la découverte de l'autre

Esteban souriait à sa remarque, elle avait fait un travail remarquable et une fois les points enlevés entièrement, la cicatrice allait être propre. Au final, Bisha était la troisième fille qu’il invitait dans sa demeure, et ça ne se passait si mal que ça. Malgré l’état pitoyable de l’appartement, Esteban avait réussi à faire quelque chose de plutôt bien. C’est gentil, lui dit-il. Bien qu’il aurait pu mieux faire malgré tout. Je me rends compte que je te connais pas si bien que ça au final, tu viens d’où ? demanda-t-il. Elle savait qu’il venait de Boston et était originaire de Colombie mais à l’inverse, Esteban ne connaissait pas grand chose.

pas trop l'habitude de parler de toi aux gens que tu ne connaissais que depuis peu, parce que t'avais pas envie d'éveiller les soupçons, les questions, qu'tu ne pouvais pas tout dire au premier venu. fallait protéger les secrets, fallait aussi te protéger toi. pourtant à trop rester mystérieuse, tu finissais qaund même à intriguer. - j'viens de new york, j'suis arrivée ici y a dix ans.. ah et puis, ma mère est albanaise, voilà, tu sais tout. fin sourire venant s'échouer sur tes pulpeuses. - j'ai pris d'quoi rouler, si ça t'dis ?, automatisme d'toujours fuir les conversations où on parlait d'toi. y avait pas grand intérêt à l'faire. -- @Esteban Morales

Parler d’elle semblait la déranger et ne pas la mettre à l’aise, Esteban apprenait juste qu’elle était de New-York en plus que sa mère était d’Albanie. Pays inconnu au bataillon pour le latino, en Europe, il ne connaissait que peu de choses finalement. Hmm, d’accord.. Changement de sujet radical. Esteban restait sur sa faim, légèrement frustré. Ouais, enfin, j’ai ce qui faut, t’en fais pas. Le jeune homme se leva, sortant un petit coffret et l’ouvrit. Dedans, le tresor. Toutes sortes de drogues allant de la simple weed jusqu’à la poudre blanche et des petits champignons. Voila, voilà…

tu sentais le malaise s'installer à ta réponse, te pinçant les lèvres, tu grimaçais doucement. - tu veux savoir quoi d'autre... ?, parce qu'finalement, t'avais suffisament confiance en lui pour t'rendre à son domicile, peut-être pourrais-tu faire l'effort d'en raconter un peu plus... t'sortais quand même ta consommation d'ta poche, pour partager, même si sous tes yeux se dressait un véritable trésor. - wow... mais tu fais collection ?, qu'tu lâchais en regardant l'contenu d'la boîte, les yeux plein d'malices. esteban n'en savait rien, mais depuis quelques mois, tu te perdais dans ce genre de faiblesses. -- @Esteban Morales

Il haussa les épaules, ne sachant quoi demander précisément. J’sais pas trop. Je suis pas doué pour poser les questions, j’aurai pas pu faire flic plaisanta-t-il. Ton enfance, tout ça, c’était comment ? Ce que t’aimes, j’sais pas trop quoi. Bref, il voulait finalement tout savoir. Esteban lui fit découvrir son petit coffret secret. Ouais, on peut dire ça ouais, enfin… Bizarrement, il faisait confiance à Bisha et il préférait qu’elle l’aprenne de sa bouche plutôt que par un autre. Je t’ai pas tout dit sur moi, tu sais ? Il mit une pause. Regard sur le coffret puis sur la blonde. Je suis pas que livreur Uber Eats.

réfléchissant un instant, savoir par où commencé, tu t'lançais finalement. - j'ai deux frères et une petite sœur, en fait, j'ai un jumeau et un grand frère, chez nous la famille c'est important... on est des tziganes.. c'pour ça, que des fois j'ai certains principes qui font que..., que par exemple tu peux repousser un homme qui te désire et qu'tu désires aussi, si ça t'paraît trop précipiter. comme il avait pu en faire les frais. - j'ai passé quasiment toutes mes vacances d'été en albanie, chez mon grand père. n'en dira pas plus sur lui, c'bien lourd pour tout dévoiler. - puis, j'sais pas, j'aime plein d'truc de la vie simple, j'me satisfait d'pas grand chose tant qu'c'est agréable. pas d'passion dévorante, tu aimais vivre, découvrir, simplement.
les yeux rivés vers la boîte ouverte, glissant finalement vers esteban, prêt à faire quelques confessions. intriguée, tu réfléchissais un instant. - la dernière fois tu m'as dit un truc sur ça, j'étais pas sûre d'avoir bien compris, mais tu t'es ravisé... tu … ?, qu'tu demandais, en attendant qu'il confirme tes pensées. l'esprit éveillé sur ce genre d'chose, parce que tu baignais là dedans, par l'biais de ta famille. -- @Esteban Morales

Au final, elle se confiait un peu plus sur sa vie. Il apprenait ainsi qu’elle avait un jumeau, qu’elle était d’origine tzigane. Ça aussi, Esteban ne connaissait que de noms et il n’en connaissait pas plus. Tzigane ? interrogea le garçon. Elle allait pouvoir lui en dire plus. Il hocha doucement la tête. Ouais, j’avais le foot moi, mais finalement je me contente de ce qui est agréable aussi, dit-il. Il finissait de lui avouer ce qu’il faisait réellement. J’vends de la drogue. Beaucoup. Il soupire.

- euh... des nomades d'europe de l'est.. tu sais les roulottes etc, les gros moustachus qui jouent de la guitare autour d'un feu de camp ?, qu'tu lâchais en riant doucement, c'était les clichés, pourtant c'était aussi c'que t'avais connu. les images, comme des flashs qui ne te lâcherais jamais, riche de cette culture. - on croit beaucoup en dieu, on a des traditions, des valeurs bien ancrées, un peu patriarcales pour certains..., pour toi c'était assez normal, mais tu comprenais que ça puisse choquer, surtout à cette époque où les femmes tendaient à chercher toujours plus l'émancipation. - j'trouve qu'c'est mieux comme ça, on se satisfait plus facilement de ce qu'on a. qu'tu lâchais, finalement vous êtiez plutôt similaires.
attendant la suite, t'avais compris qu'il avait un pied dans c'milieu, pas autant pourtant. décidément, c'était comme si les mecs qui s'intéressaient à toi avait toujours un pied là dedans. deux types, deux dealeurs. pourtant avec esteban ça s'passait différemment. - beaucoup.. ?, qu'tu demandais alors intriguée, plissant un peu tes lèvres, tu n'le jugeais pas, mais tu sentais l'désarrois dans le soupir. - j'imagine que t'as pas tellement l'choix..., la vie aux états unis étaient chère, les conditions d'boulot des livreurs étaient désastreuses, fallait survivre. -- @Esteban Morales

Il connaissait bien cette communauté finalement, elle était assez réputée dans le monde. Les gipsy. Il ne connaissait pas plus que ça leur culture, et le fait que Bisha appartienne à cette communauté finissait par l’intéresser un peu plus. Ah ouais… ça doit être riche en événement chose qu’il aurait bien voulu connaître également. Bref, le Morales avait décidé de se dévoiler un peu plus au niveau de sa vie. J’ai… Ouais, beaucoup. Je profite de mes livraisons pour faire ça généralement. Et sur le paquet d’oseille qu’il récoltait, Esteban n’en voyait qu’une minorité de couleurs. J’ai pas la vie parfaite, non. Esteban préférait jouer la carte de l’honnêteté avec la Bennett.

t'souriais à ses paroles, te rappelant des bons moments, c'était bien d'grandir dans cette famille, t'aurais pas voulu autre chose, malgré tout ce que ça avait pu impliquer. - ouais, les fêtes c'est quelque chose, toujours en grande pompe, faut montrer son pouvoir, sa richesse aux autres etc.. imposer le respect. une drôle de comédie. au début t'pensais que toi aussi t'y aurais droit, mais les idées de mariage s'envolent au fur et à mesure que les années passent, déception du grand père qui n'se cache pas. il misait pourtant tout sur toi. l'écoutant finalement t'expliquer son deuxième boulot, celui qu'il n'dévoilait pas sur son cv. - j'vois..., il était honnête et t'appréciais ça. pas d'jugement, tu posais la main sur sa joue, délicatement, tournant un peu son visage vers l'tien. - on va faire en sorte qu'nos moments égayent cette vie imparfaite alors..., souriant face à lui. -- @Esteban Morales