Devant la porte, Ace se retrouve à attendre, encore réfléchir, hésitant à toquer, sans se douter que Fallon n'est pas encore à l'intérieur. Il fixe longuement la poignée et se questionne ; est-ce que le fait de ne pas être amoureux rend son appréciation pour Fallon... bancale ? Est-ce que le fait de se sentir aussi proche d'elle, d'avoir cette complicité et cette affection, est forcément nuisible pour Rose ? Qu'est-ce qui la différencie d'Aurea, en réalité ? Qu'est-ce qui change dans son attitude à lui, qui fait qu'on se fiche de sa relation avec Aurea, mais que celle avec Fallon pose problème ? Et alors qu'il tente de formuler des réponses dans sa tête, analysant son propre comportement avec elle, l'ascenseur se fait entendre, et Fallon en sort. Pris au dépourvu, Ace la regarde avec une légère surprise et se décale pour qu'elle puisse accéder à sa porte et l'ouvrir. Il ne dit rien, encore trop hésitant ; il ne sait même pas quoi lui dire, en vérité. Il voit juste son dos retourner dans l'appartement, et il la suit du regard en emboitant son pas.
C'est un vertige lancinant, celui de se pencher au bord de soi-même et de n'y trouver que le vide. Naît dans son coeur une inquiétude sourde, celle qu'il n'est plus sûr de rien, qu'aucun amour et aucune affection à son égard ne saura jamais le satisfaire. Il n'y avait pas pensé jusqu'à présent, mais une nouvelle peur sort de l'ombre pour se montrer ; il la fixe comme si elle avait toujours été là mais qu'il n'avait pas voulu la voir : la peur de l’insatisfaction se manifeste, lui souffle qu'il est condamné à chercher, à désirer sans fin, incapable de savourer ce qui lui est offert. Endetté de leur affection à son égard, alors que lui n'a pas grand chose à donner en retour. Juste du vide, et tandis qu'elles sont prêtes à embraser le ciel pour lui, à défier les règles et leurs proches, il croule sous le poids de son insuffisance. Puis son regard s'écarquille légèrement ; ce n'est pas une révélation douce, plutôt comme une lame qui s'enfonce lentement, révélant ses lacunes. Ace déglutit, détourne le regard de Fallon pour se poser sur son casque et sa veste. Il les ramasse assez brusquement puis se retourne, s'apprêtant déjà à partir ; mais il s'arrête au niveau de la porte, une fois la main sur la poignée, et pivote légèrement pour pouvoir parler à Fallon, sans la regarder.Je crois... que c'est même préférable de ne juste plus se parler. J'ai volontairement nié l'évidence... et toi aussi, parce que ça nous arrangeait. Moi plus particulièrement, parce j'avais besoin de toi. Mais c'est pas correct. C'est même cruel et égoïste, parce que je savais que tu finirais par en souffrir et pourtant j'ai continué. Je pense... Il inspire fortement, puis soupire, les épaules s'affaissant et les yeux se levant vers le plafond un instant, avant de se poser sur Fallon.J'pense qu'il me faut apprendre à être bien, seul, sans me servir de quelqu'un d'autre. Désolé pour ce que tu as dû endurer à cause de... tout ça, et merci d'avoir été là. À ces mots, il actionne la poignée et sort, refermant la porte derrière lui. Et là, ce n'est pas l'ascenseur qu'il prend, mais les escaliers, disparaissant rapidement hors du couloir.
(Ace Chung)
⎡ dead language ⎦
Oh, I wonder, when did it all stop making sense? I don't understand, I remember we were so sure, so innocent. Can we ever go back again? Can we ever go back? You're speaking a dead language, you don't sound like yourself. And brick by brick we started crumbling ; will I find you when it falls?
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