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Je surpris Kaleigh regarder vers la porte que je m’apprêtais à franchir. Songeait-elle à me retenir d’une façon ou d’une autre, ou était-elle en réalité soulagée par le fait que je quitte la pièce ? Qu’allait-elle faire une fois que je serais partie ? Allait-elle s’écouler sur son lit, appeler Sasha, ou sortir prendre l’air ? Et moi ? Je ne savais pas non plus ce que j’allais faire du reste de ma journée. Je rejoindrais surement ma chambre, passerais la soirée dans la salle commune à regarder le film de la soirée en compagnie des autres Quincy, puis je passerais le reste de la nuit seule dans ma chambre, puisque ma colocataire passant le week-end dans sa famille. Puis s’annonçait un long week-end en solitaire. A moins que je reste. Je pouvais encore retirer ma veste, reprendre place sur le lit et essayer de comprendre pourquoi elle en était arrivée à sortir avec deux personnes en même temps, et à leur mentir, à avoir une double vie. Ce fut ce moment que choisit Kaleigh pour poser ses mains sur mes joues et d’approcher à nouveau son visage du mien pour m’embrasser. Un baiser plus doux que celui d’avant. Ce fois-ci, je la laissais faire, les yeux fermés, essayant de profiter du contact de ses lèvres sur les miennes. Puis je posais mon front sur le sien. En égoïste, j’aurai aimé qu’elle me dise qu’elle allait rompre avec son petit ami, pour qu’il ne reste que moi auprès d’elle. Je la pris dans mes bras, et l’enlaça tendrement. Puis je décrochais mon sac de cours de la patère et tourna la poignée de la porte pour sortir de la chambre étudiante.
La porte se referma derrière moi. Un soupir de soulagement m’échappa. Mais je n’étais pas vraiment soulagée. Je ne savais pas si j’avais fait le bon choix en partant. J’avais envie de me battre pour elle, pour être la personne avec ses côté, la personne avec qui elle allait être en couple, parce que j’étais amoureuse, tout simplement. Mais je devais d’abord passer au-dessus de la colère que j’éprouvais en même temps. Car elle m’avait caché trop de choses, m’avait reproché une aventure d’un soir alors qu’elle voyait quelqu’un d’autre depuis bien plus longtemps. Car elle m’avait menti en me regardant droit dans les yeux. Mais je ne pouvais pas me mettre en colère contre elle, je n’avais pas pu hausser le ton. J’avais presque été indifférente alors qu’au fond de moi, je bouillais. Je lançais un dernier regard à sa porte sans vraiment savoir pourquoi, puis quittait le bâtiment. Je croisais les doigts pour qu’elle soit réellement assez amoureuse de moi, et prenne la bonne décision.
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