Arrête de rire et aide moi ❥ DUNLY

Bizarrement ça ne me faisait rien qu'elle s'en prend à mon physique. Ça me blessait bien plus de l'entendre me qualifier de camé, de junkie ou toutes autres qualificatifs de ce genre. Je n'ai pas le corps d'un sportif de haut niveau, je ne suis pas totalement idiot non pluz, mais quand je vois le nombre de nanas qui ont succombé à ce corps parfait ça me prouve bien que je n'ai strictement rien à changer (a). Je rigolais alors à sa remarque, lui montrant que ça ne me touchait absolument pas. Et toi faire du sport, t'as vu ta graisse ? Une vraie baleine. Les bouffons que tu dragues doivent faire la gueule en voyant Moby Dick leur faire du rentre dedans. Et bam dans tes dents la blonde. Il suffisait de voir sa réaction l'autre soir au bar lorsque je lui ai commandé une salade pour savoir qu'elle allait encore réagir au quart de tour. Bien que je ne pensais pas un traître mot de ce que je pouvais dire, bien au contraire .. Et ça me répugnait au plus haut point. Quand je lui pris son muffin elle se mit à râler, elle n'avait pas qu'à me narguer avec, quand il s'agit de bouffes je peux réagir comme un vrai gamin. Je m'allongeais ensuite sur mon lit en faisant attention à sa jambe, elle serait bien capable de me foutre l'autre dans la tronche si jamais je blesse un peu plus sa cheville foulée. J'explosais de rire en l'attendant me dire qu'elle allait devoir le dépenser pendant des jours par ma faute. Pauvre petite, tu veux peut-être que je t'aide à perdre tes kilos en trop quand tu récupéras ta jambe ? Ouais ça peut se faire, je te suis avec la voiture et je klaxonne pour que t'accélère la cadence, au moins ça te bougera le cul. Disais-je en me foutant ouvertement d'elle, je disais n'importe quoi, mais même en disant des choses totalement fausses sur son physique ça l'énervait. J'avais envie d'en profiter, de toute façon c'est elle qui m'a demandé de rester et elle n'avait pas intérêt à dire le contraire. C'est ma chambre je te signale. Et puis tu m'as demandé de rester hein, je comprends pas pourquoi d'ailleurs mais bon .. T'es vraiment cinglée comme gonzesse ça doit être ça. Tu sais jamais ce que tu veux, un coup tu veux que je me casse, un coup tu m’appâtes avec un muffin, qu'elle genre de personne change d'avis aussi vite ? Moi. Mais qu'importe je voulais juste l’embêter comme toujours, pour accentuer la chose j'attrapais sa lampe-torche pour illuminer mon visage, affichant un grand sourire totalement insupportable sur les lèvres, mâchant le muffin.

Non mais quelle idée stupide j'avais eu de riposter sur ce sujet-là ! C'est bien la chose que je ne supporte pas qu'il me critique, à savoir mon poids. C'est pas comme si j'étais grosse après tout, alors pourquoi ça me touchait et m'énervait autant. Fallait que je reste zen, et pour ça je ne pouvais que serrer encore et encore ma mâchoire pour laisser échapper un Ta gueule l'asperge ! Gentille, tout doux, calme ! C'est moi qui voulait qu'il reste et voilà ce que je subissais. A croire que je suis vraiment trop maso, ou juste persuadée qu'il sera enfin sympa avec moi et me dira des compliments. Mais il avait fallu que j'en rajoute évidemment, parce que monsieur me vola la seule chose qui ne me traitait pas dans cette pièce, à savoir mon cher et tendre muffin. Quel gâchi ! L'engouffrer dans sa bouche aussi vite ... Il peut parler de moi après teh ! Mais voilà qu'il s'était remis à se foutre de ma gueule violemment. J'en peux plus, j'ai marre, je vais devenir folle, j'ai envie de pleurer et de lui foutre mon poing dans la face, mais non, je ne ferais absolument rien de tout ça. Au pire, je pouvais toujours laisser échapper une larme ou deux, il ne verrait rien vu le noir qu'il faisait, même avec la lampe torche. Je préfèrerais me faire aplatir comme une crêpe par un camion ! Non mais il me fait dire des trucs aussi merdique que ses idées à deux balles, c'est fantastique ! Mais comme si ça ne suffisait pas, j'eus ensuite la merveilleuse idée de lui demander pourquoi il n'était pas parti comme prévu. A sa réponse, je haussais les sourcils. Il se fout encore de ma gueule là ?! Mais ça paraissait pas si évident que ça cette fois-ci Non mais tu t'es vu ?! Je te ferais dire qu'il y a même pas deux minutes t'étais prêt à partir loin de moi et là tu me voles mon muffin. Si moi je suis cinglée, tu l'es aussi ... C'est là qu'il fit son zigoto en mangeant le reste de mon muffin éclairé de la lampe torche avec son sourire insupportable Non pardon, un vrai gamin qui ne saura jamais prendre les bonnes décisions ! Sur ces paroles que je venais de dire de façon sèche et tranchante, légèrement en colère, je m'engouffrais sous sa couette pour me cacher de la super scène que j'avais de mon frère qui m'insupporter de plus en plus. J'aurais très bien pu me barrer, mais je suis un peu coincé avec ma cheville. D'ailleurs j'avais fait tomber la glace en passant sous la couette. Et merde ! Tant pis !

L'entendre m'insulter me faisait rire plus qu'autre chose, je n'avais plus la force de m'énerver, du moins pas pour un simple 'ta gueule' de sa part. Au contraire m'entendre rigoler à ses ripostes aura probablement plus d'impact sur ses nerfs qu'une quelconque insulte sortant de ma bouche. Je l'écoutais ensuite sortir un tas de connerie, comme quoi elle aurait encore préféré se faire aplatir comme une crêpe par un camion, il n'y a plus de doute elle sort autant d'âneries que moi. Malgré mon envie de rester calme, l'une de ses répliques me titilla, elle n'avait pas tort lorsqu'elle me compara à elle pour ce qui est du changement d'avis, cependant j'avais ma raison, chose qu'elle ne pouvait pas comprendre. J'hochais les épaules dans le noir même si elle ne pouvait pas me voir pour lui répondre d'un ton calme, même pas sarcastique. J'ai vécu la plus grande partie de ma vie avec une folle, ça a déteint sur moi. Non c'est pas entièrement vrai, bien qu'elle soit celle qui me rend comme ça. Je m'amusais à faire le con avec sa lampe-torche une fois son muffin engloutit, m'amusant à l'éteindre et l'allumer sur elle comme un vrai gosse, l'écoutant me dire que je suis un gamin dans l'incapacité de prendre les bonnes décisions, j'ai failli m'étouffer avec le reste de muffin en l'entendant dire cela. Venant d'elle c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité. T'es sérieuses ? Donne-moi un exemple de mauvaises décisions que j'ai pu entreprendre, je t'écoute. Lui lançais-je en la défiant. Je m'attendais à ce qu'elle me sorte encore mes problèmes de drogue en pleine gueule, car de toute façon elle ne savait faire que ça, me reprocher ce que je consomme sans savoir pourquoi j'en ai tant besoin. Je la voyais se mettre sous ma couette, faisant tomber par la même occasion sa glace. Je me penchais pour la ramasser en continuant de lui parler. Et si tu veux mon avis entre toi et moi, c'est bien toi qu'a pris le plus de mauvaises décisions. Et des exemples j'en avais .. Tiens. Disais-je à voix base, lui tendant la glace alors qu'elle était dans ma couette, je sais pas pourquoi je fais ça, mais je m'étais senti obligé de le faire.

Il avait beau m'énerver à un point que j'avais envie de le frapper pour qu'il se taise un peu, je n'avais pas pour autant envie de partir, ou même qu'il parte. C'est officiel, je suis maso. Non mais c'est vrai, pourquoi est-ce que je suis encore là à supporter toutes ses insultes et tous ses comportements insupportables ?! La réponse est toute conne après tout. C'est parce que je sais que quelque part il m'aime, tout comme je l'aime, mais on a des façons bien différentes de se le montrer, pas comme tous les frères et sœurs quoi. Même si je parierais n'importe quoi qu'on a certainement la relation la plus bizarre de tous les temps. Il me fit ensuite savoir qu'il avait vécu avec la plus grande folle et que ça avait forcément déteint sur lui. J'eus alors un rire nerveux - ou pas - et lui répondais en même temps Ouais c'est ça t'as raison ! Mon ton était évidemment ironique, parce qu'il n'avait pas besoin de moi et mon comportement pour être encore plus bizarre et fou que moi. Mais bon, je n'allais pas non plus le contredire parce qu'avec toutes ces années à s'en mettre plein la gueule, on avait sûrement réussi à devenir cinglé ensemble, donc quelque part, il n'avait pas si tord que ça. Je lui avais ensuite fait savoir qu'il n'était qu'un pauvre petit gamin incapable de prendre de bonnes décisions. Pour lui, pour son avenir. Mais ça, c'était resté en travers de ma gorge, parce que je ne voulais pas lui montrer encore une fois que c'était le genre de chose qui pouvait m'inquiéter. A la place il me retourna la critique. Mais bien sûr ! C'est le plus facile, et monsieur ne choisit toujours que la facilité ! Mais avant que j'ai pu lui répondre quoi que ce soit, il me tendit la glace qu'il venait de ramasser. Hein ? Quoi ? Je suis pommée là. Pourquoi est-ce qu'il est aussi attentionné avec moi ?! Rah ça m'énerve qu'il soit si différent comme ça, ça me rend folle ! Vraiment ! Je ne préfère pas en tenir compte et lui prend la glace, pour me redresser, ramener mes jambes contre ma poitrine et déposais de nouveau la glace sur ma cheville enflée Merci ... Évidemment que j'ai prise de mauvaise décisions, mais à la différence de toi, c'est que j'ai su apprendre de mes erreurs et que je me relève toujours ... Je ne pouvais pas en dire autant pour lui. Rien que le fait qu'il soit toujours dans la drogue alors qu'il sait pertinemment que c'est mauvais, en est un très bon exemple. Mais il sait que je vais lui dire ça. Seulement il n'y avait pas que ça ... T'as pas l'impression parfois que t'as prise la mauvaise décision en venant me faire chier à Harvard ?! Ce n'était pas une question dont je connaissais la réponse à vrai dire. Je voulais savoir en quelque sorte pourquoi il était venu alors qu'on se détestait plus que tout au monde à l'époque. Et ça a toujours été un grand mystère tout ça pour moi. Duncan est un grand mystère pour moi.

Elle a su apprendre de ses erreurs pour ne plus les commettre ? Pourtant j'étais encore là moi. Elle en a eu des occasions de se débarrasser de moi, de me tourner le dos sans se retourner. J'aurais sûrement été trop orgueilleux pour venir moi-même lui demander qu'elle me pardonne, qu'elle me donne une seconde chance, elle aurait donc très bien pu me sortir de sa vie. Mais non elle continue sans cesse de me pardonner mon comportement de petit con, pourtant j'en fais des choses pour la mettre hors d'elle, jusqu'à emmerder ses proches pour l'atteindre mais elle réussit toujours à me donner une nouvelle chance d'être meilleur, sachant que jamais je ne pourrais être quelqu'un de bien. C'est ça son erreur, la plus grande erreur de sa vie, me pardonner encore et toujours mes excès. Je ne répondais pas à sa réponse, pas maintenant. Je préférais l'emmerder encore un peu avec la lampe-torche pendant qu'elle remettait sa glace sur sa cheville, je sais pas pourquoi j'ai eu ce geste de sympathie à son égard, impossible de savoir pourquoi ça me faisait tant chier de la voir blesser d'une quelconque manière que ce soit alors que je passe mon temps à la blesser intérieurement. Puis venu la question dont je ne m'attendais pas, pire qu'une claque dans la gueule, est-ce que je regrette de l'avoir suivi ? À vrai dire je ne sais moi-même pas la réponse à cette question, peut-être que tout aurait été plus simple si j'aurais essayé de l'oublier en restant à Londres, mais suis-je capable de l'oublier ? Non, elle m'aurait hanté jour et nuit comme toutes ces années loin de moi, que ce soit en Afrique ou à Harvard. J'arrêtais de faire le con avec la lampe, réfléchissant quelques instants avant de lui répondre d'un ton sérieux, pour une fois. J'avais le choix de rester à Londres et voir la seule femme qui m'a jamais aimé se rendre malade en voyant son fils se défoncer et gâcher sa vie ou rejoindre celle qu'a jamais pu m'encadrer pour l'emmerder et donner un sens à ma vie, donc non je ne le regrette pas. Pour ma mère c'était vrai, mais en ce qui concernant Lily c'était bien plus complexe que ça, j'ai ce besoin d'être près d'elle, même elle n'a pas toujours voulu de ma présence .. Encore une question qui me prouve bien à quel point je suis perdu par sa faute. Et puis qu'est-ce que j'aurais fait de plus à Londres qu'ici hein ? Ici ou la-bas je suis la même merde. Lui lançais-je machinalement, sans trop savoir pourquoi. Puis cette question qui me trotte en tête depuis des jours, des mois refit surface, pourquoi me donne t-elle sans cesse une seconde chance ? Je m'adossais sur mes coudes pour avoir mon visage vers le sien malgré le noir prônant dans la chambre. Toi tu regrettes pas de m'avoir demandé de ne pas t'abandonner l'autre fois à l'hôpital ? Tu m'aurais pas retenu tu ne m'aurais plus sur le dos aujourd'hui. Car après tout ce temps, je n'arrivais toujours pas à comprendre. C'est étrange d'avoir besoin d'user de ce genre de 'questionnement' pour avoir des réponses un minimum sérieux de l'autre .. Alors qu'en règle générale nous ne sommes jamais foutu d'être sincère l'un envers l'autre, même si encore une fois je ne le suis pas entièrement, je ne pourrais jamais l'être avec elle.

Il ne le regrette pas. Mais c'est pas pour autant que je comprend vraiment ses motivations pour m'avoir suivi jusqu'ici. Il n'était vraiment pas logique dans sa tête. Bien sûr qu'il ne voulait pas décevoir sa chère maman, mais il aurait très bien pu se cacher d'elle, ou même partir ailleurs, le monde est assez grand après tout. Non, apparemment je lui avais manqué, parce que ça lui manquait de ne plus cracher son venin sur sa chère sœur. Ouais il est comme ça, faut que j'arrête de chercher des explications, il n'y en a pas, c'est comme ça, un point c'est tout. Je finis par souffler de désespoir mais surtout de façon vaincu. C'est bon il a gagné, je ne l'embêterais plus avec mes questions pour savoir ce qu'il pense vraiment. Il me le dit à chaque fois pourquoi, et même si ça me semble pas être la vraie raison, je dois m'en faire une et accepter ça une bonne fois pour toute. Je baissais le regard sur la glace que je tenais toujours sur ma cheville quand il se mit à reparler. Mais cette fois-ci encore il me mit hors de moi. Non pas parce qu'il m'avait insulté, mais parce qu'il n'avait toujours rien compris au principal. Je redressais la tête vers lui, le fusillais du regard mais vu que ça ne suffisait pas dans le noir, ma main partie toute seule en envoyant la sachet de glace directement dans ses côtés ou ses jambes je sais pas trop. Ça n'avait pas du lui faire du bien mais tant pis j'ai horreur quand il se dénigre de la sorte. Je préfère encore qu'il m'insulte, vraiment. Arrête de dire ça nom d'un chien ! La seule personne qui a le droit de te traiter de merde, c'est moi ! Parce que je ne le pense plus. Ouais pas très logique, mais tant que ça l'évite de le dire lui même, ça me va. Mais évidemment qu'il n'en resta pas là, il voulait savoir pourquoi j'étais toujours là, avec lui, pourquoi je lui avais demandé de rester alors que je ne le supporte pas. La réponse est simple pour moi, mais toujours pas évidente pour lui décidément. Je me mis alors à souffler de nouveau de désespoir et lui répond C'est pas seulement parce que j'ai peur de me retrouver seule, mais parce que je ... je tiens à toi et que contrairement à toi ben ... Je crois en toi. J'avais baissé la tête pendant ma phrase parce que j'avais peur de sa réaction en fait. Je n'arrivais pas à faire autrement, il fallait toujours que je m'inquiète pour lui, parce que je sais qu'il vaut vraiment plus que tout ce qu'il peut faire pour se détruire et me rendre la vie insupportable. Ma foi en lui est malheureusement loin de s'éteindre j'ai l'impression.

Non mais c'est officiel, cette fille est barge. Elle passe son temps à m'insulter de drogué, à dire que je prends les mauvaises décisions, que je suis un moins que rien en somme, et pour une fois que je souligne ses propos elle me jette le sachet de glace en plein dans les côtes ? Il lui manque la barbe et elle pourrait intégrer l'équipe d'Écosse de rugby (a). Je me tenais quand même les côtes car mine de rien un sachet de glace jeté par qui que ce soit, ça ne fait pas que du bien, m'enfin je n'allais pas non plus mourir sur place je pense que c'est surtout l'effet de surprise le plus gros choc. Hey mais t'es malade toi ! Ça tourne pas rond dans ta tête ma vieille. Elle en avait de la chance que je ne sois pas non plus un enfoiré fini, j'aurais bien riposté mais pour une raison que j'ignore je suis incapable de lui faire du mal physiquement, sans oublier qu'elle souffrait à la cheville par ma faute. Sa réponse me choqua même plus que le coup de sachet de glace, pour la première fois j'entendais de sa bouche qu'elle tenait à moi et qu'elle croyait en moi. Bizarrement ça ne me faisait pas si plaisir que ça, au contraire je ne voulais pas qu'elle m'apprécie, qu'elle tienne à moi car d'une façon ou d'une autre je finirais par lui faire du mal. Je n'ai jamais entendu autant de conneries en une seule phrase. Lui lançais-je sur le coup, pas très sympa mais je ne voyais pas de meilleure façon de masquer mes vrais sentiments, ça me bouffait réellement et je suis incapable de savoir pourquoi, de décrire pourquoi, un vrai foutoir. Puis je terminais par me pencher pour m'asseoir sur le lit en attrapant mon feu et mon joint que j'avais laissé sur le coin du lit, l'allumant et commençant même à tirer une première latte, ouais fumer dans les chambres c'est un peu une habitude à la mather house, puis je me suis alors mis à penser à voix haute, oubliant presque la présence de Lily juste à côté de moi. Tu ne devrais pas tenir à moi .. ça serait plus facile comme ça .. Et merde pourquoi est-ce que je dis ça moi ? Elle allait certainement me questionner sur la fin de ma phrase, bien que j'espérais qu'elle n'entende pas mes propos. Et ta cheville ? Lançais-je rapidement après pour faire oublier ma réplique précédente.

Dans tous les cas il n'aurait rien compris. Lui balancer ou non le sachet de glace ne changeait rien, mais au moins peut-être qu'il arrêterait d'essayer de me faire culpabiliser en s'auto-traitant. Non mais quel idiot ferait ce genre de chose alors qu'il est censé me détester hein ?! Bref, ça m'exaspère et je ne répond même pas à sa réaction. A quoi bon, j'avais agi de façon bien impulsive et ça l'avait au moins réveillé (a). Mais je n'aurais jamais du me confier de la sorte par la suite. Oui je le regrette. C'est bien ce que je pensais, tu comprend décidément rien. Il ne comprenait pas qu'en agissant, en disant tout cela n'allait pas m'empêcher de ressentir toutes ces choses envers lui. Il reste mon frère et je tiendrais toujours à lui quoi qu'il veuille en penser. Et je n'allais très certainement pas m'entêter à le lui expliquer parce qu'il ne le comprendrait toujours pas, ou ne voudrait pas l'entendre. Je ne sais pas ce qu'il le braquait autant. Moi qui avait toujours cru qu'il avait toujours voulu que je l'accepte et l'aime comme un frère, voilà qu'il me faisait vraiment penser le contraire à chaque parole. Mais je sais bien qu'il y a autre chose, autre chose qu'il veut me cacher. Il y a aussi cet autre partie de lui que je veux mieux connaître, que je sais qui existe et qui mérite d'être connue et surtout d'être appréciée. Mais quelque chose l'en empêche. Peut-être était-ce moi après tout. Peut-être était-ce moi ce côté nocif dont il ne pouvait se libérer, et que s'il pouvait être heureux et enfin bien, ce ne serait que sans moi. Je ne devrais pas être là, je ne devrais pas tenir à lui, ce serait plus facile ... Oui c'est bien ce que je pensais. Mais avant que je puisse dire quoi que ce soit, il enchaîna sur ma cheville. Je m'en fichais bien là de ma cheville. Je n'y faisais pas attention et répondais plutôt à sa première réflexion. T'as raison, ce serait plus facile si je ne faisais pas parti de ta vie. Peut-être que tu serais moins idiot et un peu plus réaliste dans ce que tu fais. C'est moi qui te détruit la vie depuis toujours et ça ne changera jamais. Je disais ça sur un léger ton d'énervement, mais surtout de tristesse. Je ne voulais pas me séparer de mon frère, mais peut-être était-ce la seule solution entre nous. Pour notre bien. A tous les deux. C'est pour ça que j'ai retiré la couette et que j'ai essayé de me lever. Elle va mieux. J'allais pouvoir rentrer chez moi, dans ma chambre, loin de lui, pour toujours. Mais j'avais juste l'impression que j'allais m'évanouir. Je ne bougeais plus tellement j'avais la nausée.

D'après elle je ne comprends rien, malheureusement si et ça m'agaçait tellement. Qu'est-ce qu'elle voulait que je lui dise franchement ? La vérité ? Bien sûr, si je voulais qu'elle me voit comme un monstre et qu'elle quitte cette chambre en me foutant son poing dans la gueule c'était la meilleure solution. J'allais la perdre en faisant ça, quoi que d'une manière ou d'une autre je finirais par la perdre tôt ou tard, ouais je ne sais vraiment plus quoi faire. Le mieux c'est de rester le petit con à ses yeux, je ne vois pas d'autre façon d'être. C'est vrai que miss Lily comprend tout elle. Mais tu veux que je te dise quoi au juste ? T'attends quoi de moi ? Car on attendait certainement pas la même chose l'un de l'autre. Alors que je voulais prendre des nouvelles de sa cheville, elle rebondissait sur mes précédents propos. Elle n'avait pas totalement tort, c'est bien elle qui me détruit, qui me rend dingue et qui me fait perdre totalement la tête. Malheureusement je ne pourrais jamais lui dire ou lui faire comprendre d'une façon ou d'une autre, car je ne le veux pas. Par contre malgré ce que je peux dire ou penser, je ne veux pas qu'elle m'abandonne, qu'elle se tire sans se retourner alors que ça arrangerait peut-être bien des choses dans ma tête. Néanmoins au fond de moi je ne le voulais pas, qu'est-ce que je ferais après ? Je n'ai qu'elle .. Et peut-être qu'en fin de compte je ne veux qu'elle .. Putain c'est un vrai bordel. Tu veux que je pleure peut-être ? Tu me saoul avec tes menaces car en fin de compte tu finiras encore et encore par revenir. T'as besoin de moi tu m'appelles comme l'autre jour .. Tu sais pas quoi faire tu viens me voir comme aujourd'hui alors que juste avant tu me fais clairement comprendre que je t'épuise. Tu me gonfles avec tes crises existentielles. Je t'ai jamais retenu Lily, c'est toi qui reviens. Alors arrête de dire que ça serait plus facile que tu ne fasses plus partie de ma vie, car pour une raison que j'ignore tu reviendras toujours. Disais-je complètement agacé, un vrai ras-le-bol comme ça m'arrive de temps en temps avec elle. Enfaîte ce qui m'énervait c'est que d'une certaine façon elle avait pas totalement tort, mais moi je ne savais pas ce que je voulais .. Et surtout ce que je ne voulais pas. C'est alors qu'elle m'avoua que sa jambe semble aller mieux, mais en voulant se relever elle ne bougeait plus, comme si quelque chose n'allait pas, merde qu'est-ce qu'elle a encore ? Qu'est-ce que t'as ? Lançais-je de manière inquiète, contre mon gré.

Pourquoi est-ce qu'il détourne toujours tout sérieux ?! Il me faisait passer pour une autre. Je ne me crois pas plus intelligente que lui, seulement évidemment que je me comprend mieux que lui ne peut me comprendre, c'est la logique même. Je fronçais alors les sourcils et lui répondais Tu le fais exprès ou quoi ?! Je te dis simplement ça parce que tu comprend rien à ce que je peux ressentir pour toi tête de noix ! Mais je t'en veux pas, je sais très bien que tu ne veux pas que je t'apprécie comme je l'ai toujours fait. Je n'avais pas répondu directement à ses questions parce que ça ne servait à rien, c'était ça le plus important. Il sait très bien ce que je voudrais de lui mais il en est incapable. Peut-être le jour où il comprendra enfin que je ne veux que son bien, il changera d'attitude et là il sera ce que je veux de lui. Mais je ne peux pas le faire à sa place et je peux encore moins l'y forcer. J'avais fini par désespérer, par me rendre compte que je n'étais sûrement que la cause du problème. Alors autant fuir, partir loin comme j'aurais du le faire tout à l'heure. J'ai sûrement un peu plus de courage, mais beaucoup moins de force. Alors qu'il me parlait et m’embrouillait, j'étais en train de lutter pour que mes jambes reste stable, mais je me sentais bien trop fébrile. Quoi, c'est vraiment cette foutue foulure qui me faisait cet effet ?! Non, je n'avais simplement pas mangé pendant des heures et je suis en train de faire une crise d’hypoglycémie. Et le fait de me prendre la tête avec mon frère n'arrangeait pas du tout la situation. J'avais tout de même réussi à l'entendre, à la comprendre et qu'il me parle comme ça, de façon vraie pour une fois, avec une colère justifiée, ça me faisait encore plus de mal physiquement parlant. Il me touchait bien trop parce que je savais qu'il avait raison. Oui je suis incapable de me passer de toi. Mais il va bien falloir que je ... Ouah je commence à voir des tâches blanches, dans le noir. C'est carrément mauvais signe. Et bien sûr mon idiot de frère avait fini le muffin. A son avis, pourquoi je l'avais pris avec moi hein ?! Il finit d'ailleurs par se rendre compte que je m'étais arrêté en plein milieu de mon avancée vers la sortie et me demanda avec une certain inquiétude, comme d'habitude, ce que j'avais Je crois que je vais ... vais tomber. Pas une seconde de plus et mes jambes me lâchèrent royalement.