show me no mercy, i want you to hurt me : i want to feel it all φ thaïs.

Elle avait raison, coucher avec des femmes plus âgées ne rentrait pas dans ses rêves les plus fous. Il y avait des dizaines d'hommes qui fantasmaient là dessus, mais certainement pas lui. D'ailleurs, il préférait les femmes un peu plus jeunes que lui, comme Stessy par exemple.. Quatre ans d'écart, ce n'était pas non plus un drame, mais ça avait beaucoup travaillé Andreas pour le coup. « Il y a déjà trop de femmes qui veulent de moi, je n'aurai pas le temps de me consacrer à une quinquagénaire. » dit-il sur ton supérieur, mais toujours avec humour. Le jeune homme avait une fâcheuse tendance à se vanter parfois, ça faisait du bien à son égo. Suite aux dires de Thaïs, il fronça les sourcils, pensant avoir mal entendu ce qu'elle lui avouait. Un club de strip-tease ? Pourquoi ? Ah, l'argent très certainement.. Lui n'avait jamais eu ce problème, ses parents avaient toujours subvenu à ses besoins financiers. Il posa sa paume sur l'avant-bras de la jeune femme, protecteur. « Thaïs.. si tu as besoin d'argent, je peux te trouver de meilleures solutions. » Bon, il allait surement se faire rembarrer mais il voulait absolument lui proposer son aide. Il avait beaucoup d'argent, et en faire bon usage pour aider son amie était un excellent compromis. « Hé attends, tu peux pas dire le contraire. Je suis le plus beau Winthrop du campus, y'a pas à dire. » Ah la modestie, Andreas ne connait pas. Quand on est séduisant, il faut bien en profiter n'est-ce pas ? Et quand on est intelligent, encore plus, car il venait de réussir le deuxième exercice haut la main. Andreas était un peu plus rassuré qu'au début de l'heure passée avec Thaïs. Elle l'avait beaucoup aidé. « J'ai la meilleure prof aussi, c'est normal ! » s'exclama-t-il en la complimentant à son tour, tandis qu'elle venait lui déposer un bisou sur sa joue. « J'ai le droit de t'en faire un moi aussi ? » dit-il d'une voix enfantine.

« Ça te ferait un emploi du temps de ministre avec tout ça ! » singea légèrement Thaïs avant d’éclater purement et simplement de rire. Décidément, Andreas était impayable avec son égo, mais cela avait toujours été donc elle ne pouvait guère s’en plaindre : elle y était habituée depuis le temps. D’autant que la conversation partit bientôt sur un sujet des plus sérieux et aussitôt, la jolie irlandaise se mordit la lèvre inférieure, s’insultant intérieurement pour avoir parlé trop vite et surtout à voix haute… pourquoi diable avait-elle lâché une bombe pareille ? Autant écrire le mot « stripteaseuse » sur son front pendant qu’elle y était ! « Me trouver de meilleures solutions ? Naaan ça fait six ans que je me débrouille toute seule comme une grande et c’est parfait comme ça. D’autant qu’une fois mon prêt remboursé, je n’aurais plus besoin de ce genre de stratagème… t’en fais pas pour moi, je suis un roc, faut pas croire ! » s’exclama-t-elle non sans dresser son bras histoire de lui faire faussement voir à quel point elle était musclée. Ce n’était rien en comparaison de la musculature d’Andreas, mais en même temps, ce n’est pas comme si elle était sérieuse… « Bah alors avec toutes ces folles qui te courent après, y’en a pas une qui a voulu t’arracher le mariage ? Ça m’étonne ça ! » ironisa-t-elle comme pour lui faire comprendre qu’en dépit de tout ce qu’il pouvait penser, il avait le droit au bonheur… même pendant un instant. « Meilleure prof, meilleur élève, j’ai envie de te dire normal ! Allez fais-moi un bisou parce qu’après, on fait une pause danse car moi aussi j’ai quelque chose à réviser avec toi… » Thaïs lui tendit sa joue sans pour autant cesser de sourire, appréciant particulièrement leurs révisions : elles étaient toujours effectuées sur un ton particulièrement bon enfant.

« Ah bah carrément ! Déjà que le français me prend des heures, j'espère trouver du temps pour ces jeunes demoiselles. » déclara-t-il joyeusement, même si le travail commençait à lui monter à la tête. Heureusement que Thaïs était là pour lui tenir compagnie et l'aider au mieux. De son côté, lui aussi désirait lui venir en aide. Elle lui déblatéra qu'elle se débrouillait toute seule et tout le tralala, mais il n'était pas convaincu. Si elle avait besoin d'argent, il en avait de côté.. « Je sais ma puce, tu es la femme la plus forte que j'ai jamais rencontré. Mais laisse moi t'aider, tu sais que je le peux, et j'en ai envie. » Insister n'était pas dans les habitudes d'Andreas, mais il tenait trop à Thaïs pour ne pas tenter le tout pour le tout. En écoutant les paroles de son amie, Andreas soupira - de façon à ce qu'elle ne l'entende pas, espérons. La seule femme qu'il aurait potentiellement pu épouser, c'était Faith, et il n'avait jamais retrouvé la nouvelle femme de sa vie depuis l'accident. Tomber amoureux, c'est tellement imprévisible, qu'Andreas ne s'attendait même plus à ressentir ce sentiment à nouveau. Il garde un ton enjoué malgré tout. « Et non.. je dois être trop difficile. » Ce qui était en quelque sorte vrai. Bien entendu, il adorait les femmes mais pas n'importe qui, n'importe quand. Il avait un minimum de goût et ne couchait pas avec n'importe qui pour seul prétexte qu'il en avait besoin. Enfin, ils terminèrent de bosser le passé simple et le jeune homme était beaucoup plus confiant. Il fallait encore qu'il se prépare, mais il se promit de revoir les exercices qu'il avait fait avec Thaïs : il fallait impressionner le jury devant qui il blablaterait. « Une pause danse ? C'était pas prévu au programme ça, petite vicieuse ! » s'exclama-t-il après lui avoir fait un petit bisou. Elle l'avait une nouvelle fois manipulée, mais ça le faisait rire, il appréciait un minimum la danse - quand même.

« Va falloir que je te rende genre imbattable en français histoire que tu puisses aller courir tout ce qui porte jupons ! » s’amusa Thaïs tout en sachant que même très occupé, Andreas restait toujours l’homme le plus séducteur qui lui ait été donné de rencontrer. Elle ne s’en vexait en aucune manière d’ailleurs, trouvant qu’il avait bien raison de combler sa solitude comme il le pouvait. La jolie irlandaise en aurait probablement fait autant si seulement elle le pouvait, mais autant regarder les choses en face : posséder un handicap, ce n’est pas du plus grand glamour. « Je sais que tu le peux mais moi je ne sais pas si je pourrais te rembourser et ça me gêne. Nous ne sommes pas dans la même position toi et moi, Andreas… tu es entouré de plein de gens ET tu as certains moyens. Tu prends l’inverse et tu as moi. » Il ne fallait pas croire, Thaïs était loin de croire en ses capacités, que ce soit en tant que personne ou même lors d’un simple jeu de séduction. Il fallait qu’elle soit dans la peau de la danseuse pour briller d’assurance… « Vicieuse ? Non, manipulatrice, pas d’insulte je te prie ! Et puis avoue que tu adores ça… au moins je ne te mange pas dans la main et ça te donne un petit challenge supplémentaire. Tu es joueur, non ? On va donc voir comment tu te débrouilles en rumba ! » Thaïs lui offrait cette fois un sourire narquois et un tantinet moqueur tandis qu’elle détachait félinement ses cheveux, non sans ôter la veste qu’elle portait sur les épaules pour mieux prendre son Ipod et mettre de la musique. La rumba… sensualité à couper le souffle, danse extrêmement ancrée dans le sol bref, il valait mieux maîtriser un brin. « Tu me laisses te guider ou tu me guides, chou ? »

Même s'il aimait se faire passer pour le dragueur de service, Andreas ne sautait pas sur la première fille venue. Il aimait certes, draguer, mais il n'avait tout simplement pas envie de passer la nuit avec une femme parfois. Le jeune italien gardait en lui une blessure profonde et une dizaine de filles n'y changerait rien, c'était la vie. Il rit simplement à ce que rétorqua Thaïs, ne sachant pas vraiment quoi répondre.. Elle au moins, elle le connaissait particulièrement bien. Elle savait que son caractère ne s'arrêtait pas à des plaisirs simplement sexuels. Quand ils vinrent à parler d'argent, l'ambiance se refroidit légèrement et Andreas n'aimait pas ça. Pourquoi ne voulait-elle pas de son aide ? Si seulement il avait pu lui apporter son aide pour qu'elle se fasse opérer en temps voulu, mais il était bien trop tard. Il ne pouvait que s'en mordre les doigts. « Je n'ai jamais mentionné que tu devais me rembourser, je t'ai dit que ce n'était pas un problème. » Il soupira, posant une main dans la sienne. « Et arrête, tu n'es pas seule. » Andreas voulait lui faire comprendre qu'il était là, lui, malgré tous les obstacles. Il pressa doucement sa paume dans la sienne, avant qu'elle l'oblige à se lever pour danser. Andreas et la danse, ce n'était pas une grande histoire d'amour, mais il aimait la pratiquer avec sa belle blonde. Déjà que ce n'était pas un très bon danseur, alors la rumba.. ce n'était pas gagné ! « Et bien je crois que tu vas être obligée de me guider, j'ai l'impression d'avoir deux pieds gauches aujourd'hui ! » Il ricana comme un gosse, attrapant les mains de sa partenaire, cabrant son dos. La sensualité par excellence, c'était cette danse pour Andreas, et avec Thaïs, elle en était d'autant plus accrue.

« Je sais que tu ne l’as pas mentionné mais moi ça m’embête de te devoir quelque chose. Je sais que l’argent peut aider mais il peut aussi tout pourrir et j’ai pas envie de ça avec toi. Pourquoi tu tiens tant à m’aider ? » Thaïs n’avait définitivement pas l’habitude qu’on lui tende sincèrement la main et bien qu’elle ne doute pas un seul instant de la sincérité d’Andreas, cela la mettait mal à l’aise parce qu’elle ne pourrait sûrement jamais lui rendre la pareille. Après tout, qu’avait-elle à offrir dont il pouvait bien avoir besoin, ou envie ? Même pas une présence, vu qu’il pouvait obtenir toutes les femmes qu’il désirait d’un claquement de doigt tant il les attirait comme des abeilles sur du miel. A ce niveau là, la jolie irlandaise n’avait pas franchement grand-chose à offrir et ce n’était pas se déprécier qu’en avoir conscience : elle était lucide, point barre. « Je sais, je t’ai toi et avoir juste ta présence, ça me suffit » lui répondit-elle non sans passer délicatement sa main contre la joue du jeune homme juste avant de ne l’embarquer pour une bonne vieille rumba de derrière les fagots. Ils allaient se secouer les puces et le plus sensuellement du monde en prime ! « Laisse-toi aller alors » lui murmura-t-elle d’une voix sensuelle avant de le guider dans divers mouvements, le forçant à la suivre aveuglément non sans se coller régulièrement à lui pour qu’il n’ait pas l’impression d’être complètement laissé à l’abandon. Quand la musique cessa, elle déposa un bisou contre sa joue, lui offrant un petit rire. « J’vois pas où tu te trouves pas doué chou ! Si tu danses comme ça en soirée, tu les emballes toutes direct ! »

Il préférait abandonner, de toute manière, il ne pouvait pas la forcer à accepter son aide. Thaïs était comme ça, indépendante et seule face au monde qui lui fait face. Le jeune italien soupira à nouveau, mais il pressa la main qu'il tenait dans la sienne pour la rassurer. Avoir appris qu'elle dansait dans un club de strip-tease, ça ne le ravissait pas vraiment. A sa question, il ne put s'empêcher d'écarquiller les yeux. C'était insensé qu'elle lui demande ça, c'était son ami et il voulait juste qu'elle aille bien. « Parce que je tiens énormément à toi, depuis la mort de Faith, t'as toujours été là et c'est pas rien.. » Oui, Thaïs avait été l'épaule sur laquelle se reposer pendant des mois, et elle ne l'avait jamais abandonné. Andreas a toujours été quelqu'un de parole et qui rend ce qu'on lui donne, mais apparemment, la jeune femme n'était pas de cet avis. Il sourit à ses dires : oui, elle l'avait lui. Il serait toujours fidèle au poste, parole de scout ! « Tant mieux. » Après leur altercation assez tumultueuse, les deux jeunes gens commencèrent à faire quelques pas de danse. Thaïs l'avait en quelque sorte piéger dans ce duo de rumba mais au final, ça l'avait plus amusé qu'autre chose. Au contact de son baiser, Andreas ricana légèrement, heureux que cette journée se déroule ainsi. « Ouais, je suis plutôt pas mal en rumba finalement ! » s'exclama-t-il, comme un gosse qui venait de gagner un jeu. Ah la joie de vivre de Thaïs, il n'arriverait donc jamais à s'en passer..

Thaïs esquissa un petit sourire amusé et peiné en même temps. « Je ne t’ai pas aidé dans l’espoir que tu me donnes un retour après. Je l’ai fais parce que tu es un proche, parce que je tiens à toi et que je préfère te voir sourire que souffrir. Je sais que ça te mets en rogne que je n’accepte pas ton aide mais si je te promets d’y réfléchir, tu veux bien passer une bonne journée avec moi et ne plus y penser ? » Même si elle était venue en premier lieu pour l’aider à réviser, il n’en demeurait pas moins qu’avec eux, ça finissait toujours en quenouille et bien loin du sujet premier : à savoir les études. Thaïs avait donc l’intention de lui changer les idées autant que possible, lui faisant oublier de cette manière tout ce qui pouvait le déranger dans l’existence de la jolie blonde. Après tout, elle ne lui demandait pas de comprendre, juste de lui laisser du temps pour réfléchir à la situation. « Tu m’avais caché tes talents, petit filou !! Tu en as beaucoup d’autres que tu caches dans ta manche ? Non parce qu’utilise ça pour draguer une nénette en soirée et tu l’emballes direct, foi de Thaïs ! » s’amusa-t-elle en éclatant de rire au passage, ayant déjà mis de côté leur conversation plus houleuse. « Tu as une danse favorite que tu voudrais exercer avec moi ou tu veux que je choisisse ? Je suis curieuse de savoir ce que tu choisirais à ma place, en fait… »

Cette fois-ci, il préféra baisser les bras. Andreas ne voulait la forcer à rien, loin de là, mais c'était une de ses amies la plus proche et il voulait juste son bien. Il soupira à ses paroles, fronçant les sourcils. « Je n'ai jamais dit ça, je sais très bien que tu n'es pas comme ça. Mais aider une amie, c'est tout ce qu'il y a de plus normal pour moi.. » murmura-t-il à la jeune femme, espérant qu'elle change d'avis. A priori, c'était peine perdue et Andreas préféra ne pas insister davantage. Il ne voulait pas que la journée tourne à des disputes. En plus, Thaïs lui promit de penser à sa proposition. « Bon d'accord, j'accepte. » dit-il en souriant légèrement, croisant simplement les doigts pour qu'elle accepte son argent. S'il avait été à sa place, il aurait réagi exactement de la même manière alors il comprenait. Toute cette histoire ne leur retira pas leur bonne humeur car ils dansèrent dans la pièce comme des enfants. Elle était vraiment très douée contrairement à lui, mais il s'amusait bien quand même. Thaïs le félicita une fois de plus, ce qui lui fait très plaisir, même s'il n'y croyait qu'à moitié. « Heureusement que j'ai une bonne prof comme toi ! » s'exclama-t-il, enjoué. Il est vrai qu'elle était vraiment excellente et pour lui, elle deviendrait une danseuse renommé, c'est sûr. A sa question, Andreas réfléchit quelques instants le temps de faire son choix. « Hmm.. Le tango, et c'est une danse tellement.. affriolante. J'adore. » Il ricana légèrement et la prit directement dans ses bras pour commencer cette danse passionnante. Avec Thaïs, il se laisserait comme d'habitude emporter..

Somme toute, leurs deux avis sur la question se valaient mais Andreas n’avait pas idée de la culpabilité qui pèserait dès lors sur les épaules de Thaïs si elle se mettait à accepter son argent. Il n’y avait aucun moyen pour le rembourser, d’une manière financière ou d’une autre d’ailleurs, aussi elle ne manquerait pas de se sentir comme si elle vivait à ses crochets, tel un parasite bien qu’elle n’en soit aucunement un. Ce n’était pas tant son désir d’indépendance qui prédominait, mais surtout le peu d’envie de ressentir une telle culpabilité… leur amitié changerait si elle disait oui et la jolie irlandaise ne le souhaitait pas. Elle préférait mille fois galérer et continuer à s’entendre aussi bien avec le Winthrop plutôt que d’accepter, vivre plus facilement certes mais risquer d’un même temps de perdre sa si précieuse amitié… « On en reparlera, tu as ma parole et tu sais que je n’en ai qu’une… quand elle est donnée, elle est donnée. » Thaïs esquissa un petit sourire avant que leur semi dispute ne laisse place à l’amusement et la danse, bien loin des révisions de français d’Andreas qui avaient eu l’air de le désespérer plus qu’autre chose. « Hey, je risque de prendre la grosse tête si tu me complimentes comme ça… » s’amusa-t-elle subitement avant d’éclater purement et simplement de rire à sa proposition. Ah oui, un tango ? Aussitôt, Thaïs mit en place une musique typiquement faite pour danser pareille danse, espérant bien qu’il allait se lâcher et les faire autant vibrer l’un que l’autre. « Affriolante, hein ? » Mais dès lors qu’il l’eut pris contre lui, dans ses bras, la faisant danser avec un brio qui la surprit plus encore que les fois précédentes, elle dû admettre qu’il avait du talent. « Bah dis donc, avec pareille façon de faire vibrer tu devrais toutes les emballer ! Encore plus que d’habitude j’entends… »