consequences ─ Falce #5

Il entend les remords dans sa voix, et son corps entier confirme le mal-être qu'elle ressent vis à vis de la situation. Ace se sent à son tour coupable de lui faire ressentir de telles émotions, elle qu'il sait traumatisée, sans qu'elle ne le lui ait dit clairement, de détruire toutes les choses qu'elle touche. Comme lui. Et comment lui répondre ? Ace se passe une main sur le visage, chercher les mots, une façon d'exprimer ses pensées toujours en bordel. « Y'a rien... y'a rien à faire. Faut que ça passe. » Puis il soupire brusquement, passer ses deux mains dans ses cheveux, descendant jusqu'à son cou où il les pose à nouveau. « Personne peut rien y faire. C'est amplifié par mes autres problèmes. T'as rien fait de mal Fallon, j'étais consentant, je t'y ai invité... et j'aurais dû te prévenir. J'ai encore une fois voulu faire le bonhomme et mon corps m'a rappelé à l'ordre. » En deux pas maladroits, Ace trouve place sur une chaise à la table voisine et il s'y laisse tomber. « J'me sens juste nul à chier et faible. Pitoyable. Désolé que t'aies eu à voir ça. Mais vraiment... t'y es pour rien. Regarde-moi, Fallon. T'as rien fait de mal. » Et encore, ce qu'il a montré là, ça ne fait que gratter la surface de ses problèmes, quand il y pense un peu. De quoi se dire qu'il est une tare ambulante s'il ne surmonte pas rapidement ses problèmes.

@Ace Chung/tw ; ras for the moment

Si c'était possible de remonter le temps, je l'aurais fait pour réparer mon erreur. Ne jamais avoir posé mes lèvres dans ton cou, ne jamais avoir réveillé la douleur. Comme je m'en veux si tu savais. De là où je me tiens, je t'écoute attentivement et ça me tue qu'il n'existe aucune solution à ton problème. Malheureusement, je n'ai aucun pouvoir pour te guérir. Pour empêcher Amore de jouer les cons à chaque instant. À te pourrir la vie depuis que je suis entrée dans la tienne. Mais je peux pas non plus le laisser avoir toujours le dernier mot. Comment te protéger ? Doucement, sous ton ordre, je lève le regard sur toi. Hésitante au début, je finis par les accrocher. Mes pas se rapprochent de toi. Près de cette table où tu es assis. Les genoux qui se plient, trouvent le sol face à toi. Mes mains qui rassemblent les tiennes et qui les enveloppes de mon étreinte sur tes cuisses. Je ne contrôle pas mon corps face à ta détresse. — Tu iras bien. T'es plus fort que tu ne le penses. Les yeux qui brillent, plongent enfin dans tes billes. Mes mots se veulent réconfortants. Du moins, j'essaye en tout cas. — Tu n'es pas faible. Tu n'es pas nul à chier. Sinon, je ne serais pas encore là. T'as quelque chose de vraiment plaisant à découvrir. Ne laisse personne te prouver le contraire. Caresses doucereuses de mes pouces sur les creux de tes poings liés. — Je ne regrette pas d'avoir croisé ton chemin. Juste celle d'avoir foutu le bordel peut-être. Alors que t'avais une vie bien plus calme. Une routine qui te plaisait. — Tout aurait été plus simple si je n'étais pas entrée dans ta vie. Lèvres qui déposent un furtif baiser sur une main, puis sur sa jumelle. — Bats-toi contre ce traumatisme. N'abandonne pas. T'es capable de guérir sans l'aide de personne. J'en suis persuadée. Le sourire communicatif que j'essaie de te transmettre et qui j'espère, apaisera un peu tes maux ce soir.

De surprise en surprise, ils vont. Fallon à genou devant lui, mains sur les siennes, le déroute complètement. Son assurance, ses affirmations, la confiance qu'elle a en lui ; ça le surprend, mais surtout, ça le touche. Profondément. Parce que ces mots, il a besoin de les entendre, à répétition, à longueur de temps, quand son esprit essaie constamment de les balayer et le détourner de ces affirmations. Déliant ses mains entre elles, Ace attrape celles de Fallon pour les tenir à son tour, et son visage se détend progressivement, avec un sourire à la fois désolé, triste, mais reconnaissant. « Je sais pas d'où tu sors cette confiance que t'as en moi, si tu le penses ou essaies juste de m'en convaincre... mais merci. Ça fait du bien de l'entendre. » La prise de ses mains se resserre un peu sur les siennes pour les mots qui suivent. « Mais... même sans toi j'aurais déconné. J'étais furax, jaloux, blessé... j'aurais fini par faire une connerie avec une fille, à un moment ou à un autre, je pense. Moins tôt, sûrement, mais à l'usure ça m'aurait quand même rongé. » Un soupir glisse entre ses lèvres, ses pouces renvoyant les mêmes caresses qu'elle lui avait offertes. « J'ai commencé la prise de médocs. De ce qu'on m'a dit, faut s'attendre à ce que mon état empire au début. Que j'ai des réactions complètement disproportionnées, complètement impulsives, chaotiques... que j'ai des cauchemars, sois encore plus anxieux, somnole, avec des maux d'tête et ce genre de trucs... mais ça devrait se stabiliser après quelques semaines... » Il fait une moue, un peu fataliste. « Entre quatre et six semaines. Peut-être moins, si j'm'adapte bien. » Puis il prend une profonde inspiration, et expire bruyamment, toujours un peu nerveux, mais se calmant progressivement. « C'est un gros bordel qui m'attend en perspective. Alors merci... Merci d'être là. » Le sourire est un peu maladroit, un peu timide, mais il est sincère. C'est difficile de parler de ce genre de choses, d'admettre ses faiblesses, et d'accepter le soutien de quelqu'un. Pourtant là, il a le sentiment que Fallon, elle est là pour lui. À sa façon.

@Ace Chung/tw ; ras for the moment

— Je ne suis pas très douée pour déchiffrer les gens, mais c'est ce que tu m'inspires en tout cas. En toute sincérité, je n'ai pas la sensation que tu sois aussi faible que tu laisses paraître. Moi, je pense qu'il te suffit de puiser tout au fond de toi. T'as cette force que tout le monde détient. Certains l'ont enterré avec le temps, comme toi par exemple et d'autres le montre assez souvent pour se protéger, un peu comme moi et peut-être Amore aussi. — On va dire que j'ai accéléré le processus alors. Laisse un petit rire m'échapper. Cherche à détendre aussi l'atmosphère. Parce que je ne suis pas habituée à parler avec autant de sincérité. À m'ouvrir aussi. Moi, qui reste de nature un peu fermée sur mes ressentiments. Pas l'habitude de parler à cœur ouvert comme ça. Trop bien intime avec toi faut croire. — Ça prendra le temps qu'il faudra, le plus important, c'est que te sentes mieux à la fin. Que tu puisses libérer ces émotions qui t’étouffent. Une porte sur tes émotions refoulées s'est ouverte brusquement, tu vis un malaise intense, te faudra juste t'armer de patience. Tes remerciements me touchent, même si je ne le montre pas. Même si je ne sais pas le montrer. Mais peut-être que je pourrais me laisser tenter par l'espoir à nouveau. Moi qui avais abandonné tout espoir en l'humanité. Tu ne te rends pas compte à quel point tu me fais du bien, seulement, je ne sais pas comment te le montrer. Ton étreinte sur mes mains, apporte un peu de chaleur à mon cœur. — Ce traumatisme te demandera beaucoup plus de travail, mais t'es clairement pas un incapable. Moi, je le suis, mais pas toi. Le corps se redresse tandis que ma paume se pose sur le haut de ton crâne. — J'serais là aussi longtemps que t'auras besoin de ma présence. L'oublie pas et n'hésite pas. Caresse tendre sur ta crinière qui se frotte entre mes doigts. Je crois qu'il est temps pour moi de me retirer et te laisser un moment de répit avec ton toi. Même si je n'en ai pas envie. Même si avec toi, je voulais goûter à la passion sous toutes ses formes, ce soir. Mais je n'ai pas le droit de t'imposer ma présence après ce qui vient de se passer. T'as besoin de souffler.

Avant que Fallon ne retire sa main de sa chevelure, Ace l'attrape en douceur. Il récupère ses doigts, qu'il fait glisser contre sa joue avant de la caler dans sa paume. Juste une caresse sur le visage, par laquelle il se permet de fermer les yeux avec un soupir, rassuré par la douceur d'un contact chaud. Elle est bienveillante envers lui, respecte ses limites, écoute ses craintes. Elle le voit pas comme un objet, quelque chose de désirable à jeter une fois qu'elle aura fini d'en profiter, n'est-ce pas ? Puis de sa main, le visage s'avance en direction de son corps, alors qu'il la rapproche de lui, les jambes s'ouvrant pour la laisser venir au plus près. Ses bras l'encerclent et son front se pose contre elle. Puis il ne bouge plus. Il est juste posé, là, dans une étreinte pour le rassurer et l'apaiser. C'est lui qui initie le contact, vient le chercher, à sa façon et son rythme, alors c'est apaisant. Il reste ainsi un bon moment, sans savoir combien de temps, s'il ne s'agit que de secondes ou de minutes, tant il perd la notion du temps pendant qu'il remet de l'ordre dans ses pensées. Par moment, Fallon peut sentir qu'il se tend légèrement ; puis qu'il se détend. Signe que ses pensées filent à vive allure et que malgré le silence ambiant de la bibliothèque, il y a belle et bien une lutte interne qui à lieu, en secret, et quand Ace bouge à nouveau, c'est pour la tenir par les hanches et relever la tête vers elle.

@Ace Chung/tw ; touché émotionnel

La main qui s'apprête à se retirer de ta tête lorsque tu la saisis. Lorsque tu la poses contre ta joue. Lorsque je te sens si frébile. Et je te laisse faire, suis tes mouvements, garde le silence. Il n'y a que ma respiration que tu peux entendre. Mon corps que tu attires vers toi. Pression que tu exerces autour de moi tandis que ton front se pose sur mon ventre. Qu'est-ce qu'il se passe bordel ? Je ne suis pas habituée à autant de tendresse. C'est déconcertant et plaisant à la fois. Mes mains, se lèvent hésitantes vers ton dos, car je ne sais point si j'ai le droit de te toucher. Mais je le fais quand même, je caresse frénétiquement. Je fais de mon mieux pour t'apaiser et je ne sais pas, si je m'y prends bien. Et puis tes paroles me surprennent. Tes mains sur mes hanches, me font plonger dans ton regard. Celui que je n'arrive plus à quitter.

@Ace Chung/tw ; touché émotionnel

@Ace Chung/tw ; touché sensuel