June et Estevan : intersection de vies.

La réponse de June replongea un instant dans le passé : il se revoyait très bien, plus jeune de quelques années, en France, tâchant de passer un cap dans sa nouvelle relation sentimentale qui s'était inévitablement brutalement arrêtée par le retour du garçon en Espagne. Estevan n'avait jamais prétendu pouvoir rester éternellement et lorsque June fit allusion à des regrets, il se mordit la lèvre. Le passé c'est le passé, on ne peut pas revenir en arrière de toute façon rétorqua-t'il, plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu. Il ne faisait pas tellement allusion à leur histoire et tâcha de se décrisper, ne voulant pas qu'elle aille mal interpréter ses réactions. Enfin, ça me paraît très lointain, les choses ont changé ajouta Estevan sur un ton plus doux et agréable. Ils détournèrent la conversation et Estevan acquiesça très légèrement de la tête, lui signifiant que oui, les années n'avaient pas gommer tout ce qu'il savait à propos d'elle. Il avait l'impression de marcher sur une surface glissante et ce sentiment le désarçonnait. Estevan n'avait jamais connu la moindre difficulté à exprimer son avis sans qu'une maladresse évidente se lise dans chacun des mots qu'il prononce. Il tâcha de se détendre, plaisantant de sa propre flemmardise. Il appréciait que June ne le considère pas comme un gamin trop gâté s'attendant à ce que tout lui tombe tout cuit dans le bec, même si c'était plus ou moins la vérité. Il allait dire quelque chose, mais June reprit la parole. Un sourire prit place sur le visage d'Estevan. Je n'ai jamais eu besoin d'une petite copine pour perdre le nord. Plaisanta-t'il (Quoique, c'était la vérité) avant d'ajouter, plus sérieusement, me caser, ça ne fait pas franchement partie de mes priorités ses temps-ci. Il ne voulait pas trop s'avancer sur ce sujet, se justifier sur cet aspect de sa vie quand bien même il comprenait la curiosité de June à ce sujet.

(Invité)

Je hochais la tête quand il me disait qu’on ne pouvait pas revenir en arrière, si seulement c’était possible il y a bien des choses que je changerais. Pour commencer je ne m’engagerais dans aucune relation sentimentale et ensuite je resterais à coup sur en France. Je lui répondis en me raclant la gorge : « Tu as raison mais…le garçon qui t’as suivit c’est bien moqué de moi alors si je devais refaire le passé, je m’y prendrais autrement, sois en certain… ». Les choses avaient changés ? Je n’étais pas sûre de ce qu’Estevan affirmé, si bien sûr, nous n’étions plus amoureux l’un de l’autre, nous avions connu d’autres personnes, nous avions vu d’autres choses mais…mais dans le fond j’avais l’impression d’avoir les mêmes qualités et les mêmes défauts qu’a l’époque ou il m’avait connu. Je me mis à rire quand il m’affirmait qu’il n’avait pas besoin de copines pour perdre le nord, j’en plaisantais d’ailleurs, avec autosuffisance : « C’est vrai qu’une fille aussi jolie que moi ça peut suffire ! ». Je ne m’étais jamais prétendue belle et si Estevan se rappelait bien du peu de temps que nous avions passés ensembles il saurait donc que je plaisantais. Je regardais en l’air lorsqu’il parler de se caser, c’était bien une expression typiquement masculine, comme si être avec quelqu’un nous faisait rentrer dans le moule, j’avais jamais été d’accord avec ça. Quand j’étais en couple j’étais plutôt heureuse. Je le repris alors : « Tu as une vision très spéciale de l’amour…Tu sais parfois ça tombe dessus quand on ne s’y attend pas… ». Je crois qu’il en avait la plus belle preuve devant lui, à chaque fois que j’étais tombé amoureuse ce n’était pas toujours à des meilleures périodes de ma vie. Mais au fond je comprenais son point de vue, je lui dis donc : « Je comprends avec les études et tout ça…c’est plutôt complexe et puis…l’amour ça fait souffrir alors si tu peux éviter ça encore quelques temps…. ».

(Invité)

Elle lui confia que son successeur n'avait pas été à la hauteur. Estevan poussa un soupire, non pas d'énervement, ou de fatigue, ça l'embêtait juste de savoir qu'elle avait souffert. Je suis désolé, même si ça ne change rien. Il n'aurait rien put y faire depuis l'Espagne, mais il se contentait de lui présenter aussi des excuses globales, comme s'il pouvait excuser le comportement de tous les garçons de cette terre. Estevan plaisanta sur le fait qu'il n'avait jamais eu besoin d'avoir une fille à son bras pour perdre les pédales et June laissa échapper un rire avant de plaisanter à son tour. Il la connaissait suffisamment pour savoir qu'elle plaisantait et il se contenta de la couver du regard, une ébauche de sourire aux lèvres. Il ne savait pas quoi dire, quoi ajouter, il aurait simplement voulu changer de sujet. June commenta ensuite sa vision de l'amour selon elle et Estevan se braqua un peu. Elle ne savait rien et il n'était pas enclin à lui dire quoi que ce soit quand bien même, si elle s'avait, elle ne le pousserait pas à parler de ça. Ca ne m'est pas encore arrivé alors répliqua Estevan, conscient qu'elle pouvait mal interpréter ce qu'il venait de dire, croire qu'elle n'avait pas compter non plus ou autre. Il ne voulait pas qu'elle le prenne pour un insensible, il avait juste perdu goût à toute forme d'engagement sentimental trop important, quand bien même il n'en était pas devenu un véritable homme à femmes pour autant. Je compte bien continuer à faire ça encore un moment approuva Estevan. On est encore jeunes, on a tout notre temps pour ça.

(Invité)

Je n’étais pas du genre à faire des secrets, surtout pas avec Estevan, il en connaissait assez sur moi, il avait été mon premier petit ami même si cela n’avait pas été mon premier amour, je lui avais confié beaucoup de choses et ça me dérangeais pas de lui parler, j’avais confiance en lui. Je lui répondis en haussant les épaules : « C’est gentil quand même ! Et puis c’était entièrement ma faute, c’est moi qui voulait pas, à l’époque je pensais que nous devions attendre, même si j’en avais envie… ». C’était certainement ça les hésitations de la première fois, ne pas savoir où on va, j’avais était plus à l’aise avec Drew par la suite mais le lendemain, j’avais vite déchanté, c’était la vie. Estevan me confiait qu’il n’avait jamais connu ça, c’était bien dommage, l’amour était quand même un sentiment à connaitre une fois dans sa vie. J’étais un peu d’accord avec lui, on avait le temps de trouver la personne qui partagerait notre vie mais d’un autre côté on collait rapidement une étiquette à Harvard, je préfèrais le mettre en garde : « Je sais bien ! Mais je n’ai pas envie d’avoir une mauvaise réputation…et puis ça me ressemblais tellement pas de coucher avec le premier venu… ». Bon d’accord ça m’était arrivé plusieurs fois ces derniers mois mais c’était plus des erreurs de parcours. Pour changer un peu de sujet, je fis une proposition à Estevan : « Tu veux venir te baigner ? ». La piscine se trouvant juste à côté nous n’aurons pas à marcher beaucoup et puis ça nous rafraichirait.

(Invité)

Estevan se sentit brusquement gêné. Elle venait de mal interpréter ses paroles. Il décida de le lui expliquer dès le début pour ne pas être à l'initial de malentendus. Je parlais du mec qui t'a blessé en fait. Je ne te reproche pas ce qui s'est passé entre nous, je ne te reproche rien du tout. Et je ne crois pas avoir quoi que ce soit à me reprocher non plus à ce sujet ajouta Estevan en silence en s'abstenant pour autant de le dire à voix haute, ne voulant pas se lancer dans un débat. Il ne voulait pas se concentrer sur le passé. June répliqua qu'elle songeait à sa réputation et Estevan la contra directement. Ce que pense les autres de toi, on s'en fiche, il n'y a que ton avis qui compte. Pense à toi en premier, c'est tout. Ce n'est pas de l'égoïsme, tout le monde le fait dit-il. Les gens prônant la générosité et le partage auraient surement grimacé en entendant une telle réponse, mais peu importe. C'était ce qu'Estevan pensait. Vos malheurs pèseront toujours plus lourds sur vos épaules que ceux des autres, quand bien même ils sont sans doute plus graves. C'est comme ça. Un changement de sujet fut ensuite signé par June et Estevan secoua la tête. Je ne sais pas, mais je t'accompagne en tout cas, au pire je resterais perché sur un transat lança-t'il en commençant d'ores et déjà à marcher pour rejoindre la piscine, se retournant cependant pour attendre June au bout de quelques pas.

(Invité)

Je lui fis un petit sourire quand il reparlait de nous deux, je n’avais pas dit ça pour qu’il se sente visé, au contraire, je l’avais toujours trouvé parfait avec moi, très attentif à ce que je voulais. Il ne m’avait jamais forcé à coucher par exemple, en me faisant du chantage, il avait toujours été gentil. Je lui répondis aussitôt : « Je sais bien t’inquiètes pas, c’était pas une attaque, je tenais juste à te le dire. Même si aujourd’hui ça n’a plus vraiment d’importance… ». Il insistait ensuite sur le fait que j’étais libre, que je pouvais faire ce que je souhaitais sans me soucier de l’avis des autres mais…mais j’avais quand même peur du quand dira-t-on et puis, j’avais pris ma décision, poussée par mon ami Ethan qui m’avait fait juré que je devais pas coucher avec le premier qui passé. J’essayais alors de m’expliquer : « Oui mais en pensant à moi je me dis justement que j’ai traversé des épreuves assez dur…J’ai…J’ai besoin de quelqu’un pour me rassurer, me dire que tout va bien…Pas d’un salop qui va se caser dès qu’il va avoir satisfait ses besoins primaires… ». C’était peut être un peu cru mais c’était vrai, des mecs comme ça j’en avais connu et ça ne m’avait servit strictement à rien. Je fis un sourire quand Estevan accepta ma proposition, j’étais bien aise de me rafraichir avec cette chaleur environnante. Je n’hésitais pas d’ailleurs à retirer rapidement ma petite robe d’été et à plonger la tête la première dès que le bassin fut à porter de vue, le jeune homme lui semblait davantage sur la réserve : « Viens, elle n’est pas froide, je t’assure ! ». Je lui envoyais quelques gouttes d’eau pour lui faire entendre raison. Je me mis alors à le charrier pour qu'il vienne me rejoindre : « Je ne pensais pas que Monsieur Castellano était si conventionnel... ».

(Invité)

Le malaise naissant chez Estevan devait être perceptible car elle chercha à le mettre à l'aise. Il détestait se sentir à ce point irritable, susceptible de se fermer aux gens en un clin d'oeil : au bout de deux ans, il était encore sur la défensive dès que le côté sentimental était touché. C'était un peu bizarre. Il était prêt à aller de l'avant, mais se refuser à évoquer le passé, car parmi ce dernier, comptait la période de sa vie ou c'était Maya qui se trouvait à son bras. Je voulais juste que ce soit clair souffla Estevan avant de se taire. Rien de ce qu'il aurait put ajouter n'aurait fait avancer cette conversation, il ne voyait donc pas l'intérêt d'ouvrir la bouche. Il ignorait quand il était devenu aussi silencieux et tout en retenu. (enfin, presque, il n'était pas franchement irréprochable de ce côté-là) Estevan acquiesça en entendant les paroles de Jude. J'espère que tu trouveras une personne comme celle que tu me décris. Je me répète beaucoup, mais tu mérites d'être avec quelqu'un de bien. Il lui adressa un sourire avant de refuser partiellement son invitation pour une baignade. Il la regarda se jeter à l'eau et poussa un soupire quand après être remontée à la surface, elle commença à le taquiner pour le pousser à venir à son tour. Estevan se débarrassa de ses chaussures et se pencha sur une des marches de l'escalier de la piscine, laissant tremper ses pieds en appuis sur la première marche. Oui elle est bonne et ne me cherche pas, tu ne m'auras pas comme ça répliqua Estevan avec humeur, quand bien même son sourire indiquait qu'il plaisantait. Il tendit un pied dans l'eau et pris un peu d'élan avec sa jambe de sorte à arroser June qui s'était rapprochée de lui.

(Invité)

Tout avait été très clair entre nous deux, enfin je crois, c’est vrai que nous nous étions quittés un peu précipitamment, j’aurais voulu qu’on vive d’autres choses mais c’était comme ça, le voyage était terminé. Je lui fis un petit sourire avant de lui répondre : « Je crois que ça a toujours été clair non… ». Je hochais la tête, trouver quelqu’un ce n’était pas la chose la plus facile, je voulais vraiment tomber sur la bonne personne maintenant. C’était or de question que je me mette avec le premier venu uniquement parce que la solitude me gagnait, je voulais quand même prendre mon temps pour vivre une belle histoire. Je lui répondis alors : « Et bien je te donnerais des nouvelles mais…tu sais je ne sais pas si je trouverais de sitôt…et puis j’ai peur de souffrir… ». Et oui car l’amour entrainer toujours de la souffrance, même lorsque je vivais une belle histoire j’avais toujours des peurs. J’avais commencé à nager un petit peu, l’eau était très rafraichissante, avec la chaleur qui faisait ce n’était pas de refus. Je m’approchais ensuite d’Estevan pour mettre mes mains sur ses pieds. Je levai ensuite la tête pour lui demander : « Mais pourquoi Estevan ? Enlève ton t-shirt et rejoint moi ! C’est agréable ». J’avais relâché ma vigilance ainsi que ses pieds et il en profita pour m’éclabousser un peu. Je me mis à rire avant de fermer les yeux : « Mais ce n’est pas du jeu, tu ne peux pas m’éclabousser si tu ne vas même pas dans l’eau ! ». Après tout c’était l’été, il pouvait en profiter pour se baigner mais June n’allait pas le forcer non plus…

Spoiler:

(Invité)

Mieux vaut prévenir que guérir se contenta d'ajouter Estevan qui n'aspirait plus à avoir à se justifier de quoi que ce soit. Il n'était pas d'humeur à réfléchir et cherchait à se dégager de toutes situations susceptibles de lui mettre des bâtons dans les roues. Il avait envie de légèreté. De son point de vue, il n'était jamais mauvais de rabâcher. Ca pouvait éviter pas mal de situations dérangeantes, précisément le genre qu'il détestait. Ca, je ne peux que le comprendre, mais je pense que les appréhensions à ce sujet seront moins importantes au fil du temps répondit Estevan. Il était bien placé pour dire des choses pareilles : soit, le prénom Maya avait encore un goût particulièrement amer dans sa bouche, mais il avait avancé, il était prêt à évoluer et il avait déjà commencé. Ils se trouvaient maintenant au bord de la piscine et Estevan resta hors de l'eau, y laissant tremper tout de même ses pieds et arrosant June au passage lorsqu'elle retira ses mains. Je ne me souviens pas qu'on ai établi des règles, mauvaise joueuse rétorqua Estevan en se levant. Il retira malgré tout son tee-shirt et l'envoya sur un transat avant de se diriger vers le bord de l'eau. Il plongea et remonta à la surface. Contente ? Demanda Estevan, l'air grognon, comme un gamin puni, mais une ébauche de sourire s'était dessinée sur son visage, ruinant un peu ses effets. Il remua un peu dans l'eau et éclaboussa à nouveau June. C'est mieux ? Lança-t'il.

(Invité)

Estevan avait raison mais je n’avais plus de doutes sur ce que nous avions partagés, même si avec le temps je m’étais dit que je n’avais pas choisit la bonne personne pour perdre ma virginité Estevan n’en était en rien responsable. Il c’était comporté de manière honnête avec moi, peut être d’ailleurs qu’il avait été le plus honnête des garçons dont j’étais tombé amoureuse. Il me disait ensuite qu’il pouvait me comprendre, que les choses reviendraient naturellement avec le temps, il avait l’air de savoir de quoi il parlait. Avait-il souffert ? Certainement je lui répondis alors, avec une voix la plus réconfortante possible : « Tu as l’air de savoir de quoi je parle…Si tu veux en parler je suis là tu sais… ». Il allait certainement se taire, je connaissais un peu les hommes, sachant qu’il avait le plus souvent une grosse fierté, il ne voulait jamais faire paraitre leurs faiblesses, c’était bien idiot d’ailleurs. Nous nous étions ensuite éclaboussé avec de l’eau, rendant brutalement l’atmosphère plus légère. J’ouvris grand la bouche quand il prétexta qu’aucune règle n’avait été mise en place, je lui répondis alors, comme lui citant une évidence : « Tu ne te rappelles pas que les autres doivent toujours m’obéir ! ». Je me mis à rire, malheureusement même mes petits amis n’avaient jamais écouté les rares choses que je leur avais demandées. Je fus toute de même satisfaite de voir qu’il avait plongé dans l’eau et que j’avais eu gain de cause, il se mit d’ailleurs à m’éclabousser dans une lutte beaucoup plus équitable : « Oui, c’est mieux parce que j’ai ce que je veux ! ». Je retournais alors l’embêter en me rapprochant un peu de lui, mais je m’y prenais un peu plus finement cette fois si : « Bon, on fait la paix ? ».

(Invité)

(Contenu sponsorisé)