(marley) do you see that i don't care

Passant ma langue sur mes lèvres, je prenais à peine le temps de réfléchir à ce qu'il me disait. C'était vraiment fascinant à quel point on arrivait à se tolérer, sans s'envoyer promener ni rien. Tendre des perches avec des sous-entendus, ça c'était fun. Vive le sarcasme qui sauvait ce match de ping pong de qui aura le dernier mot. « Tu sais pas à qui t'as affaire von Habsburg. » répondais-je presque du tac au tac. J'étais pas impressionnée, j'comptais pas me défiler. Peu importe comment il allait s'y prendre, j'allais me défendre faut pas penser que parce que y'avait le prince d'Autriche devant moi que j'allais lui laisser l'honneur de partir vainqueur. Il me rappelait que c'était moi qui l'avais invité. Bah ouais j'suis adorable comme hôte, toute façon il aurait pu refuser. Pourquoi il l'avait pas fait d'ailleurs? « T'es sûr que c'est de la pitié ou c'est parce que t'as enfin remarqué que j'étais de bonne compagnie? T'aurais pu m'envoyer chier t'sais. » Voyons voir un peu la franchise, j'étais prête à tout entendre.       

On se provoquait l'un l'autre, toujours à celui qui aura le dernier mot. C'était plus fort que nous, plus fort que moi sauf que depuis quelques minutes, tout ça semblait prendre une dimension différente. Derrière le sarcasme une certaines tension s'installait de plus en plus, comme un peu plus tôt dans la limousine et... j'étais pas à l'aise avec ça. Je repoussais tout ça, consciemment ou pas, cherchant absolument à ramener sur le tapis le fait que je ne pouvais pas la blairer. « Toi de bonne compagnie ? J'ai surtout des remords à laisser une handicapée chercher l'ivresse seule » commentai-je avec mon air méprisant. Je finissais la fiole en basculant la tête en arrière. « Je regagne ma chambre. A moins que tu n'aies besoin d'aide pour te mettre au lit ? » demandai-je, railleur, tout en me dirigeant vers la sortie. « Je suis dans la chambre à côté si tu fais un malaise » lançai-je goguenard, me faisant un plaisir de rappeler à son bon souvenir ce qu'il s'était produit. Puis dans un dernier mouvement de main je m'en allais, la plantant là.

Des remords venant de lui? Qu'est-ce qu'il cherchait à me faire passer comme message? « Ça te va presque bien le rôle du preux chevalier. » disais-je ironiquement, suivi d'un léger mouvement de tête. D'un côté j'étais saoulée qui me réduise à ça, alors que de l'autre y'avait un truc qui m'agaçait. C'était pas vraiment lui mais, plutôt le déroulement de la soirée. Et l'ambiance qui avait changé, le tout en fait. J'écrasais le mégot de cigarette dans le cendrier, alors que je me décalais avec mon fauteuil pour le laisser passer. « Own s'il te plaît, borde moi. » répondais-je sur le même ton, sans oublier mon sarcasme légendaire. « C'est noté, merci. What da fuck, j'y comprenais pu rien. Fatigue et l'alcool ça ne faisait pas bon ménage. J'avais bien entendu sa remarque sur mon malaise de tout à l'heure, si y'avait bien un endroit où je me sentais en sécurité c'était cette chambre d'hôtel. On se saluait de la main avant qu'il quitte la pièce, me laissant là toute seule. Je réussissais à me débrouiller pour aller dans le lit, j'avais pas envie d'attendre les filles. J'étais crevée et surtout.. perturbée par la tournure de cette discussion. Grimaçant une dernière fois de douleur, je m'endormais.  

rp fini