait, et lui même devait certainement l'admettre. Alors qu'il arrivaient au rez-de-chaussée, Camille jeta un regard dans les pièces principales pour être sûre qu'il n'y avait personne pour les voir partir, et dit toujours chuchotant en se tournant vers lui: Tu sais en réalité moi aussi ça me fait plaisir et.. je suis contente que tu sois venu me voir ce soir. Je crois que j'avais besoin de me retrouver avec quelqu'un. Elle aurait voulu lui dire "avec toi", mais les mots lui avaient parus bien trop naïfs. Elle lui sourit et continua son chemin vers la sortie. Lorsqu'il pénétrèrent dans le froid, elle resserra sa veste autour d'elle et déverrouilla sa voiture presque en courant pour se réfugier dans l’habitacle. Une fois installée côté conducteur, Walter à ses côtés, elle lui demanda en montant le chauffage, un petit sourire en coin: Ca remonte à quand ta première copine ? Oui elle était curieuse de savoir à partir de quand le charme de ce beau gosse avait opéré, si il avait toujours été un tombeur ou non.

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Sautillant sur son siège pour se réchauffer, Camille s'était empressée de mettre le chauffage pour tenter de les réchauffer. Elle se tourna vers Walter, et vit carrément de la buée sortir de sa bouche alors qu'il se frictionnait les mains. Les voyant ainsi tous les deux, elle avait presque envie d'éclater de rire. C'était si incongru ! Elle se sentait un peu comme une gamine en train de braver l'interdit, se chauffant dans une bagnole avec le garçon qu'elle n'était pas censée côtoyer. Ça avait un côté assez marrant, qui lui rendait l'humeur plus légère. Alors qu'il lui racontait sa première expérience amoureuse avec une fille, elle fit tourner le contact afin de chauffer un peu le moteur. Lorsqu'il lui avoua qu'il avait eut sa réelle première copine à dix-sept ans, elle ne cacha pas son étonnement. Eh bien, qui l'eut cru ! dit-elle en rigolant. Jusque là, elle avait été persuadée que Walter avait été le genre de gamin déjà tombeur à quatorze ans, courant après les filles comme il le faisait maintenant, en moins subtil. Qu'est-ce qui a pu te faire passer du côté obscur... ? dit-elle en faisant faussement mine d'être songeuse, bien qu'elle se posât vraiment la question. Le moteur enfin chaud, elle démarra et commença à conduire en direction du café. Étonnamment, il lui retourna sa question. Etait-ce simplement rhétorique, ou bien souhaitait-il réellement en connaître la réponse ? Avec Walter, elle ne savait jamais démêler le vrai du faux. Quand était-il sincère ? Et à partir de quand rentrait-il dans son objectif de séduction, comme il le faisait avec toutes les filles ? Nombreuses étaient celles qui tombaient dans le panneau, et Camille s'était toujours dit qu'elle n'en ferait pas partie. Elle couchait avec Walter parce qu'elle s'éclatait au pieu avec lui, point. Pourtant, avec ce moment si sincère et limpide qu'ils venaient de passer, elle avait envie de croire qu'il souhaitait en savoir plus sur elle, comme il le lui avait dit plus tôt. Décidant de lui faire confiance, elle se livra à son tour. La première fois que j'ai embrassé un garçon, j'avais treize ans. Je m'en souviens comme si c'était hier, dit-elle avec un sourire. Et mon premier vrai copain j'avais... quinze ans je crois. C'était bien moins mignon qu'à mon premier baiser ! Elle secoua la tête presque en levant les yeux au ciel en se rappelant ce souvenir. A l'époque, elle était persuadée que tout était bon pour attirer l'attention de ses parents si souvent absents, et elle ne cessait d'enchaîner les pires conneries que pouvait faire une ado pleine aux as à New York. Et sortir avec le premier venu lui avait paru être une bonne idée. Quand elle y pensait, heureusement qu'elle était parvenue à se sortir de cette période stupide. Quitter New York pour Cambridge avait tout changé. Sortant de ses pensées, elle jeta un petit regard à Walter et lui sourit. 

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Échanger ainsi sur leur vie passée lui laissait un sentiment étrange. Comme si c'était quelqu'un d'autre à qui elle se confiait, et qu'elle même n'était pas cette fille qui tant de fois était venue retrouver Walter simplement pour le sexe. A quand remontait la dernière fois où quelqu'un s'était intéressée à elle, son passé, tout ce qu'elle était ? Alors qu'elle n'aimait pas tellement parler d'elle, auprès de Walter se confier devenait facile. Elle avait l'impression que quoi qu'elle puisse dire, elle ne serait pas jugée. Il avait rigolé en entendant son expression et elle même avait souri à nouveau. Mais d'un côté elle la trouvait assez bien choisie, comme si il possédait un côté "mauvais" et un côté "bon", à la Dr Jeckyll et M. Hyde. Elle ne saurait pourtant dire quel côté elle préférait... Ainsi c'était son frère qui lui avait donné ce goût si prononcé pour les filles, si on pouvait appeler ça comme ça. Il fallait avouer qu'elle avait du mal à l'imaginer comme un garçon pur et innocent. Je savais que tu avais un frère, mais je ne savais pas qu'il avait été adopté. dit-elle en continuant de fixer la route. Elle ne connaissait pas non plus son prénom jusqu'à maintenant. Elle ignorait tellement de choses à son propos.. Au fil des minutes l'atmosphère se réchauffa et Camille sentit ses muscles se relâcher avec plaisir. Lorsqu'elle lui parla de sa première expérience amoureuse à elle, Walter parut l'écouter avec un réel intérêt. Ah bon ? C'était un connard ce type ? Genre un gentil connard dans mon genre ? A son tour Camille rit en entendant son expression. Je ne savais pas que ça existait les gentil connards, mais ma foi, pourquoi pas dit-elle en riant. Elle aimait la manière qu'il avait de présenter les choses, percevant de plus en plus qu'il devait peut-être réellement se remettre en question suite à ce qu'il était arrivé à Faith. Elle ne saurait dire si c'était une bonne chose ou non, tellement la situation dans son ensemble était dramatique. Après hésitation, elle finit par lui répondre. Non, non pas vraiment un gentil connard. Plutôt un le genre connard qui t'entraîne vers le fond... mais ça n'a aucun intérêt tout ça dit-elle pour changer de sujet. Elle ne voulait pas embêter Walter avec ces histoires anciennes qui allaient certainement l'ennuyer. Ils restèrent muets pendant un moment, lui perdu dans ses pensées et elle à se demander à quoi elles pouvaient ressembler. Tout d'un coup, il reprit la parole. Des fois, on fait des erreurs, on les refait encore et encore même mais ce qui compte c'est qu'au moins une fois dans sa vie on ait le courage de se dire : stop, ça suffit j'arrête. Moi je n'ai pas encore réussi. Ses mots trouvèrent un écho puissant en elle, créant un nœud au creux de sa gorge. Elle pensa immédiatement à la relation qu'elle avait avec Demyan, à ses sentiments qui la faisaient tellement souffrir et avec quel acharnement elle se battait depuis des années pour qu'ils soient partagés... faisait-elle elle aussi la même erreur depuis ses vingts ans ? Et Walter, à quoi pensait-il en disant cela ? A toutes les filles qu'il avait fait souffrir ? A Faith qui avait finit par mettre fin à ses jours ? Ou peut-être à quelque chose de son passé dont elle ignorait encore tout. Moi non plus... répondit-elle dans un souffle, fixant la route avec intensité. Quelques minutes plus tard, elle se gara devant le fameux café et coupa le moteur, les plongeant dans le silence. Elle se tourna alors vers lui, une petite moue sur le visage. Prêt à affronter le froid ?

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Répondant avec vigueur qu'il n'était pas du tout prêt à se retaper le froid, Walter se prépara pourtant à sortir en remontant bien sa fermeture éclair et en se frictionnant déjà à l'avance. Amusée, Camille retira les clés du contact, fit un petit décompte et ouvrit la portière dans coup, riant en entendant le "go go go" de Walter. Mais une fois dehors, elle n'eut plus envie de rire du tout. Elle gelait ! C'est presque en courant qu'ils rejoignirent l'entrée du café presque désert. Même dans un moment pareil, Walter lui ouvrit la porte afin qu'elle entre la première, et elle ne put s'empêcher de trouver ça trop mignon. Soulagé de trouver un peu de chaleur, Walter s'exprima largement sur son état, souligné par un Sa mèèèère ! lâché par Camille, frigorifiée. En cet instant, elle regretta de n'avoir mis qu'un simple sweat au-dessus de sa nuisette. C'était un petit café à la déco industrielle, côtoyant certainement tous les noctambules du coin. Bref, pas vraiment le genre d'endroit où on avait envie de passer du temps, mais contrairement aux autres cafés il avait cet avantage d'être ouvert à n'importe qu'elle heure. Autour d'elle les serveurs les fixaient presque avec outrance, et elle sourit en se rendant compte du bordel qu'ils venaient certainement de mettre au milieu de cet endroit calme et presque silencieux. Mais sincèrement, elle n'en avait pas grand chose à faire. Elle regarda Walter qui l'interrogeait sur ce qu'elle souhaitait prendre. Euh.. je vais prendre un grand café et.. A son tour elle jeta un regard sur la carte minuscule qui traînait sur le bar et ajouta un muffin, s'il vous plait en s'adressant à la dame qui tirait la tronche derrière le comptoir. Et toi ? demanda-t'elle joyeusement en retour à Walter. Une fois leur commande passée, ils allèrent s'installer à une table collée à un chauffage, et Camille soupira d'aise en s'asseyant. Elle observa Walter retirer sa capuche, bien consciente de l'étrangeté de la situation.

Walter l'avait rejointe avec les cafés bien chaud et à peine quelques secondes plus tard, ils avaient leur en cas. Tout cela était si étrange, et pourtant elle sentait que ce moment tout simple allait se transformer en souvenir cher à ses yeux. Elle désirait en savourer chaque seconde, comme si tout cela n'était qu'éphémère et que le lendemain, ce serait comme si cette complicité n'avait jamais existé. Je sais pas si on dit santé ou un truc comme ça, mais bon ... à nous, aux vivants, au bonheur, et c'est tout. dit-il en approchant son gobelet en carton du sien, comme pour trinquer. Avec un sourire triste, elle fit ton cogner son verre contre le sien et prit une gorgée de son café brûlant qui lui irrita la langue au passage. Son esprit s'égara vers Faith et tout ce qu'elle ne vivrait jamais. Tout ces moments de bonheurs qui apparemment n'étaient pas aussi intense que pour elle... Elle avait tellement de regrets en elle. La boisson lui fit du bien, réchauffant un peu son corps transi par le froid. Elle leva les yeux, croisant le regard de Walter qui apparemment, fixait son muffin. Il lui dit ensuite l'air amusé que c'était bien un truc de fille. Levant le sourcil, Camille ne se fit pas prier pour rétorquer. Et les donuts c'est bien un truc de gros dit-elle l'air malicieux. Elle ne le trouvait pas gros bien sûr, mais elle avait toujours assimilé les donuts aux Simpson du coup... Les muffins un truc de fille ? C'était surtout trop bon ! Désireuse d'en savoir plus sur lui et de profiter de ce moment où il semblait apte à se livrer, elle tenta de satisfaire sa curiosité. Vous vous entendez bien avec ton frère ? Il est chez les Mather non ? Comme tout le campus, elle savait que les Eliot et les Mather se vouaient une haine inconsidérée. Elle se demandait si c'était le cas entre eux bien qu'il soient frère ou non.