Allongé sur le lit, le coussin repoussé par terre, Ace reste immobile quand Fallon se redresse pour récupérer un sweater avant de fuir son propre appartement. Il écoute ses pas dévaler rapidement les escaliers, puis le claquement de sa porte d'entrée. Assis sur le bord du lit, Ace contemple la chambre vide avec un long soupir, nouvelle situation créée par ses mensonges et son mauvais timing. Il regarde les murs, les décorations, reconnait Fallon dans chaque centimètre de la pièce. Tôt ou tard, elle aurait fini par savoir. Tôt ou tard, ça lui aurait explosé entre les mains, c'était certain. Tous l'avaient vu venir, sauf lui qui avait préféré détourner le regard pour ne pas y penser, et qui avait encore flippé à l'idée de confronter deux détails concernant la jolie blonde. Au pire on les emmerde et on le fait dans tous les cas. Des paroles qui semblent royalement hypocrites, maintenant, mais en lesquelles il avait réellement cru sur le moment. On fait ce qu'on veut, on a aucun compte à rendre. Et ça, il le pense toujours. Ace songe aux sentiments potentiels de Fallon à son égard : il imagine qu'elle se sent trahie, manipulée, et probablement humiliée ; il rejette l'idée de la jalousie en elle. Il a assuré à Rose que la place qu'elle avait n'était pas la même, et même s'il le pense toujours, là, il a mal. Mal d'admettre qu'Amore avait raison, mal de se dire qu'il a blessé une personne chère à son coeur et qu'il craint l'avoir perdue. Et cette pensée noircit davantage ses idées alors qu'il imagine son quotidien sans Fallon et sa bonne humeur, sans ses blagues, taquineries ; sans son audace et ses réflexions. Il aurait sûrement mieux fait de fermer sa gueule, encore une fois, alors que l'idée que Fallon puisse être en train de pleurer auprès d'Amore lui traverse l'esprit. L'angoisse vient alors ronger l'estomac et Ace hésite, bloqué sur le bord du lit, les yeux rivés sur le sol. Est-ce qu'elle va lui en parler ? Est-ce que ça va l'énerver, lui ? Est-ce qu'il doit craindre croiser sa route à nouveau ? Est-ce qu'il va devoir se séparer de Fallon ? Et de Rose ? Putain, il a vraiment pas pensé aux conséquences avant de l'ouvrir. À vouloir être honnête, mais trop tard. Il se relève brusquement après il ne sait pas combien de minutes, quand son esprit continue encore de lui faire imaginer les scénarios où rien ne s'arrange et que tout empire, et s'avancer vers la porte de la chambre ; mais au moment de l'ouvrir, il bloque. Pour s'élancer à la suite de Fallon ? Prendre la fuite ? Pour faire quoi, au juste ? Il en sait rien. Il sent le stress de la situation le bloquer dans son mouvement, comme s'il avait la certitude qu'en quittant cette chambre, il n'y remettrait plus jamais les pieds. Et il se le demande : est-ce qu'il a besoin de Fallon, plus qu'il n'aime Rose ? Les gens sont pas des outils, Ace. Mais Fallon est plus que ça. Tout ce qu'il lui a dit, il le pense. Alors il actionne la poignée pour sortir de la chambre à son tour, descend les escaliers, traverse le salon sous le regard inquisiteur de Vador. Laissant sa veste et son casque dans l'appartement, Ace le quitte avec l'objectif de retrouver Fallon. Il fouille les environs, et ne tarde pas trop à la retrouver en réalité. Ironiquement, il est sur le bord de route où Redd l'avait menacé de le tuer s'il arrivait quelque chose à Fallon quand il repère cette dernière. Détail, le flash d'un souvenir qui lui revient alors même qu'il s'élance pour venir la rattraper et l'empêcher de fuir à nouveau, forçant un nouvelle confrontation, mais sans brutalité. La main qui attrape le bras de Fallon est ferme, mais nullement violente ou sèche.T'y crois peut-être pas, mais c'est pourtant la situation telle qu'elle est. J'ai fait mon choix quand je lui ai dit qu'elle n'aurait pas d'autre option que de rester dans l'ombre. Pour se protéger, lui, mais aussi son entourage.Je m'en fous qu'on me voit avec toi. C'est pas un secret dont je me cache. Il repense aux mots de Brinley, qui semblait trahie de savoir qu'il revoyait Fallon. Ace relâche son bras.Mais t'es libre de pas l'accepter. J'aurais juste dû te laisser le choix avant. L'envie de rajouter que tout ce qu'il a pu dire, il l'a pensé, le démange, mais la situation actuelle l'empêche de rajouter ces mots qui seraient sûrement plus que déplacés.
(Ace Chung)
⎡ dead language ⎦
Oh, I wonder, when did it all stop making sense? I don't understand, I remember we were so sure, so innocent. Can we ever go back again? Can we ever go back? You're speaking a dead language, you don't sound like yourself. And brick by brick we started crumbling ; will I find you when it falls?
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