APPANDER ► Alerte rouge, une Eliot chez les Mathers.

Il savait tout sur Hendrix et moi… Étrangement, j’espérais qu’il aille une info croustillant pour moi mieux que « Il a couché avec Briony » parce que… Briony, encore et toujours Briony quoi. Y’en ont pas marre de la foutre partout au centre celle-là ? Elle a quoi d’spécial hm ? Bref. Je lui demandai alors si ça allait mieux, il me répondit en haussant les épaules. Bof... Mais j'peux toujours prétendre être bien, c'pas un soucis Je fronçais les sourcils et détachai ma ceinture avant de le prendre par les épaules. Je plissais les yeux, et attendit d’être sûr d’avoir toute son attention. Alex... ne fait JAMAIS semblant avec moi, j'suis là. Pour toi, pas pour la personne que tu prétends être. Comment lui dire, que je voulais améliorer notre relation ? Comment lui dire que j’aimerais vraiment trouver un vrai cousin de lui, pas juste partager le même sang ? J’savais pas mieux faire que ça. Après quelques secondes, j’ouvris enfin la porte et contournai ma voiture pour lui ouvrir la sienne. Aller viens, on va voir ton meilleur ami et mon sauveur. Et tu ne feras semblant de rien car tu seras content de le voir. Je lui souriais tristement… Mon dieu si je savais que j’allais voir un Hendrix légume…

J'étais loin d'aller bien. Elle savait très bien pourquoi mais bon, j'étais maître dans la dissimulation et les faux-semblants. Alors si elle voulait du fake, j'pouvais en donner, ce n'était pas un soucis du tout. Sauf qu'elle me prenait de court avec sa réponse. C'était d'ailleurs perturbant. "Alex... ne fait JAMAIS semblant avec moi, j'suis là. Pour toi, pas pour la personne que tu prétends être." Je la regardais alors genre wtf ? Autant le dire tout de suite, pas grand monde m'avait sorti une réplique de ce genre. Je crois même que personne ne l'avait fait. C'était la première et ça faisait bizarre. "Okay.. Ca va toujours bof." finissais-je par lui avouer en haussant les épaules. Le café aidait ouais, mais ça n'enlevait pas la culpabilité que je pouvais ressentir en cet instant, comme tous les autres instants qui ont précédé et ceux qui vont suivre. Sans que je ne m'en rende compte, elle était sortie de la voiture et se trouvait de mon côté, tenant ouverte ma portière. Je me mettais donc à sortir de la voiture. "Aller viens, on va voir ton meilleur ami et mon sauveur. Et tu ne feras semblant de rien car tu seras content de le voir." Je haussais encore une fois les épaules. Voir Hendrix dans cet état allait pas du tout me rendre content, au contraire. Mais j'crois qu'elle ne l'avait pas encore compris... Ca ne saurait tarder puisqu'on se dirige vers l'hôpital, et on sera bientôt dans le service des soins intensifs où mon meilleur ami a une chambre.

Nope… je ne l’avais pas compris. Pour moi, je m’attendais à quelques égratignures, au piire à une jambe ou un bras cassé mais pas à un coma carrément. Je lui demandais de rester franc avec moi. Après tout, nous étions une famille maintenant et sachant qu’il a été abandonné par le passé… Je n’allais pas, moi, l’abandonner quand je sais que je peux peut-être rattraper les conneries des autres. Okay… Ça va toujours bof. Il semblait perturbé et c’est vrai que ce n’était pas habituelle qu’une personne vous dise ça mais soyons direct : J’suis Eliot, il est Mather, on est censé se détester mais ça n’arrivera pas. J’vais lui interdire de m’haïr ! Une fois de l’autre côté, je lui ouvris la porte pour l’encourager à bouger, à arrêter de s’apitoyer sur son sort et de venir voir Hendrix et Feldt avec moi. Après quelques minutes de bonne marche en compagnie de l’infirmière, nous nous sommes finalement rendus à la chambre de son meilleur ami. Hendrix était endormi, je me mordais l’intérieure de la lèvre. Ça fait longtemps qu'il dort... ? J'veux dire... Il va se réveiller bientôt ?

Mon meilleur ami était foutu dans un coma, alors ouais ça allait pas, mais alors pas du tout. Cependant, j'arrivais pas à le lui dire de façon claire et précise. Peut-être qu'elle avait compris ce dont il s'agissait mais quelque chose me disait que c'était pas le cas. Sorti de la voiture, je la suivais à l'intérieur de l'hôpital et on se dirigeait au niveau du service des soins intensifs où Hendrix se trouvait actuellement. Et une fois dans la chambre, elle comprenait alors son état. "Ça fait longtemps qu'il dort... ? J'veux dire... Il va se réveiller bientôt ?" Je haussais les épaules, ne pouvant défaire mon regard de mon meilleur ami, allongé et inerte. Je déglutissais avant de finalement lui répondre. "Depuis la nuit d'Halloween et... Je sais pas. Je sais pas du tout. Les médecins sont confiants, son état est stable mais..." Je soupirais. Et s'il ne se réveillait jamais ? Putain merde quoi, j'aurais vraiment du insister, quitte à me le mettre à dos ce soir là. Du coup, maintenant il était inconscient dans l'endroit qu'il déteste le plus. Il devait vraiment se réveiller, et plus vite que ça. Come on Hendrix... wake up.

Enfin arrivé à la chambre d’Hendrix, je regardais le mec dormir en souriant avant de poser la question à l’infirmière. Celle-ci se tourna vers Alexander, préférant qu’il m’annonce la nouvelle lui-même, mais resta à nos côtés en cas. J’ai plus ou moins compris à ce moment-là que ça allait être une mauvaise nouvelle, pour que ce soit mon cousin qui prenne la parole. C’n’est pas comme s’il savait depuis quand il dormait, si ? Depuis la nuit d'Halloween et... Je sais pas. Je ne sais pas du tout. Les médecins sont confiants, son état est stable mais... Depuis Halloween jusqu’à je ne sais quand… Halloween était passé depuis quelques jours déjà, tout ça ressemblait bien à un coma. Soudainement, j’ai compris pourquoi Alex’ se sentait énormément coupable. Je continuais de croire que rien n’était de sa faute, mais je pouvais comprendre pourquoi il cherchait à ce point un coupable. Je sentis ma gorge se serrer, et plissai les yeux. C't'une mauvaise blague... Je me tournais alors vers Hendrix de nouveau et pris une grande inspiration, légèrement tremblotante. J’avais déjà vécu cette peur avec Andy après la bombe, je ne voulais pas la revivre… Je me mordis l’intérieure de la lèvre en essayant de ne pas craquer. Gosh... Je m’approchais du lit pour m’asseoir à ses côtés. Sans mots.

En arrivant dans la chambre, elle n'avait pas tout de suite compris l'état d'Hendrix, alors que je pensais qu'elle l'avait fait. Enfin, c'était légitime, il n'avait plus le respirateur artificiel de branché donc ça pouvait porter à confusion. Mais le truc c'est que ouais, il dormait depuis un moment maintenant et on ne savait pas encore pour combien de jours, de semaines ou même de mois il pouvait rester comme ça. Je continuais de regarder mon meilleur ami, ne faisant alors plus attention si l'infirmière était encore là ou pas. Je devais gérer ma cousine qui venait d'apprendre le coma de mon meilleur ami. "C't'une mauvaise blague..." Je secouais la tête négativement, c'était pas une mauvaise blague... ou alors elle est de mauvais goût. Plusieurs personnes seraient impliquées, dont l'hôpital entier. Ugh. Non, c'était vraiment pas une blague... c'était la réalité. Et putain, j'donnerais tout pour retourner à la Mather House ce soir là et l'empêcher de faire c'te putain de connerie. "Gosh..." Elle s'était approchée du lit et s'installait à côté en ne quittant pas non plus Hendrix du regard. "C'est d'ma faute... J'aurais pu empêcher ça.." Il avait intérêt de se réveiller, sinon j'le tuais. Sérieusement quoi, j'avais besoin de lui.

Qu’est-ce que j’étais conne… J’ai cru qu’Hendrix n’avaient que des blessures mineures, pas un coma carrément. Je regardais mon ami allongé sur le lit, les mots n’arrivaient pas à sortir… Je me sentais tellement, tellement stupide et j’étais sous le choc. La peur s’est envahie de moi et je me tournais vers Alex qui s’était approché d’Hendrix et moi. C'est d'ma faute... J'aurais pu empêcher ça… Et encore le même discours. Mais ce n’est pas parce que je venais de voir l’état d’Hendrix que c’était maintenant devenu Alex le coupable. J’hochai négativement la tête. Non tu n'y es pour rien. Je regardais Hendrix de nouveau, bien assise près de lui et décidai de lui serrer la main. God… j’avais la boule au ventre, le cœur au bord des lèvres… et s’il ne se réveillait jamais ? Je me promettais de venir le voir jusqu’à ce qu’il se réveille. Je caressais faiblement sa main avec mon pouce. J'suis pas douée pour consoler les gens... j'suis désolée...

Apple voyait à présent l'état d'Hendrix. Il était allongé dans un lit, avec des branchements sur son corps, une jambe dans le plâtre. Elle avait échappé à la vision de mon meilleur ami avec le respirateur artificiel. Ouaip, elle en avait de la chance, moi j'avais encore cette image gravée dans ma mémoire. Je ne savais ni quand ni comment il allait se réveiller. Et s'il avait une perte de mémoire, et s'il ne nous reconnaissait plus ? Je préférais ne pas y penser, gardant la culpabilité qui me rongeait. "Non tu n'y es pour rien." Elle aurait beau dire ce qu'elle veut, ça ne changera rien. Je pense que le seul qui pourrait changer la donne, ce serait Hendrix. Mais là, il est vraiment pas en état de dire ou faire quoique ce soit. Donc on reste bloqué au même point et puis wala. Elle avait pris ma main, regardant alors mon meilleur ami. Puis finalement, elle caressait ma main avec son pouce, se voulant alors réconfortante. "J'suis pas douée pour consoler les gens... j'suis désolée..." Je haussais les épaules, sans grande conviction. Elle n'avait pas à s'excuser, elle n'avait rien fait de mal. J'étais dans cet état depuis quelques jours, elle ne devait pas se mettre en tête de pouvoir me changer comme ça, en un claquement de doigts. "J'vais t'laisser seule avec lui... si tu veux lui parler, ou quoi." Je lâchais alors sa main pour sortir de la pièce, ne supportant plus la vue de mon meilleur ami dans cet état.

Je voulais pourtant vraiment… vraiment fort, consoler Alexander. J’aimais pas voir les gens triste, mais c’est qu’en plus il était de ma famille. Pourtant… j’devrais le détester puisque c’est un Mather, mais faut croire que ça ne fonctionne pas comme ça. Puis… j’affectionnais beaucoup Hendrix, son meilleur ami. J’étais fâchée de voir Alexander culpabiliser autant alors que RIEN n’est de sa faute. J'vais t'laisser seule avec lui... si tu veux lui parler, ou quoi. Il s’est levé, et il est sorti, sans rien ajouter après ça. Je le regardais quitter en avalant ma salive, puis me tournai vers Hendrix. Ça faisais si mal de le voir dans cet état, légume, sur un lit d’hôpital. Qu’est-ce que je déteste cet endroit… Je l’ai beaucoup trop visité en courant d’une vie. Je me rapprochai d’Hendrix pour lui déposer un baiser sur le front, un peu mal à l’aise, avant de me rasseoir. Hey... Hendrix... Je soupirai. Est-ce qu’il serait fâché que je sois là, que je le vois dans un état où il serait incapable de bouger ou de parler ? C'est Apple. Je sais, je sais... Tu t'attendais surement pas à c'que j'sois là mais bon. J'suis bel et bien là et t'as pas l'choix d'me supporter ! Je riais doucement. Sérieusement Hendrix... tu fais la sieste ? 'fin... j'te plains pas, t'es tellement hyperactif au réveil, tu dois avoir besoin d'un peu d'sommeil ahah. Mais tu vas t'réveiller bientôt hein... j'espère ? Parce que tu m'as promis d'aller faire du patin et je comptais vraiment sur toi qui se pète la gueule pour rigoler un bon coup... Ma respiration devenait lourde. J’avais vécu cette situation beaucoup trop de fois et je n’étais définitivement pas prête à la revivre… à dire adieu à Hendrix. Je ne voulais pas le perdre, non pas maintenant c’est beaucoup trop tôt ! Les larmes aux yeux, je déglutis donc pour essayer de ravaler ma peine. Comme tu comptais probablement sur moi pour que je fonce tout droit dans un banc de neige, pour finalement dire qu'on est quitte. J’veux encore qu’on visite la foire ensemble, et qu’on chante I believe I can fly comme des gros connards parce que les autres ont la frousse, ahah. Visiter les palais de glaces et les maisons hantés à tous les Halloween, même si c’est blasant qu’il ait toujours la même déco à chaque année. Boire des moka café et se jeter la mousse, jusqu’à ce qu’on se fasse mettre dehors du Starbucks parce qu’on dérange tout le monde. Chanter fort en road trip dans ta voiture que j’ai marqué mon prénom au fer sur les sièges… Et pourquoi ne pas boire un coup et parler d’addiction aux bédos au bal, parler de nos amours, de nos vies respectives… Je me pinçais les lèvres et inspirai un bon coup. Connard j'suis sûr que tu ris d'moi là, j'peux imaginer un sourire sur tes lèvres à la perfection. Je riais un peu, avant de soupirer et d’essuyer mes larmes. Ne pars pas... okay ? J’ai encore plein d’mauvais coup à faire avec toi, encore envie qu’on se prenne la tête pour que je te fasse mes excuses et que je pose à poil pour me faire pardonner. D’ailleurs si tu restes endormi, j’vais t’peindre à poil moi aussi et on verra si tu kiffes que je garde la peinture rien que pour moi hein ! Je souriais et caressai sa main, avant de me lever. J'te rendrai visite à tous les jours, jusqu'à ce que t'arrête de faire le flemmarde, et que tu te réveilles. En attendant, j'te dis dors bien. Je me retournai et me dirigeai vers la porte pour l’ouvrir. Et avant de retrouver Alexander, je me tournais une dernière fois pour regarder Hendrix. Feldt maintenant ?

J'avais quitté la pièce sans me retourner, laissant alors Apple seule avec Hendrix. Elle devait avoir des choses à lui dire apparemment parce que je suis resté un petit moment quand même, seul dans le couloir de l'hôpital. J'étais quand même curieux de ce qu'elle pouvait bien lui dire, même s'il n'entendait pas un mot. Mais bon, c'était privé alors je me contentais d'attendre à l'extérieur. Jusqu'à ce que finalement elle sorte de la pièce, se tournant vers moi puis vers Hendrix. J'en avais profité pour me relever, puisqu'il n'y avait pas de siège ici je m'étais installé par terre. "Feldt maintenant ?" Je regardais ma cousine, foutant mes mains dans mes poches et je secouais la tête négativement, à défaut de dire quoique ce soit. Finalement, je me laissais lui dire ma raison de ce refus. "J'en ai pas la force... J'préfère rentrer s'il te plait." Je ne prenais même pas la peine d'attendre une réponse que je me mettais à avancer vers la sortie de l'hôpital, même ça impliquait qu'on devait prendre un ascenseur sur le chemin.