My precious
@Leslie Wayne & Andy Skovsgaard
D'ici quelques minutes, Leslie viendra sonner à l'appartement d'Andy. Au programme, via quelques échanges de messages, ils s'étaient mis d'accord pour pallier à la culture cinématographique complètement nulle du légiste. La télévision, ça n'avait jamais eu sa place quand il était plus jeune, et en grandissant, il n'avait pas eu le temps de s'y mettre. Les études de médecine, c'est prenant au cas ou vous ne le sauriez pas. Au programme, une petite soirée plutôt tranquille, à regarder Le Seigneur des Anneaux, le tout calé sous un plaid avec une boisson chaude. Une petite soirée plutôt cosy, plus intimiste et assez loin des rendez-vous fougueux qu'ils avaient majoritairement. Ça devrait un peu le titiller, lui faire se poser des questions sur le fait que Leslie allait peut être avoir de faux espoirs le concernant, ou quelque chose comme ça … Mais non. La, il y avait tout à fait autre chose qui le travaillait. Quoi donc vous me direz ? Et bien installez-vous, nous allons vous le raconter.
Il y a quelques temps maintenant, il avait mis un peu en relation Leslie avec l'une de ses collègues. Lena, pour ne pas simplement la nommer comme étant « la collègue ». Une flic, très sympathique, avec un bon mental, franche et débrouillarde, avec laquelle Andy s'entendait bien. Elle avait contacté Leslie pour qu'il lui fasse un dessin pour un projet de tatouage qu'elle avait, et qui semblait bien avancer. Ce matin, à la pause déjeuner, Andy était remonté de sa morgue pour la croiser. Ils avaient fini par manger un morceau ensemble à papoter de tout et de rien, jusqu'à ce que le sujet Leslie n'arrive sur le tapis, naturellement. Et, de fil en aiguille, Lena lui avait alors avoué qu'elle avait trouvé Leslie tout à fait charmant, plein d'esprit et ne serait pas contre l'idée d'avoir des échanges bien moins professionnels avec lui. Clin d'oeil clin d'oeil. Sur le coup, Andy s'était figé. Avant de sentir l'énervement se saisir violemment de lui. La, sa seule chance fut qu'elle soit une personne qu'il appréciait. Ce fut la seule et unique raison pour laquelle il ne s'était pas mis à la pourrir sur le champ. Et heureusement.
Mais en vrai, Andy n'avait pas le droit de dire quoi que ce soit. Leslie et lui n'étaient pas dans une relation exclusive, ils ne s'étaient pas juré fidélité. Leslie pourrait tout aussi bien voir d'autres personnes que Andy n'aurait rien à y redire. Il n'avait tout simplement pas le droit de dire quoi que ce soit. Juste de bien se taire et de serrer les dents.
Ce pourquoi, Andy avait simplement coupé court à la conversation, en lui disant avec toute la poésie dont il était capable en ce moment que « Leslie est trop occupé à se faire sauter par mes soins pour ça ». Et s'en était barré, la laissant mi choquée, mi amusée. Mais ça, il ne le vit pas, retournant à son travail, à remplir des dossiers pendant qu'il fulminait. Rester à ne rien dire? La bonne blague !
En résumé, il était vrai qu'il n'avait pas son mot à dire. Et puis, il était bien mal placé pour dire quoi que ce soit ! Non mais, lui qui faisait l'aveugle à ne pas vouloir voir que Leslie aimerait plus que leur simple relation actuelle, maintenant parce qu'une collègue lui faisait part de son intérêt pour lui, se réveillait ? La bonne blague ! Mais pourquoi ça le perturbait au final, cette réaction de sa part ? La raison était toute simple: Andy était quelqu'un de jaloux. De possessif. Lorsqu'il avait décrété que quelque chose ou quelqu'un lui « appartenait », il ne partageait tout simplement pas. Chasse gardée. L'idée que quelqu'un d'autre que lui puisse poser ses mains sur Leslie, accaparer son attention, ça l'énervait. Au plus haut point.
Puis, une réflexion en entraînant une autre, Andy dû se résoudre à admettre que, pour aucun sex friend classique il n'avait ce genre de réaction. Jamais. Si ses ex sex friend avaient voulu voir ailleurs, et certains l'avait fait, et bien cool pour eux ! Ça lui était bien égal, mais d'une force... Au contraire même, s'ils pouvaient rameuter du monde pour s'amuser, plus on est de fou plus on rit ! Mais ça, ce genre de réflexion, c'était pour les relations sans attache. Ou il s'en fichait bien qu'elles terminent du jour au lendemain. Ou tout n'était que purement physique, et rien d'autre. La jalousie ne venait que lorsqu'il s'attachait à quelqu'un. Dans ces cas-la, cette personne, il la voulait pour lui et lui seul, et en retour, être l'unique personne qui importait pour l'autre. A la limite que l'autre personne soit l'objet de convoitises d'autres, soit, ça, il n'avait aucune emprise sur ce genre de détail. Mais qu'au moins les choses soient claires entre eux. Ce qui ne l'empêcherait pas non plus d'aller dire deux mots au forceur. Et la même s'il savait que Leslie était attaché à lui, dans le fond, s'il avait envie de plus avec quelqu'un d'autre, à l'heure actuelle, Andy n'avait rien à dire. Dans les faits.
Donc il était la, à attendre Leslie, laissant ses doigts parcourir son piano sans plus y penser que ça, pour se changer les idées. Pour s'apaiser aussi au passage. Espérant un peu que Lena n'avait rien dit à Leslie de leur échange de tout à l'heure non plus. A ressasser tout ça dans sa tête. A repenser aussi à certaines choses, qu'il commençait doucement à ressentir lorsqu'il pensait à Leslie. Ou qu'il le voyait. Des petites choses qui séparément ne semblaient pas être bien importantes, mais une fois réunies... Puis, le bruit de la sonnette le tira de ses pensées. Il ignora ce petit pic de joie qu'il ressentit alors, se relevant pour aller ouvrir à son ami. Puisqu'il était toujours ainsi. Un ami. Andy lui ouvrit la porte du bas et attendit qu'il arrive. Pour la soirée, il avait allumé uniquement les quelques petites lumières du séjour, donnant un petit coté ambiance tamisée à l'endroit. Ce qui sera bien plus agréable pour regarder un film. Le plaid était déjà prêt, puisqu'il restait sur le canapé à présent, les températures chutant doucement. Ne restait qu'à faire la boisson chaude pour accompagner le tout. Et enfin, Leslie se présenta à sa porte, ou Andy l'accueilli d'un sourire.
- Salut toi. Tu as ramené ce qu'il faut ?
Le dvd, pas autre chose de tordu, s'il vous plaît... Il laissa Leslie entrer, se décalant pour la peine, et, toujours dans cette idée de garçon bien élevé, l'aida à retirer son manteau pour l'accrocher à l'entrée, le laissant se mettre à l'aise. Leslie connaissait bien les lieux à présent ! Sur ce, Andy alla préparer les boissons, ayant préparé en amont au moins les tasses. Restait plus qu'à faire chauffer le lait et l'eau, et c'était prêt.
(Andy Skovsgaard)
The mystery of love is greater than the mystery of death
The further I fall, the more I feel alive