royal dark. ((PAXTON))

avale la pilule d’un geste machinale. encéphale absorbe la substance, les effets imaginés. ceux inventés pour rendre l’existence plus supportable. anesthésie les pensées, celles qui se noient dans la valse des vagues discrètes. eau endormie, remue la coque de ses caresses lentes. retiens le sursaut quand ta voix fends l’harmonie. reste figée, vers l’océan serein. remous majestueux, surface brillante sous le reflet de la lune. - j’ai nulle part où aller. partout, je pourrais. mais l’âme vagabonde sans jamais trouver la paix. appartement trop grand, confort qui comble pas le manque. de tout. ferme les yeux, imagine la courbure de tes levres. celles qui se font trop proches. téméraires. nuque qui répond dans un frisson. celui qui s’accentue quand tes doigts accompagnent tes mots. tourne l’ovale à moitié, les yeux baissés te devinent dans mon imaginaire. tire sur la fermeture éclaire, brise sur le derme sensible. colonne se tord. presque imperceptible. - dis moi. qu’est ce que je devrais porter ?.. fines bretelles baillent sur les épaules. l’une d’elles dégringole quand les yeux se redressent. cherche la clarté des tiens.

Nul part où aller. Il note. Sa préférence de ne pas bouger. Le profil qui se dessine. Devient témoin silencieux de son action. Elle laisse faire. La vue de son dos offert à la nuit. Sous sa main, elle se contorsionne. Fait tomber l’une des bretelles pour trouver ses orbes. Une heure avant, il aurait donné n’importe quoi pour la dégager. Lui faire bouffer ce qu’elle lui avait fait. Maintenant ce qu’il voulait, c’était voir ce qu’il pourrait faire d’elle. L’esprit du contrebandier en branle. Imagine l’utilité d’une princesse dorée. Index sur sa colonne, suit la chute. « Rien. » Contact rompu. De son ombre, il s’éloigne. Vient se placer à ses côté. Les bras ballant en appuie sur la rambarde. Dans la profondeur océanique, ses opales se perdent. Suit les formes sombres. « C’est la première fois qu’tu voles ? » Pose la question qui taraude. Repousse les images salaces qui assaillent sa tête.

attise la flamme. elle qui prend naissance dans les viscères. esprit malin, à jouer avec la tension sans réellement l’achever. de tes doigts fourbes, semblant de caresse et secousse du corps sous ta pulpe. martyrise un désir pour l’éteindre trop vite. s’éloigne, par fierté qui te rappelle ou pour me voir frustrée contre la rambarde. remplit de vices. canines attrapent la lèvre. sans bestialité, lascif quand je relâche lentement la pulpe. - pourquoi ? tu me trouves douée ? tourne la tête, observe le profil où miroite le remous de l’océan. - et toi ? tu fais ça depuis quand ? balancé à la mer. détache mes yeux de ta silhouette. encore sensible, à garder en tête le touché sadique. délaisse les bretelles, tire sur les strass, bassin remue pour se débarrasser des restes de la robe. elle qui tombe dans un tintement aigüe. - tu m’offres un t-shirt ?

« Réponds. » Sent le regard sur son profil. Tournant à son tour l’ovale, il retrouve ses iris. « J’sais plus. Petit. » Répond franchement à la question. Revoit en mémoire son premier vole. Pour Enzio. S’eloigne le regard. Les mains impatientes, s’agitent. Sur ses courbes, elle fait glisser la robe. Éteint les diamants sur le sol. Le corps découvert. Allume la mèche. Question faussement innocente. Il le perçoit son jeu. Et ça l’amuse le blond. Déclenche la malice dans les orbes. Sans rien dire, il passe par dessus sa tête son t-shirt. Le seul qu’il a emporté. Sur son derme immaculé, la fraîcheur s’agglutine. Aspire le peu de chaleur qu’il possède. Tend le haut sans réel effort. Hors de sa portée.

- j’ai rien volé. c’est toi qui l’a fait. menteuse. serpentine cruelle, accuse sans état d’âme. le menton qui pointé vers la cabine, là où t’as sûrement planqué la montre. vérité frappante, intérêt pris au dépourvu dans ton aveu. trop réel pour être faux. - t’as pas peur ? de te faire choper un jour ? comme avec moi. dans cette salle pleine. où j’ai vu que toi, ombre furtive. les yeux qui se baladent, suivent tes gestes quand tu te décharges du t-shirt. tendu vers moi, léger sourire quand je l’attrape. libère la poitrine quelques secondes pour passer la tête. enfiler le tissu, ton odeur imprégné sur le textile me colle à la peau. - merci. près de toi, m’accoude sur la feraille froide. - tu sens bon. sans réfléchir, les mots sortent. replace une mèche derrière l’oreille, me penche par-dessus bord. sur la pointe des pieds, essaye d’en discerner le fond. abyssale. - j’ai volé que pour toi. me redresse. redessine ton visage, les billes qui captent la chaire de poule. - t’as froid.. tu veux rentrer ?

Amusé, il arque un sourcil. Suit son manège. « C’est ça. » Flemme de parlementer. Elle le sait. Qu’elle a volé. Haussé les épaules à sa question. « Pour l’instant j’me suis jamais fait prendre. »[/color] T-shirt tendu. La main qui s’en empare. Dévoile sa poitrine. Capte son regard. Mots lâchés. « Au moins un truc positif. » Moqueur garçon. Que le bord de ses lippes, désigne un sourire. Gamine perdue. Flirte avec les profondeurs. Détournée de lui. Et puis révèle la vérité. Pour lui. Ne provoque aucune surprise chez lui. Il le sait. Qu’elle a pris pour lui. Pour qu’il la sorte de son enfer qui lui parait ridicule. Il l’oublie pas Pax. Le geste. Il le garde dans un coin de son crâne. Toujours utile. De lui, la brune s’inquiète. Devant elle, il fait mine de réfléchir. Imite le recule, avant de se positionner derrière elle. « J’croyais qu’tu voulais partir.  » La carcasse qui la surplombe. Ancre une main sur sa chute de reins. Rictus sur les lippes. Hume son parfum. L’index et le majeur long, accroche le bord de son string par dessus le tissu. Au centre. « T’as changé d’avis ? » Souffle sur sa nuque. Les doigts qui tirent insidieusement vers le haut la ficelle. Il sait ce qu’il fait. Il devine la pression de la lingerie.

- t’attends de te faire prendre pour arrêter ? arque le sourcil, tente de te décrypter. l’aura mystérieuse, embaume l’esprit. curieuse, à vouloir savoir qui tu es. mauvaise idée, je le sais. c’était pas fait pour perdurer. idylle factice créée de force. - au moins toi, t’en as eu un. le ton accusateur. pointe du doigt le dégoût, celui qui transperce tes azurs quand tu me regardes. à haïr ce que je suis. mêlés dans la contradiction de nos mondes, à se réunir dans nos différences. s’éloigne et reviens. corps qui presse, pression contre la rambarde. ressens la froideur de la barre de fer, contre le ventre. - et toi ? t’as envie que je reste ?.. léger sursaut. cambre légèrement quand je te sens jouer avec la ficelle. - t’as changé d’avis ? paupières lourdes, griffent la barre.

 « On s’en fou. » Dévie le sujet. Il n’y a jamais pensé. À ça. A une possible arrestation. Pas parce qu’il a un excès de confiance. Il a conscience qu’avec la poisse familial, c’est qu’une question de temps, avant que ça merde, mais pour l’instant rien. Il vie au jour le jour, le garçon. Ongle sur le métal. L’agonie qui vibre. Cambrure du dos qui répond. Pousse son cul contre lui. La question s’extirpe de ses pulpeuses.

@Isla El Saher