royal dark. ((PAXTON))

pandémonium où les vivants se mêlent. la moelle sucée par luxure et suffisance. comptent les fables d’un monde trop intacte. menteurs des hautes sphères, crache le statut à toutes les révérences. veulent prouver leurs grandeurs ou s’en convaincre. lassitude dans mes sourires, lèvres qui se délient en un mécanisme rodé depuis toujours. me pavane fièrement au milieu de la foule, provoque regard de papa qui déteste la robe outrageuse. scandale dans les cultures. vengeance subtile pour la promesse d’une alliance forcée. je te hais. soupire franchit les lèvres, lève les yeux au ciel dans une énième mascarade. orbes tombent par hasard sur la main qui dérobe. serpentent jusqu’au visage du coupable. toi qui disparaît trop vite dans la foule. tache dans le décor. retrace tes pas, n’importe quel moyen de fuir les rapaces. en trouver un autre. chien errant en cavale. attrape coupe de champagne sur un plateau volant. les yeux s’arrêtent sur ta silhouette, derriere les baies vitrées. cherche la première porte pour retrouver la carcasse. - la delacour risque de pas se remettre de la perte de ce joli bracelet.. côte à côte, détourne le regard sur le vide pour le glisser sur toi. - paraît que c’est son mari qui le lui a offert pour leur trente ans de mariage. et d’adultères. même l’amour est hypocrite ici. seul l’opulence compte. récite l’histoire trop de fois écouté. machinalement, se déverse les mots sans intérêt.

Chemise trop serré. La gueule qui va pas avec. Arpente l’assemblée pour leur servir quelques verres. Tentant au passage, d’attraper de quoi lui donner des billets vert. Scintille les diamants. Captent son regard. Tendant son plateau à une blonde de la main droite, il laisse la gauche ouvrir le fermoir sur le bras de la vieille. Expert. Pied mis en travers, il force un homme à trébucher sur la volée. Pendant ce temps là, il récupère le précieux. L’enfourne dans une doublure de son gilet. Jugeant qu’il en a fait assez, le voleur disparait. Fend la foule pour se faire oublier. Trouve refuge sur un balcon. Vent nocturne. Caresse son derme. Toujours sous pression, il sort une cigarette. L’allume pour faire diversion si jamais on lui demande ce qu’il fou. Claquement de porte. Voix féminine qui lui parvient. Vers l’intruse, ses opalines dérivent. Sondent rapidement l’inconnue. Gamine. Fille à papa dont la serpentine crache ce dont elle a été témoin. Loin de se démonter, le blond se pare d’un masque lisse. Sans faille. “C’est comme ça qu’tu fais la conversation ?”

brise brûle les jambes de ses stalactites invisibles. cuisses mises à nues d’une robe trop courte pour eux. pas pour toi. aux charmes avalés par le textile d’une chemise trop serrée. inverse les rôles ce soir, toi qui mens pour nous ressembler. moi qui voudrais m’en démarquer. heurter les règles de la noblesse gerbante. imagine l’envers du décor, sur tes lippes qui pincent le bout de ta clope. nonchalance de l’escroc au sang givré. habituée à servir un faux visage pour ne pas déceler ton arnaque. laisse le semblant de rictus frôler mes lèvres. - et toi ? c’est comme ça que tu sers les petits fours ? croise à nouveau le regard, lui qui s’attarde sur tes océans silencieux. doigts fouillent dans ma pochette, ressortent le cellulaire. - je peux aussi appeler les flics.. peut être qu’eux, ils apprécieront ma conversation.

« T’veux faire une réclamation ? » Étendu lunaire derriere lui. Contre la rambarde, le blond prend appuie. Porte la clope à ses lèvres. Le regard rivé sur elle. L’apparat sur sa silhouette. Forme humaine d’un monde qui ne sera jamais le sien. Tissu dévoile les cuisses dorées. Trop courte pour le lieu. Sur ses talons, elle joue a la menaçante. Sort de sa pochette, un gsm. Eclat dans les opalines. La crainte fugace s’évapore. Met au point un plan de secours. Habitué à se sortir de situation merdique, il sait déjà quoi faire. Au cas-où. Les bras écartés, recrache la fumée vers les cieux. Les orbes toujours sur elle. « Avant d’appeler, viens vérifier si je l’ai. » Nonchalance feinte.

haussement d’épaules. le téléphone entre les doigts, accessoire de menaces. cherche la réaction dans le jeu. seul divertissement vibrant. m’accroche à n’importe quoi, n’importe qui pour échapper aux obligations sans saveurs. - une petite.. pour les serveurs maladroits. pointe la comédie jouée juste avant. mise en scène observée de loin. laissant les aveugles s’offusquer d’une robe tachée. sans se rendre compte des diamants envolés entre tes mains habiles. crucifié devant la lune, les bras qui se déplient en invitation cachée. détourne le regard quelques secondes, masque l’hésitation. qui tu es ? flirt avec le danger. l’inconnu attrayant, trop pour ne pas s’y risquer. avance jusqu’à la rambarde contre laquelle tu reposes. l’assurance qui degueule de tes yeux perçants. contre tes côtes de chaque côtés, les doigts s’enroulent au fer. accrochent la rambarde pour te faire prisonnier. - c’est comme ça que tu veux que je te touche ?.. genou appuie contre ta cuisse. reprends tes mots, ou presque, en murmures chaud contre l’oreille.

Reflet argent. S’accroche à sa robe. Fait scintiller l’indécent. Le profil présenté, elle déserte son regard. Pendant un instant, il se dit qu’elle aura pas le cran de venir. Et puis, elle se met en mouvement. Traîne ses éclats diamantés dans son sillage. Corps en otage. De ses bras. Princesse qui transpire la provocation. Irrite le blond. Son arrogance pourrie. Sur sa cuisse, son genou presse. Impose son poids. Et murmure contre son oreille, ses lippes hautaines. Sa clope coincé dans une main, le blond agit. De l’autre, il attrape l’un des poignets. Celui qui tient le téléphone. Déséquilibre forcé. Elle s’écrase à moitié sur son torse. L’ovale pas loin du rougeoiement. Derrière son dos, il retourne son bras. Fracas. Sur le béton de la terrasse, l’objet de discorde s’éclate. Agile, il met en sécurité sa zone sensible en déviant légèrement le bassin. I atteignable pour ses genoux. « Finalement, j’préfère que tu t’abstienne. » Respiration calme. Soulève lentement sa cage thoracique.

l’ego plus bruyant que la raison. avale les centimètres qui nous sépare encore. distance devient proximité salace. frôle la débauche de mon genou, titille les nerfs dans une symphonie ardente. insouciante, à provoquer le démon. mondes opposés se toisent et s’opressent. guerre qui bat dans la pénombre d’un balcon désert. vacille sur les échasses, tangue jusqu’à ce que tu me retiennes contre ton torse. silencieux. pic d’adrénaline remonte battre dans le décolleté. pourrais presque sentir la brûlure du bâtonnet coincé entre tes doigts. bras qui se tord sous l’emprise, poignet qui tourne jusqu’à lâcher le cellulaire. rage dans les pupilles, serre le poing sans pouvoir m’extraire. - lâche moi. sauvage. visage s’approche dangereusement. corps qui presse le tient un peu plus contre la barre de fer. canines qui grincent jusqu’à ce que le regard accroche deux silhouettes à quelques mètres.

Plus d’arrogance. Ne reste que la frustration. Princesse déchue. Descend de son trône. Use de menace pour s’en sortir. Mais ça ne fonctionne pas avec Pax. Il est prêt à prendre le risque. Il trouvera bien un moyen de s’en sortir. De fuir. « Vas-y. Crie. » Les dents serrés, il répond à sa tentative d’intimidation. Resserrant davantage son emprise sur son poignet. Aucun jeu. C’est sa survie qui parle. Tombe les secondes. Rien ne vient. « T’attends quoi ? Fais-le ! » Mêlé dans la merde. Loin de ses actions habituelles. Lui qui sait se faire discret. Elle bousille tout la brune. Le fait jouer à l’équilibriste.

tension palpe dans les artères. sang chaud vibre trop vite dans les veines. pression se resserre et tes lippes provoquent un peu plus. la peur qui ne gronde pas, déception dans les yeux sombres. aucun gain. aucune satisfaction quand tu me le demandes. crie. comme si t’avais rien à perdre, imperturbable dans ton rôle. poignet devient douloureux dans tes serres. les chuchotis des protagonistes au loin viennent ramener à la réalité. me rappelle que le monde nous appartient pas. pas ce soir. - joue avec moi. prunelles lancent le défi. - je veux transformer cette réception en scandale.. effleure les pulpeuses, les mots caressent tes lèvres. entremêlés dans ma respiration. - je veux qu’ils nous regardent.. qu’ils s’indignent devant nous. lippes entrouvertes, vile caresse du bout du nez. respire. les billes qui retombent sur tes lèvres. cherchent l’approbation.

Pression sanguine. S’élève trop vite. Ça devait être une soirée sans histoire. Facile. Pas compromise par une petite conne. Tendu, il entend les voix se faire plus proche. Myocarde douloureux. Il tente de calmer son rythme cardiaque. D’éviter l’emballement. Sur elle, il baisse le regard. Rentre en collision avec ses prunelles. Ses lèvres. Elle qui quémande. Pendant un instant, il est pris au dépourvu. Mettant du temps à percuter ce qu’il a bien entendu. Et puis, le regard se durcie. Dégoûté par ce qu’elle lui balance. Petite princesse qui a besoin de faire crier papa. Il est écœuré par ce monde. Par toutes ses nanas en demandent de frissons. Uniquement pour combler un vide. Ce sont les mêmes qui –quand elles en ont assez- retourne à leur petite vie tranquille, alors que l’autre usé jusqu’à la moelle, erre. Mégot en vole. S’écrase sur le bitume. D’une pulsion brusque, il repousse la brune. Lui fait perdre volontairement l’équilibre pour qu’elle atterrisse au sol. Rien de très fort. Juste assez pour qu’elle le sente. Qu’elle recule. Dominante ombre. Crache son mépris. “Trouve toi un autre clebs.” Fille de l’émir sur le bitume. Il la contourne. S’approche de la porte quand il entend une voix près derrière la porte. Merde. Peste intérieurement. Le karma qui s’acharne sur lui.