(Mayandy) Take a break and let it go

Ah tu m'étonnes qu'elle devait couvrir son pouf quand son coloc dormait pour pas qu'il ait peur si jamais il se réveillait la nuit pour aller pisser... Ben ouais vaut mieux, enfin j'le comprends. Il fait nuit, il s'lève pour aller pisser, tout est sombre et d'un coup paf, un pouf rose, ça surprend. J'eus un léger rire avant qu'enfin on n'aborde le sujet qui fâche, le sujet pour lequel j'avais ramené mon fessier devant sa porte à l'origine, le sujet qui la mettait mal et pour lequel je voulais m'occuper d'elle. Je penchai doucement la tête à ses explications, c'était donc fini, fini, pas juste en pause ou pas de relation à distance... Ils avaient rompu. Qu'est-ce qu'il s'est passé en fait... ? C'est à cause de la distance ? Ouais, le fric ne fait pas tout. On avait beau avoir le fric pour voyager à droite à gauche, on n'en avait pas forcément le temps, puis la Corée c'est pas l'Canada non plus, il était pas la porte à côté alors pour un week-end en amoureux, dur...

" Te moque pas d'mon pouf, j'suis sûre en fait t'es jaloux d'pas avoir le même." lui lançais-je avant de sentir que mes larmes n'allaient pas tarder à venir, surtout qu'il me demandait aussi ce qu'il s'était passé...

" C'est pas à cause de la distance non, c'est à cause de son père..." fis-je en me rendant compte que mes larmes s'étaient mises à couler toute seule. Merde, j'pleurais, déjà de base j'ressemblais à rien, alors là ça devait être pire...

"Excuse moi, j'reviens..." fis-je en me précipitant dans la salle de bain, retenant du mieux que je pouvais mes larmes, avant d'éclater en sanglots... Putain j'ai mal...

Merde tu m'as démasqué, répondis-je amusé. Mais oui il était bien son pouf, quoique très féminin, disons que je n'irais pas m'acheter le même pour moi quoi, ou du moins, d'une autre couleur que rose. Ça m'choquait toujours de savoir que le rose était la couleur de la virilité au Moyen Âge, mmh. Cela dit, la douleur ne tarda pas à se lire sur le visage de May, et même si j'essayais d'aborder le sujet avec légèreté, il était de toute évidence beaucoup trop douloureux encore pour la jeune femme. Je pinçai les lèvres en voyant les larmes embuer ses yeux et rapidement couler sur ses joues, alors qu'elle tentait de m'expliquer que ce n'était pas à cause de la distance mais à cause du père de Jae, avant de se lever rapidement pour aller dans la salle de bain. J'peinais vraiment à saisir la mentalité des Coréens et je me demandais bien ce que le père de Jae avait pu faire pour qu'ils en arrivent là. Posant mon verre sur la table, je la rejoignis dans la salle de bain, poussant doucement la porte pour la voir secouée de sanglots. Hey... J'aimais tellement pas la voir comme ça. Doucement, je m'approchai d'elle et vins la prendre dans mes bras pour la serrer contre moi. Respire un grand coup...

J'pleurais à chaudes larmes, j'arrivais pas à me calmer, ptêt parce que c'était vraiment la première qu'j'en parlais à un proche et qu'en plus j'me rendais enfin compte d'la situation... J'étais assise par terre, en train d'pleurer comme un bébé, puis Andy me rejoignait. J'voulais pas qu'il m'voit pleurer comme ça, j'voulais pas lui faire d'la peine.
Il essayait d'me réconforter tant bien que mal, et moi j'essayais d'me calmer un bon coup. J'y arrivais pas.

" S'tu savais à quel point il me manque..." avais-je réussi à placer avant d'me remettre à pleurer.
J'voulais penser à autre chose, j'sais pas quoi, mais j'devais penser à autre chose...

Elle était là, recroquevillée dans un coin de la salle de bain à pleurer toutes les larmes de son corps pour cette séparation qui était, de toute évidence, forcée par un agent externe. Finalement ptêtre bien que Jae esquivait le crash dans mon estime pour le moment, puisque j'avais du mal à cerner toute l'histoire. Je m'étais approché pour serrer la jeune femme contre moi, tentant de la calmer alors que je l'entendais essayer de prendre de grands inspiration mais en vain, sa respiration était saccadée par les sanglots qui semblaient ne jamais vouloir s'arrêter. J'eus un pincement au cœur en pensant à ce qu'elle venait de dire, m'écartant doucement pour essuyer les larmes sur ses joues avec mes pouces. J'sais que c'est dur May. Mais t'es une fille forte et t'arriveras à passer au-dessus d'ça, j'ai confiance en toi et j'vais t'aider, répondis-je en lui caressant la joue. Nope, j'allais pas la laisser tomber, j'allais pas la laisser brisée par un chagrin d'amour parce qu'elle devait encore profiter de la vie à pleines dents, dès qu'elle se serait remise de cet obstacle que la vie avait dressé devant elle.

Au final j'étais bien contente qu'Andy soit à mes côtés pour que j'puisse faire face à la réalité. C'était terminé. On avait même pas pu s'dire au revoir correctement et j'n'arrivais plus à l'joindre. C'était comme ça, c'est tout. J'pouvais rien y faire. Absolument rien, à part continuer à vivre ma vie d'étudiante à Harvard et d'profiter d'la vie.
Andy me séchait les larmes, j'le trouvais juste trop adorable avec moi et au fond ça m'faisait vraiment du bien.
Andy n'était pas un crétin comme une certaine personne, j'savais que j'pouvais compter sur lui, j'savais aussi qu'il serait toujours là pour moi. Quoi qu'il arrive. J'essayais d'afficher un sourire, je séchais aussi mes larmes et j'posais ma tête sur l'épaule de mon ange. Même un bisou mouillé sur sa joue, puis j'me relevais enfin.
J'm'approchais du lavabo et passais d'l'eau sur mon visage, c'était froid, mais ça m'faisait du bien.
" J'vais mieux, enfin je crois. On retourne dans la chambre ? "

Ptêtre qu'elle avait besoin de se sentir aimée et soutenue dans cette passe difficile qu'était sa rupture avec Jae, même si je peinais à en connaître véritablement les conditions. Je tâchais de l'aider et de la réconforter comme je le pouvais, essuyant ses larmes alors qu'elle essayait de me faire un sourire. Et aussi petit soit-il, il ne m'échappa pas et je le lui rendis avec plaisir, satisfait de la voir reprendre un peu du poil de la bête et contrôler davantage ses émotions qui pour le coup, avaient littéralement explosées. Je me relevai avec elle et la regardai se passer de l'eau sur le visage en m'essuyant la joue d'un revers de main pour enlever cette sensation d'avoir la joue mouillée après son bisou. Allez c'est parti, on y va. J'espérais bien qu'elle allait mieux, même si ce n'était qu'éphémère. Peut-être que bientôt, la douleur serait moins lancinante et elle pourrait aller de nouveau de l'avant, j'essaierai de m'arranger pour en tout cas. Promet-moi juste une chose ! ajoutai-je en arrivant dans la chambre avec elle et reprenant mon whisky coca. Si un soir ça va pas fort et qu't'as envie d'une soirée beuverie, appelle-moi, tu sais bien qu'j'adore ça. Un sourire se dessina sur mes lèvres à ces quelques paroles, pas grand-chose mais je ne voulais pas la retrouver en mode soulonne qui boit seule. Au moins à deux quoi, par principe !

On était d'retour dans ma chambre et il me fit promettre quelque chose. J'pouvais pas lui refuser quoi que ce soit de toute façon et j'lui fit un grand sourire, pas un sourire triste, un sourire vraiment souriant.
" C'est promis, je t'appellerais pour une beuverie, mais déjà ce soir, j'veux penser à autre chose et oublier le fait que j'suis célibataire."

J'récupérais mon verre et j'buvais une longue gorgée c'coup-ci, j'sais pas si c'était un moyen pour noyer mon chagrin, mais ça en avait tout l'air.

J'voulais éviter qu'elle fasse des erreurs que moi j'avais pu faire, en s'asseyant devant sa télé avec un verre de vin en se disant qu'un verre de vin, ça faisait de mal à personne, qu'elle en prenne l'habitude et finisse comme une épave comme j'avais honteusement pu le faire quelques fois. Je souris à mon tour en l'entendant me promettre qu'elle m’appellerait, parfait. Si ça n'allait pas je voulais m'assurer qu'elle sache qu'elle pouvait compter sur moi. Alors c'est parti, ce soir on va oublier. Je bus une grande gorgée de mon verre en même temps qu'elle, songeant que son colocataire allait sûrement être en mode WTF s'il rentrait dans la soirée et retrouvait sa coloc et son vice-président en train de ramper ivres morts par terre. Tant piiis, j'suis un vice-président solidaire voilà. Doit y avoir moyen d'faire des jeux à boire à deux.

Ouais c'était un bon moyen pour oublier, puis j'avais pas n'importe qui avec moi, j'avais Andy, un gars super. Voilà qu'il me proposait même des jeux à boire, j'en connaissais un mais j'savais pas si lui connaîtrait. Nos verres étaient presque déjà vides, et j'me relevais pour rapprocher la bouteille et par la même occasion trouver un jeu d'carte.
" Tu connais le jeu " j'te crois pas ou j'te crois " ? Le principe est simple, tu annonces une carte soit en disant la vérité ou bien t'as l'droit d'mentir. Si la carte est bonne et que moi j'me suis plantée, j'bois une gorgée et inversement. Partant ? " fis-je sur un ton de défi; prête à passer une super soirée avec lui.
J'osais même pas imaginer la tête d'mon coloc s'il nous trouvait tous les deux complètement déchiré l'un comme l'autre.
Rien que d'imaginer la scène, j'me tapais déjà un fou rire.