On se connaît ? [Melody & Duncan]

Je venais tout juste de sortir de cours, j'en avais marre d'ailleurs, je voulais seulement retourner dans ma chambre et me fumer un petit joint tranquillement sans personne pour me prendre la tête. Mais en arrivant dans un couloir pratiquement vide d'Harvard, je tombais nez à nez avec une personne que je connaissais très bien. Melody. Ma meilleure amie, ou du moins mon ancienne meilleure amie. Nous nous sommes plus donnés de nouvelles lorsqu'elle a quitté Londres pour retourner à Glasgow, sans même me le dire. Je lui en ai toujours voulu de cela, tout comme elle m'en a toujours voulu de me droguer. Depuis que nous nous sommes retrouvés à Harvard, les choses ne se sont pas améliorées, à vrai dire nous ne nous sommes plus jamais adressé la parole. Je regardais alors quelques secondes la petite blonde, puis je continuais mon chemin comme si de rien n'était, de toute façon, pourquoi est-ce que je devrais m'arrêter ? Elle ne me parlait pas et moi de même, autant continuer mon chemin, je passais alors devant elle, la frôlant presque sans même me retourner.

Une journée de cours venait de s'achever dans l'univers mouvementé d'Harvard. La petite Melody se mettait en marche vers la résidence des Cabots jusqu'à ce qu'elle tombe sur un jeune homme qu'elle connaissait très bien. Le beau Duncan, sa première fois mais aussi son ancien meilleur ami. À l'époque ils étaient un trio avec un autre ami à eux à Londres, même si l'amitié qui liait le mather et la cabot remontait déjà à Glasgow dans la petite école. Mais le destin les a séparés plus d'une fois, une première fois Duncan qui est parti avec sa famille à Londres et la deuxième fois Melody qui a quitté à son tour Londres pour retourner dans son pays natal après le décès de ses parents. Elle n'avait pas prévenu Duncan, pour elle la perte de ses parents en plus de perdre ses meilleurs amis était vraiment difficile. Ils passaient côte à côte, Duncan ignorait Melody comme durant les deux dernières années à Harvard, mais depuis toujours la blonde voulait reprendre contact avec le jeune homme, aujourd'hui elle se lançait. Lorsque Duncan est passé à côté d'elle dans le couloir, elle s'arrêtait et se retournait pour l'appeler de sa petite voix si douce, presque timidement. Salut Duncan. Elle avait peur de la réaction de l'écossais, après presque trois ans sans s'être adressé la parole, mais aujourd'hui elle avait besoin de retrouver son ami, sa première fois, elle ne savait pas comment le lui dire, mais elle tenait beaucoup à lui, malgré les années.

Je dois admettre que ça m'avait fait mal lorsque Melody est partie de Londres sans me prévenir, j'avais peu d'amis qui comptaient pour moi, elle en faisait partie, mais j'ai vécu sa fuite comme une trahison malgré la perte de ses parents. Surtout que durant cette période Lily venait de partir à Harvard, partant une nouvelle fois, bref j'avais l'impression d'être seul et que tout le monde m'abandonnait. Alors quand nous nous sommes revus à Harvard pour la première fois il y a presque trois ans, je l'ai méchamment envoyé chier. J'étais alors plus que surpris lorsqu'elle me salua. Je me tournais vers elle, la regardant dans les yeux sans aborder un quelconque sourire sur le visage. Je la regardais froidement, pourquoi venait-elle me parler après trois ans ? Euh .. On se connaît? Disais-je l'air faussement surpris. Je ne voulais pas admettre qu'entendre le son de sa voix me faisait plaisir, non j'étais trop orgueilleux pour cela. Je commençais alors à tourner des talons pour partir, laissant Melody toute seule, mais finalement au bout de quelques secondes, je n'ai pu m'empêcher de la regarder dans les yeux, toujours en parlant froidement. Tu as quelques choses à me demander ? Besoin d'aide ? Parce que sinon je ne comprends pas pourquoi tu me parles. J'étais plutôt méchant dans ma manière de parler, mais Melody me connaissait très bien, elle savait pertinemment que je n'allais pas la saluer avec un grand sourire sur les lèvres.

En adressant la parole à Duncan, elle ne s'attendait pas à ce que ce dernier lui saute dans les bras. Melody connaissait bien le caractère du jeune homme, ce n'est pas pour rien qu'ils ont été meilleurs amis durant de longues années. Leur amitié était d'autant plus étrange qu'aucun d'eux n'avait de rapport avec l'autre, Duncan était un petit con, Melody un vrai petit ange, lui se droguait, elle détestait ça. Pourtant elle adorait Duncan, ce n'est pas pour rien qu'il avait été celui qui avait fait d'elle une femme. Euh .. On se connaît? Disait-il à la jeune femme. Cette phrase elle l'avait senti venir avant même d'ouvrir la bouche. Le regard vers le bas, le ton de sa voix fut basse et légèrement mélancolique. Tu n'as pas changé. Il aimait toujours autant se rendre intéressant et supérieur à autrui, ce comportement faisait sourire Melody, ça ne l'a jamais dérangé. Elle fit une petite moue en voyant le jeune homme partir, mais il s'arrêta après seulement quelques pas pour se retourner, un sourire de satisfaction s'affichait sur le joli minois de la cabot. Tu as quelques choses à me demander ? Besoin d'aide ? Parce que sinon je ne comprends pas pourquoi tu me parles. Les paroles de Duncan fut très clair, il en voulait toujours à son ancienne meilleure amie. Elle passait sa main dans ses cheveux un peu gênée et surtout avec une boule dans le ventre tellement douloureuse qu'en temps habituel elle aurait pris ses jambes à son cou pour fuir en courant, mais elle voulait à tout prix renouer ses liens du passé avec Duncan, c'est pour cela qu'elle s'approchait de lui en affichant un doux sourire pour lui prouver sa sincérité. Tu me manques, tes conneries me manquent. Son ami lui manquait, pourtant elle n'était pas le genre de fille à rester toujours toutes seules, des amis elle en avait, mais Duncan lui manquait.

Je n'avais pas changé ? On ne s'est pas adressé la parole depuis trois ans et la seule chose qu'elle trouvait à me dire, c'est que je n'avais pas changé. Je soupirais en la regardant, toujours au milieu du couloir vide, même si certaines personnes commençaient à montrer le bout de leur nez. Non je n'ai pas changé, je suis toujours le mec qui a perdu sa meilleure amie il y a de ça trois ans sans un mot, ouais je suis toujours le même. Franchement je n'arrivais pas à comprendre comment elle osait me parler après autant de temps. Oui je l'avais envoyé chier la première fois lors de notre arrivée à Harvard, mais j'avais encore son départ en travers de la gorge. C'est peut-être égoïste de ma part, elle venait de perdre ses parents mais je ne demandais pas à ce qu'elle reste, juste qu'elle me dise au moins au revoir. Elle continuait en m'avouant que je lui manquais, j'en croyais pas mes oreilles. Elle venait de fumer quelque chose de violent ou quoi ? Je m'approchais d'elle, me mettant presque nez à nez toujours avec un ton sec dans ma voix. Après trois ans ? Il était peut-être temps. Prends une photo, comme ça lorsque je te manquerais tu n'auras qu'à le regarder et tu pourras te dire que tu as fait une belle connerie en partant comme une voleuse. Disais-je en levant les bras en l'air, comme si j'étais exaspéré par ses propos et blasé par sa présence, ça faisait trois ans que j'attendais, je ne comptais pas me rabaisser aussi vite en lui pardonnant.

Non Duncan n'avait pas changé, c'était toujours le même petit bad boy avec qui elle appréciait traîner lorsqu'elle était jeune et adolescente. Et surtout il ne se retenait toujours pas de dire ce qu'il pensait, même si ses dires devaient faire mal à ses amis. Et c'était en effet le cas en ce moment pour la blonde. Non je n'ai pas changé, je suis toujours le mec qui a perdu sa meilleure amie il y a de ça trois ans sans un mot, ouais je suis toujours le même. Melody n'avait pas trahi Duncan, durant ce moment de sa vie la petite cabot venait de perdre ses parents dans un accident, elle n'avait que dix-sept ans et encore innocente. Suite à cela elle est retournée rapidement auprès du reste de sa famille pour l'enterrement de ses parents, restant ensuite dans son pays natal pour un an. Elle n'avait pas prévenu son meilleur ami, ça lui faisait trop mal de le quitter, elle l'aimait vraiment, ses propos lui allaient droit au coeur. Et moi je suis toujours la même, celle qui adore son meilleur ami, malgré ces trois longues années. Elle ne voulait pas s'énerver, au contraire elle resta douce et aimable, s'énerver contre Duncan ne changerait absolument rien au problème. Le mather s'approchait de Melody avant de lui dire toujours aussi sèchement. Après trois ans ? Il était peut-être temps. Prends une photo, comme ça lorsque je te manquerais tu n'auras qu'à le regarder et tu pourras te dire que tu as fait une belle connerie en partant comme une voleuse. Elle mettait ses bras l'un sur l'autre, les croisent en fixant Duncan. Oui après trois ans, mais n'oublie pas qu'en arrivant à Harvard je suis venu vers toi, mais tu m'as rejeté comme une malpropre. Je ne t'en veux pas, au contraire j'aimerais renouer avec toi. Et pas la peine pour la photo, j'en ai déjà plein de nous, je ne t'ai jamais oublié Duncan. Fit elle, la voix un peu tremblante, les propos de Duncan l'ont en effet touché, triste de voir son ancien meilleur ami avec qui elle a passé tellement de bons moments la rejeter encore et toujours.

Elle était toujours la même ? Ça me faisait rire, pas rire d'une manière sympa, mais rire ironiquement. Je n'avais pas envie de l'envoyer chier, mais je n'avais pas non plus envie de lui parler et lui pardonner. Suis-je trop orgueil ? Probablement. Je souriais alors l'air faussement enjoué, mais ça se voyait très clairement que j'étais des plus ironiques. Tu es toujours la même ? Et ben je plains tes amis si tu es toujours cette même fille qui laisse tomber ses potes sans même un mot, un au-revoir, je suis content d'être un inconnu à tes yeux dans ce cas. Ouais aujourd'hui j'avais un sale caractère, je n'avais pas envie de rire, d'être sympa, j'avais attendu des explications depuis trois ans, d'avoir ne serait-ce qu'un pardon, mais non, rien du tout. Je voyais dans ses yeux qu'elle avait l'air triste, franchement je m'en fichais, même si je n'oubliais pas les bons moments que j'avais passés avec elle auparavant. Tu aimerais renouer avec moi ? Dans ce cas fallait me dire que tu partais, fallait me dire que tu quittais Londres, pas te barrer comme une voleuse. Et franchement, tu peux les brûler ces photos je m'en balance totalement. Bon je mentais, ça m'aurait fait mal qu'elle ait supprimé ou brûlé nos photos ensemble, bref, je n'avais pas envie de rester encore longtemps, je partais alors doucement vers la sortie du bâtiment.

Duncan parlait de manière ironique, Melody l'avait déjà entendu parler de cette manière lorsqu'ils étaient encore amis, mais pas à elle, à des gens qu'il n'aimait pas. Elle ravalait sa salive, blessé de voir Duncan lui parler de cette façon et lui parler de son départ sans même un au-revoir. Tu es toujours la même ? Et ben je plains tes amis si tu es toujours cette même fille qui laisse tomber ses potes sans même un mot, un au-revoir, je suis content d'être un inconnu à tes yeux dans ce cas. Elle passa ses mains devant ses yeux pour faire semblant de remettre bien sa mèche, mais en réalité elle essuyait doucement ses yeux et les quelques gouttes qui y tombaient. Elle n'était pas du genre fragile, mais ça l'avait tout de même touché. Je venais de perdre mes parents Duncan. Un souvenir douloureux pour la jeune femme, accentué par la colère de Duncan. Tu aimerais renouer avec moi ? Dans ce cas fallait me dire que tu partais, fallait me dire que tu quittais Londres, pas te barrer comme une voleuse. Et franchement, tu peux les brûler ces photos je m'en balance totalement. Supprimer ses photos de son portable, c'était inimaginable, impensable. Elle voyait Duncan partir, elle courait alors vers lui pour le suivre. Arrivé à côté de lui, elle lui attrapait le bras pour le retourner, les yeux humides. Je suis désolée, si c'est ça que tu veux entendre. Elle ne lâchait pas le bras de Duncan, espérant une réaction du jeune homme.

J'étais peut-être trop buté, ou trop blessé je ne sais pas, mais je n'avais pas envie de me rabaisser aussi vite, je n'allais d'ailleurs pas le faire. Je savais qu'elle avait perdu ses parents, je comprendrais d'ailleurs son besoin de partir quelques instants, mais je n'ai jamais accepté le fait qu'elle soit partie du jour au lendemain sans un mot, sans rien me dire. Seulement un an plus tard lors de notre arrivée à Harvard. Je voyais qu'elle s'essuyait les yeux, je n'y prêtais pas attention. Donc tu n'as pas pu m'envoyer un SMS pour me dire que tu partais ? Non, j'en valais peut-être pas la peine. Disais-je l'air énervé. Je commençais alors à partir, jusqu'à ce qu'elle m'attrape le bras, elle n'avait vraiment pas envie de me lâcher ou quoi ? Ses yeux étaient de plus en plus humides, j'étais un petit con je l'avoue, mais ça me n'enchantait pas de voir une fille avec qui j'ai passé des moments agréables par le passé pleurer, mais mon orgueil n'empêchait de calmer le jeu. Je retirais violemment mon bras de sa main, sans même la regarder je partais de nouveau en espérant ne pas être gêné cette fois-ci. Je lui lançais tout de même d'une voix assez basse tout en continuant mon chemin. J'en ai rien à faire de tes excuses. Oui c'était méchant, mais qu'importe j'étais vraiment blessé qu'elle m'ait abandonné du jour au lendemain, sans un mot. Je continuais donc mon chemin.

Duncan avait vraiment un sale caractère, Melody aimait cela chez lui, c'était ce petit côté qui l'attirait vers lui, qui faisait d'elle l'une de ses meilleures amies, mais aujourd'hui c'était totalement différent. Après d'aussi longues années loin de lui, il n'acceptait pas sa présence, il n'acceptait que la jeune femme se rapproche de lui après si longtemps. Donc tu n'as pas pu m'envoyer un SMS pour me dire que tu partais ? Non, j'en valais peut-être pas la peine. Il valait la peine pour Melody, il valait la peine d'être aimé, en amitié bien évidemment. Ses yeux étaient tout autant humides qu'auparavant, la voix grisée elle répondait à Duncan tristement. Ne dis pas ça. Tu n'arrives pas à comprendre que cette période n'était pas facile pour moi ? Je venais de perdre mes parents et mes meilleurs amis .. Le mather repartait de nouveau cette fois-ci il était assez loin lorsqu'il se mit à parler à la blonde, mais cette dernière était un peu trop loin, elle n'entendait pas très bien les mots de Duncan. Elle s'est mise à courir rapidement vers le jeune homme pour l'interpellé, elle ne voulait pas le laisser partir. Duncan, depuis l'attentat j'ai des problèmes d'ouïe, je suis sourde à cinquante pour-cents, j'ai pas entendu ce que tu viens de dire. Elle espérait que Duncan allait réagir à ses propos. Les larmes aux yeux et la voix tremblantes, elle suppliait presque son ancien meilleur ami de ne pas l'abandonner. S'il te plaît, ne m'ignores pas.