Moi je l'ai jamais oublié, cette soirée. - Lassa&Luke

Lassa & Luke

© Kaiji
Je te vis partir et j'ai comprit que là encore j'avais fait une connerie. Stupide maladie. Putain de stupide maladie à la con. J'écrasais ma cigarette même pas terminée dans le cendrier et vint te rejoindre, arrivant dans ton dos. J'attrapais ta main pour que tu te tournes vers moi, que tu me fasses face. J'allais encore ravaler ma fierté trop imposante, autant que tu me regardes dans les yeux quand je le ferais.

"Je vais pas le nier. Tu me plais ... Je veux dire m'intrigue beaucoup. Et la prochaine fois que je te croiserai dans les couloirs, je prendrai le temps de m'arrêter. Si tu veux que je revienne, alors je serai ravie de revenir te voir ici. J'avais envie de ce qui s'est passé samedi depuis des mois, c'était vraiment un moment que j'ai apprécié, et au fond de moi, j'aurai tellement envie que ça se repasse. Mais juste, laisse moi le temps d'assumer qui je suis."

Je te fixais droit dans les yeux. J'avais pas forcément envie de te dire "hey salut, je suis bipolaire, c'est pour ça que je suis tellement étrange" j'avais pas envie que tu me prennes pour un fou, je voulais juste être une personne normale, comme toutes les autres, et pas le mec qui sait pas trop où il va, et qui fait merde sur merde parce que son humeur change radicalement trop souvent.

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Je me sentais con. Terriblement. Quand était la dernière fois que j'avais été aussi idiot? Je ne m'en rappelais même pas. Fallait alors en déduire que j'avais agis comme une vraie merde, là. Pourquoi te parler de tout ça, si je savais au fond de moi que tu ne voulais pas en discuter. Je ne savais même plus si tu allais rester, ou t'enfuir à toutes jambes après ma connerie. T'aurais raison, après tout. Et je ne pourrais que me blâmer, après ça. Je devais même ravaler des larmes, qui mélangeait tristesse et colère envers moi-même. Je ne t'avais même pas entendu revenir vers moi, pensant plutôt que tu avais disparu pour toujours de ma vie.. Non, tu me pris plutôt la main et me tourna vers toi. J'étais supris, mais sans pouvoir dire quoique ce soit, tu pris la parole. Tes mots m'émurent vraiment. « Je ne veux pas te presser, Luke. Je veux juste...apprendre à te connaître. Parce que oui, à moi tu me plais. Tu me plais tellement, que ça m'enrage, parce que j'pense souvent à toi. M'en veux pas pour ça, d'accord...? J'y peux rien. C'est comme ça. Mais tu vois, tu réalises pas l'effet que tu peux m'faire. »

Je respirai un bon coup en fermant les yeux. De nouveau, je me mordis la lèvre par nervosité. Je crois que ma lèvre en tremblant légèrement, même. Je serrais ta main dans la mienne pour imprimer ce contact dans ma mémoire. Je devenais fou, je crois. On se regardait directement dans les yeux. C'était le silence total, maintenant. Silence complet. Même pas une mouche. Je te fis un léger sourire. « Juste... Laisse moi une dernière fois, au moins... » Sans attendre plus longtemps, j'attrapai délicatement sa joue d'une main, en approchant mon visage du sien, et déposai mes lèvres sur sa bouche. C'était pas fougueux, mais doux. Je me reculai presque immédiatement, le regard désolé de ce nouveau baiser, comme s'il allait m'en vouloir après...

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Lassa & Luke

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Je m'en voulais tellement de te faire subir ça, mon caractère, mes fuites, ma fuite surtout de dimanche matin, et ce que tu me dis ne fit qu'empirer ce sentiment. J'avais un peu honte que tu souffres de notre pseudo relation, du fait que tu penses à moi, mais à vrai dire, t'occupais vraiment beaucoup de place dans mes pensées ces derniers temps. Presque autant de place que Jon pour te dire, et Dieu sait comme j'aimais Jon. C'était peu être ça qui me faisait peur. Jon m'avait repoussé violemment quand il avait prit connaissance de mes sentiments. J'étais pas amoureux de toi, j'étais juste passionné par ton être entier.

"Je suis désolé, de te faire endurer ça."

Après ton baiser que je trouvais bien trop court, je t'attrapais doucement par le cou, il n'était pas vraiment question de dernière fois, et t'embrassais passionnément. J'avais pas envie de te lacher, j'avais trop peur que ce baiser soit le dernier, et j'en avais pas envie, j'en voulais des autres comme celui ci, plein d'autre tu sais.

"C'était pas une dernière fois."

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Avais-je le droit de te garder dans ma tête? Fallait-il que je te libère tout de suite? Pour dire vrai, j'en avais pas envie, parce que tu étais gravé à l'intérieur de ma tête, de mes pensées. Je te détestais de me rendre fou à ce point, sans que je ne comprenne pourquoi. Et je me détestais d'être con, idiot, et d'être un mec. Si j'étais une fille, ce serait peut-être moins compliqué, autant pour lui que pour moi. J'avais peur. Peur de toi. Peur de moi. Maintenant l'expliquer? Impossible. Je ne le comprenais même pas moi-même. « Mais pourquoi tu es désolé? C'est moi qui devrais s'excuser de te faire endurer ça... »

J'eus un petit rire nerveux en te regardant. Bon, ça y était, je crois qu'une teinte de rose s'imprima sur mes joues pour un court moment. Espérant juste que tu n'aies pas remarqué. Sincèrement, il était rare que quelqu'un me fasse de l'effet comme ça. Comme pour me confirmer que c'était bien rare et que tu me faisais un effet terrible, tu me rattrapas par le cou, emprisonnant mes lèvres dans les tiennes. Oh...C'était délicieux. Je tremblais, je crois. Tremblais de peur, d'envie, de peine. De peur parce que même si j'avais dit que c'était le dernier, j'espérais tout le contraire. D'envie parce que cela me rappelait notre nuit de samedi qui avait été si magnifique et délicieuse. Et de peine, parce que...parce que je ne comprenais pas? Un petit sourire apparut sur mon visage, et je murmurai contre tes lèvres ces quelques mots : « Je l'espérais bien.» Je posai mon front contre le tien, comme cela. « Reste, ce soir... Tu veux? »

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Ce baiser avait un gout particulier, il avait quelque peu le gout du soulagement, probablement grâce à ton sourire qui se dessinait sur tes lèvres. Tu posais ton front contre le mien et je te regardais dans les yeux à cet instant, j'étais complètement perdu. Il était à peine 15 heures, je pouvais pas te promettre de rester, parce que j'en savais rien. Je savais pas comment aller se dérouler le reste de l'après-midi. Je te pris dans mes bras, contre moi, te répondant doucement à l'oreille.

"Je vais rester pour le moment. Ce soir on verra."

Je ne lachais pas mon étreinte pour autant, ça me faisait tellement de bien de t'avoir contre moi comme ça. Ton odeur. Je l'avais pas oublié depuis la semaine dernière. J'adorai ton parfum. Je relâchais doucement mes bras puis me mis face à toi. T'étais tellement beau, tellement parfait, ça me faisait flipper ça aussi. J'avais l'impression que t'allais prendre mon coeur et le réduire en miette, t'aurai pu le faire à tout moment.

"Mais je te promets de pas partir sans te prévenir comme la dernière fois."

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Non, je ne voulais pas que tu partes. Je voulais que tu restes avec moi, près de moi, pour ce soir. Ce soir au moins. Après, si tu voulais me fuir pendant des semaines et des semaines, ça me ferait mal, certes, mais je t'aurais eu au moins dans mes bras et contre mes lèvres toute une soirée, et peut-être même une deuxième nuit. Je ne voulais te forcer en rien, et j'espérais que tu le savais. Il n'était pas tard dans la journée. J'avais tout de même l'impression que ça faisait des heures et des heures qu'on était l'un face à l'autre. Et c'était loin d'être désagréable, même que je voulais faire perdurer ce moment, surtout que t'étais là, juste devant moi, trop craquant pour être vrai. Le baiser m'avait quelque peu réconforter, et encore plus lorsque tu me serras dans tes bras. Une étreinte douce que j'adorais, en réalité. « D'accord.. mais tu sais bien que je serais plus que ravi que tu restes... Et puis je vais pas te manger, non plus. J'suis pas un monstre, voyons!» Je souris, et mes yeux brillaient. Je voulais te taquiner un peu, détendre l'atmosphère quelque peu aussi.

Dans ma tête, une musique calme et douce retentissait, signe que j'adorais par-dessus tout ta présence, tes baisers, tes câlins, ton visage, tes yeux, tes traits, tes lèvres, tes mots, tout. À un moment, tu te reculas de quelques pas à peine et me regarda directement dans les yeux. Je plongeai donc mon regard dans le tien, d'un air quelque peu interrogateur. Tu semblais réfléchir. Mais si tu avais quelque chose à dire, j'imagine que tu le dirais par toi-même. D'un sourire, et d'un rire un peu nerveux, je dis : « Si tu pars sans me le dire, je crois que je m'enferme ici pour le reste de mes jours pour me questionner sur ce que je fais de si mal...» J'avalai ma salive. D'un côté, c'était vrai, mais je voulais mettre ça sous le sens de la blague. « Et puis si tu restes... clopes, films...câlins, baisers? » Je rougis un peu en détournant le regard.

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Lassa & Luke

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Je souris légèrement à ta phrase pleine d'ironie. Bien sur que tu n'allais pas me manger, mais j'avais peur, sans explication particulière. Peur de m'attacher à toi, parce que c'est ce qui allait arriver, je le savais. T'étais pas comme toutes ces filles avec qui je couchais tous les soirs, elles, je m'en foutais, elles pouvaient faire leurs vies. Toi, je voulais pas te voir agrippé au bras d'une quelconque autre personne. Je voulais te voir uniquement avec moi, et c'est ça qui me faisait peur. Cette jalousie bouillonnante qui s'élevait en moi.

"Pour l'instant je vais dire que je reste, on verra si je pars par la suite, ça te va ?"

Je te souris un peu plus amplement et tu repris. Tu me proposas un programme assez intéressant je dois dire. Je deglutis assez difficilement cependant à la fin de ta phrase. Baiser. C'est ça qui me faisait peur, peur parce que je l'avais jamais fait en étant sobre avec un mec.

"Mmh ... On va commencer par une clope si ça te dérange pas alors ?"

Sans attendre ta réponse, je me dirigeais vers le balcon en cherchant dans mes poches cette boite métallique où il y avait mes joints pré roulés dedans, et en sorti un en l'allumant.

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S'il fallait que je fasse tout et n'importe quoi pour que tu restes passer la soirée ici, je le ferais. Si tu voulais simplement garder le silence pendant des heures et des heures à ne rien faire, à rester assis un à côté de l'autre et à regarder des films ou à fumer des clopes, je le ferais. Mais là, tout de suite, et pour les prochaines heures, la soirée et voire la nuit à venir, je ne pouvais pas te laisser partir. J'en étais comme incapable, et je ne le voulais simplement pas. Pourquoi? Difficile d'expliquer, mais c'était comme ça. Je souris finalement en apprenant qu'il restait. « Ça me va...parfaitement. Je suis vraiment content. »

Content, je l'étais. Soulagé, aussi. Bien, également. Je te regardais dans les yeux au début, puis du coin de l'oeil par la suite. J'étais terriblement nerveux : jamais je l'avais été autant, auparavant. C'était si étrange. C'était pas parce que tu étais un mec que ça me rendait nerveux, mais parce que j'arrivais pas à te déchiffrer et que j'avais peur qu'au fond, tu ne veuilles que prendre tes jambes à ton cou et fuir.

Sans répondre pour la clope, je te suivis à l'extérieur tout en en sortant une de mes poches. À ce que je pouvais voir, tu avais déjà tes trucs à toi. J'étais carrément incapable de te lâcher du regard, même si ce n'était que du coin de l'oeil, une seule seconde. Tu m'attirais trop. « Dis-moi, Luke... Une chose qui te ferait vraiment plaisir, dans ce monde. N'importe quoi. Moi, ce serait de revoir mon grand-père. C'était le seul qui me comprenait parfaitement, dans ma famille. » Je lui fis un sourire réconfortant en commençant à fumer, attendant sa réponse.

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Lassa & Luke

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"Ça va te paraître vachement matérialiste après ce que tu viens de dire je pense."

Je repris une longue bouffée sur le joint que j'avais entre les doigts et te regardais. Tu m'avais parlé d'un membre de ta famille qui t'étais cher et que tu avais perdu. Je ne connaissais pas cette sensation. J'avais certes perdu Jon, mais c'était clairement différent. Il me manquait terriblement et j'aurai tout donné pour le revoir, mais j'avais pas envie de parler de ça avec toi. Pas de Jon.

"Ce que j'aimerai le plus au monde c'est réussir dans la musique. J'adore les études que je fais, l'informatique c'est vraiment un truc qui me,passionne, mais pas autant que la musique. Quand je suis sur scène tous mes problèmes s'envolent. C'est bien mieux que tout ce que je connais dans ce monde. Et gagner ma vie grâce à ça, ça serait juste un rêve."

J'ignorais si tu m'avais déjà vu sur scène. Je jouais souvent au Lord, un bar du centre ville, le week-end, surtout mes compositions. Mais je ne t'avais jamais vu parmi les gens qui assistaient au concert. J'espérais parfois te croiser, mais je me disais que t'avais aucune raison de venir.

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J'aimais parler avec toi, même si e n'était que quelques mots placés ici et là, quelques baisers, quelques frôlements. Tout me rendait bien, assez bien pour me faire sourire en ta compagnie. Je souris. Certes, mon grand-père était la chose qui me manquait le plus au monde, enfin plutôt la personne qui me manquait terriblement. Je m'y étais cependant habitué avec le temps, mêm si j'allais lui rendre visite pendant des heures et une nuit chaque année. On se comprenait, moi et mon grand-père. « Mais pas du tout ! J'ai bien dit une chose qui te ferait plaisir, alors... »

Ma clope entre les lèvres, je regardais droit devant moi, te jetant parfois des regards en coin. Le ciel était beau, calme, reposant, et le soleil commençait petit à petit à redescendre pour la nuit. Nous étions vers la fin de l'après-midi, alors la lumière se faisait moins intense et le soleil moins chaud. Mais nous étions bien dehors. Je t'écoutais parler avec attention, le sourire aux lèvres. Tu me disais que tu adorais la musique et que tu jouais. Vraiment? « Tu joues? Tu montes sur scène aussi? J'aimerais vraiment t'entendre jouer, un jour... Vraiment. »

Je me tournai vers lui un grand sourire aux lèvres, une idée en tête. Certes, peut-être pas la meilleure, mais s'il aimait la musique...ce serait bien, même super s'il acceptait. Je jetai ma clope dans un cendrier qui se trouvait sur mon balcon, puis lui prit doucement la main. « Luke... J'ai une guitare dans ma chambre... dis-moi, tu voudrais me faire écouter l'une de tes compositions? » J'avais les yeux brillants.

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