Memories Bring You Near [Terminé]

Nicholas venait de quitter une énième fête étudiante. Pour une raison ou une autre qu'il était le seul à connaître, ce soir, il n'avait pas le cœur à la fête, chose qui était rare, quoique pas si rare que cela au mois d'octobre. Pour lui, ce mois était un mois de deuil, de souvenirs mélancoliques. Un mois long, pénible. Il avait toujours hâte à la venue de l'hiver et la fin de l'automne. Il errait donc, une cigarette au coin de la bouche, à travers le grand campus d'Harvard.

Son périple le mène du côté du Memorial Hall, un monument en l'honneur des morts, surtout ceux de la Guerre de Sécession. Un endroit qui inspire le respect, sans aucun doute. Éteignant sa cigarette, il observait les noms de soldats yankees, quand tout à coup, il entendit une voix dans le lointain, qui semblait venir du ciel. Nicholas prête oreille, croyant rêver, mais non, il y a bel et bien une voix qui parle, qui chante, difficile à dire. Une voix familière. Du coup, il cherche et son attention se porte bientôt vers le toit, où il lui semble apercevoir une ombre. Bon sang, quelqu'un était sur le toit du memorial hall? On dirait bien!

Du coup, il entre à l'intérieur, s'abritant ainsi un instant de la nuit fraîche d'automne et découvre bientôt l'accès vers le toit, avec la porte "réservé au personnel seulement", ouverte, preuve supplémentaire qu'il ne rêvait pas! Il grimpe les escaliers pour arriver à la porte qui donne sur le toit. Il l'ouvre alors et découvre qui était cette voix sur le toit: Aalyiah.

La jeune femme semblait bien heureuse, sans doute sous l'effet d'alcool, si ce n'est plus. D'ailleurs, Nick trouve une bouteille vide au sol et la ramasse, juste le temps d'observer elle est sur quoi. Puis, il approche doucement. C'est qu'elle était quand même près du bord, valait mieux éviter de lui faire faire un saut.

-Hey Aalyiah! Mais qu'est-ce que tu fais là ma belle?

Nicholas était habillé avec sa veste de Harvard, un débardeur, une paire de jeans trouée, son look habituel quoi, dog tags au cou, un peu dépeigné, comme d'habitude. Bien sûr, il regarde la belle brune et il croit savoir qu'elle sait parler français. Qui sait, il engagera peut-être une conversation avec elle dans cette langue!

Tenue:

Il commençait à se faire tard, ça faisait déjà plusieurs heures que je me trouvais sur le toit du Memorial Hall. Je marchais de long en large, une bouteille à la main. Je me forçais à ne pas la boire. J'essayai d'être forte et de ne pas céder à la tentation mais c'était tellement difficile. Depuis ma rupture non voulu avec Enora, je n'étais plus moi-même. Durant notre histoire, je ne la voyais pas comme la personne avec qui je finirai ma vie et en plus de ça, c'était une fille et moi aussi, alors j'avais énormément de mal à me projeter plus loin que l'instant présent et maintenant qu'elle était partie à Cuba sans donnée de nouvelles, elle me manquait et j'avais énormément de mal à avancer sans elle. C'est stupide je sais et pourtant, bel et bien vrai.

Après quelques minutes, je ne pus continuer ainsi. Je pris la bouteille, commençant à la boire, je m'approcha du rebord. Regardant en bas. C'était assez sordide et ce décor m'encourageait plus à boire qu'à arrêter. Je me mis soudainement et stupidement à pleurer et je détestais ça. Pleurer pour cette fille qui avait osée s'en aller ainsi, qui avait aussi peu de coeur qu'elle. Ca me mettait vraiment hors de moi de me mettre dans un état pareil pour elle et pourtant, je n'arrivais pas à faire autrement. C'est donc tout naturellement qu'après plusieurs gorgées, je me mis à hurler, à l'insulter mais bon, elle n'était pas là pour entendre toutes mes insultes et pourtant... Ca me faisait un bien fou. Ca me permettait d'évacuer un peu la pression, de me défouler car après tout, je ne pouvais pas le faire autrement. Je ne pouvais pas la baffer ou alors la quitter vu qu'elle n'était plus présente dans ma vie. Quelle garce n'empêche !
C'est alors qu'apparut juste devant moi Nicholas. Il tombait toujours à pique celui-là ! La dernière fois que je lui avais parlé, c'était à la Housing Day de sa propre confrérie et il était tellement demandé que je n'eus qu'une brève discussion avec lui et ce n'était pas contre lui mais là, je n'étais pas d'humeur à blablater. Je n'étais absolument pas dans mon assiette. Je bois ça se voit pas peut-être ! T'en veux ? Je n'avais pas envie de parler mais j'étais d'humeur partageuse et ça, c'est rare. Je suis de nature jalouse et possessive et concernant pas mal de choses alors partager, ce n'est habituellement pas mon genre. Je m'approcha de lui, tendant la bouteille en sa direction et passant l'autre main dans mes cheveux. Je n'avais pas prit la peine de me coiffer ou de me maquiller et s'il ne faisait pas aussi froid, je serai sortie en pyjama mais non, j'avais revêtue un tee-shirt noir et un jean slim. Autant dire la plus simple tenue qui soit. Qu'est-ce tu fous là ? Ce n'est pas dans mon habitude de parler ainsi mais en ce moment, je ne préoccupais absolument pas de ce que je faisais, de ma façon d'être. L'image que je pouvais  refléter aux autres, c'était le cadet de mes soucis. Je n'étais pas la même et ceux qui me connaissaient réellement le remarquaient rapidement mais Nicholas, je n'en avais aucune idée.

Ce que Nicholas avait d'abord entendu, c'était les cris et les insultes d'une femme désespérée. C'était plutôt inquiétant à entendre. D'ailleurs, il pensait franchement qu'il y avait quelqu'un d'autre, puisque la femme semblait vraiment s'adresser à quelqu'un. Nick se dépêchait de la trouver, pour voir ce qui se passait. Il n'était peut-être pas le gars le plus altruiste du monde, mais il avait un certain sens du devoir ou de l'honneur, il ne saurait dire. En tout cas, ce n'est pas son genre de se fermer les yeux et les oreilles et d'ignorer ce qu'il peut percevoir.

Heureusement, Aaliyah, puisque c'est elle qui criait, était bien seule. Visiblement, elle avait pleuré et à voir la ou les bouteilles, peu importe, elle était ivre. Être proche du rebord d'un toit dans ces cas-là n'est pas une bonne idée et il sait de quoi il parle. De son côté, il avait pris quelques verres, pas de quoi l'assommer ni lui faire perdre ses sens. Tranquille, il s'approchait d'une Aaliyah qui était loin d'être heureuse de le voir. Chez lui on dirait "qu'elle a mangé de la vache enragée".

-Hey, tout doux, on dirait que tu vas me cogner avec cette bouteille... Mais ouais, j'en veux bien.

C'était surtout un bon moyen de lui enlever la bouteille d'alcool des mains. Nick est quand même endurant au froid, mais la brise était fraîche, surtout à cette hauteur et la vue de la demoiselle en t-shirt... disons qu'elle risquait d'attraper froid, mais en ce moment, il comprenait qu'elle s'en foutait, qu'elle se foutait de tout en fait. Tout cela sentait fortement la rupture amoureuse. Pourtant, quand il l'a vu au Housing Day, Aaliyah semblait normale quoi. Il prit une gorgée de la bouteille et la garda, haussant des épaules à la question de la demoiselle.

-Je passais dans le coin et j'entendais gueuler. Alors je me suis dit "tiens, je vais aller gueuler moi aussi, ça a l'air de faire du bien".

Il dépose la bouteille debout à ses pieds et fouille dans sa veste pour sortir un paquet de cigarette et son briquet argenté avec une fleur de lys dorée dessus.

-Cigarette?

Qu'elle en veuille une ou non, c'est certain que lui allait en prendre une et il ne sait pas pour elle, mais lui, la cigarette, cela le détend. Pour le moment, Nick ne posait pas de question de psychologie 101, il aurait trouvé stupide de le faire. Aaliyah lui parlera de ce qui ne va pas si elle en a envie. Tandis que Nick prenait sa première bouffée de cigarette, il observait un peu plus attentivement la jeune femme.

Hey tout doux ? J'avais bien envie de lui cogner la tête avec ma bouteille en effet en entendant ça. C'était le genre de phrase que j'avais l'habitude d'entendre mais pour un chien et pas pour un humain. Aussi je lui jeta rapidement un regard assez noir et lourd de sens. Mais quand il accepta ma proposition, je lui tendis la bouteille sans broncher et en souriant... du moins, un peu. Je ne dis pas un mots jusqu'à ce que je me rende compte qu'il avait nullement l'intention de me rendre ma bouteille. Je tendis à nouveau la main. J'allai passer un moment à faire ça si ça continuait ainsi. Tu m'la rends ou c'est comment là ? J'étais quelques peu froide, agressive mais je pense qu'il devait sûrement s'en douter, je n'étais pas dans mon assiette et je ne pouvais pas faire autrement. Je n'allai pas faire l'hypocrite et lui parler gentiment alors que j'en avais pas envie, que je n'étais pas d'humeur à rire, etc...  T'es con ! J'avais comme l'impression qu'il se foutait de moi et involontairement, je ris à sa remarque, légèrement, mais je ris quand même. C'était déjà ça, ça m'aidait à moins pleurer.

Il me proposa alors une cigarette et j'en profitais pendant qu'il cherchait son paquet pour récupérer ma bouteille et boire une nouvelle gorgée de mon délicieux breuvage. Ouais ! J'attendis qu'il m'en passe une tout en buvant et une question me vint à l'esprit. Une question comme ça mais je pensais à autre chose ainsi. Tu foutais quoi ici ? Je criais fort certes mais pas au point que l'on m'entende à l'autre bout du campus alors j'étais curieuse de savoir ce qu'il faisait juste en bas. Je n'attendis pas sa réponse avant de me mettre à pleurer. C'était automatique et ça me soûlait royalement. Je n'avais pas de raison de le faire là. Je buvais, j'allai fumer et puis j'avais un ami avec qui parler, mais je pensais qu'en même à cette garce et sérieusement, j'en avais marre. On dit qu'on remplace le mal par le mal, je devrais peut-être l'oublier en m'envoyant en l'air avec un ou une autre. Quoique pour oublier cette fille, un mec c'était quand même mieux et si c'était le mec qui la rendait jalouse, ça serait la meilleure.

Aaliyah n'avait visiblement pas apprécier son petit "tout doux", mais de l'autre côté, c'est qu'elle était un brin menaçante avec cette bouteille et la dernière chose qu'il voudrait, c'est de recevoir une bouteille par la tête.

Fallait pas croire qu'il avait peur par contre. Nick ne compte plus le nombre de fois qu'il a confronté des ivrognes, alors ce n'est pas la Cabot qui va l'impressionner avec sa frustration et ses regards tous froids. Nick venait à peine de prendre une gorgée et de garder la bouteille que la jolie brune tonnait qu'elle voulait récupérer sa bouteille. Avec un petit sourire un brin malicieux, le Mather hausse des épaules. Non, il n'allait pas la lui rendre, pas tout de suite du moins.

Se foutait-il d'elle? Il voulait surtout détendre l'atmosphère un peu et la traiter comme il la traiterait normalement. Ce n'était pas son genre de faire tout un drame et de dire des trucs comme "hoon, pauvre petite chouette, qu'est-ce qui passe?" et blablabla. C'est sans doute la dernière chose dont elle avait envie en ce moment, être prise en pitié et de la pitié, de la part de Nicholas, elle n'en aurait aucune.

En tout cas, la voir sourire, même si c'était pour le traiter de con, faisait plaisir à voir et il sourit à son tour, plutôt satisfait. On connait la suite, il propose une cigarette à Liyah, qui en profite, tandis qu'il fouinait, pour récupérer sa bouteille. Nick la laisse faire, mais il va s'assurer qu'elle ne s'approche pas du bord. Il passe une cigarette à la demoiselle une fois qu'il a la sienne au coin de la bouche et après, il lui offre du feu avec son briquet, puis allume la sienne, visiblement habitué à tout ce manège. À la question que la jolie Cabot posait, il haussait doucement des épaules, de nouveau.

-Et si tu me disais d'abord ce que tu fous ici, sur le toit du Memorial Hall, avec une bouteille? Après, je te dirai ce que je fais de ce côté du campus.

Faut avouer qu'à cette heure, ce n'est pas le coin le plus fréquenté. Aalyiah a à peine le temps de répondre qu'elle se remet à pleurer et pas q'un peu. Il remet sa cigarette au coin de sa bouche et s'approche doucement de la demoiselle. Il n'avait pas envie de se mériter une baffe. Si elle se laisse approcher, il finit par l'entourer de ses bras, doucement et la serrer un peu contre lui.

-Ce que je fais ici... Bah je m'occupe de toi un peu. Il me semble que tu en as besoin.

Ce n'était pas le moment de parler de lui et de ses petits problèmes de souvenirs. De toute façon, il n'a jamais aimé parlé de lui. Aaliyah était froide contre lui, se réchauffer un peu devrait lui faire du bien, si elle acceptait le câlin ceci dit.

Sur le coup j'avais envie de l'envoyer chier. Sérieusement, quand je suis dans cet état il ne faut pas me poser tout un tas de questions, c'est une chose que je ne supporte pas. Et puis, qu'est-ce que ça allait changer pour lui de savoir ce que je pouvais bien faire ici ? Je ne voulais pas me montrer condescendante envers lui mais ce n'était pas ma journée, enfin, ce n'était pas mon moment car cela ne datait pas d'aujourd'hui mais plutôt des grandes vacances. Et puis, il avait beau se montrer gentil avec moi, je savais bien que dans le fond, mes histoires de couple... enfin, mes anciennes histoires de couple ne l'intéressait pas vraiment. Je pense surtout qu'il faisait par pitié, mais tant pis ! J'admire la vue et comme j'ai soif, je bois un coup ! Je savais pertinemment qu'il n'allait pas gober une telle connerie mais ça me faisait du bien de ne pas parler de la vraie raison. Dans le fond, je trouvais cette situation assez amusante. Je n'aurai jamais cru être un jour attirée par une fille alors sortir avec, même pas en rêve et pourtant aujourd'hui, je me retrouvais à pleurer parce qu'elle n'était plus là.

Nick me prit dans ses bras, me disant qu'il s'occupait de moi car j'en avais vraisemblablement besoin et je ne pus m'empêcher de pleurer. Je n'allai pas le lui avouer, mais j'étais vraiment bien dans ses bras, c'était réconfortant et puis, je n'avais plus vraiment froid. C'était bien la première fois que nous étions aussi proches lui et moi et je trouvais ça vraiment super de sa part... enfin, je ne trouvais pas de mots pour le décrire en fait. Oui c'est vrai que j'en avais besoin ! Je lâchais finalement la bouteille au sol avant de sécher mes larmes avec la main qui ne tenait pas la cigarette. Je releva ensuite la tête en direction de celle du séduisant Mather. Tu dois sûrement me trouver stupide ! Et encore là, stupide n'est pas le mot approprié mais c'est le premier qui me venait en bouche. Je ne sais pas pourquoi j'avais pris la peine de lui poser la question. Peut-être que ce qu'il pensait m'importait en fait un peu dans le fond. Oui, logique ! C'était sûrement le cas sinon je l'aurai déjà envoyé bouler depuis longtemps en l'insultant, en le frappant avec la bouteille ou en le brûlant avec la cigarette qu'il m'avait gentiment donné... Bon, je ne suis pas dingue à ce point mais quand je suis soûle, on ne sait jamais quelle idée étrange peut me traverser l'esprit.

Aaliyah n'était pas très contente, visiblement, qu'il se livre à une forme de chantage pour savoir ce qu'elle faisait ici. Après, bien franchement, si elle l'avait envoyé promener, chier même et aurait refusé de lui dire, ce n'est pas Nick que ça aurait dérangé à outrance, il aurait compris le message: mêles toi de tes affaires. Ça lui arrive parfois aussi, probablement plus souvent qu'on passe, de se saouler et d'en avoir contre le monde entier, de se foutre de tout. Si la Cabot ne l'envoie pas directement balader, disons qu'elle lui donne une réponse laconique. Le brun ténébreux hoche de la tête, sans vraiment insister.

Et on connait la suite. Puisqu'Aaliyah se met à pleurer, sans raison apparente, Nick va la prendre dans ses bras. Faut dire que la belle brune ne le laissait pas indifférent et puis, il n'avait pas trouvé rien d'autre à faire. Rester là à la regarder pleurer, ce n'était pas lui. Le Mather annonçait donc qu'il était là pour s'occuper d'elle, qu'elle donnait l'impression d'en avoir de besoin. Aaliyah avoue. Le jeune homme eut un petit sourire en entendant la jeune femme avouer qu'elle en avait besoin, qu'elle avait besoin de lui. Mine de rien, cela faisait plaisir à entendre. Nick jeta ensuite sa cigarette au sol, qu'il écrase de son pied, avant de reporter son attention sur celle qui lui disait qu'il devait la trouver stupide. À nouveau, il eut un petit sourire, qui se voulait mi-amusé, mi-réconfortant.

-C'est vrai que ce n'est pas le meilleur endroit pour se saouler. Original, mais avec tout ce vent. Puis, t'aurais dû t'habiller un peu plus chaudement! T'es une fille du Sud je parie, t'as jamais vécu de vrai hiver.

Par vrai hiver, il entendait le vrai hiver canadien ou celui russe à la rigueur. Disons qu'on apprend vite à ne pas rigoler avec le froid quand on affronte ce climat. À dessein, Nick faisait un peu d'humour, histoire de changer le mal de place comme on dit.

-Tu sais ce qu'on devrait faire? Aller se mettre au chaud un peu. On va geler si on reste, surtout toi en fait.

C'était la suggestion qu'il lançait. De toute façon, la bouteille était au sol, Aaliyah l'y avait lâché et la bouteille s'y était vidé. Une bonne chose, Nick avait comme l'impression qu'elle avait assez bu, du moins, pour cet endroit. Tandis qu'il parlait, le beau brun flattait doucement le dos de la Cabot et si elle acceptait sa proposition, ils pouvaient rentrer et redescendre dans le hall.

Long haussement d'épaules à la "question" de Nick. Dans un sens il n'avait pas tord je n'avais pas vraiment connue de réel hiver. En Angleterre -donc plus au sud que le Canada- il pleut plus qu'autre chose en Hiver, en effet, il faisait donc moins froid que dans son pays natal. Et dire que j'étais venue ici pour me soûler et oublier l'autre pétasse et me voilà dans les bras de celui qui l'avait rendue jalouse et pour couronner le tout, nous parlions de météo. En y repensant, j'essayais de me remettre les idées en place, levant la tête vers Nick. Non en Angleterre j'avais plus l'habitude de prendre des douches gratuites durant l'hiver ! Un petit sourire apparut sur mes lèvres, comme si c'était là contre ma volonté.

Quand il me demanda si je savais ce qu'on devrait faire, je fis non de la tête attendant justement qu'il me dise ce qu'il avait en tête. Et tu proposes d'aller où ? Pour être honnête j'étais bien dans ses bras. Je sentais sa main caresser mon dos, c'était réconfortant mais je ne vais pas mentir, j'avais froid. En même temps, dans ma tenue, c'était normal. Tu me le diras en descendant ! Je pris sa main, l'entraînant avec moi jusque dans le hall. On était plus au chaud à présent, c'était mieux pour discuter et je me sentais un peu mieux. Enfin physiquement, parce que mentalement, c'était pas encore ça et ce n'est pas un changement de température qui allait changer quelques chose à ça.
L'alcool a un effet vraiment bizarre sur moi. Je ne sais pas pourquoi mais je lui lâcha la main d'un coup, assez violemment en fait avant de me blottir de nouveau dans ses bras. Je suis sûre que pas mal de gens se seraient amusés de me voir dans cet état mais heureusement pour moi, il n'y avait que Nick avec moi et j'étais persuadé qu'il n'irait rien raconter à personne. J'suis bien là !

Des douches gratuites durant l'hiver? Nick n'était pas certain de suivre Aaliyah, mais peu importe, il n'allait pas faire dans les détails. Il était surtout heureux de voir qu'elle était d'accord avec lui pour rentrer et quitter ce toit. Le Mather était rassuré de cette façon.

-Je sais pas... T'as nul part où aller?

Sinon, bien il imagine que puisqu'elle a été si hospitalière avec lui en France, il pourrait faire un petit accro à ses règles et l'amener chez lui, mais faudra voir. C'est ce qu'il avait dit en descendant donc et sûrement qu'Aaliyah lui dira sa réponse en chemin aussi, puisque descendre toutes ses marches depuis le toit ne se fait pas en claquant des doigts!

Une fois à l'étage du rez-de-chaussée, dans le hall, dans l'entrée finalement, la belle brune se jetait dans ses bras, contre son torse plutôt et Nick, surprit, lâcha un léger rire, plutôt amusé et entourait la jeune femme de son bras. Comment faire autrement après tout? Elle était toute mignonne.

-Oui, je vois ça!

Au moins, de cette manière, elle était chaud et soyons honnête, il n'allait pas se plaindre de cette proximité, c'est clair.

Pas très imaginatif sur le coup mon bon samaritain. Je me trouvais sur le toit où une bombe a pété il y a peu, face à des tombes ou je ne sais quoi entrain de boire, tu crois que je sais où aller là ? Je ne pensais à rien en ce moment, aucune idée, aucune imagination, ma tête était vide. Le point positif dans tout ça, c'était que j'étais dans ses bras, j'entendis un petit rire venant de lui, je relevais alors la tête pour le regarder dans les yeux, du moins, j'essayais de le regarder dans les yeux, Tu sais que ma pétasse d'ex était jalouse de toi à Paris ? J'adorai l'appeler comme ça. Ce nom lui allait tellement mieux que celui qui lui avait été donné à la naissance. Je ne savais plus trop si je lui avais déjà parlé de ça ou pas. Je ne me souvenais plus trop de ce que je disais de toute façon, ça me venait en tête et ça sortait tout seul.
N'empêche, j'y repensais soudainement. On a beau critiqué les mather et acclamer les eliot mais actuellement, c'est un mather qui me soutient, pendant qu'un certain eliot se sert de moi comme de sa tête de turc. C'était assez marrant en y repensant, mais passons. Concentrons-nous sur l'instant présent. J'ai envie de boire, pas toi ? On dit bien que le sucre appel le sucre non ? Alors l'alcool peut bien appeler l'alcool également.

Spoiler: