(+ Sam) + you're my superman... and my idiot

Le mea culpa venait d’être fait et Anna n’en n’était pas fâchée : après trois semaines de séparation, elle aspirait à autre chose qu’une énième dispute avec Sam… « C’est bien ce que j’ai dis : je suis enceinte de jumeaux » reprit-elle en précisant davantage bien qu’elle ait pleinement conscience qu’il ait dû comprendre la chose avec sa phrase précédente. Anna essuya cependant ses larmes avec rapidité, se maudissant d’être devenue aussi sensible d’un coup d’un seul, elle qui n’avait plus versé une seule larme depuis des mois… « Je sais mais je ne peux pas m’en empêcher ! Foutues hormones… je passe d’un extrême à l’autre mais bon à ma décharge trois jours que je n’ai pas dormi, j’ai été tout le temps sur le pont avec les urgences et les opérations au bloc. Je ne sais pas si je vais t’appeler Dieu : tu ne me demandes même pas quels sont les sexes des bébés ! » plaisanta-t-elle en s’occupant de l’aider à se relever pour aller choper un mouchoir de fortune dans la boîte à proximité : c’est qu’elle s’était équipée !

Des jumeaux.. Je lui avais fait des jumeaux, j’étais trop un dieu que je me retenais de féliciter mes champions. Peut-être une fois que je serais seul… Je ne voulais pas qu’Anna se foute de moi sur trois générations. « Parce qu’on sait déjà ? Ouais je suis con, tu es enceinte de quatre mois et demi ! Pas ma faute d’abord, je me fais à peine à l’idée que tu es déjà enceinte de quatre et mois et des brouettes… par contre, ça va pas le faire avec ton boulot ! Tu vas me faire le plaisir de lever le pied… Tu es plus toute seule déjà que je râlais quand tu l’étais justement maintenant c’est pire. Tu vas m’avoir constamment sur le dos si tu lèves pas le pied et je peux être très con quand je m’y mets » rétorquais-je par la suite car mine de rien, à ne pas se fixer des limites et à vivre tous les jours sur la corde raide, elle mettait non seulement sa vie en danger mais également nos enfants. « Et j’ai gagné quoi au tirage alors ? Un gars une fille ? Deux gars ? Deux filles ? » lui demandais-je rongé par la curiosité.

« Oui, nous savons déjà ! Enfin JE sais » reprit-elle en cachant son hilarité mais à la décharge de Samuel, si Anna avait eu trois semaines à peu près pour se faire à l’idée de cette grossesse, même avancée, ce n’était pas son cas à lui. « Mais chéri comment tu veux que je fasse ? Si je suis appelée en urgence il faudra bien que j’y aille, même si c’est trois heures du matin ! Ah puis tu te souviens, j’ai un séminaire auquel tu dois m’accompagner, bientôt… heureusement c’est à New York et pas à Paris comme la dernière fois. En revanche, pour les cours, je devrais pouvoir espacer mes horaires ou même les regrouper pour me faire des heures de repos » fit-elle d’un ton extrêmement sérieux avant de l’inviter à s’asseoir pour lui annoncer la nouvelle, sait-on jamais qu’il s’évanouisse en cours de route ! « Un garçon et une fille. Ton premier instinct était le bon ! »

Je savais bien que sa carrière ou plutôt le rythme éreintant qu’elle s’imposait poserait problème et je ne voulais pas me disputer avec elle à ce sujet… C’est simplement que je m’inquiétais déjà pour elle en temps normal alors qu’est-ce que cela allait donner en la sachant enceinte de jumeaux. Un petit gars et une petite fille. Décidément, j’étais le meilleur ! « Est-ce que ce séminaire est réellement important ? Je veux dire même si je ne renie pas le fait que tu as un boulot très prenant, il y a peut-être des choix que tu devras faire. Essayer de te faire remplacer pour les gardes, éviter les séminaires par exemple. Et puis est-ce prudent que tu continues d’opérer enceinte ? Je veux dire pour les risques d’infections, de maladie, etc. je ne te demande pas d’arrêter ton métier… C’est juste que je m’inquiète, tu ne sais pas t’arrêter » soupirais-je en prenant ses mains dans les miennes. « On va avoir des enfants Anna, il serait peut-être temps de te montrer raisonnable côté boulot ? »

Anna émit aussitôt une petite moue. « Me faire remplacer c’est possible mais il n’y a pas de risque réel d’infection dans les opérations que je mène, vu que je ne touche qu’au cerveau ou à la colonne vertébrale. Je ne m’occupe pas d’infections à proprement parler… » lui expliqua-t-elle avant de soupirer de plus belle. « J’ai travaillé comme une dingue pour ce séminaire autant je peux ne pas me trouver disponible pour ceux à venir mais vraiment ce serait trop dur pour moi de juste tout annuler et offrir le crédit de MES recherches à un autre médecin… au pire tu me suivras à la trace et si je déconne, on rentre illico presto. J’ai juste une présentation à faire, d’une petite heure. C’est tout. » Anna était bien trop habituée aux sacrifices en tout genre pour donner dans celui-là aussi… « J’en ai conscience. Mais à la fac tu ne seras pas loin pour veiller sur moi et puis je me mettrai rapidement en congé maternité, tu sais. »

« D’accord… Ce séminaire et après, tu lèves le pied on est bien d’accord ? Je sais ce que c’est de faire des recherches et de vouloir finir le boulot en les présentant alors ce n’est pas moi qui te demanderait un tel sacrifice surtout si tu me promets de lever le pied par la suite. J’ai confiance en toi Anna, je sais que tu prendras les bonnes décisions pour le bien de nos enfants mais aussi pour toi » terminais-je par lui avouer avant de la regarder avec un léger sourire. « Tu as petit déjeuner ou je vais nous chercher des croissants et autres pains au chocolat pendant que tu nous fais un délicieux thé ? Tu sais que je ne résiste pas à ton thé, ni même à tes lèvres d’ailleurs… Viens m’embrasser toi ! Trois semaines c’est long, trop long » murmurais-je taquin avant de l’attirer à moi pour l’embrasser longuement. Dieu que c’était bon.

« Je vais essayer de prendre les bonnes décisions mais si d’aventure j’en prends des mauvaises, je compte sur toi pour veiller au grain… au cas où. Ce n’est pas évident pour moi de passer d’un tel rythme à un tel calme, surtout que ce sont mes deux jobs qui m’ont permis de rembourser mes dettes… enfin presque toutes mes dettes. Mais je te promets de faire autant d’efforts que je peux » promit-elle non sans lui offrir un petit sourire. « A vrai dire j’étais tellement fatiguée en arrivant à sept heures du matin que j’ai juste prévenu la nounou, embrassé Moira et je me suis allongée sur le canapé… donc faire un thé c’est dans mes cordes, mais on n’est pas pressés à la seconde chéri » fit-elle avant d’entourer son cou de ses bras pour approfondir leur baiser, non sans finir par malheureusement se reculer. « Aoutch ! »

« Je veillerai ! » lui promis-je même si elle allait peut-être regretter de m’avoir demandé ça car autant je pouvais laisser ma vie à l’abandon autant, je pouvais être réellement très chiant quand il était dans l’intérêt d’autrui de ne pas faire de la merde d’autant plus que là, il s’agissait de ma future femme. « Non pas pressé surtout que j’ai pas encore admiré ton nouveau merveilleux corps… C’est moi où ta poitrine a encore augmenté ? Merci seigneur, c’est les prolongations de Noël ! » rigolais-je tandis qu’Anna entourait ma nuque de ses bras pour m’embrasser avant de se reculer. Aussitôt, j’enlevais les mains de ses hanches pour les lever en l’air genre, ce n’est pas moi j’avais piscine. « Qu’est-ce qui se passe ? Je t’ai fait mal ? » paniquais-je légèrement sans oser la toucher d’une quelconque façon, gardant ostensiblement les mains en l’air par mesure de précaution. Pourtant, je n’avais pas eu l’impression de faire des gestes brusques à moins que… « Ils ont bougé c’est ça ?! » lui demandais-je d’une voix de gamin content.

Anna était doublement, triplement même persuadée que Sam risquait de se transformer en papa poule avant l’heure mais qu’importe, elle avait grandement besoin d’être secondée et soutenue alors ce n’était clairement pas de refus. « J’ai gagné trois bonnets… tu n’imagines pas le shopping que j’ai dû faire » se lamenta-t-elle faussement avant d’éclater de rire car elle savait par avance à quel point cela lui plairait. « Tu as tout le temps de l’admirer mon corps maintenant que tu restes avec moi mais pas de remarque sur mes kilos !! » s’exclama-t-elle avant de froncer les sourcils sitôt après s’être écartée de Sam, peinant à lui donner une réponse claire même s’il avait mis dans le mille. D’ailleurs, un croquis vaut mieux qu’un long discours et elle ne manqua donc pas de placer les deux mains de Samuel contre son ventre arrondi pour qu’il puisse s’en rendre compte par lui-même. « Tu sens ? »

Trois bonnets ? C’était le paradis, Noel en Noel et une bonne année pour moi ! Je sentais que j’allais souvent jouer avec son magnifique corps et il me tardait de le voir encore s’arrondir. J’avais toujours été fanatique des femmes enceinte car je les trouvais merveilleusement belles. Je ne sais pas quelque chose en elle qui faisaient qu’elles étaient belles mais c’était bien la première fois que je ferais l’amour à ma femme et en prime alors qu’elle était enceinte. « Petit coeuuuur arrête avec ton complexe ! Sérieusement t’es belle comme tout ! » soupirais-je car si je ne pouvais même pas la taquiner… Le pire, c’est que j’étais capable de rester gentil tout le long de la grossesse rien que pour lui faire plaisir. Nicolai m’entendrait penser, sûrement se dirait-il qu’elle me tenait par les bijoux de famille. Les jumeaux bougèrent à ce moment-là et j’eu un sourire attendri voire niais alors qu’elle posait mes mains sur son ventre arrondi. « Oui… ça ne te fait pas trop j’espère ? »