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Jump off the End [Reaghan & Nicholas] (Terminé)

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[justify]C'est vrai qu'à Harvard, on ne croise pas beaucoup d'Américains, mais Nick en connait quelques uns quand même, la famille Silver entre autre. Reaghan lui racontait donc comment elle était devenue amie avec une Québécoise. Elle avait rencontré cette future amie dans un festival de musique dans le Somerset, Nick déduisait que c'était en Angleterre.

-Ça a dû être sympa'.

C'était bien gentil de sa part aussi. Pour rester en contact ensemble, puisqu'elles vivaient sur des continents différents, elles étaient restées en contact via Skype, signe que ce n'était pas qu'une amitié passagère. Toute cette histoire donnait une petite idée à Nicholas.

-Parfois, je descends à Montréal, quand ya des longs week-ends. Si tu veux, je pourrais t'y conduire et ton amie pourrait t'y rejoindre. Je t'offre le lift.

Montréal, ce n'est pas si loin de Trois-Rivières, moins en tout cas que Cambridge, sans oublier l'obstacle de la frontière. Ça lui fera plaisir d'avoir de la compagnie autre que son chauffeur pour aller à Montréal aussi. Par longs week-ends, le jeune homme sous-entendait ses quelques fois où ils ont un congé un lundi et/ou un vendredi, comme lors de Thanksgiving par exemple, quelque part au mois de novembre.

Les verres ne tardent pas à arriver tandis que la conversation se poursuivait. Nick se défendait bien d'avoir invité une pure inconnue, mais c'était plus pour s'amuser que réellement pour s'obstiner qu'il disait cela. Sourire amusé, il rit même un peu quand elle ne dit ne pas savoir encore si elle avait des regrets. C'était amusant ça. Avec un petit air mystérieux, il prit une gorgée de sa pinte, tandis que Reaghan lançait de nouvelles questions.

-Ouais... et oui, je suis membre d'une "House", la Mather House.

Administration, c'était bien son domaine. Un domaine qui en vaut bien un être. Il voulait savoir gérer une business en gros. Il était donc un Mather, sensé être un hyper fêtard drogué alcoolique... bon on s'entend, à le voir en ce moment, il ne donne pas cette image. Bah faut savoir que principalement, la Mather House, c'est la maison des anti-conformiste, d'abord et avant-tout, des gens qui veulent juste s'amuser sans avoir à comparer leur fortune et leur statut social.

-Et toi? Attends, laisses-moi deviner... tu es membre chez les Dunster? Oh non, les Quincy! Si ça se trouve, tu fais partie d'Amnesty International et t'écrit des lettres à des méchants bourreaux partout dans le monde pour qu'il libère le pauvre type qu'ils ont emprisonné.

Oui, ils font ça dans Amnesty... Nick en a mis, mais c'était surtout pour rire. Bien sûr, il ignorait que Reaghan n'était membre d'aucune maison. Ce n'est pas lui qui ferait les scandalisé. Mine de rien, tandis qu'ils parlaient, un cuisinier avait bossé et il ne fallut pas encore longtemps pour voir leurs assiettes arrivées.
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Je hochais doucement de la tête aux paroles de Nicholas. Cette escapade restait un excellent souvenir. Cela me manquait de partir ainsi tout un week-end et ne penser à rien d'autre, qu'à s'amuser. J'avais l'impression de ne plus vivre assez ce genre de moment.

« Ça l'était. C'était pour le festival de Glastonbury. Je ne sais pas si tu connais. Ce sont surtout des groupes rock qui sont sur scène. C'était... mémorable. »

Cela me manquait aussi de ne pas voir Rafi comme je le voulais. Mais je savais également qu'elle était très occupée. Mais le proposition de l'étudiant me faisait sourire. Je ne pouvais m'empêcher de répondre.

« Ce n'est pas une mauvaise idée. Mais il faudrait pour cela, que Rafe reste chez elle, les longs week-end. Mais c'est gentil pour la proposition. »

Je me demandais aussi si Sofia n'était pas de Montréal. En fait, je savais qu'elle était à moitié canadienne mais je ne savais pas d'où venait cette part de caribou, si c'était du côté est ou du côté ouest. Il faudrait que je lui pose la question. Je ne pouvais pas m'empêcher ensuite de sourire à la suite de la conversation. Puis Nic confirma qu'il faisait parti de la Mather house.

« Oh chouette, peut-être que finalement, on s'est déjà croisé. J'ai passé pas mal de soirées à la Mather. De très bonnes soirées en plus. J'ai beaucoup d'amis qui y sont, dont ma meilleure amie. »

Je n'étais pas de ce genre de personne qui jugeait les gens d'après leurs confréries. A vrai dire, tout cela avait plutôt tendance à m'agacer. Puis je reportais mon attention sur la serveuse qui déposa nos plats. Humm l'odeeeeeeeeur! J'avais vraiment faim. Je piochais une potatoes avant de rire aux propos de Nic. Il y était presque!

« Presque! Je suis arrivée il y a un an. J'hésitais entre les Dunsters et les Quincy. Mais ce sont les oranges qui ont été ma maison. Mais j'ai quitté la house récemment. J'ai pris mon indépendance et puis, je n'avais pas vraiment le temps à consacrer à la vie de la Quincy avec mes deux boulots. Donc j'ai quitté la maison, il y a quelques jours et je vis avec une amis dans un loft du centre ville. Je ne fais pas partie d'Amnesty International mais j'ai ma carte de membre de Greenpeace, de Peta et de la WWF. »

Je lui faisais un sourire avant de lui faire un clin d’œil et d'ajouter, après avoir manger une nouvelle potatoes.

« Tu y étais presque bravo. On me démasque facilement apparemment... Je ne sais pas si je dois m'en étonner ou non. »
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[justify]En matière de festival, Nicholas allait surtout à ceux de Montréal ou au Québec en général. Il aimerait bien aller à des festivals de musique en Californie, il en a entendu beaucoup de bien. Reaghan avait eu la chance d'aller à celui de Glastonbury entre autre.

-Sûrement! Ouais, je crois en avoir entendu parler, Radiohead y ont été quelques fois.

Nick aime bien Radiohead, un groupe britannique parmi tant d'autres. Il aime beaucoup Muse aussi, mais moins leurs derniers albums, qu'il juge trop commercial. Ouais, en matière de musique, il avait ses petits critères.

Heureux d'apprendre qu'elle avait une amie québécoise, le Mather suggérait même une forme de covoiturage jusqu'à Montréal, mais la blonde expliquait à son tour que son amie n'était peut-être même pas chez elle... Bon, c'est vrai, néanmoins, la proposition demeure. Il fit donc un petit sourire et ils discutèrent d'autres choses. Ce n'était pas les sujets qui manquaient.

Nick s'assumait comme Mather, même si aujourd'hui, il n'en avait pas trop l'air, il n'avait pas vraiment l'air d'un Eliot non plus. Il se trouve justement que Reaghan a des connaissances, une meilleure amie même, dans la Mather House. Nick serait tenté de dire: qui n'en a pas?

-Ah ouais? Qui s'est? je la connais sûrement.

Dis-moi qui est ton amie et je te dirai qui tu es... Savoir qui est la meilleure amie de Reaghan lui donnera une petite idée du genre de personnes avec qui elle se tient, mais déjà, si c'est une Mather, c'est plutôt bon signe! Faites que ce ne soit pas Emma... Même si récemment, il a enterré la hache de guerre avec elle. Pas envie d'avoir la présidente sur le dos.

En tout cas, il serait bien heureux de la revoir dans une soirée mather. S'il finit par avoir son numéro, il pourrait même l'inviter! Mais chaque chose en son temps. Fallait qu'il devine la maison de l'Anglaise. Or, elle n'en a pas, mais il avait plutôt visé juste et si Nick devine assez précisément le profil de Reaghan, c'est qu'il connait bien ce genre de fille. L'amour de sa vie était une fille semblable à Reaghan, très impliquée elle aussi, auprès d'une association en Inde. La coïncidence veut qu'elle était blonde elle aussi et australienne, ce qui est presque anglais quand on y pense!

-Tiens, c'est drôle ça, je vis aussi dans un loft, mais du côté de Harvard Square. Par contre, je ne suis pas membre d'une association... je crois pas qu'on puisse compter un club de combat extrême amateur comme un truc du genre... La WWF? Pas la ligue de lutte han?

S'amusait-il de demander. Sans plus attendre, Nicholas prenait une bonne mordée dans son hamburger et écoutait la jolie blonde du même coup. Ouais, il avait faim et comme toujours, quand on lui mettait de la bouffe sous le nez, il perdait tous sens civique, ou presque. Après avoir avalé, il était tenté de dire à Reaghan que la relation la plus sérieuse dans sa vie était avec une fille qui lui ressemblait, sur le plan du caractère, de l'implication sociale, mais il a un peu peur de lui faire peur avec des propos de ce type, alors il hausse simplement des épaules.

-Je suis un mec plutôt perspicace.


Fallait voir le petit air anodin qu'il tenait à ses propos.
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Ce déjeuner se passait plutôt bien finalement. Je ne regrettais pas de lui avoir proposé de manger à mes côtés. D'habitude, j'avais un peu tendance à manger rapidement, un sandwich sans sortir de la boutique. Je prenais un bouquin ou un magazine et je m'installais dans le bureau. J'avais tout à portée de main. Mais le changement pouvait avoir de bon côté. Nicholas était très sympa et la conversation se passait bien. On avait même pas mal de points communs à vrai dire.

Je hochais légèrement la tête aux paroles de l'étudiant. Je buvais une gorgée de ma grenadine avant de répondre, enthousiaste.

« Ouuiii, j'adore ce groupe. Cette fois-là il y a avait aussi Kasabian, White lies, Prodgy, Blur et même The Boxer Rebellion. Et comme c'était l'année de la mort de Michael Jackson, on a eu le droit à des reprises, des medleys. C'était vraiment excellent. »

Je souriais. Je m'emballais toujours quand il s'agissait de musique, surtout le rock et surtout les artistes que j'appréciais. Puis je me mettais à manger moi aussi, souhaitant un bon appétit à Nic, au passage. Je me lasserai jamais des burgers de ce bistro. Puis à la question de l'étudiant, j’acquiesçais de la tête.

« Oui sûrement. Elle s'appelle Tess. Enfin Tennessee Crossroad. »

Je connaissais pas mal de Mather et ils étaient souvent les meilleurs potes sur lesquels je pouvais compter, surtout ces temps-ci. Je savourais le burger tout en piochant de temps à autre dans le plat de potatoes. Je me demandais ce que j'allais faire de cet aprem. Je n'avais pas cours, je ne travaillais pas à la librairie et j'avais fini ma robe pour la boutique. Peut-être que je pourrais faire un peu de photographie.

« Mais la défense des animaux, de la planète et des hommes est une lutte constante. Et je suis aussi bénévole au refuge de la ville. »

Je mangeais une nouvelle bouchée avant de demander, curieuse:

« Alors comme ça, tu fais des combats extrêmes? Genre fight club, c'est ça? »
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[justify]C'était un brin étonnant quand même, de rencontrer quelqu'un, enfin, de faire connaissance avec elle plus en profondeur et de trouver, non seulement des points communs avec soi, mais aussi, avec une personne qu'on a beaucoup aimé. Pour le moment, Nick ne s'en faisait pas plus que cela et laissait les discussions aller autour d'un délicieux hamburger qu'il mangeait à coup de grandes mordées.

-Ah ça, je n'en doute pas! Prodigy, Blur, je connais aussi.

Tenait-il à dire. Un ami lui avait déjà montré un dvd live de Prodigy et il avait trouvé ça intéressant. Blur, hey bien, qui ne connait pas! Ils sont nés dans la même vague que Radiohead, Oasis. Song Two reste la première chanson auquel on pense quand on dit Blur. Visiblement, Reaghan aimait la musique et c'était aussi son cas. Plutôt rock, comme lui, même si Nick a des penchants vers le métal, il est aussi capable d'apprécier du Radiohead.

Tennessee, la fille qui porte le prénom d'un État des États-Unis, celui d'Elvis, royaume du country avec la ville de Memphis... Ouais, Nick la connait un peu comme ça, de vu et bon, c'est le genre de fille marginale et bohème pas très accessible et plutôt associable, enfin, c'est l'impression qu'il gardait d'elle.

-Si, je la connais, un peu comme ça, on n'a jamais vraiment fait connaissance...

Non Nick, la WWF n'est pas que l'acronyme de l'association de lutte. N'empêche, il s'était trouvé drôle pour le coup. Le beau brun n'en donne peut-être pas l'impression, mais il a déjà été très impliqué dans des causes, peut-être pas la défense des animaux par contre, pour lui, le genre humain demeure la priorité. Ouais, à sa manière, il est humaniste. Ses études à Harvard ne sont d'ailleurs pas étrangères à de futurs efforts de reprendre ses activités et faire en sorte que sa fortune honore la mémoire de ses parents et servent à autre chose qu'à être dépensée...

-Ahah, bien dit!

Réplique-t-il à la petite phrase sur la lutte constante. Puis, il laisse Reaghan finir et ajoute à son tour:

-Comme si ce n'était pas assez! Un refuge pour sans-abri ou pour animaux? ... Je t'avoue que je ne savais pas qu'il y en avait un à Cambridge, je pensais que tout était centralisé à Boston.

Cette fille était décidément très impliquée... Et lui qui parlait de son club de combat ultime, c'était plutôt dans l'autre champ des activités. Rien à voir avec des œuvres de bienfaisance, mais hey, chacun s'occupe comme il peut et comme il doit. C'était la soupape de Nick et il y tient.

En entendant Reaghan évoquer un de ses films cultes, Fight Club, Nick ne peut retenir un beau sourire et un brin d'amusement, finissant d'avaler son énième bouchée avant de répondre.

-Ouais, un peu, je suppose... mais c'est légal, je t'assure! Et on n'est pas une faction anarchiste non plus, je te rassure.


Petit clin d’œil, puis il continuait d'expliquer.

-C'est du combat ultime oui, le champion est un Québécois d'ailleurs, George St-Pierre. Ça combine plusieurs styles d'arts martiaux ensemble. On n'a pas le niveau des professionnels, mais on se débrouille quand même et ya 2 tournois par année, un au mois de décembre, un autre en mai. Pendant l'année, je dirais que c'est surtout de l'entraînement et des combats "pratiques".

Puis, il n'y avait pas, pas qu'il sache du moins, d'étudiant d'Harvard dans ce club et cela était... rafraîchissant dans un sens. Ça lui donnait une activité autre avec des gens différents. Des gens de la classe plutôt moyenne, pas snob pour un sou, des vrais mâles aussi, qui aiment parler de mécanique et de filles et de combien ils lèvent... Ça fait changement de la politique et de la fiscalité dans une semaine!

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Depuis que j'étais gosse, j'avais développé une passion pour la musique. J'étais incapable de faire quelque chose sans avoir une petite mélodie en arrière-plan. Et je ne lachais jamais mon mp3 ou mon téléphone pour écouter des chansons. Et à chaque fois qu'il y avait un festival, j'essayais d'y aller. J'avais participer à plusieurs Glastonbury. Mais j'avais aussi été au festival de l'île de Wight. J'avais passé quatre jours chez des amis. Mais j'avais eu un sacré savon à mon retour à Londres. J'étais partie sans l'accord de ma mère et le retour avait été un massacre. J'avais été privée de sorties pendant deux mois. Mais cela en valait le coup. Maintenant ce souvenir me faisait sourire.

Continuant de déguster le burger, je jetais quelques regards à Nic quand il parla de Tess. Il ne la connaissait pas trop apparemment. Il est vrai que chaque fraternité était immense. Et qu'il était un peu impossible de se lier d'amitié avec tout le monde. C'était peut-être un des facteurs qui m'avait poussé à quitter les Quincy. D'accord on était beaucoup. Certains diraient que les frat' sont de grandes familles. Perso, je pense le contraire. Quand on est dans la merde, on reste dans la merde. Il est inutile de compter sur les autres. On est noyé dans la masse. Et je n'avais pas envie d'être un mouton parmi d'autres. Donc, j'avais fini par dire adieu aux oranges, même si je gardais des amis dans la house.

« Si. Il y a un refuge dans la ville. Avec une amie on y va une à deux fois par semaine. On peut ainsi promener des chiens pendant une heure, une heure et demi. Ça leur permet de sortir un peu et de ne pas toujours rester enfermés. »

J'aurais voulu avoir un chien ici ou un petit chat mais je n'aurais pas le temps de m'en occuper. Même si j'étais toujours à deux doigts de craquer quand je voyais une boule de poils. J'adorais les animaux. Et d'ailleurs, mon chien à Londres me manquait. Buvant une nouvelle gorgée de mon verre, je jetais un regard intéressé à Nicholas qui me parlait de son club de combat. Je n'y connaissais rien et c'était agréable d'en apprendre un peu plus.

« Tu entends quoi par « combat ultime »? »

Je piochais une nouvelle fois dans mon assiette avant de demander:

« Et donc tu vas participer à celui de décembre? J'avoue que je ne m'y connais pas. Les seuls sports de combat que je connais, ce sont les arts martiaux. »
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[justify]Il s'agissait bien d'un refuge pour animaux et non pour les SDF ou sans-abri, comme on les appelle par chez lui. Reaghan prenait donc soin des chiens. Nick avait toujours voulu en avoir un chien, mais sa tante n'a jamais voulu, quand il était jeune et récemment, il bouge trop, voyage et tout pour vraiment prendre soin d'une bête. La dernière chose qu'il voudrait, c'est avoir une bête et la négliger.

-Ouais, je faisais pareil quand j'étais plus jeune et à mon école, fallait faire un minimum d'heures communautaires alors...

Changement de sujet, Nick parlait maintenant de ses "combats ultimes", traduction bancale de UFC ( Ultimate Fighting Championship). Alors qu'entendait-il précisément par là? Fallait aborder ici des détails plus techniques disons.

-Le combat ultime, dans le fond, ce sont des arts martiaux mixtes, on y trouve même des éléments de lutte et de boxe. Le combat a toujours lieu dans ce qu'on appelle "la cage" ou l'octogone et se fait en trois round de cinq minutes, sauf le final, qui en est un de cinq rounds.

Quand il ne parlait pas, Nicholas mangeait et au rythme où ça allait, il allait bientôt finir, même s'il parlait quand même beaucoup. Faut dire que Reaghan l'amenait sur des sujets où il était assez à l'aise, comme la musique, le sport, les combats ultimes. S'ils parlaient de famille et tout ça, il le serait moins. Petit geste d'acquiescement quand la blonde lui demande s'il comptait faire le tournoi de décembre. Bien sûr! Il s'entraîne depuis la fin de l'été pour ça, plus tout l'automne et une bonne partie de l'hiver, il ne faisait pas tout cet entraînement pour rien.

-C'est déjà bon... mais ouais, je serai dans le tournoi du mois de décembre. Je vise les demi-finales cette fois. La dernière fois, j'ai fait les sélections avant de subir la raclée de ma vie.

Quand on dit qu'il y a toujours plus fort que soi... Puis, Nick n'est pas un pro' non plus. Dans le club, il y a des policiers, trois pompiers, un prof de maths aussi, mais bref, ya des gens dont le métier implique beaucoup de formes physiques. Bon, remarquez qu'un basketteur de niveau universitaire, c'est aussi sensé être en forme!

Si un petit silence s'installe ensuite, c'est que le Mather finit son assiette, enfin, surtout son hamburger, il pouvait maintenant consacrer son énergie à ses frites. Il tint alors à dire, un peu hors sujet, mais tout de même:

-C'était vraiment un bon choix, ce hamburger. Je reviendrai sûrement manger ici. Je connais pas encore beaucoup Cambridge. Je découvre petit à petit.

Nick n'est pas un homme d'habitude. Il aime découvrir de nouveaux endroits, casser les habitudes, faire changement.

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Mangeant mon burger avec appétit, je restais néanmoins concentré par ce que me disait le Mather. Cette histoire de combat m'intriguait, je devais bien l'avouer. Je pensais tout de suite à des histoires de combats clandestins dans une arrière salle lugubre ou dans un hangar désaffecté. A croire que je regardais trop les séries tv et les films. Je reportais donc mon regard sur l'étudiant quand il reprit la parole. Après avoir avalé ma bouchée, je demandais:

« Et ça se passe comment au niveau des styles? C'est mélangé au sein d'un même combat ou on doit au préalable dire avec quel genre d'art martial, on veut se battre? Et tous les coups sont permis? Un peu comme dans les films ou c'est plutôt très réglementé? »

Bizarrement, même si c'était un « sport » que je ne pratiquais pas et auquel, je ne comprenais pas grand chose. J'étais quand même curieuse d'en apprendre plus sur la façon dont se déroulait les choses. Je n'étais pas comme certains, fixé dans mes propres centres d'intérêt sans m'intéresser aux autres. Ce n'était pas du tout le cas. Alors j'aimais bien discuter avec Nic. En plus, il ne se moquait pas de mes questions qui pouvaient paraître stupides ou insipides peut-être, non au contraire, il répondait à chacune. Aux paroles suivantes du garçon, j'acquiesçais de la tête. Je prenais une nouvelle bouchée avant de piocher une potatoes et de la fondre dans la sauce avant de la manger à son tour.

« Super! C'est plutôt pas mal pour un amateur. Enfin je veux dire qu'il doit y avoir des mecs qui s'entrainent tous le long de l'année pour cette compétition. Et puis c'est en échouant, qu'on s'améliore et qu'on trouve encore plus de rage et de motivation, tu crois pas? »

Je lui souriais avant de m'essuyer les mains. Ce burger était un avant goût du paradis. Mon burger fini, je m'attaquais à ce qui restait de friture. Je hochais ensuite de la tête, amusée et totalement d'accord avec les propos du Mather.

« Je te l'avais dis, il est excellent. Tu n'en trouvera pas de meilleur à Cambridge. Tu ne viens jamais te balader en ville? »

Pour ma part, ça m'arrivait souvent. Je n'aimais pas rester chez moi quand j'avais un peu de temps libre. J'aimais me balader, aller au parc.
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Reaghan avait décidément beaucoup de questions sur sa ligue de combat amateur. D'habitude, les gens se contentent des remarques habituelles et ne se montrent pas si curieux. Si la blonde est dégoûtée par ses combats, elle le cachait bien, mais elle semblait plutôt curieuse, à la limite intéressée, comme spectatrice bien sûr. Il répondait donc aux questions posées.

-Ya des règlements oui, mais c'est plutôt limité. On n'a pas le droit de mordre, pas le droit de viser l'entrejambe, ce genre de trucs. Si l'arbitre nous dit d'arrêter de cogner, on doit aussitôt arrêter. Au niveau des prises, on doit utiliser les prises permises et aucun coup à visé léthal n'est permis, genre tordre le cou de l'adversaire ou l'étrangler... Sur les styles, c'est directement mélangé et pour savoir un peu, faut connaître notre adversaire. Comme moi, je suis plus karaté-boxe, si on veut, je suis pas trop lutte et prise au sol. C'est à la fois ma force et ma faiblesse.

C'était rare qu'il avait l'occasion de discuter des combats, en dehors du club bien sûr, du coup, il saisissait l'occasion et découvrait en face de lui une jeune femme plutôt ouverte d'esprit, trait de caractère important pour lui. Reaghan comprenait d'ailleurs assez bien la dynamique de la compétition et avec un sourire de gladiateur, Nick lui répondit:

-100% d'accord avec toi.

Il n'était pas du type à baisser les bras, c'est clair. Autrement, il ne serait pas ici. Nick était un battant, en tout, ce qui en effraie parfois quelques uns. Le repas terminé, il était bien satisfait de son hamburger. Il révélait par contre ne pas tout avoir découvert de Cambridge. Il eut un léger rire amusé à la remarque de l'Anglaise. Au contraire!

-Au contraire! C'est comme ça que j'ai trouvé ta librairie. Puis, je cours en ville, je m'entraîne, j'en ai arpenté pas mal, le campus ne m'a pas suffit, d'autant que j'ai mon loft du côté de Harvard Square... Mais ouais, des fois, je me balade. On a beau se balader, on ne voit pas tout pour autant.

La serveuse venait alors leur demander un café. Nicholas jetait un petit coup d’œil à Reaghan. Si d'emblée, elle acceptait l'offre du café, alors il en prendrait un aussi, mais sinon, il dira sans doute que ça va. Comment allaient-ils payer? Deux factures pas vraies. Il décidait de préserver l'orgueil de Reaghan, mais espérait ne pas passer pour un rustre. Puis, la serveuse partie, il eut une petite question.

-Tu parles un peu français?
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Je finissais doucement mon petit paquet de potatoes tout en écoutant Nic qui m'en disait un peu plus sur les combats auxquels il participait. Cela ne me choquait pas plus que cela. Je connaissais des types qui se tapaient sur la figures à la sortie des bars ou des boites et on n'en faisait pas toute une histoire. Là, au moins, c'était des combats encadrés.

« Oh tu fais du karaté. Un de mes amis a essayé de m'apprendre des prises pour me défendre au cas où je me fais agresser en plein rue. Mais je n'ai pas du tout de coordination, c'est horrible. La preuve, je ne fais même pas de stretching, trop compliqué pour moi. »

Je souriais, amusée par mes propres paroles et par certains souvenirs qui me revenaient en tête. Il est vrai que je n'étais pas très douée dans ce genre de truc. Faire deux choses à la fois avec mon corps, j'en étais incapable. Il aurait été certain que j'aurais fait une bétise. Mais savoir se défendre, était utile. Alors maintenant, si on venait à m'ennuyer, je frappais directement là où ça faisait mal: l'entrejambe. C'était radical. Je m'essuyais ensuite les doigts avec la serviette en papier puis je levais mes yeux sur Nic qui avait reprit la parole.

« Je suis bien d'accord avec toi. Il y a toujours des petites avenues qu'on ne voit pas, des petites adresses sympa à découvrir et des coins où se poser sans être ennuyer par des étudiants trop bruyants. »

En tout cas, c'était mon avis. Je préférais à présent me balader en ville, maintenant que je ne faisais plus parti de la Quincy House. Et contrairement à ce que je croyais, la ville était plus calme que le campus. Ici au moins, dans le quartier où j'habitais, il n'y avait pas une fête tous les jours ou presque. Quand la serveuse proposa un café, je jetais un œil à Nic et je le surpris entrain de faire la même chose. Esquissant un sourire, je commandais un café au lait avec un sucre. Puis à la question du garçon, je répondais tout en aidant la serveuse à ramasser ce qui se trouvait sur la table.

« Oui. Je suis anglaise. Le français s'apprend à l'école. Même si je n'ai pas toujours eu d'excellentes notes, je crois que je m'en sors plutôt bien. » Puis je finissais ma phrase en parlant français, gardant quand même ma british touch: « En tout cas, je comprends quand on me parle la langue de Molière. »
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