June et Estevan : intersection de vies.

Il savait qu'il pouvait se confier, mais il n'aspirait à le faire avec personne. Au décès de sa fiancée, tout le monde autour de lui avait essayer de lui arracher des confessions pour le réconforter, sans grand résultat. Venir à Harvard, c'était une façon de recommencer loin d'un passé trop lourd pour lui. C'était ce qu'il voulait faire et relater des souvenirs du passé n'allait pas aider. Il acquiesça brièvement d'un mouvement de tête. Je le sais répondit-il simplement et il n'ajouta rien, pour lui faire comprendre que c'était peine perdue. Il n'allait pas parler de tout ça et ce n'était pas à cause d'elle, c'était simplement car il le fallait. Être au bord de la piscine permit de détendre l'atmosphère et Estevan leva les yeux au ciel comme si June venait de débiter quelque chose d'incroyablement stupide. En même temps, c'était bel et bien le cas. Dans tes rêves et même si c'était le cas, je resterais une exception commenta-t'il. Il la rejoignit ensuite dans l'eau et l'éclaboussa à nouveau. Capricieuse à souhait répliqua Estevan sans le penser tellement. Il était habitué aux caprices et sur ce point là, June n'était rien du tout en comparaison à sa petite soeur. Déjà ? Répondit Estevan avec un sourire victorieux. D'humeur joueuse à son tour, il disparut sous l'eau et se mit à nager, mettant de la distance entre June et lui avant de remonter à à la surface.

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Estevan ne semblait pas vouloir m’en dire plus quant à son passé, souvent les hommes préféraient se taire quant aux choses qui les avaient blessés. Parfois cela faisait plaisir de parler et de pouvoir avoir les conseils des autres, personnellement c’est ce que j’essayais de faire quand j’avais des soucis et ça m’aidait quelques fois. Je me mis à rire ensuite en voyant Estevan plonger, il me répondit qu’il serait l’exception qui confirmait la règle mais ce n’était pas vraiment le cas puisqu’il était dans l’eau, je lui fis d’ailleurs remarquer : « Une exception bien obéissante je trouve…brave bête va ! ». J’en profitais pour lui caresser la tête comme je l’aurais fait avec un animal de compagnie pour me moquer un peu de lui qui m’avait dit vouloir résister à la dictature que j’avais semblé imposé. Je lui fis un grand sourire hypocrite lorsqu’il indiqua que j’étais capricieuse, c’était sûrement vrai mais pour des petites choses, je n’allais pas faire des scandales comme les stars américaines même si en France j’avais une certaine notoriété. Estevan ne semblait pas être vraiment d’accord avec mon traité de paix, tant pis, il s’éloignait alors avant de revenir un peu vers moi. Bon, les éclaboussures c’était attendu alors je décidai de le chatouiller un peu. J’avais l’impression d’avoir de nouveau quinze ans, l’âge où nous nous étions rencontrés mais peu importe…

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Elle fit un commentaire avant de lui ébouriffer ses cheveux trempés, comme elle l'aurait fait avec un chien obéissant. Touché gentiment dans son égo d'homme, il se dégagea. Si je suis entré, c'est car j'en avais envie, tu n'y es pour rien répondit-il sur un ton dégageant une légère pointe de défi. Elle n'aurait certainement pas put le jeter à l'eau, ou alors elle aurait dut profiter de l'élément de surprise et justement, elle reprit en en usant cette fois. Après s'être un peu éloigné dans l'eau, il s'entendit brusquement lâcher un rire franc et pressé. Elle l'avait rejoins et le chatouillait. Mais quel âge ils avaient ? Peu importe, Estevan n'avait pas le temps d'y penser, cherchant à emprisonner les mains de June dans les siennes pour la faire arrêter. Il tâcha de contrôler son rire qui semblait la motiver pour continuer. Car ça c'est juste ? Commenta-t'il difficilement. Il réussit à immobiliser une main de June qu'il coinça sous la sienne. Tu sais très bien que je suis chatouilleux, c'est un coup de traitre. Lui fit-il remarquer.

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Je me mis à rire lorsqu’Estevan se décala, je savais très bien comment énerver les garçons, cela devait être une faculté que j’avais acquise très jeune mais c’était simplement pour le taquiner, je n’avais pas à me gêner avec Estevan. Je lui répondis alors, une phrase bien connu mais tellement vrai : « L’homme propose la femme dispose, n’est ce pas ? ». J’étais ensuite revenue vers Estevan pour le chatouiller, il jugeait cette attaque injuste ? Mais je n’y croyais pas ! C’était une technique comme une autre, je me mis à sourire avant de lui répondre, toujours d’un sans gêne à toute épreuve : « Non, je t’aurais montré mes seins là ça aurait été complètement injuste mais franchement des chatouilles, tu ne vas pas te plaindre… ». Même si j’étais du genre à ne pas me gêner je n’allais pas montrer mes seins en public, c’était juste pour une fois de plus le taquiner. Et puis au pire il avait déjà vu ma poitrine lorsque nous étions plus jeune…Je me retrouvais coincé une main dans la sienne, je grimaçais avant de me rapprocher de lui avec un air tout mignon : « Bon je te donne quoi pour que tu me rendes ma main ? ».

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Estevan se sentait mieux, les conversations ayant tendances à obscurcir ses pensées se trouvant désormais loin de lui. Il avait envie de légèreté, en fait cela faisait carrément deux ans qu'il n'en avait pas seulement envie, mais besoin. June lui rétorqua une phrase connu. Estevan se contenta de lui répondre avec un haussement d'épaules évasif. Elle se mit ensuite à le chatouiller, le posant dans une situation de vulnérabilité. Soit, c'était que quelques chatouilles, mais il avait toujours détesté ça. Il ne les supportait pas, éclatant de rire dès les premières. Les chatouilles c'est l'une de mes kryptonites et tu le sais se défendit Estevan, une fois l'une des mains de June emprisonnée par la sienne. June se rapprocha en jouant brusquement les petits anges. Renversement de situation répliqua Estevan avec une fierté arrogante. Tu vois bien que tu n'es pas capable de gagner contre moi continua-t'il à la narguer, un sourire amusé flottant sur ses lèvres.

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Nous avions déviés sur des jeux enfantins, le genre de choses que nous faisions quand nous nous étions rencontrés. A l’époque tout semblait nous sourire, la vie était devant nous, nous n’avions pas vécut grand-chose et on refaisait le monde. On s’imaginait dans quelques années, à coup sûr nous nous étions tous les deux trompés car d’après ce que j’avais compris Estevan avait souffert quant à moi avoir vécut une fausse grossesse ne faisait pas partie de mes plans. Estevan m’indiquait qu’il avait toujours détesté les chatouilles, c’est vrai que dans mes souvenirs il n’aimait pas trop ça mais j’avais justement fait ça pour l’embêter. Je lui fis alors un très joli sourire avant de lui répondre : « Oui je le sais, et alors ? ». Si ça continue j’allais me retrouver avec une jolie marque sur la joue à force de le provoquer. J’avais ensuite joué sur ma douceur et mon air enfantin pour arriver à mes fins, c'est-à-dire reprendre le pouvoir, je me confessais presque : « Hum, tu as raison Estevan, tu es bien trop fort pour moi… ». J’en profitais pour m’approcher un peu de lui avant de mettre ma main derrière son dos pour essayer de libérer mon autre main toujours prisonnière…Je ne savais pas encore quel coup j’allais lui réserver mais la vengeance est un plat qui se mange froid.

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Et alors ? Siffla Estevan d'un air faussement indigné, heureux de retrouver un certain contrôle qu'il perdait totalement lorsqu'on le chatouillait. Tu me rends vulnérable, tu utilises mes faiblesses, c'est trop facile comme ça répondit Estevan, d'un air seulement faussement indigné, son sourire bien visible derrière sa moue boudeuse laissant bien paraître que la situation l'amusait plus qu'elle ne l'agaçait. Il avait l'impression de redevenir le gamin qu'il était en France à sa rencontre avec June et pour une fois, un retour dans le passé ne lui laissait pas un goût trop amer en bouche. C'était agréable de ne pas avoir à refouler ses souvenirs pour une fois. Il savoura sa victoire, qu'il savait déjà comme étant de courte durée. June ne le laissait jamais gagner facilement, elle ne le laisserait pas gagner tout court. Tant mieux d'ailleurs, au moins, l'ennui n'était pas au programme et la victoire aussi courte soit-elle, n'en était que plus savoureuse.C'est franchement bon de te l'entendre dire, pour une fois que tu ne dis pas quelque chose de stupide la charria-t'il. Elle se rapprocha et passa une main derrière son dos. Un sourire fugace éclaira le visage d'Estevan. Tu essaies de me peloter ou quoi ?

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Je me mis à rire quand il osait critiquer ma technique de jeu, non mais dis donc, je pouvais bien faire ce que je souhaitais quand même et puis je n’avais pas l’intention de le rendre fort, au contraire, plus il était vulnérable et mieux ce serait : « Ben tu es un très mauvais joueur, voilà tout Estevan ! ». Je me mis à rire de nouveau lorsqu’Estevan fit de nouveau une réflexion par rapport à ce que je venais de dire, avouant que de toute façon il avait gagner et que je ne pouvais rien faire. Il me traitait par la suite de stupide, je le regardais avec les yeux ronds avant de lui dire : « Au risque de te le rappeler j’ai un QI supérieur à la moyenne, alors les trucs stupides c’est certainement pas moi qui les dit ! ». Mon argument n’était pas cherché très loin mais sur le coup c’était le seul qui m’était venu à l’esprit. Estevan insinua ensuite que j’étais entrain de le tripoter, franchement ce n’était pas ce que je voulais faire, je cherchais juste à dégager ma main mais je ne comptais pas m’arrêter en si bon chemin puisqu’il semblait ravi de notre petit jeu, je lui répondis d’abord : « Non ce n’était pas mon intention… ». Je glissais ensuite ma main dans le creux de son dos avant de la faire descendre sur ses fesses : « Mais là oui, tu peux carrément dire que j’en profite ! ». La situation n’était pas vraiment nouvelle puisque nous avions flirtés ensembles mais ça faisait une dizaine d’années, nous avions beaucoup changés tous les deux. Cependant je comprenais toujours pourquoi j’avais craqué sur lui quand j’étais plus jeune, il était plutôt beau comme mec.

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Il secoua la tête. C'est faux se défendit. Quand c'est trop facile ça ne m'intéresse pas, c'est tout se justifia-t'il en haussant les épaules. Il ne supportait pas de perdre à quoi que ce soit, la faute à ses parents qui avaient commencés à développer son esprit de compétition dès l'école primaire. Il fallait toujours qu'il s'évertue à essayer d'avoir raison, y compris quand il avait tord. Il imaginait que ça faisait partie de son charme, ne pouvant pas se défaire de ça de toute façon. Désormais en position de force, Estevan en profita pour taquiner June. Tu la caches très bien avec moi alors ton intelligence répliqua-t'il avec sarcasme. En fait, t'es pas juste douée en danse, t'es aussi une bonne comédienne ajouta-Estevan, se fichant un peu d'elle. Soudain elle se rapprocha et il lui demanda ce qu'elle était en train de faire précisément. Soudain, elle fit descendre sa main avant de la poser sur sa fesse. Estevan se figea un peu. Ce n'était pas la première fois qu'elle le touchait à cet endroit là, mais ils étaient tellement plus jeunes à l'époque et Estevan se sentit à nouveau à des kilomètres de ce gamin, comme s'il avait été projeté loin de lui à l'instant. Il lâcha la main de June qu'il avait attrapé pour qu'elle arrête de le chatouiller pour pouvoir poser la sienne sur celle de June qui se trouvait toujours sur ses fesses. Il la fit remonter. Mum.. Propriété privée. Commenta-t'il. Elle allait peut-être trouver ça bizarre. Depuis quand il était devenu aussi prude ? Après Maya, il ne l'avait pas fait durant des mois, puis c'était revenu, l'envie de ce genre de contacts lui était revenu, mais ce n'était pas facile pour autant, encore moins quand il y avait eu un 'avant'.

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Je poussais un soupire, Estevan inventait vraiment tout pour me faire passer pour la méchante alors que depuis le départ c’est lui qui refusait de perdre. J’ouvris grand la bouche lorsqu’il me dit que je cachais très bien mon intelligence, faussement outré sachant qu’au fond il était entrain de plaisanter. De toute façon tous les élèves étaient doués pour venir à Harvard, je lui répondis avec un sourire : « Oui, c’est peut être une technique de jeu tu sais…ce faire passer pour une idiote afin de part la suite prendre l’avantage ! ». Au final j’étais peut être même plus maligne que lui. Je me mis à rire quand il me dit que je devais être une bonne comédienne, c’est vrai que j’avais plusieurs talents dans mes cordes : « Oui, je suis doué absolument dans tous, c’est pour ça… ». J’étais un peu vaniteuse mais juste dans le domaine de l’art, pour le reste je n’étais pas spécialement du genre à me vanter. J’avais ensuite caressé les fesses d’Estevan, d’ailleurs plus parce qu’il me l’avait suggéré qu’autre chose. Mais l’espagnol semblait ne pas vouloir de ce contact puisqu’il me libéra la main et poussa légèrement celle-ci. J’étais d’un naturel tactile mais lui ne l’étais pas vraiment, je lui répondis alors, comme choquée : « Je ne savais pas que tu étais devenu si frigide… ». Le traiter de frigide était peut être un peu fort mais au fond j’avais raison, quand nous étions jeunes il était différent. Surprise par sa réflexion je me sentais mal à l’aise, je ne savais pas quoi faire…Je m’éloignais un peu pour rejoindre le bord de la piscine. Moi qui était toujours sans gêne, j’avais été prise dans le piège que je tendais souvent aux autres : celui de les rendre impuissance.

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