June & Aidan ☼ I'm the flame and you're the fire

Le plan qu'elle lui avait proposé n'était pas prévu mais cela ne lui déplaisait pas. Il était bien loin de s'imaginer de se retrouver de nouveau avec June après la dernière fois. Mais puisqu'elle proposait. « Si tu veux. » lui dit-il en souriant. Il se leva et lui tendit la mai pour qu'elle attrape la sienne. Ils se mirent en marche tous les deux et passèrent assez vite le portail du parc. C'est dingue comment June était toujours partante pour ce genre de truc, mais en même temps c'est ce qui lui avait plu au départ, il n'allait tout de même pas s'en plaindre. « Je voudrais pas que tu commences ton cours avec des courbatures. » lui dit -il en se marrant. Il se mit à la regarder et prit un air pensif, enfin il ajouta : « Je suis sûre que tu es du style nuisette. » Devant l'air interrogatif de June, il se sentit obligé de détailler sa pensée. « Comme sorte de pyjama. » Oui n'allez pas chercher à comprendre pourquoi il pensait à ça.

Je me mis à rire lorsqu’il me répondit un simple ‘si tu veux’ comme si il était blasé, je lui répondis alors en le fixant sérieusement : « Tu sais, si t’es vraiment pas convaincue je peux aller retrouver le gars qui me cherche les cakes dans la boutique ! ». Je lui fis un petit sourire pour le taquiner, je crois que j’étais enfin arrivé au point où pouvaient passer juste des bons moments avec Aidan et pas les plus difficiles à se prendre la tête et se faire des reproches. « Des courbatures ? Aidan Norrington capable de donner des courbatures à une fille rien qu’avec son corps, je serais curieuse de voir ça ! ». Je serrais un peu sa main tout en marchant vers l’université, j’ouvris grand la bouche lorsqu’il me demanda si je portais des nuisettes la nuit. Je me mis à sourire avant de lui murmurer : « Gros jogging ou toute nue, tu le sauras bien un jour ! ». Je n’avais jamais dormi avec Aidan vu qu’on faisait que couchait ensemble et que l’autre partait en courant après avoir fait sa petite affaire.  

Le ton de la conversation était plus léger, ça changeait de ces derniers temps, mais ce n'était pas pour déplaire à notre Peintre. June demandait à avoir des courbatures, rejoindrais-t-elle son petit penchant masochiste ? « Tu n'en jamais eu avec moi ? » lui demanda-t-il un sourire taquin aux lèvres. « Parce que dans mes souvenirs, on a parfois fait bien autre chose qu'un simple missionnaire. » Disons que June avait toujours eu un tempérament inventif et ça lui avait toujours bien plu ça, l'excentricité. Il aimait les filles capables de se lâcher et la jolie brunette en face de lui était plutôt de cette catégorie... Il sourit à sa dernière phrase et ajouta : « Oh je vois, tu dois dormir avec des chaussettes ! » Voilà qui cassait le mythe ! Effectivement jusque là, ils avaient partagé certaines nuits, mais pas franchement pour dormir...

Je me mis à réfléchir sérieusement lorsqu’il me demandait si je n’avais jamais eu de courbatures avec lui. Un sourire revint en me remémorant une nuit que j’avais passé dans ses bras, au tout début, à cette époque je n’aurais jamais pensé que je finirais par avoir des sentiments pour lui, des sentiments tellement fort que mon je sentais mon cœur battre dès qu’il était dans la pièce : « Hum, ça fait longtemps non ? ». Je le regarde sérieusement avant d’ajouter au creux de son oreille : « Des souvenirs justement, depuis tu t’es terriblement ramolli je trouve…C’est parce que tu ne m’avais plus à tes cotés ! ». Je fus littéralement morte de rire lorsqu’il m’évoqua le coup de garder ses chaussettes, ce n’était pas trop mon genre, je dormais dans une tenue assez confortable mais beaucoup plus sexy que ça quand même. « Tu veux venir vérifier ta théorie quand ? ». Je lui fis un petit clin d’œil, j’avais hâte qu’on dorme ensemble mais pas pour coucher avec lui, juste pour être avec lui. Oui, j’étais plutôt stupide comme fille. 

« Certes oui... » lui dit-il avec un sourire. Effectivement, hormis la dernière fois au gymnase, leurs dernières galipettes remontaient à quelques temps. Ce n'est pas Aidan qui y avait mis fin mais bien June et la perspective de reprendre très bientôt les choses là où ils les avaient laissé le mettait disons... en joie ! Elle lui lança qu'il s'était ramolli et il lui donna un petit coup d'épaule en signe de vengeance. « Ouais je compte sur toi pour me coacher, j'ai morflé au dernier match de hockey ! » Les reprises, c'était toujours difficile, et cet été, on ne pouvait pas dire qu'il s'était beaucoup entretenu. « Regarde. » lui dit-il avec un air exagérément triste pour se rendre pitoyable. Il souleva le débardeur sous sa chemise et laissa apparaître une grosse ecchymose sur le flanc gauche. Ca faisait partie de ce sport, malgré les protections, on morflait souvent et en réalité Aidan y était habitué et ne comptait d'ailleurs plus depuis longtemps ses cicatrices et autres points de suture. Maman est Infirmière ça aide... Elle parla ensuite des nuits, il était vrai que passer une nuit avec June seulement pour dormir ne le dérangeait pas hormis un petit détail. « Je dois t'avouer quelque chose. » dit-il tout à coup sérieux. « Je ne dors que très peu. Je suis du style insomniaque. » Un sourire s'élargit sur son visage, fissurant en fossettes ses joues, solitaire, torturé, artiste quoi, il produisait beaucoup la nuit et le sommeil en était régulièrement entamé.

Je fis une petite grimace quand il me dit qu’il avait eu des blessures en jouant, je savais qu’il faisait du hockey et j’avais promis de venir le soutenir mais maintenant c’était certain que je viendrais. « Okay je viendrais mais tu sais je jouerais la fille super lourde, dont tu auras honte, tu voudras plus jamais que je revienne ! ». J’avais dit ça seulement pour l’embêter mais j’étais totalement capable de hurler devant un stade entier pour encourager Aidan. Le sourire qui c’était affiché sur mon visage se ravisa quand je découvris la plaie sur son flanc, il devait avoir mal, je lui fis alors un petit bisou sur la joue : « Tu crois que ça marche encore les bisous magiques à notre âge ? ». Au pire Aidan était plus jeune que moi, il pouvait encore être titillé par son esprit de grand gamin. J’avais ensuite proposé à Aidan de venir dormir chez les lowell, pas pour coucher, juste pour dormir et je crois qu’il avait bien compris la différence en me disant qu’il avait des tendances insomniaques. « Et bien comme ça tu vérifieras que je dors bien nue et puis après tu pourras me dessiner nue, comme dans Titanic, tu sais comme tu devais faire la dernière fois ! ». Je me mis à rire en m’imaginant dormir alors qu’Aidan dormirait juste à côté, j’ajoutais quelques instants plus tard : « Mes bras sont confortables, je suis sûre que y a moyen que tu dormes sans même t’en rendre compte chéri ! ». Je me mis à rire mais je me rendais compte en même temps que je venais de lui donner un surnom affectif, peut être trop, ça devait pas être son truc : « Excuse moi pour le chéri, je le redirais pas si tu n’aimes pas…. » . J’avais pourtant envie de l’appeler avec pleins de noms gentils pour lui prouver qu’il comptait pour moi. 

Il eut un sourire en coin aux paroles de June. C'est vrai qu'ils avaient déjà évoqué la possibilité qu'elle vienne le supporter. « Je ne parlais pas de ce type de coaching, bien que ça me ferait bien rire de te voir en supportrice hystérique! » Il mêla rapidement ses doigts aux siens. « Je parlais de musculation ! » Il se mit à rire et secoua la tête avant de reprendre : «  Quoi que te voir sur les bancs pourrait me déconcentrer ! » Comme garder son sérieux avec June dans les parages, non, il était certain que c'est la glace qu'il finirait par contempler de très près. Elle évoqua ensuite le Titanic , fou comme il parlait de Rose et Jack ces derniers temps ! A croire que c'était un de ses classiques, enfin fallait bien l'avouer qu'il l'avait vu une fois quand même comme tout le monde ! « Effectivement, c'est une idée, de quoi faire passer la nuit ! Mais ne sois pas surprise de ma façon de te réveiller dans ces cas là ! » Il lui fit un clin d'oeil espiègle et soupira. Si seulement des bras confortables étaient la solution, on pouvait dire qu'il avait tout essayé, mais le temps lui avait permis de s'habituer à ce mode de vie. Elle le questionna sur les surnoms et il avoua :  « Je dois avouer que j'utilise ces surnoms que pour me moquer, ça fait un peu couple marié avec un labrador ces trucs là non ? » Il était honnête mais bizarrement ça l'étonnait pas que June raffole de ce genre de choses.

Je me mis à rire avant de hurler dans tous les sens : « Allez Norrington, allez Norrington, allez ! ». J’étais tout à fait capable de me montrer très…comment dire….remarquable. Je me mis à rire en m’imaginant sur les bancs, oui, Aidan pourrait être vite déconcentré c’est vrai. Mais il devait avoir l’habitude maintenant, il devait savoir que j’étais une fille pleine de vie qui lui mènerait la vie dur quoi qu’il lui en coûte. J’avais ensuite remis sur le tapis le fait que je voulais un dessin de moi nue et qu’il pourrait le faire pendant mon sommeil, ce simple dessin avait apparemment donné quelques idées à Aidan mais je ne lui en voulais pas. Après tout je crois que nous pensions souvent à la même chose avec Aidan même si moi j’appréciais être avec lui juste pour discuter ou passer du temps à ses côtés. Je ne me faisais pas d’illusion quand à son intérêt pour moi, il résidait principalement dans la possibilité qu’il puisse satisfaire ses besoins primaires sans se donner trop de mal. « Bon ben j’accepterais tristement mon sort alors ! ». Je me mis à rire. Un surnom m’échappa ensuite, un surnom qu’Aidan avait bien sûr mal pris, décidément nous n’allons jamais être sur la même longueur d’onde. J’avais voulu me montrer gentille et patiente mais cette fois si mon caractère avait pris le dessus, j’avais brusquement lâché sa main et je lui avais dit pour seule réponse : « Non, pas couple marié avec un labrador, juste couple amoureux…Mais c’est vrai que je te parle de choses dont tu ignores puisque de toute évidence tu n’as pas de cœur… ». Je m’en voulais de lui avoir dit ça mais c’était malheureusement ce que je ressentais au plus profond de moi. J’attendais un geste de sa part mais il ne faisait que de me décevoir.  

Il se mit à rire avec elle en l'imaginant sur les bancs de la patinoire. Non, il savait vraiment pas si c'était une bonne idée finalement ! Il eut un regard vers lorsqu'elle évoqua le portrait d'elle. C'est quelque chose qui ne se commandait pas et il sentirait quand ce serait le bon moment. On n'imposait pas la création, la création s'imposait à lui. Toujours de la même façon, inattendue et l'emportant dans une sorte de transe. « J'en suis ravi, mais de toute manière je suis appliqué, je ne te sauterai pas dessus avant d'avoir terminé. » lui dit-il en souriant. Il était finalement tout à fait capable de faire la différence entre son art et une partie de jambes en l'air. Et heureusement parce que des nus, il en avait fait un paquet. Elle prit la mouche quand il lui expliqua qu'il n'aimait pas les surnoms affectueux. Il écarquilla les yeux et passa sa main désormais libre dans ses cheveux. Fou comme elle s'emportait vite parfois ! « C'est toi qui m'as demandé mon avis ! Si la réponse ne te plaît pas, ne demande pas ! C'est dingue comme tu vas vite en interprétation. » Oui car selon lui, on pouvait être amoureux sans surnom, on pouvait ressentir et aimer sans une façade dégoulinante d'affection qui ne lui ressemblait pas. Il n'avait pas l'habitude voilà tout, on ne pouvait pas changer du tout au tout.

Je me mis à rire, je pense qu’en effet Aidan pouvait être assez concentré pour oublier le temps d’un instant qu’on couchait ensemble et pouvait me peindre sans aucun problème. J’adorais le voir me peindre, j’avais l’impression d’être importante pour lui, même si je savais qu’il choisissait parfois des modèles qu’ils ne connaissaient pas mais je me disais que plus il multiplierait les dessins me concernant et plus j’aurais l’impression qu’il s’attachait à moi. « Tant pis, tu finiras quand même par me sauter dessus alors c’est le principal ! ». Je me mis à rire, décidément nos conversations finissaient de la même façon, inlassablement. Aidan m’avait ensuite fit une remarque à laquelle j’avais légèrement mal réagit, en même temps je l’avais cherché, les surnoms mielleux avec Aidan, c’était très risqué. Je voulais juste un effort de sa part, qu’il me dise quelque chose de gentil car je venais de faire un gros effort envers lui en acceptant cette relation libre mais c’était peine perdue, je regardais alors le sol avant de répondre dans ma barbe : « Je dois juste me faire au fait que tu ne me feras jamais de compliments et que tu ne me diras jamais de choses gentilles mais quand j’aurais compris, j’arrêterais d’interpréter… ». Je fermais mon manteau, repensant au temps où j’avais quelqu’un avec moi pour me valoriser et comprenant qu’Aidan n’aurait jamais ce rôle envers moi.