(+ Mei) encore toi ?!

Eventine arqua un sourcil aussitôt. « Je ne me suis pas excusé mais toi non plus, on était sur le même pied d’égalité. Donc, au final, tu as merdé le plus : je n’ai rien massacré qui ait un rapport avec ton boulot. Tu m’en dois donc une » répondit-il non sans aider ensuite Viktor à se rhabiller en repassant en mode « papa poule » bien qu’il ait encore un mal fou avec cette idée. A vingt-deux ans, même pour tenir une promesse faite à une amie, on ne devrait jamais être responsable d’un gosse. « C'est-à-dire, pour quand il faut programmer les vaccins exactement ? » s’intéressa-t-il aussitôt.

« Deux places pour l’opéra de Wagner cela te tente ? J’en ai et je ne pourrais pas y aller. Il y a des interventions qui ont prit la place de mon temps libre. » Il était important pour moi qu’un personne puisse les utiliser. Vu que je ne pourrais pas le faire, autant les donner à quelqu’un qui aime vraiment la musique. Je lui disais tout en regardant ma feuille : « Regardes, ils ont été fait il y a cinq ans au moins de Mai. Donc, tu dois le faire au mois de Mai. Après, il faut acheter les vaccins et tu viens avec l’ordonance du médecin. Et on les fera ici ou chez un autre docteur. »

Autant dire que le beau brun ne manqua pas d’arquer un sourcil. Deux places pour l’opéra, vraiment ?! « Pourquoi pas mais je peux savoir comment tu te débrouilles pour louper une occasion pareille ? Surtout si tu as des places… » reprit-il d’un ton toujours aussi mortellement sérieux : il n’était pas question qu’il laisse à Mei la plus petite opportunité de l’atteindre. Il la connaissait désormais suffisamment pour savoir que c’était toujours une emmerdeuse insupportable. « Vu que Vik’ a plutôt bien réagit avec toi moi je dis pourquoi pas que tu les lui fasse en mai mais il faudra que tu sois là. Vu ton habillage j’en déduis que tu es interne, pas résident… donc encore en cours en théorie. »

« J’ai ma mère qui débarque et j’ai aussi des interventions qui ont été programmées malheureusement durant cet opéra. Donc, pour ma part, je ne pourrais pas y aller. Autant qu’une personne en profite, il serait dommage que les billets se perdent. » Je lui disais : « C’est ma dernière anne à vrai dire….Oui pas de soucis, tu viens quand tu veux au mois de Mai. » Voilà c’était dit, il ne fallait pas non plus en rester là. Je prenais donc mon calepin, et je regardais que je n’avais rien oublié pour l’enfant.

Cela faisait presque étrange à Eventine d’avoir une discussion presque civilisée avec Mei : comme quoi il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis même si son instinct le poussait tout de même à une large part de méfiance. « Effectivement, c’est dommage… mais tu me donnerais ces billets sans attendre de contrepartie ? » demanda-t-il, histoire d’être certain d’où il mettait les pieds. « Parfait, va pour mai je vais le noter alors. Par contre… ne prends pas cela comme une menace mais je fais appel au secret médical que tu dois respecter quand même : l’histoire familiale de Viktor est très complexe et comme je suis quelqu’un de plutôt poursuivi par les paparazzis, j’attends la plus grande discrétion de ta part. Je saurais m’en souvenir si tu t’y plies… ou si tu ne t’y plies pas mais de façon nettement moins sympa. »

« Non, tu pourras les prendre. Comme ça au moins une personne connaissant Wagner pourra aller voir ça. » Il fallait que je m’explique combien de fois, mais bon, je lui disais : « Par contre ils sont à la fac, tu as un casier où je peux les mettre dedans ? » Je lui disais pour tenter de le rassurer : « Pas de soucis, je ne dirais rien, de toute façon, il y a le secret médical. Si tu veux t’en aller par un autre chemin, on peut par l’accès au parking, il y a une porte qui mène à l’arrière là, où il y a les urgences. »

« J’avoue que je suis un peu surpris. Pourquoi avoir agit comme une furie avec moi alors que ce n’est pas forcément ton tempérament profond ? » demanda-t-il, au comble de la surprise. Mei avait l’air de ne pas être quelqu’un aussi désagréable qu’il l’aurait cru mais pouvait-il lui jeter la pierre ? Lui-même possédait un tempérament des plus sympathiques et c’était comporté comme un foutu con… une fois n’est pas coutume et c’était tombé sur elle. « Le casier A3889. Au nom d’Eventine Casiraghi, tu le trouveras facilement, il n’est pas loin des salles de musique » avoua-t-il sans détour et surtout sans faire preuve d’une quelconque chaleur humaine trop prononcée. « Hum… je te remercie ? Je suppose que c’est ce qu’il faut dire. Dois-je comprendre que tu as beaucoup de VIP qui te demandent la même chose ? »

« Normalement, je suis gentille, c’est juste te voir me crier dessus qui a fait réveiller le dragon qui sommeille en moi. » Notant donc dans mon calepin sur un coin, je lui disais : « Merci, je te le déposerais ce soir si je peux y faire une petite pause. » Je souriais et je l’entendais me demander si je connaissais du monde. Je lui répondais en souriant : « Hum, parfois, ils viennent un peu. Mais avec la nouvelle clinique en ville pour les gens de leurs statuts. Ils ne viennent qu’ici pour éviter les journalistes. Je me doute qeu ela ne doit pas être facile d’être suivi en permanence par une personne. »

« A ma décharge tu avais anéanti quelque chose comme dix heures de boulot alors que je venais de me payer trois nuits sans dormir à bosser pour un prochain concert » avoua-t-il en toute sincérité, car Eventine manquait cruellement de patience quand il ne dormait pas. N’importe qui aurait réagit à l’encontre de son tempérament habituel dans de telles circonstances ! « Parfait… je regarderai ça même si je pense que tu loupes quelque chose. Quant au fait d’être connu… si ce n’était que par une personne que j’étais suivi, ce serait l’idéal ! Mais c’est par une bonne centaine de photographes, journaleux et autres. Tu ne connais pas ta chance. »

« Scuse, je ne le savais pas. Navrée que tu as du tout recommencer une nouvelle fois. » Je souriais, et je disais : « Il fut un temps où j’avais eu ma part aussi en Chine…Je n’en veux plus…. » Danser depuis que j’ avais cinq ans, et perséverer encore et encore avait fait de moi une petite douée dans son domaine. Maintenant, je ne regrettais pas du tout de ne plus danser ou presque…Ne plus être connue m’avait littéralement fait du bien. Il y avait longtemps que je n’étais pas retournée au Pays…. « Pour ma part, je ne loupe rien...»