June & Aidan ☼ I'm the flame and you're the fire

June lui proposa de passer la matinée en sa compagnie. Pour sa part, il n'avait pas cours aujourd'hui mais il avait quand même prévu de travailler un minimum. « Je pensais aller faire quelques esquisses au parc d'à côté, tant qu'il fait encore un peu doux, tu veux venir avec moi ou tu préfères autre chose ? » Aidan était un homme d'extérieur, il aimait au grand et art et travaillait le maximum qu'il pouvait en extérieur plutôt qu'en atelier. Il y avait bien entendu des moments ou ce n'était pas possible, mais là en l’occurrence, le temps malgré un gris constant s'y prêtait. Il se mit à rire lorsqu'elle évoqua le mec qui était parti chercher des cake. « Non mais je pense qu'il a compris. A moins que ce ne soit vraiment un demeuré. » Et tandis que ses yeux s'attardaient sur la baie vitrée du café, il reprit une gorgée de sa boisson.

J’étais contente qu’on puisse partager un moment tous les deux, je savais que ce genre de moment allait certainement se reproduire de plus en plus et ça me faisait bêtement sourire. Quand j’étais avec Aidan je me sentais bien, vraiment bien. J’hochais alors la tête avant de répondre positivement : « Oui, avec plaisir ! Si j’ai froid par contre tu auras obligation de me prendre dans tes bras…. ». Je me mis à rire, je l’embêtais plus qu’autre chose. Je lui reparlais ensuite du type qu’il avait vu en entrant dans le café : « Tu sais il m’aime vraiment bien, tu devrais te méfier ! ». Je me mis à rire avant de rassembler mes affaires et me lever en prenant la main d’Aidan. Je crois que c’était la première fois que je lui tenais la main mais c’était agréable. Je le suivis ensuite où il souhaitait m’emmener puisqu’il semblait connaitre bien les lieux…

Ce qui était bien avec June, c'est qu'elle était toujours partante. Quand on ne parlait pas d'avenir, les choses entre eux étaient simples, agréables à vivre. La Lowell fût donc d'accord pour l'accompagner effectuer ses quelques crayonnés. Il lui prit la main et l'entraîna d'un pas léger tandis qu'elle lui expliquait qu'il se devait de la réchauffer en cas de froid. « 
Promis ! » lui dit-il en appuyant ses dires d'un clin d’œil. Y'avait pire comme obligation... Ils marchèrent ainsi quelques minutes et elle lui reparla du garçon. De toute manière, il ne lui ferait pas de crise étant donné qu'elle lui avait accordé sa propre liberté, il ne devait pas entraver la sienne. « En tout cas, il est pas doué si il cherche encore ce que tu lui as demandé. » répliqua-t-il d'un ton léger. Il l'emmena finalement dans un petit parc aménagé un peu comme l'aimait les impressionnistes. Il y avait une petite rivière et un pont bordé d'un saule. Quelques cygnes barbotaient et les feuilles des arbres autour roussissaient. C'était un petit échappatoire de nature dans la ville comme Aidan les aimait. Il l'emmena jusqu'à un banc qu'il connaissait bien pour être assez isolé et donner une vue d'ensemble sur l'étendue d'automne.  « Le temps n'est pas idéal. » lui dit-il en finissant son café et le jetant. Là il sortit quelques feuilles et commença à crayonner. Tandis qu'il s'appliquait, il lui demanda : « Tu travailles sur quoi comme danse en ce moment ? » Elle était tout de même pas venue pour faire tapisserie... Il s'appliquait sur les détails d'un arbre et lui jeta un coup d'oeil rapide avant de focaliser à nouveau son attention sur la feuille, un sourire en coin éclairait ses traits : « J'aime te voir danser. »

Je me calais un peu plus contre lui quand il me promit de me réchauffer, l’hiver offrait des paysages magnifiques mais ça faisait toujours un froid de canard et il fallait trouver un moyen d’augmenter sa température corporelle. Je pris alors sa main dans la mienne et je la serais fort, apparemment il avait un peu plus chaud que moi. Je me mis à rire quand Aidan me répondit qu’il ne devait pas être doué pour continuer de chercher quelque chose qui n’existait pas dans un magasin qui ne devait pas du tout être une épicerie. « Peut importe, il me plait pas ce mec de toute façon, j’ai bien compris ce qu’il voulait depuis le départ mais il finira par le comprendre aussi… ». Je préférais lui dire la vérité même si j’aurais pu en profiter pour le rendre un peu jaloux. Non, ça servait à rien, je serais déjà bien assez réellement tenter pour en plus en rajouter avec des histoires imaginaires. Nous arrivions ensuite dans un parc, Aidan m’emmena dans un endroit très romantique, un petit coin avec une rivière, un pont et un saule. C’était vraiment un très joli endroit, je ne pensais pas qu’Aidan aurait souhaité partager un moment avec moi ici. Une grimace apparut sur mon visage quand il parla de la météo : « Tu te sens obliger de te plaindre hein ? Ce n’est pas assez joli par ici pour que tu ne dises rien…. ». Je me mis alors à côté de lui et je regardais de temps à autre ce qu’il faisait. Je pris mon lecteur mp3 puis je lui murmurais : « On va faire une chorégraphie de danse classique sur Without you de Lana Del Ray, fais moi signe quand la musique commence… ». Je me mis à courrir vers le pont un peu plus loin pour pouvoir exercer la chorégraphie en attendant qu’Aidan me fasse un geste. Moi je connaissais les temps, je n’avais pas besoin de musique et au pire je pouvais toujours chantonner.

Il aimait ce retour à la simplicité, les choses se déroulaient naturellement entre eux. Il eut un sourire lorsqu'elle lui reprocha sa plainte concernant la météo. Il rétorqua : « Je suis perfectionniste et j'aime une bonne lumière pour dessiner. » Il y avait des mauvais temps qui illuminaient quand même le paysage mais celui d'aujourd'hui donnait une allure légèrement terne aux lieux et il devrait davantage travailler la lumière et les clairs/obscurs à partir de son imagination. Il n'eut pas le temps de réagir à son projet de danse qu'elle était déjà partie sur le petit pont. Il haussa les sourcils mais son sourire ne disparut pas pour autant.  Il enfila les écouteurs et lui fit signe du pouce que la musique commençait. Là, en simple spectateur , il l'observa bienveillant, sa main griffonnait le papier et ses prunelles allaient et venaient de l'étendue blanche au ballet improvisé. Il y avait quelque chose d'incongru à observer ainsi June danser dans un parc mais il ne trouvait l'art que plus beau lorsqu'il était improvisé.  

Une bonne lumière, je haussais les sourcils, quelle sorte de lumière avait donc besoin Aidan pour faire ses dessins. Certains dessins étaient assez sombre et ce n’est pas pour cela qu’il était laid, enfin je n’essayais pas de comprendre, les dessins je crois que ça n’avait jamais été fait pour moi…Moi c’était la danse, la musique. Le reste des arts je m’y intéressais mais je préférais ne pas donner mon avis n’étant pas experte. J’avais donc commencé la chorégraphie, je savais qu’Aidan aimait me voir danser mais nous n’étions pas vraiment dans de bonnes conditions. Je galérais un peu a faire des pointes avec mes grosses chaussures mais je faisais du mieux que je pouvais, bientôt je devrais présenter cette évaluation à mes professeurs. Une fois la chorégraphie fini je rejoignis Aidan sur le banc en m’asseyant à côté de lui avant de l’embrasser avec fougue : « J’espère que ton dessin est très joli grâce à moi… ». J’avais encore le souffle coupé vu l’exercice physique que je venais de faire.

C'était drôle et beau à la fois de la voir effectuer cette danse si précise dans un environnement naturel. Il l'observa donc avec attention et griffonna quelques mouvements sur le papier. Les corps féminins étaient ses préférés pour dessiner, il trouvait les courbes gracieuses et agréables à représenter. June revint vers lui et l'embrassa toute essoufflée, il lui rendit naturellement son baiser même si il eut une impression bizarre, il n'avait pas l'habitude d'avoir des attitudes de couple en public, du moins pour autre chose que finir au lit. Mais il s'y ferait sûrement. « Regarde plutôt. » lui dit-il en lui tendant le petit carnet. Il ajouta : « Ce sont des esquisses, ce n'est qu'une base pour un travail plus élaboré. » Il se sentait obligé de le dire puisqu'il n'aimait pas montrer un travail inachevé. Il n'avait pas pour habitude de partager cela de toutes les façons. Il eut un nouveau sourire et ajouta : « Beau modèle, beau dessin, c'est logique ma foi, le mérite te revient. »

Je regardais le dessin avec un petit sourire, Aidan avait selon moi toujours autant de génie. C’était un garçon doué et intelligent, j’étais sûr qu’il aurait un jour, une grande popularité grâce à ces œuvres. Je fis une petite grimace quand il parlait d’une simple esquisse, il avait toujours tendance à se critiquer. Il essayait ensuite de me faire comprendre que c’était grâce à moi que le dessin était joli, je le pris alors par le cou : « Le mérite ne me revient pas du tout ! Je n’y suis absolument pour rien, c’est toi qui a de l’or dans les mains… ». Je vins ensuite frotter mon nez contre le sien avant de lui répondre : « C’est un très gentil compliment et je te remercie, t’es pas mal non plus ! ». Je me mis à rire avant d’embrasser Aidan tendrement.

Le moins qu'on puisse dire c'est que June n'était pas avare de compliments. Il appréciait cette spontanéité et surtout la générosité qui se dégageait d'elle. Des personnes comme elle faisaient du bien à son entourage. « Merci. » lui dit-il en souriant. Il avait mis tellement de temps à assumer son don, et parfois il avait encore du mal, mais disons qu'il avait fait pas mal de progrès. Quand il repensait à lui-même il y a encore de cela quelques années, il avait du mal à se figurer le chemin parcouru. Ce dont il était certain, c'est qu'il devait une fière chandelle à Maxym. Il répondit ensuite à son baiser docilement et rangea ensuite son calepin. Disons qu'il avait terminé pour le dessin pour ce matin. « Bon on fait quoi maintenant ? Tu veux aller à ton cours ou tu as une autre idée ? » Lui était libre pour le moment alors, il se plierait à la volonté de la Française.

Notre nouvelle sorte de relation faisait que j’essayais de faire des efforts pour Aidan que j’avais l’habitude d’embêter. Je devais lui montrer que je pouvais aussi être quelqu’un de gentil et d’attentionné même si je n’étais pas vraiment sa copine officielle. Je me mis à me gratter le menton avant de répondre : « Oui je pourrais peut être me diriger vers le campus…Ou… ». Je me rapprochais d’Aidan avant de lui murmurer dans l’oreille : « On pourrait aller dans notre confrérie aussi, tu sais chez les lowells…. ». Lorsque nous finissions chez les violets ça finissait par dégénérer mais peu importe, maintenant je me sentirais moins coupable puisque quelque chose nous liait.