show me no mercy, i want you to hurt me : i want to feel it all φ thaïs.

Depuis ce matin, Andreas était impatient de passer l'après-midi avec une de ses plus fidèles amies, Thaïs. Dans quelques semaines, les partiels arrivaient et le jeune homme avait grand besoin d'aide dans ses révisions. Il aurait pu demander de l'aide à Ariane, mais il était toujours mal à l'aise en sa présence, c'est pourquoi il avait tout de suite choisi sa blonde adorée. Après avoir mangé, Andreas partit prendre sa douche et se prépara un minimum pour accueillir Thaïs. Mais le plus important, c'était d'installer tous ces cours de français sur la petite table du salon. Il était resté à la maison Winthrop pour réviser, il était bien plus concentré ici. Au moins, Thaïs n'aurait pas vingt kilomètres à faire pour venir chez lui en dehors du campus. Vers quatorze heures, la sonnette retentit. Il vint tout de suite ouvrir à la jeune femme, s'exclamant joyeusement.  « Salut ma belle ! Comment tu vas ? » Il ne put s'empêcher de la serrer dans ses bras quand elle arriva, souriant même si elle ne pouvait pas le voir. Cette maladie tragique l'avait beaucoup affectée, mais pour Andreas, elle était toujours la même. Il fit entrer Thaïs dans son dortoir et la suivit jusqu'au canapé où des centaines de feuilles étaient éparpillées sur la table basse. « On va avoir du boulot. » dit-il en français, avec son accent adorable qui résonnait italien.

Winthrop House. On peut se demander ce qu’une danseuse, membre des Cabots en prime, pouvait bien faire dans les parages, surtout qu’elle s’était pomponnée d’une magnifique robe blanche qui la mettait en valeur. Thaïs avait perdu la vue oui, mais elle ne se laissait pas aller pour autant et soignait son visage afin de faire de son handicap une force. Et aujourd’hui, c’était pour rendre service à l’un de ses amis le plus proche, Andreas, qu’elle se pointait comme une fleur à quatorze heures tapantes – aucun retard, comme d’habitude. « Bonjour chou ! » s’exclama-t-elle avec son enthousiasme habituel, et que l’on pouvait difficilement lui retirer. « Ben écoute, je me sens particulièrement bien vu que je vais être ton bourreau today, mouhahaha ! » plaisanta-t-elle de bon cœur avant d’éclater de rire, profitant de son étreinte non sans le suivre aveuglément, sans mauvais jeu de mots. De toute évidence, Andreas pourrait lui demander n’importe quoi, elle répondrait toujours présente, que ce soit au beau milieu de la journée ou de la nuit. La jolie irlandaise avait une vision très cartésienne de l’amitié peut-être, mais l’italien ne s’en n’était jamais plaint… « A cœur vaillant rien d’impossible ! Mais franchement, du boulot, toi ? Me chante pas des sérénades, tu parles parfaitement français, bien mieux que moi en prime ! Je me demande même en quoi je vais pouvoir t’être utile mais je suis toute ouïe, prête à boire tes divines paroles… » Impossible pour Thaïs que de rester sérieuse plus de deux secondes. Vu que le travail dû au cours, c’est chiant, elle mettait un peu de gaieté dans tout ça et quelque chose lui disait que son blond préféré en avait grandement besoin. « Par quoi on commence chou ? » reprit-elle, toujours dans un français irréprochable, bien que teinté d’un accent irlandais des plus sexy.

Dès son arrivée, elle illumine la pièce, c'est incroyable. Andreas a toujours pu compter sur elle pendant les moments difficiles, notamment après la mort de Faith, qu'il aimait profondément. Quand ce fut au tour de Thaïs se rencontrer des obstacles dans sa vie, il était là lui aussi. Jamais il n'aurait pu la laisser traverser tout ça toute seule. Tout ce qu'il désire pour ses amis, c'est qu'ils aillent bien. Andreas est comme ça et ça ne changera pas. « Hé oui ! Je suis en galère et je stresse pour les exam, j'ai peur de planter l'écrit de français. » avoua le jeune italien en haussant les épaules. Depuis le temps qu'il pratique le français à l'oral, il n'y a aucun doute sur le fait qu'il parle comme un dieu. Mais l'écrit.. c'est une toute autre histoire et il comptait bien sur l'aide de la jeune femme pour l'aider. D'ailleurs, Thaïs vanta ses mérites à tout va, ce qui arracha un petit rire à celui-ci. « Dis pas n'importe quoi, c'est toi la déesse du français ! » Sur ces mots, il s'installa sur le canapé à côté d'elle tout en regardant le tas de feuilles agglutiné sur la table. Il se rendit compte qu'il n'avait malheureusement pas de braille pour sa chère demoiselle et ça l'embêtait un peu. Il préféra changer de sujet. « Tout d'abord, tu veux quelque chose à boire ? » En sa présence, il adorait parler français. Depuis le temps qu'ils se connaissaient, tous deux papotaient rarement dans une autre langue. Bien entendu, Andreas parlait couramment anglais - et italien évidemment - et il comptait bien s’approprier complètement le français d'ici peu. Alors qu'il ramenait ce que Thaïs lui avait demandé, il ne put s'empêcher de la contempler. Elle était réellement magnifique, sa magnifique chevelure qui tombait sur ses épaules était somptueuse. Il avait toujours adoré ses cheveux et son petit visage d'ange. Une fois assis, il donna un verre à la jeune femme et posa le sien sur la table. « Bon, je t'avoue que j'ai du mal avec le passé simple.. ce temps me rend dingue ! » dit-il en riant légèrement, tout en cherchant la fiche de révisions qui concernait cette notion.

« Tututu ! A chaque fois tu stresses comme un malade pour les exams et à chaque fois t’es le meilleur ! » Thaïs secoua légèrement la tête de droite à gauche comme s’il était proprement criminel qu’il ne pense ainsi. Mais d’un autre côté, qui était-elle pour lui jeter la pierre ? La jolie irlandaise ne lui avait pas encore clairement annoncé la couleur – à savoir qu’elle comptait lui demander de l’aide une fois que son stress passager serait retombé – mais elle éprouvait également beaucoup de doutes. Bah, si seulement il n’y avait que ça ! Thaïs cherchait, dans la mesure du possible, à éviter de se plaindre trop à autrui, et tout spécifiquement à Andreas parce qu’il avait une place toute spéciale dans sa vie mais il n’empêche qu’elle n’en demeurait pas moins sur les nerfs en ce moment, sans réel partenaire de danse digne de ce nom qui plus est, et bientôt sur la route des qualifications pour Blackpool, soit LA compétition en danse la plus importante pour tout danseur qui se respecte en dehors des mondiaux et autres jeux olympiques. Chacun son fardeau, il faut croire ! « Mais oui c’est bien connu, je suis la déesse qui va faire de toi un dieu ! Fais gaffe tu sais très bien que j’adore qu’on me caresse dans le sens du poil alors si tu ne veux pas que mes petites chevilles deviennent inutilisables pour la danseuse que je suis, hein… ceci dit je veux bien boire ce que ton bon cœur va m’offrir » répondit-elle avec un grand sourire, au début légèrement moqueur, et qui se transforma au fil des secondes en petit rire sincère. Il la connaissait depuis suffisamment longtemps maintenant pour savoir qu’avec elle, les révisions ne manquaient jamais de punch et d’enthousiasme ! « Merci chou ! » s’exclama-t-elle une fois qu’il lui eut servi un verre de coca – dont elle risquait d’avoir bien besoin car cela faisait au moins deux jours qu’elle ne dormait quasiment pas et s’entraînait comme une forcenée – dont elle but une gorgée avant de ne lui chiper sa fiche de révision des mains. « Déjà, tu vas te transformer en haïsseur inconditionnel du papier, des fiches de révisions et de toutes ces conneries ! Aujourd’hui, on va se la jouer impro parce qu’on est beau et en plus on est doués, remember ? Tu vas me choper n’importe quel bouquin dans ta bibli et tu vas me faire un brin de lecture parce que je vais t’en apprendre une bonne : le passé simple, il est utilisé surtout pour l’écriture et DONC pour les romans. Plus tu vas lire, plus tu vas l’assimiler, et ce n’est pas en répétant la règle ou en potassant des conjugaisons que tu sais de toute façon déjà que tu vas être plus à l’aise. Si tu veux, je file m’acheter un bouquin en braille, je me déguise et on joue une scène, mais tu verras que ça va couler beaucoup mieux en utilisant un truc moins barbant ! Parole de tata Thaïs !! »

Pour le coup, elle n'avait pas tort. Andreas était un excellent élève, il le savait pertinemment. Pour arriver à ces résultats, il avait travaillé comme un forcené malgré ses facilités notables. De son côté, Thaïs n'était pas trop mal non plus, ce devait être la meilleure danseuse du campus. Il l'admirait beaucoup, surtout depuis quelques années, après qu'elle ait perdue la vue. Le jeune homme avait rarement connu quelqu'un d'aussi fort et battant face à la maladie, et ce n'était certainement pas lui. Après avoir perdu la faculté partielle de son bras, Andreas avait plongé. Cet attentat l'avait déprimé et il ne pensait plus jamais pouvoir faire de sport.. et pourtant. Il retrouvait la joie d'être sur un terrain à chaque fois, malgré ce bras abîmé. « Ouais c'est ce qu'on verra ! Les profs qui corrigent ne m'aiment pas autant que toi. » Ah le bel italien dans toute sa splendeur, draguant avec joie les jolies femmes comme Thaïs. Et oui, Andreas était réputé pour être un beau parleur, ça ne datait pas d'aujourd'hui et la belle irlandaise le savait bien. D'un côté, comment ne pas avoir envie de louanger une si belle femme ? Il décida de leur servir à tous les deux un coca, après tout il fallait bien un peu de caféine pour tenir toute l'après midi - voire toute la soirée ? :perv:En tout cas, ils étaient partis pour passer une bonne journée ensemble, certes de révisions, mais Thaïs le faisait déjà rire. « C'est bien connu, nous sommes des dieux. Et les dieux doivent rester en forme pour tout déchirer aux examens, donc je t'ai pris un coca. A moins que tu veuilles un café ! » Apparemment, elle était d'accord pour boire ce soda mais bien vite, elle reprit le dessus en arrachant les fiches de révisions d'Andreas de ses mains. Non mais comment elle voulait lui apprendre le passé simple si elle déchirait tout sur son passage ? Il fronça les sourcils, écoutant ses superbes idées à la pelle. Il ne pouvait s'empêcher de sourire car elle était totalement folle, mais il adorait ça, c'était sa joie de vivre qu'il aimait tant. « Bon d'accord, je vais aller chercher Germinal, connaissant Zola il doit y avoir du passé simple à l'appel ! » Sur ces mots, il se leva encore une fois du canapé et alla prendre Germinal dans un placard - un des rares livres qu'il avait en français. Après s'être assis à nouveau, il but une grande gorgée de coca et ouvrit le bouqun au hasard à la page trente-neuf. Il se frotta la tempe. « Nan mais tu te fous de moi, c'est super dur ! Comment tu veux que je traduise ça, c'est du vieux français en plus..Bref, je suis déjà fatigué de faire ça. » Andreas s'affala sur le divan, près à faire une sieste. Mais avec Thaïs dans les parages, impossible de faire quoi que ce soit qui ne l'aiderait pas à réussir.

« Comment ça ils ne t’aiment pas ? Conneries, avec ton sourire à toutes les faire tomber comme des mouches, j’y crois pas une seconde ! » Thaïs haussa les épaules sans faire diminuer son sourire d’un millimètre. Certes, elle n’avait plus pu contempler le beau visage d’Andreas depuis six ans mais le souvenir ne s’était pas estompé pour autant et elle était bien placée pour savoir qu’armé d’un seul sourire, ou de sa voix grave et suave, il se montrait capable d’obtenir tout ce qu’il pouvait bien convoiter. Pour Thaïs… malgré un tempérament des plus flamboyants et un physique avantageux, le côté aveugle en rebutait plus d’un et malheureusement, elle ne pouvait pas leur jeter la pierre, même si cela l’arrangerait bien parfois. « Un café ? Tu veux que je saute au plafond ? Non, le coca c’est parfait, en plus j’ai besoin de sucre j’ai pas dormi ! » ironisa-t-elle en battant des cils d’un air amusé bien qu’elle vienne d’énoncer une vérité des plus incontestables. Loin d’elle l’envie de s’appesantir dessus alors que la jolie irlandaise n’était pas venue pour l’accabler de ses propres problèmes et c’est la raison pour laquelle elle éclata aussitôt de rire face à la suite de son discours enflammé : le moins que l’on puisse dire, c’est que Thaïs ne risquait pas de s’ennuyer ou cette après midi d’engendrer la morosité ! « Depuis quand tu abandonnes sans te battre tel un gladiateur dans une arène ? » Histoire de ne pas faire office de bourreau, en l’entendant s’affaler contre le canapé où elle était elle-même assise, l’irlandaise s’approcha jusqu’à le serrer un instant dans ses bras, faisant appel à sa manie extraordinaire d’être si tactile envers autrui, sauf que là l’idée n’était pas transformer son toucher en imagination du monde l’entourant mais plutôt d’apporter un soutien à quelqu’un lui étant très proche. « Ça va mieux ? » lui demanda-t-elle d’une voix plus douce mais également plus sérieuse avant de ne se redresser pour pousser légèrement ses feuilles de révision après les avoir saisies à tâtons, s’asseyant ainsi sur la table basse pour être en face de lui. « On va essayer autre chose : imagine-nous je sais pas moi… au Moyen-âge tiens ! Tu es un preux chevalier et moi ta demoiselle en détresse, tu viens de me sauver et tu veux me raconter tes exploits passés pour me séduire… je m’en fous de ce que tu vas me raconter, tu peux même partir en live en disant que tu t’es payé un délire à nettoyer ta cuisine au décap’ four, rien à péter, mais essaye de parler au passé simple et si tu fais des fautes, j’te corrige direct. On peut essayer cette méthode on a rien à perdre ! Pas vrai ? »

Il ne peut s'empêcher de sourire amplement au compliment que lui adresse la jeune femme. C'est bien connu, Andreas n'est pas insensible à son charme, et l'entendre dire de belles paroles comme celles-ci lui fait du bien. Malheureusement, il ne peut s'empêcher d'éprouver une once de culpabilité dès qu'il accepte ses louanges. Ils se connaissent depuis si longtemps.. ça ne devrait en aucun cas les gêner. Et pourtant, leur histoire d'amitié n'est pas simple, et elle risque de se compliquer bien plus encore. « Je leur glisserai une photo de moi nu dans ma copie.. ça pourrait aider. » Tout fier de lui, Andreas rit légèrement avant de se rendre compte du travail qui l'attendait aujourd'hui. Même avec l'aide de sa chère acolyte, il n'était pas sûr de réussir. Lui qui est si confiant d'habitude, c'est une première, et Thaïs fait en sorte de le souligner. « Depuis que je hais le passé simple. » répondit-il simplement avant de sentir le corps de la jeune femme sur le sien. Il entoura instinctivement ses bras autour de Thaïs, aimant cette étreinte amicale. Il ne pouvait s'empêcher de se poser des questions, c'est certain, mais c'était trop compliqué. C'était trop, trop. « Oui je me suis ressaisi. » Il avait bien fait de l'appeler elle pour ses révisions, car elle trouvait toujours quelque chose de marrant pour mieux faire passer la pilule. Andreas pouffait suite à ce qu'elle disait, elle était complètement tarée cette fille. Mais après tout, c'était une bonne idée, donc il posa le livre sur la table et se mit à genoux devant Thaïs. Il se racla la gorge, prit ses mains dans les siennes et essaya de soigner au mieux son français. « Mon armée et moi cherchâmes la paix, je gagna le combat pour revoir votre beau visage, et vous dire à quel point vous furent radieuse.. » Le jeune italien n'était vraiment pas à l'aise avec ce temps, et il était persuadé qu'elle allait le reprendre pour un des trois verbes.

« Ah si tu leur glisses une photo tu vas toutes les affoler tu déconnes ! Mais remarque ça peut être efficace… genre la prof elle va tellement avoir chaud qu’elle va direct te mettre un vingt, youpla ! Bon par contre si c’est un gars, prie pour qu’il soit gay… » Thaïs était morte de rire par avance rien qu’à imaginer la correctrice ou le correcteur avec une photo disons osée de l’italien. Le pire, c’est qu’elle l’en pensait réellement capable ! A se demander comment Faith avait pu faire pour le rendre fidèle… car sa défunte meilleure amie n’avait de cesse de vanter les louanges du romantisme de ce dernier sans jamais faillir et surtout, sans jamais se plaindre. Oh, bien sûr, la jolie irlandaise avait déjà été la confidente de l’un comme de l’autre en tant de dispute mais comme à chaque fois, quelques conseils bien placés avaient suffit pour les rabibocher. A se demander comment la blondinette faisait pour être de si bon conseil pour les autres et être incapable de se trouver un Jules qui ne la prenne pas pour une poire ! « On dit « je gagnai et vous fûtes radieuse » chou mais c’était parfait comme essai !! Regarde, j’ai tout plein la chair de poule » l’encouragea-t-elle aussitôt en relevant légèrement sa manche pour lui montrer que c’était vrai. « Bon en même temps, un beau gosse qui te dis des mots doux, que ce soit au passé simple ou pas, ça fait toujours plaisir à entendre ! Tu te sens un peu plus à l’aise déjà ? Si tu veux, limite, on peut aussi causer sport… genre imagine que tu étais un grand joueur, super adulé, avec tout plein de nénettes qui voulaient ton maillot dédicacé et que je suis une journaliste qui recueille tes anciens exploits pour les coucher sur papier. Si tu arrives à cet exercice, t’auras droit à un beusou et après, on passera à autre chose qu’au passé simple pour éviter que tu pètes un fusible… okay chou ? »

Il riait toujours en sa présence, et même s'il avait eu des périodes difficiles dans sa vie, elle savait toujours le faire sourire. Comme d'habitude, ils étaient partis dans un délire et ils ne mâchaient pas leurs propos pleins de conneries. « Non mais je pense me désister, les profs sont trop vieux et je suis loin d'être gay donc non merci ! Je me réserve pour une belle étudiante de mon âge, je pense que tu n'y vois pas d'inconvénients ? » Le problème avec Thaïs, c'est qu'il ressentait toujours le besoin de la voir car c'était une bouffée d'oxygène pour lui, mais dès qu'il la voyait, Faith revenait dans son esprit. Elle était toujours présente, et elle le serait toujours, mais il voulait à tout prix l'effacer complètement. Ils en avaient passé des journées tous les trois, et ce furent de magnifiques souvenirs, qu'Andreas n'évoquait malheureusement jamais. Ces histoires feraient de la peine à l'un comme à l'autre, et ce n'est pas ce que le jeune homme désirait. Pour le moment, il se concentrait sur le fait que Thaïs était bel et bien là, devant lui, prête à l'aider dans n'importe quelle situation. Il fallait aller de l'avant, encore et toujours. Seulement pour l'instant, il n'allait pas vraiment de l'avant avec la langue française.. ce n'était pas gagné. Andreas parlait si bien d'habitude, mais il n'abordait jamais le passé simple utilisant plutôt l'imparfait ou le passé composé. Il commençait à perdre les pédales avec tous ces temps, et il se rendait compte que cette langue était de plus en plus difficile. Il la trouvait trop mignonne, la voyant remonter sa manche pour lui montrer qu'il l'avait touché. Sans gêne, il plaça sa paume sur son bras et pouffa de manière inaudible. « Je suis un vrai tombeur. » Sur ces mots, Andreas se rassis sur le canapé à côté de la jeune femme et but une gorgée de coca. Vive la caféine ! En écoutant la nouvelle idée de son amie, il était un peu plus motivé qu'après son premier essai. Il se décourageait tellement vite en ce moment, ça l'affolait. Peut-être qu'il allait abandonner le français l'année prochaine ? « Si j'ai le bisou à la fin, je peux pas dire non ! » Andreas se mit tout de suite au boulot. Il attendit l'avalanche de questions de sa journaliste, excité par ce nouvel exercice.

« Pourquoi tu veux que j’y vois un inconvénient ? Hey chou au risque de t’apprendre un truc t’es majeur et vacciné ! Puis vrai que t’imaginer te taper une cougar… ça manque de classe, tu vaux mieux que ça ! » Bon, d’accord, c’était un peu Sainte Mangouste se foutant de la charité pour la simple et bonne raison que Thaïs n’était pas une oiselle blanche de son côté, mais rectifions ce qui a besoin d’être rectifié : elle ne couchait pas avec des hommes de vingt ans son aîné non plus ! « Puis je suis mal placée vu qu’en bonne fauchée que je suis, c’est fréquent que je danse au Burlesque » ajouta-t-elle en haussant les épaules comme si cela n’avait aucune importance. Ceci dit, pour éviter de galérer à payer son prêt étudiant, il n’en demeurait pas moins qu’elle possédait un show de striptease au club précédemment nommé, et n’en n’avait jamais parlé à Andreas avant. Sûrement était-ce un élan d’inconscience qui venait de la pousser à avouer pareille chose, sinon Thaïs ne s’y serait certainement pas risquée… « Un tombeur avec de belles chevilles tellement t’es modeste chou ! » lui lança-t-elle avec humour non sans éclater de rire pour mieux redevenir sérieux face au second exercice, où cette fois-ci son acolyte ne fit pas une faute. Difficile de ne pas applaudir sa performance et lui offrir son plus beau sourire : il l’avait bien mérité ! « Yeaaaah t’es le meilleur ! Tu n’as pas faite UNE faute, tu vois je t’avais dit que tu y arriverais, qui avait raison ? Me again ! Viens par là que j’te fasse un bisou bien mérité ! » Thaïs s’assit à nouveau sur le canapé pour plus de praticité et s’empara avec une extrême douceur du menton d’Andreas avant de déposer un grooos bisou sur sa joue. Il n’était pas dit qu’autre chose ne lui ait pas traversé l’esprit… mais c’était hélas compliqué.