(marley) serait-ce juste dans ma tête, ou toi aussi c'est dans la tienne ?

Je ne pouvais retenir un rire en l'entendant me dire que j'étais aussi têtu qu'elle, le genre de rire qui faisait du bien. J'en revenais pas moi même de parvenir à être aussi détendu avec elle, alors que nos rapports n'avaient cessés d'être sous tension jusque là. « Viendrais-tu d'avouer être têtue Brinley ? » la taquinais-je en haussant un sourcil. Brinley. Le prénom sonnait soudain particulièrement entre mes lèvres, quand d'habitude je l'affublais d'un Morelli. « Tu n'auras qu'à me payer le prochain restau... comme ça je m'assure qu'il y aura un prochain » commentai-je, l'air faussement innocent. Puis je la relançai sur notre jeu, toujours curieux d'en savoir plus sur elle. Une fois de plus je voyais juste. J'étais pas mauvais, ce qui était somme toute plutôt satisfaisant. Brinley avait beau être un mystère à mes yeux, je ne m'en sortais pas trop mal. « A ta tête, ça n'a pas l'air d'être la meilleure des destinations » commentai-je. La serveuse venait finalement prendre notre commande et encore une fois, nous partions dans les opposés. Fruits de mer pour elle, magret de canard pour moi. Sans commentaires. Nouant mes mains sur la table je me concentrais, réfléchissant à ses questions et aux réponses à donner. C'était à la fois amusant et difficile, pour quelqu'un comme moi qui avait toutes les peines du monde à se livrer. « Ce qui me dégoûte le plus c'est le manque d'hygiène corporelle. Je ne pense pas avoir été amoureux un jour alors... impossible de répondre à ta question. Et quand je dois prendre une décision importante, j'écoute principalement mon coeur » répondis-je, regard vrillé dans le sien.

Pour la toute première fois il m'appelait Brinley, sans que ça sonne avec sarcasme ou avec mépris. Non, la tonalité de sa voix avait changé en le prononçant. Il y avait du progrès, tranquillement on s'alignait sur une autre voie très différente jusque là. « Exact, déçu que je sois pas parfaite ? » Non mais cet adjectif était le premier d'une longue liste -j'aimerais bien être parfaite mais nooon, sinon la vie serait trop chiante et raplapla si ça devait être le cas.- Mon regard se levait vers lui, attentive à ce qu'il me disait. « Me dis pas que t'es tombé sous mon charme pour penser au prochain restau. » Le baiser en premier, le restau ensuite, après j'sais pas ce qu'il se passerait mais clairement on avait le don de faire les choses un peu dans n'importe quel ordre. N'empêche, mon coeur se resserrait si fort dans ma poitrine. La sensation était bizarre mais ça me faisait pas peur c'était.. agréable. Je ne saurais expliquer ce que ça me faisait d'entendre ça, j'étais contente de savoir qu'il voulait me revoir. Je secouais négativement la tête à sa remarque, franchement dans le top dix des pires endroits, cette ville figurait tout en haut. Je prenais quelques gorgées de vin, curieuse de connaître un peu plus ce qui se cachait derrière cette personnalité qui me troublait. Je m'étouffais presque avec mon breuvage lorsqu'il m'avouait avoir horreur de la mauvaise hygiène corporelle, ah ah sans blague. « Tu m'étonnes que ça te dégoûtes, c'est le cas pour tout le monde y compris moi. » Dit la meuf qui s'est fait vomir dessus à des soirées, génial. Et qui a dû prendre trois douches dans la même journée parce que l'odeur était restée là psychologiquement parlant. « Peut-être pas le terme amoureux mais t'as déjà dû être attaché à une fille, au point de faire quelque chose de romantique pour elle ? J'imagine que tu dis vrai.. » Vraiment je savais pas quoi en penser mais on avait eu une discussion là-dessus y'a plusieurs mois, à Paris. Damn it j'me souviens encore de ça? « J'pense que tu dis vrai sur le fait que tu suis ton coeur.. même si ta raison te dit de faire demi tour. » Il était assez intelligent Marcus pour pas faire tout foirer non plus. Est-ce qu'il avait déjà regretté un de ses choix qu'il croyait être le meilleur? La serveuse arrivait quelques minutes plus tard avec nos assiettes qu'elle posait devant nous.      

« Déçu ? Non voyons, la probabilité d'avoir deux personnes parfaites à une même table est trop mince de toute façon » répondis-je avec un grand sourire, l'arrogance pour meilleure amie. Avoue, avoue que ça te fait rire Brinley. Les sous entendus semblaient être de mise puisque j'en profitais pour lui glisser l'espoir d'un second rendez-vous. Ce qu'elle en pensait ? Impossible à savoir, c'était bien ça le problème avec elle. Elle était et demeurait un mystère à mes yeux. « Il se pourrait que ça fasse déjà un moment que je suis tombé sous ton charme » glissai-je l'air de rien, jouant avec le pied de mon verre. Bonne ou mauvaise chose ? Seul l'avenir nous le dirait mais ce soir, j'avais simplement envie de me laisser porter, pour une fois. Est-ce que ça lui plaisait, de savoir qu'elle ne m'était pas indifférente ? Est-ce qu'au contraire ça ne lui faisait ni chaud ni froid ? Encore une fois les questions se bousculaient dans ma tête, me donnant clairement le vertige et confirmant que je ne savais pas où je mettais les pieds.
Ce jeu entre nous était un prétexte pour en savoir plus sur elle, mais il impliquait forcément que je me dévoile également. Je répondais avec sérieux, même si pour le coup la réaction de Brin me fit rire à mon tour. « Sérieux, tu serais étonnée de voir à quel point la notion d'hygiène peut varier d'une personne à l'autre » dis-je en me pinçant les lèvres, préférant ne pas y penser. Je crois qu'il n'y avait rien au monde qui me dégoûte plus que ça. Je prenais le temps de réfléchir ensuite face à sa réflexion. « Oui, bien sûr ça m'est arrivé » admis-je, d'autant que je pouvais vraiment être romantique quand je le voulais. « L'attendre pendant des heures à l'aéroport pour lui faire une surprise est-ce que c'est romantique ? » ajoutai-je alors avec un sourire amusé, l'image d'Isla flottant un instant devant mes yeux. Mais je la chassais vite, me concentrant sur celle qui me faisait face. « Mmh ça ferait donc trois réponses sincères ? » soulignai-je, haussant un sourcil. « En vérité, j'ai plutôt tendance à écouter ma raison. Dans... énormément de cas. C'est rare que je fasse l'inverse, même si ça m'est déjà arrivé » avouais-je. Peut-être allais-je la décevoir, mais il n'était pas question de mentir à cet instant... et je n'en avais pas envie.
La soirée se poursuivait ainsi un moment, dans un match de questions réponses tout au long de notre repas. Je passais.. un excellent moment. Adorant voir son sourire sur ses lèvres, et cette façon qu'elle avait de me regarder par moments. Je regrettais donc presque le moment où le dîner touchait à sa fin, passant sa veste sur ses épaules après avoir réglé la note, ravi d'avoir eu le dernier mot sur ce point. On arrivait à l'extérieur, l'air frais nous fouettant le visage. « Satisfaite de votre soirée madame ? » lui demandais-je, marchant lentement à reculons pour continuer à lui faire face. Arrivant à la limousine je m'arrêtais. « Je peux te raccompagner. Ou peut-être que tu aimerais venir boire un dernier verre chez moi.. ? » demandai-je, le coeur battant un peu trop malgré moi face au sous-entendu que cela pouvait impliquer.

Roh, après tout ce temps j'étais toujours pas aussi parfaite à ses yeux? La perfection promise en buvant le même verre ou en partageant le même mégot avait pas trop fonctionné, déçue je vais jamais m'en remettre oh lord. Je demande un remboursement sur le produit, aka Marcus, il a volé toute ma dignité merci. Il arrivait quand même à me fait sourire, fidèle à moi-même je levais les yeux au ciel pour montrer que ses piques m'atteignaient pu comme avant. L'entendre me confirmer qu'il était sous mon charme depuis un moment faisait qu'accélérer les battements de mon coeur de façon démesurés. Peut-être que ce flirt allait nous mener à notre perte.. ou peut-être pas, who knows. En vrai malgré le passif entre lui et Nora, j'avais l'impression d'être coupée du monde et je vivais mon truc avec Marcus dans une bulle. J'savais ce que je faisais c'était pas bien mais j'écoutais mon instinct qui lui, me disait de faire confiance à la vie pour une fois. « Il semblerait que je sois aussi tombée sous ton charme. » avouais-je, rien avait été calculé. Je pouvais pas expliquer pourquoi. Cette vérité ne faisait pas partie du jeu du vrai du faux, quand je disais qu'il me plaisait je le disais avec sincérité. Je reformulais l'une de mes questions plus clairement et je me pinçais les lèvres entre elles en écoutant sa réponse. « Ça compte comme du romantisme, avec un bouquet ou sans bouquet. » Après tout, c'était l'intention qui comptait. Il devait être heureux comme jamais à ce moment de sa vie.. je me demandais qu'est-ce que la vie lui avait faite pour qu'il se montre différemment sous un autre jour. J'aurais dû m'en douter qu'il suivait sa raison plutôt que son coeur, même si j'avais visé juste pour le reste. Je préférais qu'il se montre franc maintenant mais c'est pas pour autant que j'étais déçue d'entendre la vérité le concernant. Dieu sait à quel point qu'il y avait une ligne mince entre la raison et le coeur. Le repas passait si vite, trop vite et là.. j'étais déçue. Parce que j'voulais pas que ça se finisse, j'étais frustrée de pas pouvoir en connaître davantage sur lui, même si j'avais déjà pas mal d'infos compromettantes et pertinentes sur lui que je garderais que pour moi. Comme promis, il réglait la note et intérieurement je pestais malgré moi, ugh. « Très satisfaite et vous monsieur ? » répondais-je en le lâchant pas du regard, pendant que lui il marchait de reculons. J'étais toujours aussi déstabilisée, peut-être même encore plus qu'avant. On s'arrêtait devant la limousine, alors que le chauffeur ouvrait la porte pour nous et je me tournais vers Marcus. « Serait-ce une demande pour poursuivre la soirée avec moi von Habsburg? » demandais-je en souriant. « L'invitation me plaît. » Je m'engouffrais la première dans la limousine, j'avais pas envie de rentrer à l'appart tout de suite de toute façon.      

« Très satisfaite et vous monsieur ? » Je souriais, appréciant le surnom donné sur le ton de l'humour et qui pourtant, avait quelque chose d'assez sexy dans sa bouche. « Egalement très satisfait » répondis-je avec un sourire, la dévorant du regard. Elle était belle, j'avais passé un excellent moment... je n'avais clairement pas envie que ça se termine. Et apparemment, elle non plus. « Totalement » répondis-je ensuite. « Si tu n'as pas peur de te jeter dans la gueule du loup » ajoutai-je avec un brin de malice, la laissant s'engouffrer dans la limousine. L'image était assez marante et au delà de ça, il y avait quelque chose de particulier à lui dévoiler l'endroit où je vivais. Du moins en sa compagnie, cela prenait une connotation particulière. Savait-elle seulement que je vivais dans la suite d'un hôtel ? Elle allait vite le découvrir, de toute façon. « Merci Kenneth, ce sera tout pour ce soir » glissai-je à mon chauffeur pour le congédier, une fois arrivé au Marriot Copley Place. Guidant Brinley dans l'immensité de l'hôtel je l'amenais jusqu'au dernier étage, avant d'enfin pousser la porte de ma suite. Silencieux je retirai mon manteau, la laissant apprécier la beauté des lieux, l'immense baie vitrée donnant vue sur tout Boston, la déco luxueuse et épurée... « Bienvenue chez moi ». C'était étrange de la voir évoluer dans mon environnement, passer près du piano, effleurer du regard ma bibliothèque. Bizarrement moi qui n'aimais pas me dévoiler, ça me plaisait bien.

« Si tu n'as pas peur de te jeter dans la gueule du loup » J'crois que j'avais passé ce cap en assistant au repas de sa famille. C'était pas vraiment pareil mais c'était tout comme, d'une certaine manière. Qui a dit que j'étais pas déjà dans la gueule du loup? J'étais bien courageuse. J'ignorais où il habitait. J'crois pas me souvenir d'avoir eu une quelconque information là-dessus venant de ses soeurs. Une grande maison? Un manoir? Un appart très luxueux? Ou même un loft? Tout était possible. J'éliminais la première et la dernière, parce que je prenais en considération son statut social très élevé et qu'il faisait partie de la famille royale. Tout ce que j'avais imaginé faisait place à un étonnement en voyant.. un hôtel? J'avais été à côté de la plaque mais genre vraiment. Voir le personnel le saluer.. j'trouvais ça impressionnant. C'était grave d'être autant émerveillée pour ça mais bon, on venait pas du tout du même milieu. Un réel clash socialement parlant. On prenait l'ascenseur jusqu'au dernier étage. Je le laissais ouvrir la porte, découvrant son milieu de vie. J'étais dans l'antre de Marcus von Habsburg. La baie vitrée qui offrait une vue magnifique sur toute la ville, la déco qui le représentait bien. Je remarquais rapidement que nous étions que tous les deux, y avait pas de staff dans les parages. « J'suis sûre que tu dois faire des jaloux avec cette suite. Je me débarrassais de mon manteau et de mon bonnet que je déposais sur le premier fauteuil. Je regardais tout autour de moi, les moindres détails, y compris l'énorme bibliothèque. Le truc qui attirait particulièrement mon attention c'était ce piano. « Tu joues du piano ou c'est juste une déco pour combler l'espace? » demandais-je doucement en relevant mes yeux vers lui, suivi d'un sourire.         

J'adorais observer la ville à cette heure, observer les lumières qui scintillaient dans cette effervescence silencieuse depuis cette suite devenue familière au fil des années. Ca avait quelque chose de reposant. Du coin de l'oeil j'observais Brinley, tout en me dirigeant vers le bar. Je la laissais vagabonder, sortant deux verres, attrapant le whisky. « Surement » répondis-je en riant légèrement, versant le liquide ambré. « Mais rares sont ceux qui arrivent jusqu'ici » ajoutai-je. Je n'étais pas du genre à ouvrir mes portes à n'importe qui, tout comme je pouvais être très sélectif sur mon entourage. Je me rapprochais d'elle, souriant en entendant sa remarque sur le piano. « J'en joue ». Ca faisait même des années que je pratiquais, ayant commencé les cours très jeune. Si j'avais bénéficié de tout un tas d'activités enfant, la piano était probablement l'une des seules choses qui était vraiment une passion. Avec le dessin mais pour ça, je n'avais pris aucun cours. Lui tendant son verre, je posais le mien sur le piano avant de m'installer sur le siège, me décalant pour lui laisser une place à mes côtés. « Viens » l'invitai-je. Je commençai alors à jouer quelques notes.

Ce qui me frappait le plus dans toute cette déco c'était l'absence de photos de famille sur les murs ou les autres surfaces. Peut-être qu'il n'était pas assez sentimental pour avoir envie de voir les têtes de ses frères et soeurs matin et soir, ainsi que ses parents. Hm d'ailleurs, avait-il une photo de sa mère quelque part? Ça m'intriguait mais j'allais pas poser la question, il me l'avait fait comprendre en Autriche que c'était un sujet un peu trop tabou. Je respectais ça. Pour revenir au fait que j'étais dans sa suite, ça me faisait bizarre d'être dans son monde à lui, c'était littéralement son jardin secret ici.  « Donc si je comprends bien.. je suis pas n'importe qui. » C'était une question rhétorique, j'trouvais ça flatteur qu'il m'avoue ça. Devant mon air interrogateur en voyant ce piano, il m'avouait en jouer. J'aurais jamais pensé ça, comme quoi les apparences sont souvent trompeuses. Marcus me sortait de mes pensées en me tendant un verre d'alcool, si je me basais sur la couleur ça ressemblait à du whisky. Il m'invitait à venir m'installer à côté de lui au piano, je m'avançais en prenant place sur le siège à côté de lui. Ses doigts se posaient sur le clavier qu'il.. maîtrisait d'une façon tellement wouah. J'étais attentive à cette douce mélodie qui envahissait la pièce. Au fil de la composition, je sentis quelques larmes couler de mes yeux pour rouler sur mes joues. « C'est vraiment beau.. » Je ne saurais expliquer pourquoi mais j'vivais.. une émotion qui m'était étrangère. J'étais bouleversée, beaucoup même. C'était pas négatif, ça me rendait émotive.      

Je lui dévoilais encore une nouvelle part de moi en l'invitant ici, entre ces murs qui faisaient mon chez moi. Hormis quelques œuvres de designer ou d'artistes que j'appréciai, il n'y avait pas grand chose de personnel. Peut-être parce que même ici, j'avais du mal à exprimer ce que je pouvais ressentir pour mes proches ou ma famille. Suite à la question de Brin, je m'installais au piano pour lui jouer quelque chose. Je laissais les notes m'envahir, la mélodie prendre possession de moi, m'évadant dans cette douce plénitude qu'apportait le piano. Prenant une toute nouvelle saveur alors que je jouais pour Brin, laissant ce qu'elle m'inspirait s'insinuer dans mes pensées, jusque dans mes doigts qui courraient le long du clavier. J'aimais particulièrement ce morceaux et... ce qu'il était en train de se produire entre elle et moi était particulier aussi, sans que je ne parvienne à mettre des mots dessus. « C'est vraiment beau.. » Jouant la dernière note je me tournais vers elle, découvrant les traces de larmes sur son visage. Décontenancé je ne disais rien pendant quelques secondes peu habitué à... déclencher quelque émotion chez qui que se soit. « Je ne m'attendais pas à ça » dis-je avec un sourire. Puis ma main se glissait contre son visage, essuyant ses larmes avec mon pouce. « Merci » murmurai-je, mon regard détaillant son visage, puis ses yeux qui plongeaient dans les miens. C'était... assez indescriptible, ce qu'elle remuait là au fond de moi. Alors doucement, je me penchais vers elle pour l'embrasser. Savourant ses lèvres pulpeuses et les palpitations que me procuraient ce baiser.  

J'étais incapable de retenir une larme, elles coulaient d'elles-mêmes le long de mes joues. Je ne saurais expliquer pourquoi, y'a quelque chose dans ce morceau qui venait jouer avec mes émotions les plus ancrées. Ma gorge se nouait, j'oubliais presque que j'étais à côté de Marcus. C'est comme si on m'avait téléporté dans une autre pièce, c'est comme si j'étais seule face à cette musique qui résonnait dans mes oreilles. Je succombais à un réel impact émotionnel que je ne contrôlais pas, peut-être est-ce qu'il essayait de me faire passer un message ou alors est-ce que c'était moi qui me sentais interpellé par ce son? Marcus jouait la dernière note avant de se retourner vers moi.. tout aussi perplexe devant mes yeux mouillés. « Moi non plus. » disais-je en reprenant mes esprits, souriant doucement alors que sa main se glissait contre ma joue pour essuyer mes larmes. Je le laissais faire, quant à nos regards, eux, ils se plongeaient l'un dans l'autre. Des frissons parcouraient mon épiderme, j'avais le coeur en tachycardie. Ces signes se manifestaient toujours quand je me retrouvais à proximité de lui, difficile de les ignorer. C'était plaisant, j'avais pas peur.. j'saurais pas décrire le mot exact. Ça me faisait du bien, au contraire. Et mon coeur s'emballait encore plus que l'habitude lorsqu'il se penchait vers moi pour.. m'embrasser. Respire Brin, respire. Sans réfléchir, je lui rendais ce baiser qui était extrêmement doux. C'était pas notre premier baiser mais il était clairement différent du premier. Contrairement à la dernière fois, là nous étions sobres. « T'embrasses souvent les filles comme ça pour les remercier ? » demandais-je pour reprendre mon souffle, suivi d'un de rien à deux millimètres de sa bouche. « On avait dit un verre mais j'ai pas trop envie de partir.. » je me reculais légèrement histoire de mieux observer ses traits sur son visage, j'pouvais pas être plus formelle que ça.