It's been a long time
Elle est là la vie qu’il a toujours souhaité Lyssandre, à portée de doigts. Celle qu’il avait imaginée pendant des années, dessinée dans sa tête, sûrement à tort vu comment les choses s’étaient terminées. Pourtant, il entrevoit à nouveau tout ce qu’il avait en tête, juste avant que le blond ne s’en aille. Il voit les ombres des enfants qu’il imaginait être les leurs, voit cette bague qu’il a rangé soigneusement dans ses affaires briller autour de son doigt, le tatouage qu’il a fait avec lui devenir plus profond que jamais. Tout est clair dans son esprit, tout l’avait toujours été, mais rien ne s’était finalement réalisé. Ce qui pourrait changer aujourd’hui. Il est prêt Lyssandre, à prendre un nouveau départ avec le blond, à effacer ces années de souffrances loin de lui, mais aussi ces années de disputes et d’incompréhension à ses côtés. Ils en avaient traversé ensemble des choses, certaines très difficiles, désormais, ils méritaient d’être heureux. Tous les deux ensemble. Pourtant, cette vie qu’il imagine sans difficulté, Lysandre ne semble pas enthousiasmer le blond. Il subit l’effet d’une douche froide à ce conditionnel qui effleure les lèvres de son ancien amant. Voir quoi ? La possibilité qu’ils vivent séparément, loin l’un de l’autre ? Que le blond continue son engagement pour n’être présent dans la vie du brun que quelques mois dans l’année ? Non, rien de tout cela n’était envisageable. Il n’avait plus vingt ans Lyssandre et ne voulait plus prendre le temps de voir, de se faire miroiter de belles promesses qui ne viendraient jamais. Il voulait une vie avec le Martinez dans laquelle il lui montrerait que lui aussi voulait de cette.
Il est d’ailleurs le premier à verbaliser cette option, la seule acceptable à ses yeux, celle dans laquelle ils sont à nouveaux ensemble, dès ce jour, dans cet instant, sans avoir à réfléchir, parce qu’il sait exactement ce qu’il veut Lyssandre. S’il pouvait, il épouserait même le blond sur le champ, ce qu’il aurait aimé faire il y a plusieurs mois déjà, mais ce à quoi, il avait bien évidemment dû renoncer.
(Lyssandre Wayne)