AIDAN & JUNE ❀ Dance with somebody

Aidan et moi nous en étions arrivés à notre sempiternelle prise de tête, lui me disant qu’il ne voulait rien de sérieux et moi essayant de le faire changer d’avis. Et là il me demandait de ne pas voir les choses comme cela mais je n’avais rien inventé, c’était lui qui m’avait dit qu’il n’y aurait rien de plus entre nous. J’essayais de lui répondre calmement mais je commençais tout de même à m’énerver : « Ecoute je vois ce que tu me laisses voir, je n’arrive pas à comprendre ce que tu veux, ce que tu ne veux pas…Je ne sais pas, je sais plus… Si simplement tu pouvais t’exprimer, me parler. Mais non, toi tout ce que tu sais faire c’est laisser planer le doute en te disant que les choses viennent comme ça parce que c’est ce que tu as toujours fait…Mais les choses ne viennent pas comme ça Aidan ! ». Aidan m’avait finalement dit que je perdais mon temps, je ne savais pas, est-ce que je perdais vraiment mon temps ? Je ne savais pas, je lui répondis alors sincèrement :« Oui, je sais que je perds mon temps avec toi, je le sais, mais je ne peux pas m’empêcher d’aller vers toi, je ne peux pas m’empêcher de passer du temps avec toi, c’est comme ça…. ».

Elle attendait de lui quelque chose qu'il n'était pas et il ne savait pas réellement pourquoi elle lui portait autant d'attention. Il ne savait pas non plus pourquoi il restait toujours là et il retournait désespérément vers cette fille à chaque fois. Mais il y avait chez June quelque chose qui l'attirait sans qu'il ne puisse l'expliquer. Il n'était cependant pas certain qu'elle puisse lui donner des envies de serment, il ne pensait pas qu'une quelconque personne en soit capable de toute façon. Depuis toujours, il avait appris à ne compter que sur lui-même et s'émanciper de sa dépendance aux autres, c'était sa petite victoire à lui finalement. « Je ne veux rien, c'est ça que tu comprends pas, je laisse faire les choses, je ne prévois pas, je suis comme ça. » lui rétorqua-t-il en appuyant son regard contre le sien. La liberté, rien que la liberté. Ses dernières paroles résonnèrent comme un aveu, le résumé de leur relation chaotique. Il s'approcha d'elle, il ne réfléchissait plus vraiment, c'est que June à force lui abîmait le cerveau ! Ses mains se posèrent sur ses épaules, remontant doucement jusqu'à sa nuque, ses doigts aériens lui offrait une caresse réconfortante, presque impalpable et tellement présente pourtant. « Alors ne t'empêche pas et ne cherche pas à comprendre pour une fois. » Ses prunelles azurées la fixait avec une certaine sérénité. Il n'amorçait rien de plus pourtant, il respectait trop June et ses paroles l'invitait à choisir ce qu'il adviendrait de toute façon. 

Nous étions toujours dans la même conversation avec Aidan, lui me disant qu’il ne pouvait pas se passer quelque chose entre nous et moi tentant de le convaincre du mieux que je pouvais…Pourquoi j’insistais à ce point ? Ce mec ne m’avait pas déjà pas assez fait souffrir, non fallait que je retourne vers lui comme un petit chien. C’était quoi mon problème ? Je devais vraiment être maso pour continuer de passer du temps avec lui. J’essayais de le comprendre mais comme nous avions une vision de la vie tout à fait différente, ce n’était pas évidant : « Oui, et moi, je suis autrement… ». C’était certainement la seule raison qui faisait que nous ne pouvions pas être plus que des amis. J’avais ensuite avouer à Aidan qu’aller vers lui était plus fort que moi, je ne pouvais pas me contrôler, je devais lui parler quand il était là et de toute façon si je n’allais pas vers lui c’est lui qui venait vers moi. Et là il était entrain de poser ses mains sur moi, effleurant ma peau, je n’étais plus du tout en capacité de réfléchir, mon cœur battait à mille à l’heure, j’avais l’impression que plus rien n’existait autour de moi. Aidan me disant que je ne devais rien m’empêcher et comme une évidence, comme si tout avait été fait à l’avance j’approchais mon visage du sien pour déposer mes lèvres sur les siennes. Aussitôt je regrettais, je m’en voulais énormément. Je m’éloigner un peu de lui, guettant sa réaction : « Je…je suis désolé… ». Je ne l’étais pas du tout mais c’est certainement la chose la plus appropriée à dire dans ces cas là…

Avec elle, il pouvait passer de l'extase à la torture et rare étaient les personnes qui provoquaient ça chez lui. Ne serait-ce qu'une quelconque forme de sentiment, il se surprenait pourtant à répondre à ses provocations avec le même excès, lui qui avait habituellement le don de rester toujours indifférent. « Pour une fois on se comprend. » lui dit-il en souriant. Ils étaient différents. C'est ce qui faisait leur force, ce qui créait cette alchimie, c'était aussi ce qui les déchirait, et dressait parfois un mur invisible entre eux. Ses mains s'étaient posées sur elle sans qu'il y réfléchisse, c'était pas son habitude de réfléchir de toute façon. Il lui avait demandé de faire de même et elle avait plutôt réussi puisqu'elle venait de l'embrasser. Belle connerie. Mais trop tard à présent. June s'éloigna de lui et ses bras l'emprisonnèrent machinalement, comme on le ferait avec un oiseau épris de liberté. Ses mains assurées attrapèrent la taille souple de la Française, ses lèvres se penchèrent à nouveau avide de la bouche qui venait de se dérober à la sienne, et ses doigts remontèrent le long de son dos. Il était bien trop tard désormais. Il ne restait que deux options à la belle brune : Fuir ou bien replonger.

On se comprend ? Est-ce que j’arriverais vraiment à comprendre Aidan, j’avais l’impression qu’on serait jamais sur la même longueur d’onde pourtant j’aimais passer du temps avec lui et là…Là j’avais envie qu’on soit ensemble. Vraiment, peu importe la durée, peu importe qu’il ne promesse rien, peu importe les souffrances que je pouvais ressentir une fois qu’il partirait loin de moi j’avais cessé de réfléchir. J’avais laissé agir mon corps, irrémédiablement attiré par le sien et alors que j’aurais pu m’éloigner de lui et qu’on aurait pu oublier ce baiser, Aidan m’avait pris par la taille pour m’embrasser de nouveau. Je sentais ses doigts se poser sur mon corps, j’avais tellement envie d’aller plus loin. Je savais que si je cédais à la tentation Aidan me ferait vivre un moment magique comme il m’avait déjà fait vivre. « Viens Aidan ! ». Je l’attirais dans les vestiaires, c’était beaucoup plus intime que la grande salle vitré dans laquelle tout le monde pouvait nous voir. Je fermais la porte derrière nous avant de l’embrasser de nouveau, il m’avait tellement manqué. Comment je pouvais me donner si facilement à lui après tout le mal qu’il me faisait ? Je le fixais, continuant de l’embrasser, comme ne pouvant plus arrêter. De toute évidence, il était déjà trop tard…

Tout ça pour ça. Tels deux junkies, ils avaient replongé dans la même addiction. Pas un pour relever l'autre, même si jusque là c'est plutôt June qui avait sauvé la face. Les regrets viendraient plus tard, l'amertume secondaire de sa propre faiblesse également. Le temps n'était pas à la réflexion, mais bien à la pulsion dirons-nous. Aidan se laissa entrainer dans le vestibule, et répondit au baiser que lui offrait June en remerciement. Elle avait répondu à sa provocation mais il était bien trop tôt pour penser aux conséquences. Les mains de Peintre descendirent le long des courbes féminines, ses doigts s'emparant de la texture délicate de son haut pour lui enlever, voilà qu'un rire insouciant s'échappait devant la situation, ils étaient littéralement entrain de se sauter dessus et il profitait simplement de la joie de ces retrouvailles incongrues. Sa bouche s'attarda dans le cou de sa partenaire avant de partir sur ses épaules et la naissance de sa poitrine, ses mains agrippait fermement comme pour l'empêcher de fuir mais il y avait peu de doute à présent. A moins qu'elle n'ait envie de jouer avec lui...

J’étais si heureuse de le retrouver, heureuse de voir qu’il pouvait me toucher, m’embrasser comme auparavant. Je profitais de chaque seconde, chaque minute passée dans ses bras, j’étais tellement bien. De mince soupire s’échappait déjà de ma bouche, il m’avait énormément manqué. Je me rendais compte à quelque point ses baisers étaient délicieux tandis que mon cœur n’arrêtait pas de s’accélérer comme si il allait exploser. Aidan avait retiré mon t-shirt et je me sentais beaucoup plus à l’aise même si c’était la première fois que je couchais avec un garçon depuis l’opération. Cela faisait des mois que je n’avais plus goûté à la joie de sentir quelqu’un me toucher. Je passais à mon tour mes mains sous son t-shirt pour caresser son dos et son ventre, tandis qu’Aidan continuait de m’embrasser je passais une main dans son caleçon pour commencer doucement à caresser son entre jambe. J’abaissais doucement son pantalon, j’avais tellement envie de lui, tellement envie que nos corps soient unis comme auparavant. Je lui murmurais entre deux baisers : « Aidan, j’ai envie de toi… ». Je confessais presque ça, comme si c’était mal, comme si j’avais fait une bêtise.

Ils s'étaient pourtant bien appliqués à rester dans les cases qu'ils s'étaient désignés. Pas plus que l'amitié on avait dit. June voulait quelque chose de sérieux, là tout de suite, maintenant, et Aidan n'était pas prêt à lui donner. C'était sans solution apparemment mais le serment avait été bien vite oublié finalement. Il retint sa lèvre inférieur de sa dent lorsque la main féminine s'aventura au plus près de lui, c'est qu'elle savait le provoquer et c'est d'ailleurs ce qu'il aimait. Ses mains agrippèrent plus fermement encore la taille de la jeune femme pour la porter , laissant ainsi ses jambes s'entourer autour de lui. Ses lèvres brûlaient sur son cou, descendant ainsi le long de son corps, il entreprit de la débarrasser de ses vêtements avant de se saisir à nouveau d'elle et de l'amener à lui. Une partie de lui voulait arrêter, elle hurlait que c'était du grand n'importe quoi, qu'il allait le regretter par la suite, qu'il lui laissait miroiter quelque chose d'illusoire, mais il pouvait pas s'empêcher de la toucher, de vouloir plus d'elle, il était noyé de sa pulsion et la raison était bien loin désormais.

Je me sentais bien avec Aidan, je me sentirais mal dans quelques instants mais pour l’instant j’étais vraiment comblée. Je sentais qu’Aidan en avait aussi envie que moi et cela mettait une certaine tension entre nous. Aidan avait fait en sorte que je passe mes jambes autour de son bassin, je me collais à lui de toutes mes forces, d’une part pour ne pas tomber et de l’autre pour profiter de l’étreinte qu’il m’offrait. Tandis qu’Aidan avait retiré mes vêtements j’avais passé sa main contre son sexe pour commencer à faire naitre le désir qui était déjà bien présent. Même si cette forte envie me pousser vers lui je voulais quand même profiter du temps que je passais avec lui, après tout, nous n’aurions jamais du recoucher ensemble et j’étais bien consciente que ça ne se referait pas de sitôt. Je laissais doucement mes lèvres descendre le long de son torse avant de rejoindre le bas de son ventre avec un demi-sourire.

June avait le don de le rendre dingue, dans tous les sens du terme. Voilà qu'elle devenait mutine, s'amusait de lui, torturait son intimité pour mieux assouvir son désir, il aimait bien ces petits jeux là avec elle, pour cela que ça avait tout de suite collé entre eux. Sa bouche descendait le long de son torse, se dirigeant vers le bas ventre, sa main caressait ses cheveux, se posait délicatement sous son menton, tendrement sa bouche se porta de nouveau à la sienne puis descendit dans son cou. Il l'allongea doucement à terre et laissa ses mains errer sur le corps de sa partenaire, insistant sur les endroits qu'elle aimait, du moins qu'il la faisait davantage réagir. Il était dans un de ces moments où la raison est bien lointaine, le temps suspendu et le désir seulement omniprésent. Il n'allait pas tout de suite prendre possession d'elle, non en bon masochiste, il aimait bien retenir un peu plus ses pulsions.