It's been a long time
Harvard ; 10 Years Later
Réunion des anciens élèves 2033
@Florian Martinez TW : Agression, chantage affectif
« Tu as fais quoi ? » Il reste abasourdi par ce qu’il vient d’entendre, le regard froncé, les lèvres légèrement entrouvertes. Il n’arrive pas y croire, à accepter ce qu’il est en train d’apprendre. Ingvar reprend la parole, recommence son récit en se limitant cette fois à l’essentiel des informations : il s’est battu avec Florian la veille, lors de la soirée des anciens élèves. Ce qu’il désapprouve Lyssandre, grandement, mécontent de la tournure des évènements et de l’attitude puérile de son cadet. « Tu n’avais pas à te mêler de cela Ingvar ! C’est mon problème, pas le tien ! » Il s’emporte plus qu’il ne l’aurait voulu Lyssandre, encore tourmenté par sa propre rencontre avec le blond. Il l’a su, à l’instant même où il a posé les yeux sur lui, qu’il n’était toujours pas passé à autre chose, que le blond faisait toujours parti de sa vie, d’une façon ou d’une autre. Ces nouvelles informations ne font que le confirmer, confirmer qu’il n’est pas passé à autre chose. Il n’était que braises attendant de respirer à nouveau pour s’enflammer. Il prend sur lui pour ne pas quitter la table autour de laquelle tous les Wayne et leurs moitiés se sont rassemblés pour le déjeuner, avant que chacun ne retourne à son quotidien, dans sa ville, et qu’ils doivent attendre quelques mois de plus pour tous se revoir. Mais les pensées de Lyssandre ne sont plus avec eux. Il ne peut s’empêcher de se demander dans quel état est Florian, à quel point son frère lui a fait du mal. Il s’en veut pour cela, parce qu’il sait au fond de lui qu’il est responsable de tout cela, que rien ne serait arrivé s’il avait su mieux gérer ses sentiments envers le blond au fil des années.
Lorsque le déjeuner prends fin, il enlace tout de même son frère, refusant de partir pour plusieurs sur une engueulade. Pourtant, il n’oublie pas, y pense encore lorsque lui et son chéri se promène dans les rues de la ville, lorsqu’ils rentrent à l’hôtel, lorsqu’ils se couchent pour la dernière fois dans ce lit qui n’est pas le leur. Il en perd le sommeil à force d’y penser, de se refaire les films de sa vie, de son histoire avec le Martinez. Lorsque le soleil se lève de nouveau, il est encore installé sur le fauteuil de la chambre Lyssandre, travaille des plans abandonnés sur sa tablette depuis bien trop longtemps. Ceux des projets qu’il n’a jamais réussi à finaliser, effondrés en même temps que son couple de l’époque. Une main se pose sur l’écran pour en détourner son attention alors que sa moitié vient lui voler un baiser. « T’aurais pu rester avec moi dans le lit. J’ai eu froid sans toi. » Il s’excuse distraitement, toujours confus et troublé, ce qui n’a pas échappé à l’homme qui l’accompagne. ” J’aurais peut-être même besoin que tu viens m’aider à me réchauffer. “ Sa main glisse sur le corps de Lyssandre que ce dernier vient stopper, se reculant un peu plus dans son siège. « Arrête s’il te plait. J’suis pas d’humeur ce matin. » Bien sûr qu’il n’est pas d’humeur, parce qu’il n’a pas fermé l’oeil de la nuit, et que les évènements de ces derniers jours ne cessent de travailler son esprit. « Le contraire m’aurait étonné… ‘Fin bref, aide moi à refaire les valises. » Il acquiesce distraitement d’un ‘hm’ sonore Lyssandre, sans pour autant bouger de son siège. « Lyssandre ! Allez, bouge. » Il ne réagit pas le brun, bouge encore moins. Pour la première fois, il rechigne à l’idée de rentrée à New-York. « Bon écoute, je sais que ton frère a pas été brillant, mais c’est tout ce que ton ex méritait. Je comprends que ça t’ait fait bizarre de le revoir mais il est temps de passer à autre chose. » Il secoue la tête Lyssandre. Il n’est pas prêt pour ça. « Faut au moins que je sache comment il va. » Il se lève Lyssandre, récupère quelques affaires et s’habille sous le regard interloqué de sa moitié. « On a pas le temps pour ça Lyssandre. On rentre à NYC. Au pire, tu l’appelleras là-bas. » « T’as qu’à partir sans moi, j’te rejoindrais. » Dans un ou deux jours, il aurait sûrement sû ce qu’il voulait savoir Lyssandre, et il pourrait rentrer, l’esprit tranquille. C’est ce qu’il pensait, mais c’était sans compter sur la réaction de son petit-ami.
Il n’avait pas pensé à la crise de jalousie que son attitude pourrait provoquer, il n’était même pas conscient que sa moitié pourrait faire preuve d’un tel ressentiment. Une heure de dispute et de cris, remettant en cause leur relation, la solidité de leurs sentiments face au fantôme de Florian. Une heure de cris et de larmes, conclue par la phrase suivante : « Si t’es pas quand les portes de l’avion vont se refermer, considère que c’est pas la peine de rentrer. » Une menace - selon lui, un avertissement selon sa moitié - à laquelle Lyssandre répond en claquant la porte de leur chambre d’hôtel. Il passe plusieurs longues minutes dans le hall, contactant des dizaines d’anciens Harvardiens pour essayer de savoir où pouvait se trouver le Martinez à cet instant, à demander à untel s’il le contact de machin, et si machin à le contact de truc. De longues minutes minutes avant de pouvoir remonter à la partenaire de la soirée du blond, celle qui lui avait offert son fameux sésame d’entrée. Elle ne savait pas où se trouvait Florian, mais elle connaissait quelqu’un qui savait.
Alors qu’il discute avec celle que Florian avait mentionnée pendant la soirée, il se rend compte Lyssandre, combien il aurait voulu que les choses se déroulent autrement, combien il aurait été ravi de prendre contact avec elle dans d’autres circonstances, combien il aurait voulu que ce soit lui qui lui présente. Sans plus attendre, il monte dans un taxi, se rend à l’adresse envoyée par la jeune femme, qu’il remercie à multiple reprise. Lorsqu’il se trouve devant la porte, son coeur se serre, l’étouffe. Il ne sait même pas si Florian acceptera encore de lui adresser la parole, après tout ce que le Wayne et sa famille lui ont fait subir. Alors quand la porte souffre, il pose une main dessus pour l’empêcher de la lui claquer au nez, prend la parole sans attendre. « Je sais… Je sais que je suis sûrement la dernière personne au monde que tu souhaites voir, que je ne suis plus en droit de te demander quoique ce soit, que tu as toutes les raisons de me détester, moi, et même ma famille… Je sais ce que Ingvar a fait… Et je suis désolé Flo… Tout ça c’est ma faute, c’est moi qui ait provoqué tout ça. Je suis sincèrement désolé. Pardonne moi Flo… Je t’en prie… Pardonne moi… » Il parle à toute allure, le coeur étouffé, les yeux humides, comme si son temps était compté, comme si les minutes qui lui restaient avec le blond étaient chronométrées. « Je t’aime Florian. Je t’aime et j’ai jamais cessé de t’aimer, mais j’ai peur. J’ai tellement peur de me retrouver seul à nouveau, j’ai tellement peur de souffrir encore. J’ai peur mais je t’aime. » Il en avait toujours été ainsi, et il en sera toujours ainsi.