all beautiful things have an end. ❖ Brionix

J'avais l'impression que j'allais revivre un remake du spring break, ce soir. J'avais envoyé quelques sms à Hendrix pour lui demander de venir me rejoindre sur la plage privée de l'hôtel pour qu'on puisse s'parler.. Ptete qu'il s'doutait déjà d'un truc, j'en sais rien du tout. Après tout, c'pas comme si j'avais été la super fille enthousiaste, dynamique, souriante, pimpante que j'étais y a encore quelques semaines ou alors ptete un peu dans les sms qu'on s'était envoyé talleur. Tout avait changé en l'espace de peu de temps à cause d'une seule personne : Andy. Il avait tout remis en question depuis l'bal, depuis qu'il m'avait embrassé, depuis qu'on s'était rapprochés.. Petit à petit, j'avais commencé à avoir des sentiments pour lui, tout en préservant ceux que j'avais pour Hendrix. On a pas l'droit d'aimer deux hommes, c'est écrit dans les règles de la société occidentale, j'étais au courant. Mais pourtant, c'est c'que j'faisais. En mêlant Feldt et Alexander à mes histoires de cul et de coeur avec l'ancien président Eliot, en leur racontant l'histoire, je n'avais fait qu'accélérer le processus de rupture entre Hendrix et moi, j'en étais consciente ce soir plus qu'à n'importe quel autre moment. J'allais tout raconter à Hendrix. Parce que j'devais être honnête avec lui, j'avais pas l'droit de le mentir et de continuer à forcer mes meilleurs amis de garder un tel secret. Allongée sur mon transat, en bikini, lunettes de soleil sur le nez, j'profitais des quelques minutes de soleil de la Floride pour parfaire un tant soit peu mon bronzage. J'attendais Hendrix qui avait accepté de venir ici.. j'avais mal au ventre rien que de penser à ses futures réactions.. putain, pourquoi faut toujours que j'fasse du mal aux gens que j'aime le plus ?

Si seulement je savais ce qui m'attendait là ah ah je crois que j'aurais pris une cuite! En fait non je dis de la merde car au fond de moi... Ce qu'elle allait m'avouer je le savais ou plutôt le sentais. Elle était vraiment chelou depuis le bal, je la sentais j'sais pas, par moment distante et cette sensation s'était accentuée depuis le summer camp et franchement moi qui étais sur mes gardes je voyais le mal partout et devenais parano mais finalement... Peut-être pas tant que ça. C'est pourtant zen que j'arrivais à la plage, un débardeur et un bermuda en guise de fringues, mes lunettes de soleil et une clope au bec. Je marchais tranquille la cherchant des yeux quand enfin je vis sa silhouette entrain de prendre le soleil au loin. Soufflant ma fumée, je l'approchais donc discrètement pour la surprendre d'un gros "BAAAAAH!" en lui "sautant dessus "Oui je sais je suis vilain.". Riant un coup j'ajoutais en me penchant pour déposer un chaste baiser sur ses lèvres "Il serait peut-être tant d'arrêter ça commence à sentir la grillade..." humour again, fallait en profiter ça allait pas durer.

Avec Hendrix, après notre rupture au mois de mars, on s'était remis ensemble le premier avril. Depuis, on avait rattrapé le temps perdu au lit et cela, même si j'avais été plus ou moins distante avec lui ces derniers temps. Il m'avait aidé à retrouver une confiance en moi à c'niveau là et ça faisait parti de ce tas de choses qu'on avait construit ensemble qui allaient s'écrouler ce soir. Pourquoi j'lui avais dit de me rejoindre sur la plage ? Après tout, c'était censé être un endroit romantique ici nion ? Pourtant, c'est là que j'vais tout lui balancer. Sur Andy, sur mon overdose aussi, faudra pas que j'oublie pas cet épisode.. Fallait qu'il soit au courant de tout. "BAAAAAH!" Mon coeur loupa je ne sais combien de battements alors que j'ouvrais les yeux violemment pour voir Hendrix sur moi. Hendriiiiiix. Putain il m'a fait peur ce con. "Oui je sais je suis vilain." Son rire était communicatif et j'ris à mon tour, répondant à son baiser aussi rapide fut-il. L'un des derniers qu'il m'donnait sûrement. Tu m'as peur crétin.. lui dis-je en souriant, tout en me relevant un peu sur mon transat pour me mettre assise contre le dossier. "Il serait peut-être tant d'arrêter ça commence à sentir la grillade..." J'haussa un sourcil tout en baissant le regard vers mon corps. Je bougea un peu le haut de mon bikini pour regarder la trace de mon bronzage. Tss.. Faut quand même que j'profite un peu d'la Floride nion ? Si ça s'trouve, j'vais raccourcir mon séjour ici, si jamais on ne supporte pas de se croiser tous les jours dans l'hôtel. T'as parlé avec Alex depuis hier ou pas ? Date à laquelle j'lui avais tout balancé pour Andy. Est-ce qu'il avait tenu sa langue ? J'suppose oui, vu qu'Hendrix avait l'air de bonne humeur. Tu partages ? lui demandais-je en lui montrant du regard sa clope.

Je crois en fait que c'est le sexe et quelques rares moments qui nous avaient préservé de la vérité jusqu'à maintenant, comme j'aime dire de la poudre aux yeux histoire de cacher le fait qu'en fait j'étais cocu jusqu'au fin fond du trou du cul. J'étais vraiment un bouffon d'y avoir cru comme ça n'empêcher, m'enfin ça m'apprendra. BREF! La chose n'était pas encore tombée so pour le moment j'avais la forme et la confiance (enfin c'est une façon de parler hein). Je lui faisais donc une petite frayeur ce qui fit d'ailleurs son effet puisqu'elle sursauta d'un coup Hendriiiiiix. ce qui me fit fendre de rire Tu m'as peur crétin.., ouais c'était l'but *sbaff*, bon ok j'avoue j'étais fier de ma connerie mais en même temps, on me changeait pas hein. Tendis qu'elle se redressait sur son transat', je venais l'embrasser pour ensuite m'asseoir sur le bout de place qu'elle m'avait libérée sur son transat'. Suite à ma blagounette, elle ne manqua quand même pas de se zieuter un coup pour répliquer Tss.. Faut quand même que j'profite un peu d'la Floride nion ? alors que je continuais à fumer en hausser les sourcils pour répondre "Ouais c'est sûr..." avant de souffler longuement en regardant la mère, les vagues et le soleil couchant. Elle finie par me demander T'as parlé avec Alex depuis hier ou pas ?, reposant mes yeux sur elle sourcils froncés, je répondais zen "Hmmm nan, je l'ai juste croisé vite fait hier soir en allant me coucher mais il dormait d'jà, pourquoi?", ouais c'était quoi cette question? Elle enchaina d'ailleurs Tu partages ?, sans même répondre, fin si, d'un petit hochement de tête, je lui tendais ma clope soufflant ma fumée.

Hendrix me taquinait sur mon peu d'activité, ce qui m'avait fait réagir plutôt rapidement, checkant si rester au soleil pendant des heures servait bien à quelques choses. De toute façon, même si je n'avais pas de bronzage, être au soleil comme ça me faisait penser à autres choses que les pétrins dans lesquels je m'étais fourrée une nouvelle fois. Ce soir, c'était l'ultime moment où j'allais tout assumer. Déjà qu'avec Alexander ça avait été dur de tout avouer.. mais là avec Hendrix, ptain j'sais vraiment pas comment j'vais faire. "Ouais c'est sûr..." Je regardais dans la même direction que mon copain, vers la mer, tout en lui jetant quelques coups d'oeil. Comment est-ce que j'pouvais autant lui faire du mal alors que je l'aimais tellement ? J'lui demanda rapidement si il avait eu l'occasion de reparler avec son meilleur ami, pour voir si Alex m'avait coupé l'herbe sous l'pied, ce à quoi Hendrix me répondit "Hmmm nan, je l'ai juste croisé vite fait hier soir en allant me coucher mais il dormait d'jà, pourquoi?" Bon, c'moi qui vais vraiment devoir tout dit. Finalement, si Feldt ou Alex lui en avait parlé ça aurait été pas plus mal.. Ouai, nan, c'était à moi d'le faire pas à eux, ils avaient déjà trop subis. Hendrix accepta de partager sa cigarette qui s'retrouva rapidement entre mes lèvres. J'tira une fois dessus avant de répondre. Parce que hier j'suis restée coincée avec lui dans un ascenseur, j'me demandais si il t'avait raconté ou pas.. dis-je de manière indifférente. Ptain, j'vous promets que j'tremblais limite. J'tira une deuxième latte avant de rendre la clope à Hendrix en lui souriant doucement.

Regardant l'horizon like me elle fuma un coup tout en me demandant si j'avais croisé notre bestou à tout les deux, question curieuse mais why not, sans doute y avait-il une raison pour qu'elle me demande ça... Un truc que je devrais savoir. Elle répondit donc Parce que hier j'suis restée coincée avec lui dans un ascenseur, j'me demandais si il t'avait raconté ou pas.., fronçant les yeux en récupérant ma clope, je la sentais... J'sais pas bizarre, tendue? Ouais, elle avait l'air super stressée et à mieux regardé j'aurais dû le voir cash en fait. La zieutant quelques secondes, je fini par tirer un coup sur ma clope pour lui dire calmement et pas du tout convaincu de son histoire "Mouais... T'es sûre qu'il y a pas autre chose? Fin tu veux pas approfondir s'te plais?", oui je lui insinuais gentiment de me dire ce que cachait son excuse en fait car là je commençais à vraiment pas aimer la multitude d'idées qui me passaient par la tête, car c'est pas nouveau hein! C'est pas comme ci ces derniers temps tout était rose avec elle et que je la soupçonnais pas de quelque chose... Distante voir menteuse, il y avait que sur le lit qu'on se rapprochait alors bon, ça puait l'embrouille et mon dieu à quel point j'étais ignorant en disant ça.

Hendrix me connaissait quasiment par coeur. Pas entièrement car sinon il se serait déjà douté que j'allais voir ailleurs et il aurait pas été aussi crétin à s'remettre avec moi en avril.. Mais en tout cas, il voyait bien que j'avais pas posé cette question par hasard. Au bout de huit mois de couple quasiment, sept si on enlève la rupture de mars, ça ne m'étonnait même pas qu'il me regarde avec cet air inquisiteur sur le visage et que j'ai l'impression qu'il connaissait déjà à l'avance mes futures paroles. Ptain, j'avais de plus en plus mal au ventre, j'avais envie de me tirer d'ici et d'encore retarder le temps des révélations. "Mouais... T'es sûre qu'il y a pas autre chose? Fin tu veux pas approfondir s'te plais?" Si y avait pas autre chose.. haha, si tu savais. Il méritait tellement pas c'que j'allais lui dire. Il méritait d'être heureux, de ne pas être traité comme un objet, d'être avec quelqu'un qui l'aimerait correctement, en respectant les normes de la société. C'était interdit d'avoir des sentiments pour deux personnes différents pourquoi.. j'contrôlais pas ça.. Deviens mentaliste, t'as d'l'avenir.. Je gardais le silence quelques secondes, regardant dans le vide en direction de la mer puis du sable à côté de notre transat. Ouai.. et maintenant ? J'amorce le sujet de quelle manière exactement ? Faut croire que j'ai un don pour t'gâcher tes vacances.. Spring Break en premier et maintenant Summer Cap. Et toujours au début, pour bien les foutre en l'air. J'suis merveilleuse n'est-ce pas ? J'suis certaine que j'vais lui laisser de bons souvenirs. J'arrivais même pas à tenir son regard tellement j'me sentais pas bien, tellement j'éprouvais de remords. Dans quelles secondes, il saura tout..

Parfois on décide de fermer les yeux pour ne pas se rendre compte que le vent tourne mais parfois ça reste plus fort que nous de sentir venir la fin. C'est un peu cet espèce de sensation qui était entrain de me prendre les tripes même si je m'acharner à me dire que je jouais encore les parano que je pensais de suite le pire et j'en passe tellement. C'est tellement plus facile de ne pas vouloir affronter la vérité, de se contenter juste de l'ignorer... Mais un jour il faut bien faire face et ce soir était l'un de ces moments. Je remarquais enfin sa nervosité, que quelque chose n'allait pas, malaise que je sentais depuis quelques temps maintenant mais que j'avais décidé de ne pas regarder mais ce soir j'en pouvais plus, il le fallait, l'accumulation d'un tas d'indices déplaisants devenait trop lourde à porter. Je lui tendais donc une perche, subtilement mais clairement quand même et là je la fixais de longues secondes, jusqu'à ce qu'elle me réponde Deviens mentaliste, t'as d'l'avenir.. si elle savait... Je n'étais pas en psycho pour rien après tout et j'en profitais pour lui glisser gentiment "Pourquoi tu crois que je suis en psy." ouais façon discrète de dire que je voyais des choses mais qu'elle devait me parler. Puis s'installa un instant de silence qui devenait très vite pesant car le silence dans ce genre de situation n'annonçait jamais rien de bon, je la regardais puis baissais les yeux en continuant à fumer tendis qu'elle semblait réfléchir quand enfin elle continua balançant la phrase qui voulait tout dire Faut croire que j'ai un don pour t'gâcher tes vacances.. pourquoi ça me passait d'hors et déjà de travers hein? Car elle faisait clairement référence à sa merde du SB et pour moi ça insinuait tout... Je m'emportais pourtant pas trop vite, me contentant de la fixer en me mordant la lèvre pour répondre calmement "Et en quel honneur tu me dis ça...?" oui j'appréhendais mais même si je ne le réalisais pas encore, cette fois j'étais prêt à faire face.

J'avais peur. J'angoissais tellement.. Fallait que j'assume mes actes et mes sentiments. Mais c'bien beau de le dire, de le penser.. encore fallait t-il le faire devant la personne concernée directement. C'qui compliquait légèrement la chose allons nous dire. J'aimais Hendrix de tout mon coeur. Il était mon essentiel, mon double, ma moitié.. mais y en avait un autre maintenant. J'pouvais pas l'ignorer.."Pourquoi tu crois que je suis en psy." Je souris un peu, plus par nervosité qu'amusée par ce que venait de dire Hendrix. Il arrivait à m'lire mieux que quiconque et j'étais certaine qu'il avait déjà compris ce qui était en train de se jouer. Notre avenir ensemble, nos promesses, nos projets, notre amitié aussi.. Ptain, je me haïssais en cet instant d'avoir à lui avouer la vérité alors que j'aurai très bien m'éloigner de "la menace" dès que j'en avais eu l'occasion. J'avais joué avec le feu, très clairement. Comme m'avait dit Abygaëlle, quand tu aimes quelqu'un, t'vas pas voir ailleurs, c'tout. Elle a raison. J'ai vraiment merdé et maintenant, j'peux pu revenir en arrière. Avec aucun des deux. "Et en quel honneur tu me dis ça...?" J'aimerai tellement qu'un pote à nous s'ramène et lui balance un sceau d'eau à la tronche pour qu'il pense à autre chose, qu'on puisse reporter cette discussion mais la plage, de notre côté du moins, n'était pas beaucoup fréquentée, à mon plus grand regret. J'avais préparé cette entrevue un million de fois dans ma tête. J'avais changé le scénario et mes phrases pour que cette révélation s'fasse en douceur mais face à Hendrix, j'perdais tous mes moyens. Je.. J'aime le connard d'Harvard. J'sais pas comment c'est possible, comment j'me suis débrouillée pour en arriver là, sachant que j't'aime de tout mon coeur, que j'serais prête à tout faire pour toi.. mais.. J'détourna le regard, incapable de soutenir le sien plus longtemps. J'suis pas insensible à un autre homme.. Insensible dans l'sens que t'es de nouveau cocu, que j'aime cet autre homme mais qu'en plus de ça, j'ai tellement pas supporté notre "rupture" que j'ai fait une overdose.

Je détestais tellement ça, ce genre de situation de malaise, quand elle m'esquivait comme ça, qu'elle tourne autour du peau pour faire trainer les choses comme elle avait le don de le faire quand elle faisait une connerie. Pourtant cette fois ci, je restais zen, du moins extérieurement, passif, car au fond j'avais les tripes qui s'entretuaient au creux de mon estomac mais plus par appréhension du verdict plus que de connaitre la vérité, c'était juste là, de sentir le moment approcher, imminent, mais toujours pas là. Elle souriait brièvement mais stoppait aussi sec, montrant clairement qu'elle osait rien et c'est en fait ça, son comportement là qui me bouffait le ventre. Puis après ma question fatidique et un petit moment de silence horrible, elle finit par tenter d'ouvrir la bouche Je.. avant d'ENFIN se lancer de façon toujours aussi fuyante J'sais pas comment c'est possible, comment j'me suis débrouillée pour en arriver là, sachant que j't'aime de tout mon coeur, que j'serais prête à tout faire pour toi.. mais.. pour ensuite détourner carrément le regard, incapable de m'affronter en face pour finir J'suis pas insensible à un autre homme.. et là j'eus la réaction la plus bete qu'il soit... Je me mis à rire vite fait, de quelques ricanement avant de carrément rire tout court pour lui répondre plus relax que jamais "Allez! C'est bon, arrête de tourner autour du peau et vas-y accouche. C'est qui où quand et comment..." ouais en fait là je me rendais compte à quel point j'avais été con comme un balais d'avoir pardonné et je ne voulais qu'une chose, qu'on en finisse avec cette discussion.