EVENTINE & MINNIE-LOVE ❥ retrouvailles après les fêtes.

« Le problème Minnie, c’est que tu as été persuadée, comme beaucoup de gens avant toi je te rassure, de savoir ce que je pense. Hors généralement, les gens tombent à côté parce qu’ils ne savent pas ce que je pense. A moins que tu ne lises dans les pensées mais dans ce cas là, ton pouvoir a un problème parce que justement, je n’ai jamais rien pensé de tel » précisa-t-il, pour lui prouver à nouveau qu’il était loin de lui jeter la pierre. Minnie avait fait une connerie, d’accord, mais à ses yeux ce n’était pas nécessairement une raison suffisante pour la conduire au pilori et la blâmer jusqu’à la Trinité. Le jeune prince n’était donc pas en soi déçu du comportement de la princesse Windsor puisqu’il ne s’estimait même pas concerné par la chose ! Après tout, elle faisait bien ce qu’il lui plaisait quand elle le voulait, il n’était personne pour pouvoir posséder un avis tranché sur la question. « Continue à me côtoyer et tu seras la première informée, alors » fit-il d’une voix légèrement plus charmeuse et avenante, avant que la conversation ne tourne malheureusement vers un sujet bien moins agréable. Certes, Eventine l’avait embrassée et trouvé cela extrêmement agréable mais cela n’empêchait aucunement son cerveau d’analyser cela comme un rapprochement potentiel et fatalement, il en fut effrayé. Sa maladie le paralysait à tellement de niveaux que c’en était presque indescriptible… et insoupçonnable. « Les rumeurs et les potins, ce ne sont pas mes meilleurs amis je te rassure tout de suite. Le problème vient de moi. Je suis né avec cette maladie et pendant très longtemps elle m’a foutu la paix, ne m’empêchant aucunement de vivre mais récemment, cela s’est aggravé et je ne peux plus prétendre que tout va bien, que je vais pouvoir vivre vieux et sans soucis vu que ce n’est pas le cas. Il est très probable que dans les mois à venir je doive subir une série d’opérations lourdes ou même une greffe et dans ces conditions… c’est pour éviter de faire souffrir autrui que je ne m’attache pas. J’essaye de ne pas être égoïste… dans la mesure du possible, même si mon geste peut donner l’impression de l’être. C’est… complexe. »

Eventine poussa un « ouf » de soulagement lorsque Minnie se décida enfin à entendre ce qu’il s’acharnait à lui dire depuis cinq bonnes minutes : elle aurait pu vouloir épouser le Pape que cela ne l’aurait ni choqué ni pousser à lui jeter la pierre. Après tout, du point de vue du prince monégasque elle était majeure et vaccinée, même si elle ne l’était pas encore dans son pays d’origine. Mais de toute évidence, elle était assez grande pour faire des choix et les assumer ensuite, il n’était donc personne pour la juger. « J’ai beaucoup de défauts je ne dis pas le contraire mais pas celui-là. Chacun vois midi à sa porte, Minnie… si tu ne fais pas de conneries à ton âge, ce n’est pas à quarante balais que tu vas te mettre à les faire, enfin il ne vaut mieux pas j’ai envie de dire ! » reprit-il, cherchant à être aussi encourageant que possible pour qu’elle n’ait pas l’impression qu’il allait rompre tout contact à cause d’un tout petit grain de riz de ce genre. Il y avait tellement pire dans la vie… « Je n’ai jamais dit que j’avais toujours les meilleures solutions du monde… mais d’un autre côté même si je n’ai jamais perdu personne en soit, je sais ce que ça fait d’une certaine manière. Je n’ai pas envie d’arracher métaphoriquement le cœur de quelqu’un sous le fallacieux prétexte que j’ai besoin d’être entouré. Je ne dis pas que je ne me sens pas seul… mais déjà que je panique ma famille, ça me tuerait de faire pire que ça » avoua-t-il, non sans se passer nerveusement une main contre sa nuque. Il avait besoin de se libérer de ce genre de choses, pourtant, et le malheur avait voulu que cela tombe sur Minnie : elle avait une écoute qui l’avait toujours impressionné, bien qu’il ne l’ait jamais beaucoup côtoyée. La princesse s’avérait bien plus douce et avenante que les apparences ne le laissaient présumer et le beau brun se félicita d’un coup d’avoir vu au-delà que le simple bout de son nez. « Tu serais prête à rester avec moi-même si les choses devaient tourner mal ? Je ne vais pas m’empêcher de me demander pourquoi… » Non pas qu’il s’imagine qu’elle puisse faire quelque chose de façon intéressée, il ne pensait pas ça d’elle, mais plutôt qu’il soit étonné qu’elle accepte de souffrir juste pour lui garantir au moins une présence, au cas où…

Profiter de sa jeunesse… malgré sa petite obsession pour le violon, Eventine n’en restait pas moins un bon vivant, fidèle jusqu’au bout des ongles à ses origines monégasques et italiennes. Minnie ne connaissait qu’un pan de sa personnalité voilà tout, mais en le côtoyant sur la durée, il y avait fort à parier pour qu’elle soit surprise de ce qu’elle risquait d’y trouver. « Mais tu sais sans faire n’importe quoi je profite de ma jeunesse ! Déjà parce que j’ai deux potes qui veillent au grain en la matière mais aussi parce qu’il arrive que le violon ne me suffise pas. Comme tout le monde, j’ai parfois besoin d’adrénaline, de contacts physiques… je te rassure je ne suis pas un moine qui reste cloîtré dans son grand manoir en dehors de la ville » lui apprit-il sans pour autant lui donner des détails, car si sa vie privée restait aussi secrète ce n’était pas pour la dévoiler comme ça de but en blanc sans préparation aucune. Cela ne signifiait pas qu’il n’avait pas confiance en Minnie, mais désirer la côtoyer n’impliquait pas nécessairement qu’il devait tout lui dire de sa personne, n’est-ce pas ? « Tu as sûrement raison Minnie mais d’un autre côté, ma famille est trop impliquée et je n’ai pas envie de croiser dix visages remplis de tristesse à longueur de journée, ou d’être oppressé par leur détresse ou leur inquiétude, si altruiste soit-elle. Ce n’est pas me pousser à la guérison que de me traiter comme un pauvre petit bichon à peine capable de lacer ses chaussures, tu comprends ? Sans oublier que ma mère a déjà pleuré longtemps mon père, et lui infliger cette nouvelle épreuve… qui suis-je pour le faire ? » Eventine ne s’attendait pas à ce que la jolie anglaise comprenne son point de vue, mais il ne s’était pas davantage attendu à ce qu’elle soit aussi impliquée dans son désir de le soutenir. La donne le surprit premièrement avant de ne le pousser à la serrer contre lui une fois qu’elle eut fini de parler. Il était touché, sincèrement touché. « Je n’ai pas l’intention de t’oublier Minnie, je ne me serais pas confié dans le cas contraire… et puisque je sais pertinemment que tu me retrouverais même si je m’éloignais, j’accepte que tu sois à mes côtés, même si cela me demandera forcément du temps pour accepter pleinement la chose. N’aie crainte, je suis conscient de la chance que j’ai de t’avoir pas loin. »

Il ne fallait pas imaginer cependant Eventine comme LE Don Juan que la terre ait portée en son sein : il savait séduire certes, il aimait la compagnie féminine double certes, mais il n’adorait pas pour autant posséder des tonnes de locations vingt-quatre heures, à ce sujet il restait très différent de ses deux meilleurs potes. En même temps, il était le plus jeune, cela pouvait très bien jouer aussi, et puis ses problématiques personnelles n’étaient pas les mêmes également. « Bah après y’a toujours moyen de se satisfaire davantage, ou autrement après tout j’ai vingt-deux ans pas cinquante donc je ne peux pas dire que je suis ultra expérimenté de la vie… mais je tente. J’imagine que toi aussi tu dois t’amuser d’une façon ou d’une autre, et je ne parle pas que de vie sexuelle mais en général, c’est tout à fait humain » avoua-t-il par la suite, ne cherchant pas une nouvelle fois à la faire passer pour une Marie couche-toi là car il n’avait pas l’impression que ce soit le genre de la maison. « Je me doute bien que tu ne feras pas de scandale ! Mais je ne sais pas… peut-être que je n’ai pas envie d’être le mouton noir qui apporte une bien mauvaise nouvelle alors que ma sœur vient d’accoucher, tu vois le genre ? C’est délicat… je ne dis pas qu’il y a aucun dialogue dans ma famille, vraiment ce n’est pas le cas, mais parler d’un truc pareil ce n’est pas forcément simple. Avec toi ça l’est plus vu que tu me connais relativement peu au bout du compte. » Même si Eventine comptait bien changer la donne en la côtoyant davantage, il allait sans dire. Quelque chose lui disait que c’était réciproque puisqu’elle lui offrit un second baiser, auquel il répondit avec la même intention que pour le premier, bien que Minnie n’ait pas manqué de le surprendre en la matière cette fois… « Si tu me proposes ça sincèrement j’ai peur que tu ne finisses par me trouver soulant ! Ceci dit oui, à terme ça peut être un frein. Parfois j’ai plus de mal à ressentir mes notes comme avant, bien que je travaille d’autant plus dur dessus… »

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Eventine & Minnie-Love

© Kaiji

Je m’amusais, on ne pouvait pas dire le contraire, même si en ce moment je comptais mes sorties sur les doigts d’une main, oui, je m’étais bien calmé. Eventine parlait ensuite de sa vie, et notamment de sa vie sexuelle, je m’imaginais qu’elle était beaucoup plus palpitante que la mienne et qu’un prince tel que lui pouvait avoir bon nombre de femme à ses pieds. « Je fais de mon mieux, oui, je sors de temps en temps…mais pour ma vie sexuelle tu serais surpris de savoir la vérité… ». Je n’allais pas lui dire bien sûr, n’assumant pas la situation mais si il savait qu’aucun homme ne c’était jamais retrouvé dans mon lit il aurait certainement était étonné. Il devait penser que j’avais eu déjà plusieurs conquêtes, même sans penser de moi que j’étais une fille facile. Je grimaçais quand il m’expliquait ce qu’il se passait en ce moment pour lui, ça devait être difficile avec la naissance du petit et même si il n’était pas très important vu la célébrité de son père et de sa mère c’était compliqué de venir casser l’ambiance… « Je serais là pour toi et je comprends ta réaction même si moi je vois les choses différemment. Félicitation au fait pour ta sœur, le bébé se porte bien ? Je l’ai appris par mon cousin mais c’est vrai que je n’ai pas eu d’infos plus que cela… ». Pas comme Kate et William qui avaient fait le tour du monde avec des photos plus intimes les unes que les autres…Je me mis à rire quand il me dit qu’il allait m’insupporter, je lui répondis alors avec un regard malicieux : « Si c’était le cas Eventine tu penses que je t’aurais embrassé de nouveau ? ». Je passais ma main sur sa joue, je trouvais ce garçon vraiment adorable et jamais je ne le trouverais soulant. Je l’écoutais alors attentivement, il devait bien être handicapé, moi la musique franchement je n’y connaissais pas grand-chose… « A part enregistrer tes prestations ou t’écouter je ne vois pas comment je pourrais t’aider sur ce point… ». C’était bien les seules actions que je pouvais avoir concernant la musique mais peut être qu’il ne demandait rien de plus.  
 

Eventine fut subitement intrigué : Minnie soufflait le chaud et le froid en se la jouant douche écossaise mais sans trop se mouiller pour autant, preuve que ladite vérité ne devait pas forcément être extrêmement bonne à dire. Le beau brun esquissa une petite moue pendant quelques secondes avant de reprendre, quasi imperturbablement : « C'est-à-dire, surpris ? Ta phrase peut-être prise de deux façons par ma personne, à vrai dire… soit c’est parce que tu t’éclates comme une folle et à ce moment là j’ai envie de te dire que tu as bien le droit de t’amuser, tu es encore jeune et pas en mode « vieille branche croulante »… soit c’est parce que tu n’as jamais vu le loup et là j’ai plutôt envie de te dire que tu as bien le temps et que se précipiter bah, ce n’est pas la peine contrairement aux idées reçues. » Le jeune prince ne lui jetait pas la pierre, après tout chacun son rythme, ses envies, ses rencontres. Peut-être Minnie n’avait-elle pas encore fait la connaissance du bon, lui donnant vraiment envie de sauter le pas ? Possible, ce n’est pas comme si lui comme elle avaient des vies simples dépourvues de la présence des paparazzis… difficile de sauter le pas dans ces conditions quand on sait que le moindre geste peut être mal interprété, répété, amplifié même. « Forcément que tu vois les choses différemment et d’ailleurs ce n’est pas plus mal, tu pourras sûrement au moins m’aider là-dessus… sinon Raphaël se porte très bien, je gagate complètement face à lui mais en même temps c’est normal, ma sœur s’est faite extrêmement discrète pendant sa grossesse et même si j’étais au courant je ne l’ai évidemment pas éventé. Elle a pu être à l’abri de tout stress parasite, au moins… faut pas croire, Charlotte est plus fragile qu’on ne le pense » avoua-t-il non sans hausser les épaules, car sa sœur aînée avait toujours eu tendance à le surprotéger sans vouloir ensuite qu’elle ne lui rende la pareille. « Juste, tu ne m’aurais sûrement pas embrassé à nouveau… mais tu sais pourquoi je me considère comme privilégié malgré ma maladie ? Il se trouve que ma meilleure amie s’est récemment fait interner en hôpital psy. Elle a complètement perdu la boule… faut dire qu’elle s’est fait abandonner du jour au lendemain par son fiancé, avec un gamin sur les bras. »

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