(+ Caleb) Texas Hold'em Vegas

« J’ai pas dit ça ! Mais me suis fait engueuler par Anna pour les douches froides à répétition alors j’ai fini par opter pour du tiède, sauf que c’était moins efficace. Faut que j’trouve un truc pour m’éteindre toute seule… » Par contre, Thaïs lui offrit un air passablement attendri et adorable lorsqu’il fit en sorte de lui promettre, d’une certaine façon, de ne jamais la faire passer pour une décérébrée auprès de ses amis. Tant mieux, car la jolie blonde avait tendance à préférer que leur environnement privé reste… privé. « Tu sais que t’es trop sexy quand tu me défends ? » lui répliqua-t-elle aussitôt avant d’embrasser furtivement ses lèvres pour le serrer contre elle la seconde d’après. « On va bien tous les deux… » murmura-t-elle, ayant bien saisi le sens de la question. Par chance, le couple de mariés descendit deux étages plus loin et c’est non sans plaisir qu’elle poussa un ouf de soulagement. « Ben dis donc… ils en tenaient une, de couche ! »

« Réveille-moi la prochaine fois ! » lâchais-je comme si c’était l’idée du siècle. Je pense que je serais capable de faire l’amour même endormi mais je n’allais pas lui dire cela sinon elle risquait de se vexer et pour le coup, je la comprendrais tout à fait. C’est bien pour ça que je fermais ma gueule pour une fois, composant pour la première et unique fois, avec le tact et la diplomatie. Exploit que je ne réitérais pas arrivé dans l’ascenseur avec ce couple de pochetrons. Heureusement pour eux, ils se calmèrent et je pus enfin m’inquiéter sereinement pour elle. « J’aime pas quand on te bouscule » marmonnais-je un brin tendu comme à chaque fois que je sentais qu’on l’agressait. C’était plus fort que moi, je ne pouvais pas m’en empêcher, j’avais un besoin presque maladif de la protéger. « Tant mieux » murmurais-je en le serrant dans mes bras, faisant rempart de mon corps pour l’ôter de la vue de ses ivrognes. « Je suis même pas certain qu’ils savent qu’ils se sont mariés tous les deux, ils auront peut-être une bonne surprise demain au réveil… »

« Mais t’étais fatigué amour ! Remarque si t’avais grogné possible que cela m’aurait refroidie direct… » fit-elle les questions et les réponses comme bien souvent car il ne fallait pas croire, le cerveau de Thaïs fonctionnait à deux cent à l’heure en ce moment. « C’est fini ils sont partis, je ne risque plus rien… » murmura-t-elle non sans se mettre sur la pointe des pieds pour embrasser sa joue de façon attendrissante et sincère. « Hum… possible ! Ça même bourrée je crois que je ne pourrais pas faire, bien que je ne savais pas qu’il y avait des chapelles partout ici, ils m’ont appris quelque chose » fit-elle sans forcément réfléchir à ce qu’elle venait de dire. Après tout, ils se trouvaient à Las Vegas, non ? Ça devait être la ville brassant le plus de mariage en une année. « Je suis trop happy qu’on soit ici tous les trois… »

Je devais calmer mes nerfs à vif pour pouvoir profiter pleinement de ma soirée avec ma fiancée. Cette dernière déposa un baiser sur ma joue. « Désolé… ça va redescendre » lui dis-je. Je m’en voulais un peu d’avoir ces accès de colère car je craignais un peu qu’un jour, de justement ne pas les retenir et ça m’effrayait. L’idée même de faire du mal à Thais me glaçait le sang. Heureusement, le fait de tailler un costard à ce couple me changea les idées et la pression retomba aussi vite qu’elle était montée. « Tu ignorais ce détail ? Tu es au courant qu’il y en a dans chaque hôtel sans compter celles que nous croiserons forcément en cours de route. Ça me donnerait presque des idées » plaisantais-je mollement avant de rigoler plus intensément face à son enthousiasme. « Tu veux qu’on aille assister à un diner concert ? Tu pourras ainsi profiter de l’ambiance » lui proposais-je tandis que nous sortions enfin de l’ascenseur.

« Ne t’excuses pas amour il n’y a aucune raison ! » Quelle nénette normalement constituée râlerait que son fiancée l’ait protégée d’un pochetron l’ayant bousculée ? Pas Thaïs en tout cas, bien au contraire ! Elle adorait être bichonnée par Caleb et ne se gênait pas de le lui faire savoir. « Non je ne savais pas… mais non mais il ne faut pas me dire des choses pareilles parce que tu plaisantes et tu titilles mon impatience et moi je vais finir par te bouder !! » protesta-t-elle car il ne savait pas à quel point la jolie blonde était tentée de lui prendre la main, de s’acheter une robe et un costard sur le passage pour mieux aller se marier une première fois juste tous les deux… merde, ça lui donnait tellement d’idées qu’elle poussa un râle en secouant négativement la tête. « Le dîner concert je suis pour ! Faut que je me sorte cette idée de la tête ! Mais il y en a un dans l’hôtel ? »

« Pourquoi je plaisanterai ? » protestais-je à croire qu’elle s’imaginait que je prenais nos fiançailles avec humour, un peu au-dessus de mon épaule. Nous étions deux impatients. Certes, le ton de mes paroles pouvaient prêter à confusion mais Thaïs savait très bien que je n’étais pas un grand fend la bise côté sentiments même si je m’ouvrais avec elle, il n’en restait pas moins que je me cachais souvent derrière l’humour pour avouer les choses. Or, je ne serais pas contre de me marier avec elle maintenant mais bon, nos amis se donnaient du mal pour nous aider à organiser notre mariage, nous ne pouvions pas forcément leur faire cela et leur dire : plus la peine, on s’est mariés. « D’après la brochure que j’ai consulté pendant que tu t’habillais, ouep… Chérie, tu veux te marier maintenant ?! » terminais-je par lui demander tandis que je m’arrêtais de marcher pour prendre son visage en coupe. « Un mot de toi et on se marie là maintenant… C’est juste que nos amis risquent de nous en vouloir… sauf si on évite de leur dire » grimaçais-je doucement.

La question de Caleb rendit particulièrement silencieuse Thaïs comme s’il venait de prononcer LE mot capable de lui couper le sifflet. Il lui fallut un moment pour se persuader qu’il ne plaisantait pas, et autant dire que ses paroles suivantes n’eurent pour effet que de l’aider dans ce sens. « Tu veux… tu veux vraiment qu’on se marie maintenant ?! » ne put-elle s’empêcher d’écarquiller les yeux, caressant doucement ses mains qui se trouvaient contre ses joues rougissantes à vue d’œil. « Je n’ai pas envie d’attendre Caleb je veux qu’on se marie tout de suite maintenant !! On file à une boutique pour s’habiller et à une chapelle de suite après !! » s’exclama-t-elle sans la moindre trace d’hésitation alors qu’elle le plaquait littéralement contre la paroi pour l’embrasser. Ce n’est qu’une fois à bout de souffle qu’elle reprit, imperturbablement : « On ne leur dira pas… on fera mine de se marier comme convenu avec eux mais toi et moi on sera déjà unis… j’ai envie d’en profiter juste avec toi… »

Le silence de Thaïs m’inquiéta et me stressa un peu car mine de rien, j’avais l’impression de la redemander en mariage une seconde fois et la chose n’était pas évidente mais heureusement, la réponse ne tarda pas à fuser à mon plus grand bonheur. Elle voulait bien se marier maintenant avec moi. « A vos ordres mon capitaine ! On pourra juste passer par la boutique de sous-vêtements ? Histoire que tu leur dises que c’était vraiment pour toi et que je suis pas un malade mental fétichiste ? marmonnais-je en plaisantant à moitié avant de lui rendre son baiser avec passion pour mieux lui prendre la main et me diriger vers la galerie marchande de l’hôtel. Il devait forcément avoir une boutique spécialisée en mariage ?! « Je sens que je vais bien me marrer si les gars me demandent si je ne suis pas trop stresser de me marier ?! » lui dis-je avec un certainement amusement. « Tu veux une robe comment ? Car y en a une dans la vitrine d’un magasin et je pense qu’elle t’irait comme un gant. Elle ressemble un peu à une robe de princesse sans les froufrous à la con.. Enfin je suis pas un pro de la mode »

« On y passera après alors… » murmura-t-elle car pour l’heure, Thaïs avait bien trop l’esprit embrumé par leur mariage imminent pour se préoccuper d’autre chose, même si Caleb pouvait être assuré qu’elle tiendrait parole. « Je suis sûre que tu vas très bien feindre le stress amour ! Écoute, je suppose qu’il y a un côté masculin et un côté féminin, alors je vais m’en remettre aux mains de professionnels et on se retrouve au même point juste après ? Je veux que ce soit quand même une surprise pour toi » lui proposa-t-elle non sans l’embrasser avec fougue à nouveau pour mieux s’engouffrer dans le magasin et suivre son plan à la lettre. Par chance, elle tomba sur une vendeuse connaissant son truc sur le bout des doigts et qui la rendit… semblable à une princesse. On prit même le temps de la coiffer de façon à ce qu’elle ressemble à une véritable mariée et c’est sublimée qu’elle retrouva son futur mari à l’endroit dit. « Alors heu… je suis assez belle ? » demanda-t-elle en rougissant à vue d’œil, réellement nerveuse de son avis. D’ailleurs, son cœur était battant et sa respiration extrêmement difficile.

« Ça marche ! Fais vite… tu me manques déjà » murmurais-je avant qu’elle ne m’offre un baiser fougueux. A la voir ainsi, je sentais que j’avais pris la bonne décision, Thaïs était comme une princesse qui voyait son jour arriver et je me sentais pour ma part, comme un prince de conte de fée. J’allais donc m’acheter un costard non sans avoir laisser ma carte gold pour payer nos deux tenues car il était hors de question que Thaïs s’offre sa robe de mariée. Je voulais lui faire ce cadeau qu’elle le veuille ou non. Je ne mis d’ailleurs guère de temps à trouver un costume noir s’ouvrant sur une chemise blanche. Je poussais même le vice à revêtir le sacro-saint nœud papillon bien que j’avais l’impression d’être transformé en pingouin. Un vendeur me proposa de faire ramener nos vêtements dans notre chambre et j’hochais la tête n’ayant aucunement envie de me prendre la tête pour des détails aussi insignifiants.

J’attendais en dehors de la boutique quand une des vendeuses conduisit ma future femme à moi et je restais totalement sans voix. Elle était magnifique… Je n’avais pas les mots pour décrire la vision enchanteresse qui s’imposait à moi. « Tu…Tu es parfaite… simplement parfaite » murmurais-je la voix nouée par l’émotion, le cœur battant la chamade car je venais ni plus ni moins de retomber une nouvelle fois amoureux d’elle. « Prête ? »