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Ô sweet winter, let's rub out a bit of the lines drawn this hot summer ft. Joyce (16-18.12)

Ji-hun Hwang

Âge : 28
Lieu de naissance : Hamheung, ville de la région de Hamgyeong du sud. La Corée du Nord l'a vu naître, l'a élevé. Elle a forgé une partie de l'homme qu'il est aujourd'hui, mais c'est sur un tout autre continent qu'il désire construire son avenir.
Quartier d'habitation / Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
Études / Métier : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
Date d'inscription : 16/04/2022
Pseudo & Pronom(s) IRL : Huimei (elle)
Icon : Ô sweet winter, let's rub out a bit of the lines drawn this hot summer ft. Joyce (16-18.12) 63dcf3a9b9de4d6723a9c5c91e63d0f83fef53f6-gifv
Faceclaim : Lee Jong-seok
Crédits : meteoraa (avatar) onlyjongsuk (gif)
Multicomptes : Soo-min Woo (Yoo-jeong Kim)
Description (1) : Ô sweet winter, let's rub out a bit of the lines drawn this hot summer ft. Joyce (16-18.12) NPSpyu1W_o
Description (2) :
Awards:

Warnings : régime totalitaire, sanctions (ex : camp de concentration, travail forcé, exécution publique), patriarcat social / juridique, tortures / actes de barbarie, détention provisoire, violences policières (Japon), ablation d'un rein, 18+, racisme / discrimination / bashing subis, grossesse extra-utérine de son ex-copine / maladie : insuffisance rénale.
RPS : 932
Messages : 20233
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Ji-hun Hwang
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PFORZHEIMER HOUSE › prestige redefined
Fiche de présentation : https://www.i-love-harvard.com/t146845-ji-hun-hwang-lee-jong-suk#6299836Répertoire rps : https://www.i-love-harvard.com/t171640-ji-hun-hwang-x-repertoire-rps#8363822Fiche de liens : https://www.i-love-harvard.com/t155646-ji-hun-hwang-fiche-de-liensProfil meetsachussets : https://www.i-love-harvard.com/t146952-meetsachussets-jhoComplément de personnage : https://www.i-love-harvard.com/t157483-ji-hun-hwang-complement-de-personnage#7065050
Le jour du départ était enfin arrivé. Suite aux tourments qu’avait subi le brun depuis son entrée sur le campus, Joyce avait eu la merveilleuse idée de l’inviter à un second séjour, loin de Boston. Si le premier s’était passé sur les flots océaniques, dans un bateau familial où elle avait passé bon nombre de ses années, celui-ci était prévu à la montagne, dans un chalet qui appartenait aux amis de ses parents. Opportunité toute trouvée pour passer ensemble du temps, et peut-être effacer un peu de la distance qui s’était installée, suite à la jalousie de la piratesse avouée au nageur.  Sentiment effroyable duquel le nord-coréen s’était nommé seul responsable. Pour cette raison, il avait décidé de s’éloigner, et de la laisser souffler. Reprendre la place qu’il avait eue jadis ne lui avait pas paru si difficile que ça, parce qu’il avait été habitué à raisonner à l’aide de cet instinct qui protégeait sans cesse ses objectifs et ambitions – sa vie aussi. Ce « warning » qui avait été bien utile jusqu’ici, et à quoi il faisait confiance, réagissant au moindre signal d’alarme sans la moindre hésitation ; contrôle incroyable du corps, de la tête et du cœur qui avait permis à ses semblables de survivre à la dictature.

Ce fut tout de même heureux et impatient qu’il referma son sac de voyage sur les dernières affaires ajoutées. Rendez-vous diurnes et nocturnes moins réguliers, il s’était concentré sur sa formation, sa thèse, les rencontres sportives et son travail à la Luna Caffe. Tant et si bien que cette perspective de s’en défaire le temps d’un weekend lui plut. Cela ne l’empêcha pas de lever le regard sur l’ordinateur portable, et de se demander s’il devait le glisser dans son bagage, – au moins pour corriger les tournures de phrases qu’il avait déjà tapées sur traitement de texte. Mais il se ravisa, se rappela que c’était probablement le dernier week-end de l’année durant lequel il pouvait faire passer ses obligations au second plan. Il enfila la parka d’hiver qu’il avait commandée sur le site de Canada Goose, faisant de l’infidélité aux marques de luxe qu'il s’était peu à peu habitué à porter, à force d’entrevues avec l’élite ; merci à ses résultats en natation et son projet de développement scientifique. Qu’importait ce que pouvaient penser les autres, Ji-hun se construisait discrètement des relations, et gardait en tête de devenir l’un des meilleurs chercheurs que la terre ait portés.

Sac sur l’épaule, il rangea portable et portefeuille dans ses poches et sortit de sa chambre qu’il prit soin de verrouiller. Non pas parce qu’il avait peur d’être dévalisé durant son absence, mais plutôt dans l’espoir que son départ soit remarqué, ne puisse inquiéter sa voisine de pallier comme ce fut le cas – il l’avait deviné – lorsqu’il avait quitté la Pforzheimer House pour vivre un temps chez sa marraine d’accueil. Bruits de clé exagérés pour ce faire, il les mit en sûreté dans son bagage avant de quitter le couloir, l’étage, la Maison. Il se rendit à pieds jusqu’au point de rendez-vous, parking où Joyce avait demandé à ses amis de venir les chercher. Le brun arriva après la blonde, et le simple fait de la voir, là au loin, lui fit penser qu’à l’aller et au retour ils seront accompagnés des camarades de la demoiselle, mais qu’entre ces deux moments ils vivront en tête-à-tête. À mesure des pas qu’il faisait dans la direction de la biologiste, il se s'interdit de faire quoi que ce soit de stupide, qui mènerait la doctorante à ressentir à nouveau un attachement négatif à son égard ; pas de jalousie, pas de colère ou de tristesse – son rôle était de la faire sourire, juste ça.

Pression sur ses épaules qu’il balaya en adressant un sourire chaleureux à sa dame de l’eau, trottinant vers elle sur les derniers mètres. Il laissa tout de même une distance respectable entre eux, parce qu’ils étaient à Harvard, à vue de tous, et qu’ils avaient été d’accord pour rester décents au milieu des étudiants. Salut, lui adressa-t-il. Ses mains plongèrent dans son manteau pour empêcher toute tentions de prendre l’une des siennes, et d’entrelacer leurs doigts comme ils avaient pour habitude de faire loin des bâtiments de l’université. Ont été compliqués les derniers jours d’attente, mais enfin on y est, commenta-t-il. Les messages qu’ils s’étaient envoyés avant bien mis en avant l’empressement dont ils avaient été submergé. Ils avaient peiné à se concentrer sur leurs projets respectifs, et ça s’expliquait sans nul doute par tout le positif qui avait découlé de leur premier séjour sur l’Atlantique. Ça ne pouvait être autrement, voire mieux encore que leur première escapade. Aujourd’hui,  leur relation avait évolué, et ils pouvaient envisager de passer ces deux prochains jours de bien des manières ; ils feront l’amour, inévitablement, parce que ça faisait longtemps.

Ils n’eurent pas à attendre bien longtemps le véhicule qui était censé les emmener jusqu’aux montagnes et, avant même qu’il n’apparut à leurs yeux, ce fut le bruit du 4x4 qui frappa leurs tympans. Tout-terrain pratique pour l’environnement dans lequel ils allaient s’immerger. Court moment pendant lequel Ji-hun considéra l’importance d’avoir son permis de conduire et de posséder son propre véhicule. Il s’était renseigné, et avec son statut de réfugié, il lui était impossible de s’inscrire. Mais les lois changeaient, et l’été prochain le Massachusetts avait prévu de revoir les règles d’obtention, ce qui était une très bonne nouvelle pour lui. Une opportunité qu’il ne laissera pas passer de devenir davantage indépendant, davantage ancré à la société qui l’avait accueilli ; mais d’abord la green card. Les amis de la biologiste sortirent du véhicule et ouvrirent le coffre pour permettre à leurs semblables de déposer leurs affaires à l’intérieur. Ça sonna le départ, et le conducteur proposa élégamment à la jeune femme de s’asseoir du côté passager. Ce qui parut une bonne idée au biochimiste, même s’il aurait préféré la savoir à ses côtés ; gentleman attitude first.

@Joyce Millett
(Ji-hun Hwang)



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Les premières notes de Yellow submarine des Beatles ont à peine le temps de retentir dans la chambre étudiante avant de se faire assassiner par un doigt pressé d’éteindre la sonnerie du réveil et, surtout, de se lever. Pour une fois, Joyce ne rechigne pas à se traîner hors de son lit, bondissant presque jusqu’à la salle de bain pour se laver les dents et tresser rapidement ses longs cheveux. Son sac est déjà prêt, bien plus conséquent que d’habitude et après avoir bu un rapide café dans la cuisine de la Dudley, elle remonte dans sa chambre pour finir de s’habiller, enfiler sa veste de ski et par-dessus les bretelles dudit sac de montagne.
Enfin prête, elle peut rejoindre le laboratoire de son professeur pour avancer sur les analyses de données commencées en début de semaine. Succession d’informations qui ne sont pas vraiment la partie la plus intéressante de ton travail, mais néanmoins bien nécessaires. Et si la journée promet d’être longue et un poil fastidieuse, la récompense qui la couronnera en vaut la peine.

* * *

Enfin ‘heure affichée sur l’écran de son ordinateur est sans équivoque : il est temps d’y aller. Habituellement, la biologiste n’est pas à la seconde près, mais aujourd’hui elle est trop excitée pour attendre plus longtemps et a lancé de fréquents coup d’œil à l’heure durant tout l’après-midi – chiffres qui semblaient ne jamais vouloir s’égrainer sur son écran. Récupérant ses affaires, elle salue brièvement ses collègues et leur souhaite un bon weekend avant de se précipiter à l’extérieur, presque en courant, pour rejoindre lac parking qui sera le lieu de départ de toute cette petite expédition. Son cœur s’affole presque de l’attente alors qu’elle réalise qu’elle est la première arrivée – et si personne ne venait ? Il faut qu’elle se calme, mais l’enjeu est grand pour elle ; Joyce compte bien profiter de ce weekend en tête à tête pour évoquer ses sentiments. Surtout qu’elle a senti une forme d’éloignement avec Jay ces derniers temps qui la mine terriblement. Erreur bête et pourtant tellement humaine ; elle s’est attachée au doctorant aussi sûrement qu’un électron et un proton. Pour atteindre l’équilibre, elle n’imagine plus son quotidien sans lui alors qu’elle bafoue là l’une des premières règles établie entre eux. Mais lui cacher cela plus longtemps la bouffe trop ; Joyce a besoin de réponse et de savoir si, dans ce monde, il est envisageable que leur relation bascule dans quelque chose de plus concret, de plus nommé.

L’objet de ses pensées est le prochain à débarquer et un sourire illumine aussitôt son visage. Elle contient cependant l’élan qui lui donne envie de s’accrocher à son cou et de l’embrasser alors qu’ils sont en public, qui plus est devant Harvard. Ils auront bien assez de tout un weekend uniquement les deux pour se rattraper et elle se contente de le saluer, les yeux pétillant de bonheur é l’idée de cette escapade – au-delà, bien sûr, de l’appréhension de sa réaction quand elle lui parlera de ses sentiments, conversation à laquelle elle ne compte pas se dérober.

– Je crois que je n’ai jamais aussi bien compris la théorie de la relativité d’Einstein que ces dernières heures ! plaisante-t-elle.
Bientôt, les deux étudiants sont rejoint par un véhicule tout terrain claironnant sur le parking. De quoi les amener à bon port – ou plutôt à bonne montagne – même si Joyce regrette un peu le bilan carbone désastreux que ça représente. Mais ils n’ont pas vraiment le choix puisque les trains et les transports publics semblent être un concept étranger à la montagne…
Après un rapide tour des présentations et l’un de ses amis, Jack, qui l’étouffe d’une étreinte amicale et exagérée qui la fait éclater de rire, les quatre étudiants range leurs bagages dans le coffre et Jack lui propose de prendre la place côté passager.

– Tu dis ça juste parce que tu n’as pas envie que Lewis ait le contrôle de la musique.

La grimace explicite sur le visage de son ami ne dément pas alors que l'accusé bougonne une protestation. Amusée, Joyce renonce cependant à la place devant en disant qu’elle peut aussi gérer la musique depuis la plage arrière et surtout parce qu’elle connaît assez Lewis pour savoir qu’il est vite malade en voiture, surtout sur des routes de montagne. Il est donc plus logique qu’il prenne cette place.
Et puis il y a une autre raison, celle qu’elle garde pour elle et ne partage pas à voix haute. L’envie d’être proche de Jay.

* * *

Les trois heures de voitures défilent assez rapidement accompagnée de musique de toute sorte et de jeux de devinette qui animent l’habitacle. La nuit est déjà tombée depuis longtemps lorsque le véhicule se gare enfin devant l’adresse rentrée dans le GPS et que Jack se tourne en direction de ses passagers.

[color:a066=#blue]– Et voilà princesse ! Vous voici arrivés à bon port !

Elle le remercie alors que tous les quatre descendent de la voiture et que Joyce et Jay récupèrent leurs affaires. Un dernier adieu et ajustement de l’heure de rendez-vous pour le retour, et le 4x4 repart pour sa prochaine destination, un peu plus loin dans la station. Phare qui disparaissent dans l’obscurité et abandonne les doctorants au froid hivernal et au silence de la montagne.

– Allons y ! décide-t-elle en marchant dans la neige pour rejoindre le perron du petit chalet mis à disposition pour le weekend. Sortant son téléphone portable, elle vérifie le mail que lui a envoyé l’amie de ses parents, puis allume son flash avant d’avancer vers un tas de buche disposé sous le parvis. Passant sa main derrière l’une d’elle, elle en récupère une clé avec un air triomphant avant de pouvoir enfin ouvrir la porte de l’endroit. Soupir soulagé dans la nuit et qui se matérialise sous la forme d’un petit nuage de buée à cause du froid.
Ils peuvent alors entrer dans la chaleur un peu plus rassurante de l’endroit et découvrir le lieu qui va les accueillir pour leur séjour. Depuis l’entrée, elle aperçoit déjà une jolie cheminée qui leur promet un feu de bois réconfortant après ce long trajet.

– La chambre est à l’étage. Est-ce que tu pourrais aller y poser nos affaires pendant que je commence à préparer à manger ?

Elle extrait de son bagage un sac plus petit qui contient les ingrédients nécessaires à la préparation de ce premier repas – pour le reste ils devront aller faire quelques courses ou pourront décider de manger une fondue dans l’un des restaurants du coin, mais elle s’était dit qu’avec la fatigue du voyage ça serait plus simple ainsi que de courir à travers toute la station en espérant qu’il y ait encore un endroit ouvert. Elle n’a plus qu’à réchauffer la soupe de légume déjà prête dans son thermos et enfournée la quiche végétarienne qu’elle a préparée et ils pourront passer à table dans une trentaine de minutes.
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Quartier d'habitation / Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
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Si l’idée de voir le siège passager cédé à Joyce lui semblait logique, Ji-hun ne fut pas malheureux de passer les trois prochaines heures de trajet assis à ses côtés. Même si ça ne leur permettait pas d’être aussi proche qu’ils l’avaient été avant l’enlèvement, avant cette histoire de jalousie, et avant l’emploi du temps – trop – garni du doctorant, il avait tout de même l’impression d’être moins loin d’elle, par sa simple présence sur la plage arrière. Il ne la regarda pas souvent, absorbé par le nouveau paysage mi-nocturne, éclairé par les phares et les lumières des villes, mais il devinait chacun de ses sourires dans ses paroles. La musique donna un rythme aux bornes que le véhicule tout-terrain avalait, et les devinettes que la biologiste posait dans l’habitacle laissait résonner quelques éclats, et recevait une surenchère de la part de Lewis. Le nord-coréen, lui, n’en connaissait aucune, mais il trouva cette activité bien amusante toutefois. Il adorait faire fonctionner ses méninges et mettre à profit toute la panoplie de connaissances et d’expériences emmagasinée jusqu’ici. Il fut malgré tout obligé d’avouer qu’il ne comprenait toujours pas le second degré, ni certains sens figurés.

Le doctorant n’eut pas le réflexe de poser une seule fois son regard sur le GPS actionné au départ du parking d’Harvard, tant et si bien que, lorsque le véhicule ralentit puis s’arrêta, il fut surpris. Les trois heures étaient passées à une allure folle, et ils devaient à présent laisser Jack et Lewis passer leur weekend ensemble quand Joyce et lui s’occuperont de leur côté. À cette perspective, son estomac finit par s’emplir d’une sensation, et il ne sut expliquer si c’était dû à l’excitation de la retrouver enfin, ou au stress d’en faire beaucoup trop – et de lui faire revivre des émotions désagréables. Il remercia les deux hommes avant de quitter le véhicule et ouvrit le coffre pour qu’ils puissent s’alourdir de leur sac respectif. Ils attendirent un instant que le 4x4 reprenne la route, et le biochimiste porta une main en hauteur pour lancer un dernier signe aux amis de celle avec qui il se retrouvait seul. Les roues avaient laissé leurs traces dans la neige, et le brun aurait pu regarder celles-ci un long moment encore si la blonde n’avait pas décidé de lui donner le feu vert. Aussitôt élancée qu’il lui emboita le pas, levant haut ses chaussures pour dompter l’épaisseur de neige ; ça faisait si longtemps.

Sur le perron, il observa les alentours de leur demeure pour le weekend pendant que sa comparse cherchait de quoi leur ouvrir la porte. Il la laissa prendre les devants sans nul autre choix possible, espérant simplement qu’ils ne resteront pas dans le froid toute la nuit. Heureusement, au moment où l’idée de se créer un abri fait de bois et de feuilles de sapin parcourut son esprit, elle brandit fièrement le pass et il lui sourit. La serrure fut remplie du métal et deux tours leur permirent d’avoir accès au logement. Le chalet était identique aux films de Noël qui avaient commencé à faire leur apparition à la télévision. Non pas qu’il avait un attrait pour ce genre-ci, mais avoir passé trois semaines en novembre chez sa marraine l'avait obligé à zieuter quelques scènes. La chaleur qui se dégagea des décorations de la pièce à vivre lui vola sa respiration ; la magie de Noël avant l’heure. Il dézippa son manteau tout en admirant les détails de ses yeux, moment où la demoiselle lui demanda de poser leurs affaires dans la chambre à l’étage. Il la regarda un court instant avant d’opiner du chef ; devait-il donc en conclure qu’ils allaient dormir ensemble, qu’importaient ces dernières semaines ?

Il essaya de contenir son contentement, profita qu’elle fouine dans son sac pour laisser une esquisse plus expressive prendre place sur ses lèvres. Est-ce que, revenir une fois que ce sera prêt, je peux, tenta-t-il de contourner les plausibles tâches en cuisine qu’elle pourrait lui donner. Mais ce ne fut sans compter sur le fait qu’elle avait déjà tout prévu, et que tout ce qu’il gagnerait serait de perdre du temps auprès d’elle. Il empoigna une bretelle de chaque bagage et les plaça sur chacune de ses épaules avant d’entrer plus franchement dans la maisonnette, chaussettes glissant sur le parquet jusqu’à l’escalier. Il monta les marches et découvrit le coin nuit. Mansardé, il dut faire attention à ne pas se cogner la tête aux poutres, mais il fallait avouer que ça donnait un certain charme à l’espace. Il posa leurs effets au sol et s’assit sur le bord du lit, s’imprégnant de l’ambiance que Joyce devait connaître déjà. Une haute fenêtre prenait un tiers d’un pan, et il tira le rideau pour apercevoir le manteau blanc qu’avait revêtu le paysage. Il ne put voir grand-chose, puisque la nuit était déjà tombée, mais c’était suffisant pour en venir à la conclusion que leur séjour ne pourrait qu’être parfait.

Il redescendit quelques minutes plus tard, après avoir plongé de nouveau la pièce dans le noir le plus complet, et il rejoignit sa partenaire de voyage qui avait commencé à s’affairer en cuisine. Il s’appuya sur l’un des murs en bois et sortit : ça sent bon, c’est quoi ? Son accent était toujours présent, mais ses phrases devenaient bien moins brouillon, à force de devoir faire des efforts linguistiques au quotidien – notamment depuis le séminaire de trois jours auquel il avait participé. Syntaxe un peu plus organisée, les groupes de mots ne se chevauchaient plus autant. Il avait déjà eu l’occasion de goûter aux soupes de la biologiste, et il raffolait de ses tartes – qu’elles soient brisées ou feuilletées, salées ou sucrées. Il prenait toujours plaisir à dévorer ses plats, et son estomac l’appréciait beaucoup pour ça. Pour trouver un magasin, comment on fait, demanda-t-il, d’ici, c’est loin ? Est-ce que c’était possible de s’y rendre à pieds, ou fallait-il qu’ils trouvent un moyen sûr pour se déplacer ? Un vin, comme on avait bu au restaurant, j’ai apporté , l’informa-t-il, j’ai trouvé que, dans le thème, les bières n’étaient pas trop… Même si tous les étudiants en raffolaient ; et eux aussi.

La même bouteille que celle qu’ils avaient avalée le jour où ils avaient appris qu’ils pourront faire l’amour ensemble sans risquer quoi que ce soit. Un rappel à ce moment de complicité qu’ils avaient échangé, et qui ferait pas mal de se réinviter dans la danse ; comme les suçons marquaient leurs premières fois. Ils avaient de la chance, ça se mariait avec tout. Il releva ses billes marrons sur Joyce, et les passa sur son visage, comme à chaque fois qu’il avait l’impression de découvrir, encore et encore, sa beauté pour la première fois. Il n’était pas habituellement gêné, et n’agissait jamais de façon reculée, mais il dévia quand même ses agates sur les éléments fonctionnels qui complétaient la cuisine. Quelles devaient être les limites du raisonnable, pour qu’elle ne ressente rien de désagréable après ça ? À ce sujet, il n’y connaissait rien. Tout ce qu’il voulait, lui, c’était pouvoir la sentir se blottir dans ses bras, lui donner un peu d’affection et lui en voler en retour. Que je fasse quelque-chose, tu aurais besoin, coupa-t-il court au silence ; qu'il se sente utile, au moins.

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Il y avait, comme dans toute relation cachée, une part d’excitation à jouer avec les limites. Gestes discrets qui pourraient presque paraître anodins à quiconque n’est pas dans cette relation tissée entre eux. Une main qui se perd et effleure du bout des doigts le corps voisin, l’espace infime d’une seconde comme une provocation, un sourire glissé avec les yeux plus qu’avec la bouche, un choix de chanson qui lui était spécialement adressé. Bien sûr, Jack et Lewis devaient se douter – même si elle ne leur avait strictement rien dit – que le fait qu’ils s’échappent tous les deux ainsi pour un weekend à la montagne en tête à tête n’était sûrement pas anodin. Mais ils avaient cependant respecté la discrétion de leurs deux passagers et ne s’étaient même pas permis la moindre pique à ce sujet.
Mais désormais, la voiture s'était éloignée dans la neige et ils restaient seuls dans la nuit et le froid. Quand les phares ont fini de se fondre dans la nuit, balayé pas l’obscurité, Joyce esquisse un premier pas en direction du chalet un peu plus haut. La première étape est d’abord d’ouvrir la porte et pour ça il lui suffit de suivre les indications qui lui ont été envoyées, en espérant que personne n’ait eu la mauvaise idée de bouger la clé ou qu’ils n’aient pas oublié de la loger dans sa cachette. Sinon il faudra rappeler le conducteur et trouver un plan B, peut-être squatter le canapé du Airbnb loué par ses amis, plan beaucoup moins romantique que celui prévu, surtout qu’il aurait en plus fallu supporter les ronflement de Jack. Heureusement, avant que le rêve ne s’écroule, elle trouve la clé et peut bien vite leur ouvrir la porte.
Dans le hall d’entrée échouent deux étudiants aux bottes mouillées et aux joues rougies par le froid. Les vestes sont bien vite dézippées et mises de côté, même s’il vaut mieux garder un pull dans le chalet qui, s’il garde le froid dehors, attend que ses occupants lance le chauffage pour retrouver une température idéale. Même s’i, il est vrai, en comparaison de l’extérieur on a l’impression qu’il y fait chaud.
Comme indiqué dans le mail, Joyce tourne donc rapidement une mollette pour allumer le chauffage en bas qui monterait également dans l’unique chambre de l’endroit. Ils n’auraient pas vraiment d’autre choix, donc, de dormir ensemble, à moins que l’un deux ne veuille déplier le canapé lit du salon, ce qu’elle n’espérait pas. Parce que dormir dans les bras de Jay possédait un charme que même Morphée ne pouvait déjouer dans ses songes.

Se proposant de s’occuper du repas qui est déjà quasiment prêt, elle lui demande s’il veut bien monter leurs affaires, manière détournée de lui proposer de partager la chambre. Et vue u’il ne semble pas protester, elle en conclut qu’il ne doit pas être contre, malgré l’éloignement dont ils ont souffert ces dernières semaines. Éloignement qui résultent d’une multitude de choses et dont elle essaie de se persuader que ce n’est que passager… Il y avait d’abord eu l’événement affreux à Halloween, puis ce deuxième enlèvement qui avait créé la méfiance sur le campus et les avait éloigné de leur chambre ce qui rendait les rencontres plus délicates. Puis ils avaient eu beaucoup de travail en cette fin d’année, les premiers séminaires arrivant pour Jay et Joyce qui était en train de préparer un papier avec son directeur de thèse pour une revue scientifique. Et, baignant au milieu de tout ça, un tournant ; celui d’une conversation sur la jalousie qui avait inévitablement créé une sorte de tension entre eux. Elle l’avait senti malgré tout ce qu’elle pouvait bien espérer et ça l’avait effrayée : la peur d’avoir foutu en l’air tout ce qu’ils avaient construits ensemble. La peur que même cet « ensemble » n’existe plus.
Mais s’il ne la repoussait pas et s’il avait accepté de l’accompagner ce weekend, c’est que tout n’était pas encore terminé. Il fallait simplement mettre de l’ordre dans tout ça et, inévitablement, une conversation allait finir par s’imposer. Mais pas tout de suite, d’abord leur laisser le temps d’arriver et de s’installer, de manger également, même si celui qui détestait cuisiner essayait d’échapper à cette tâche.

– Tu peux si tu veux attendre trente minutes en haut, mais je te promets que tu n’auras rien à cuisiner si tu redescends.

Elle a deviné le stratagème et lui adresse un sourire malicieux avant de le laisser s’échapper pour monter leurs affaires. Dans la cuisine, Joyce sort une première casserole dans laquelle elle verse le thermos avant de préchauffer le four et d’y enfourner sa quiche. Minuteur enclenché, elle n’a plus qu’à attendre en vérifiant de temps en temps que le liquide ne boue pas trop fort. Et les premières effluves odorantes commencent tout juste à se dégager lorsque le gourmand invétéré vient user de son odorat pour se préparer au repas qu’ils pourraient bientôt partager.

– Une quiche aux poivrons et au fromage et une soupe de… légumes !

Elle n’avait plus l’exacte liste en tête, avait un peu réuni ce qui lui était passé sous la main entre une pomme de terre, un panais ou une carotte. C’était la qualité principale des soupes, quoi que l’on y mette ça finissait toujours par étrangement s’accorder – une vraie leçon de vie quand on y songeait.

– Il y a un magasin à une dizaine de minutes à pied.

De quoi leur faciliter la vie, même sans voiture. Les pistes et remontées mécaniques étaient elles, pas beaucoup plus loin et donc également accessible grâce à une petite marche. Surtout, le magasin qui pourrait leur louer le matériel était sur le chemin ce qui leur éviterait d’avoir à faire un détour inutile et de devoir porter les lourds skis et bâtons en marchant avec ces chaussures si peu confortables qu’étaient les chaussures de ski. Et après l’effort du lendemain ils pourraient même se poser dans la station pour partager un vin chaud. Mais pour ce soir, le vin serait plutôt à la température locale et elle s’en réjouissait ; de quoi leur rappeler les moments partagés lors de cette sortie au rendez-vous qui ressemblait tellement à un date et où ils s’étaient tous les deux mis sur leur 31. Le bon vieux temps.

– Trop bien ! J’ai vu un tire-bouchon dans le tiroir sous les plaques avant !

Elle s’approprie déjà la cuisine, même si ce soir c’est tout autre chose qu’elle aimerait bien avoir la possibilité de s’approprier. Et lorsqu’il lui demande ce qu’il peut faire, elle a très envie de lui répondre qu’il pourrait l’embrasser. Chaque chose en son temps, cependant, et elle se contente donc de lui demander, en désignant de la main la cheminée dans le salon :

– Tu sais allumer un feu ?
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Ji-hun Hwang

Âge : 28
Lieu de naissance : Hamheung, ville de la région de Hamgyeong du sud. La Corée du Nord l'a vu naître, l'a élevé. Elle a forgé une partie de l'homme qu'il est aujourd'hui, mais c'est sur un tout autre continent qu'il désire construire son avenir.
Quartier d'habitation / Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
Études / Métier : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
Date d'inscription : 16/04/2022
Pseudo & Pronom(s) IRL : Huimei (elle)
Icon : Ô sweet winter, let's rub out a bit of the lines drawn this hot summer ft. Joyce (16-18.12) 63dcf3a9b9de4d6723a9c5c91e63d0f83fef53f6-gifv
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Warnings : régime totalitaire, sanctions (ex : camp de concentration, travail forcé, exécution publique), patriarcat social / juridique, tortures / actes de barbarie, détention provisoire, violences policières (Japon), ablation d'un rein, 18+, racisme / discrimination / bashing subis, grossesse extra-utérine de son ex-copine / maladie : insuffisance rénale.
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Un magasin à une dizaine de minutes à pieds leur permettra ainsi de faire les courses nécessaires à leur séjour. Il hocha la tête, heureux de cette information. Aux États-Unis, il était tout de même bien plus facile et rapide de se rendre d’un endroit à un autre. Dans sa vie précédente ses jambes et son vélo avaient été les uniques moyens de motion qu’il utilisait au quotidien. Les bus avaient été à éviter car, peu nombreux, des files d’attente immenses se formaient à toute heure de la journée, obligeant les habitants à passer plus de deux heures en travers des trottoirs et voies routières ; l’impossibilité de conduire et posséder une voiture faisait qu’ils ne couraient aucun danger à rester au milieu de la route. Ça avait été la première chose qui l’avait bluffé en arrivant, outre le fait que les codes vestimentaires différaient d’un individu à l’autre – ça, il l’avait remarqué lorsqu’il avait été autorisé à sortir en-dehors du centre de détention de l’immigration pour se faire au nouveau monde, et apprendre à vivre dans une société autrement civilisée.

Il fit part de la présence d’une bouteille d’un riesling, bien emmitouflé pour éviter toute casse, dans son sac de voyage. De quoi rappeler cette soirée en tête-à-tête dans ce restaurant français, où leur exclusivité prit un sens plus concret. Relation sérieuse interdite qui n’empêcha pas les deux partenaires à s’offrir dans la confiance qu’ils se réservaient, protégés uniquement par le dispositif ancré dans le corps de Joyce. Ils n’avaient pas regretté cette décision quand, une semaine plus tard, ils avaient consommé pour la première fois la fièvre qui, graduellement, les avait consumé jusqu’ici. Explosion intense de part et d’autre qui s’était reproduite plus d’une fois avant de connaître une dégringolade brutale quelques semaines plus tôt. Ils n’avaient plus fait l’amour depuis un temps, ne semblaient plus aussi proches non plus. Les retrouvailles s’étaient faites moins régulières et l’échange de messages ne résultait guère que de vieilles banalités. Sa faute à lui, sa faute à elle. Ils étaient tous deux responsables et victimes du chaos ; non-dits.

Et parce que ça faisait aujourd’hui partie de leur quotidien, Ji-hun ne s’avança pas jusqu’à elle pour lui offrir de son affection, et elle ne fit pas le premier pas non plus. Leur conversation tourna autour des tâches à faire, comme ce serait le cas entre de simples collègues de laboratoire ; ça sentait un peu la fin d’une histoire, non ? Elle avait bien duré, en tout cas. Si on ne comptait pas la première expérience du brun, la biologiste pouvait se reconnaître heureuse gagnante du partenariat charnel le plus long, –  et de loin le plus passionnel de tous. Il jeta un regard du côté de la pièce de vie et remarqua la cheminée. Ça peut se faire, répondit-il. Il n’était pas né dans la capitale de Corée du Nord. Ses parents avaient été placés dans une maison d’une région plus à l’est durant le service militaire du paternel, et ils y avaient passé leur cursus universitaire. Le nord-coréen avait vu le jour entre les bras de deux étudiants, et avait dû vivre ses premières années de vie dans la province de Hamgyong Sud avant de rejoindre la capitale lors de l’élévation sociale des deux diplômés.

L’électricité faisant des siennes loin de Pyongyang, il avait appris à s’occuper du bois de la vieille gazinière, et à utiliser des lampes à pétrole près desquelles il faisait ses devoirs et récitait ses adorations aux Kim quand le jour peinait à se lever, ou qu’il tombait trop brusquement ; il espérait que ce ne soit pas trop loin dans sa mémoire. Pour mettre un peu la bouteille dehors, je vais profiter, l’informa-t-il. Avec la chaleur du logement, le vin ne sera pas bon à la dégustation. Faire descendre la température du liquide grâce à la froideur extérieure ne lui était pas inconnu. En hiver, ils avaient pour habitude de poser les aliments à conserver sur le bord des fenêtres de l’appartement, ça leur permettait de combler les coupures de jus occasionnelles dont ils étaient victimes en cette période de l’année. Il s’éloigna de la cuisine, et remonta à l’étage pour défaire les liens de son sac et prendre le riesling qui avait déjà gagné quelques degrés. Il retrouva le rez-de-chaussée aussitôt, s’habilla et se chaussa, avant d’ouvrir la porte et de disparaître à l’extérieur du chalet.

À peine sorti que la dernière inspiration donnée à ses poumons à l’intérieur de la maisonnette laissa une expiration s’emplir de vapeur. La fumée blanche s’extirpa d’entre ses lèvres, et il ne tarda pas à sentir le froid se plaquer contre l’épiderme de son visage. Il posa l’alcool contre le bois du logement et laissa ses chaussures paraître lourdes sur le parvis. Il s’approcha des bûches laissées là, et commença à trier. Il choisit de mettre de côté des rondins qui permettront un bon et rapide allumage, puis prit les bûches les plus sèches, reconnaissables à leur écorce légèrement décollée du corps central et les défia. Une à une, à mains nues, il les déshabilla, séparant la peau de la chair. Il eut à forcer un peu plus parfois, mais l’œil aguerri dont il avait usé pour les sélectionner ne lui avait pas fait défaut. Bientôt il se retrouva avec trois tas : bâtons, pelures et bûches dessapées. Il rentra les premiers en priorité, retira ses chaussures et marcha jusqu’au foyer vide. Il utilisa le porte-bois pour déposer les branches, le temps de mettre de côté le pare-feu, et les dressa en pyramide.

Il disparut de nouveau, cette fois-ci pour chercher les écorces et les casser en bouts longs mais fins au milieu. Il remarqua la boîte d’allumettes, seule chose qu’il avait appris à utiliser, et se servir de deux d’entre elles qu’il glissa sur la bande d’allumage, et sépara pour venir chauffer, de part et d'autre, la peau des bûches jetée au centre. Les petits filets de l’épiderme boisée et la mousse sèche prirent aussitôt, et il utilisa le balai à mains pour donner de l’air et évacuer les premières fumées noires vers le conduit. Mouvements réguliers de gauche à droite, répétés sans faiblir, eurent raison de l’apparition d’une belle flamme, mais il n’arrête pas – les rondins devaient prendre eux aussi. Ça dura quelques minutes, de la manière la plus ancienne possible ; exit l’allume-feu et le soufflet. Il rajouta quelques pelures à quelques centimètres du bleu du feu puis recula ; il pouvait à présent grandir seul. Accroupi devant la cheminée, il regarda les premiers pas de danse du flamboiement, à défaut de pouvoir se satisfaire encore de l’étincelle et la promiscuité qui avaient formé leur duo, à Joyce et lui.
(Ji-hun Hwang)



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Inaltérable, le temps filait et continuait sa course, à la différence de bien d’autres choses comme la relation entre Jay et Joyce. Petites encoches qui s’étaient attachées à tâcher ce qu’ils avaient été et se répercutaient désormais dans le quotidien sur ces gestes qui n’osaient plus se rapprocher autant qu’ils auraient pu et qu’ils l’avaient été par le passé. Étrange timidité nouée à ces sentiments, la peur de trop bousculé et de trop cassé ; et qui avait eu, au final, l’effet inverse de celui escompté. À avouer une jalousie, la biologiste en récoltait des fruits amers.
Pourtant, ses sentiments ne s’étaient pas tari pour autant, et elle se sentait surtout stupide de ne pas savoir comment réagir en sa présence. Haley avait raison, il fallait vraiment qu’elle lui parle, ne serait-ce que pour mettre les choses au clair et pouvoir se libérer de ce poids entre eux qui appuyaient sur leur lien
, prêt à le faire rompre. Et si cela devait être le cas, elle préférait que ce soit parce qu’elle lui aurait avouer ce qu’elle ressentait plutôt que par un simple éloignement qui reposait sur trop de non-dit. Il fallait juste trouver le courage de libérer des mots et, surtout, de libérer les bons. Ne pas se tromper de discours et être claire dans ses pensées. Et ça ne serait certainement pas après trois heures de routes que ça pourrait l’être.
Le doctorant annonce vouloir aller mettre dehors place bouteille de vin pour en ralentir l’agitation des molécules et la refroidir par le même élan. Processus thermique bien connu et qui serait, vu la température extérieure, bien plus efficace que s’ils avaient décidé de la mettre au frigo. Il s’échappe donc à l’étage pour aller chercher le fameux sésame pendant qu’elle reste seule dans la cuisine à remuer une soupe qui n’a pas tant besoin de sa présence pour chauffer – geste inutile, mais quelque part rassurant. D’une main, elle sort son téléphone pour se perdre quelques instants sur meetsenger, vagabondant entre les différentes photos qui s’affichent sur l’accueil et qui tendent presque toutes vers l’hiver et Noël. L’automne las, laissait gentiment sa place à la froideur hivernale et tout le monde se réjouissait déjà des lumières enchanteresses des fêtes de fin d’année. Joyce, elle se sentait un peu attristée par cette période de l’année car, même si son deuil était fait, elle trouvait qu’il manquait toujours un sourire trop important pour être oublié, à accrocher aux branches du sapin. Liens longtemps maintenus par la force de caractère de sa grand-mère et désormais défaits ; une fois de plus ses parents ne seraient pas présents pour fêter avec elle et, si elle jouait à celle que cela indifférait et qui n’était pas attacher aux traditions, parfois ça l’attristait de voir tout le monde se réjouir pour un événement qu’elle passerait seule dans sa chambre étudiante, comme n’importe quel autre jour de l’année. À défaut que la maison des Dudley ne serait probablement pas aussi remplie qu’au quotidien entre tous ceux qui rentraient chez eux pour célébrer avec leur famille.
Enfin ! C’était une musique d’avenir et elle ne s’ennuierait pas complètement puisqu’elle bossait les deux jours à l’aquarium afin de décharger ceux qui avaient des enfants – et accessoirement parce que c’était nettement mieux payé durant cette période. L’occasion idéale pour économiser un peu plus d’argent sur son compte en banque avec cette perspective qui la poussait depuis des années, ce rêve d’enfin pouvoir un jour acheter un bateau à son nom. Joyce comptait pour ça sur le reste de l’argent de son héritage – celui qui n’avait pas servi à payer Harvard – et les jobs accumulés au fil des années. Pour l’instant, elle n’y était pas encore, mais elle avait l’espoir de pouvoir un jour y parvenir, investir dans une embarcation plutôt que dans la pierre. Elle n’avait pas prévu de vivre sur terre de toute manière, périrait se projeter sur les vagues, alors pourquoi acheter un appartement ou une maison ?

Lorsqu’elle entend Jay revenir dans le chalet, elle range son téléphone et observe du coin de l’œil le nouveau constructeur de pyramide miniature pour décorer la cheminée. Il a l’air appliqué sur sa tâche et Joyce s’attacher à le regarder créer à l’aide de pas grand chose une première étincelle qui bientôt annonce de la fumée et qui, gentiment, prend feu. Aquarelle de couleur entre le jaune, l’orange, le rouge et le bleu, peinture mouillée qui dégouline et se perd dans ses propres nuances. Fascinée par la création du feu, la doctorante se perd quelques instants dans sa contemplation, regardant danser les formes dans les flammes et les ombres que cela projette tout autour sous l’éclairage relativement tamisé du chalet.
Gardant sa cuillère en bois dans la main, elle contourne le plan de travail et rejoint Jay devant la cheminée, s’asseyant à côté de lui. Avec naturel, sa main cherche la sienne pour se loger dans cette chaleur qu’elle connaît si bien, dans ce réflex qui les a traîné l’un vers l’autre tout au long de ces derniers mois, de ces débuts sur la piste de danse à elle qui l’attire à sa suite pour lui présenter le bateau de ses parents, ou simplement ce besoin de le ressentir là, à ses côtés. Il l’avait découverte triste et s’était promis de la faire sourire : pari réussi, même si maintenant d’autres attaches s’étaient créées. Elle n’avait plus rien de cette femme dévastée qui l’avait bousculé l’été passé et lui avait fait du chemin depuis ces quelques mois en doctorat à Harvard.
Ainsi posés devant le cheminée, ils ressemblaient à une image issu du mythe de caverne de Platon, ceux qui ne voyaient pas – ou faisaient semblant de ne pas voir – la vérité. Celle cruelle qui pouvait réduire les relations d’un geste désabusé de la patte. Ils ressemblaient également à deux enfant en train d’attendre un Père Noël qui risquait fort de se brûler les fesses en passant par ce chemin. La cuillère dans la main de Joyce était une baguette magique qui la transformait en fée ou en cheffe d’orchestre de flammes qui craquaient dans un rythme aléatoire.

– Le feu me fascine autant qu’il me terrifie, avoue-t-elle sans quitter des yeux les reflets orangés.

Élément opposé à l’eau qu’elle avait l’impression de ne pas maîtrisé. Sur les flots, c’était l’un des pires cauchemars des marins ; un incendie qui pouvait venir ronger le navire et les faire couler, l’addition du feu et de l’eau pour les noyer. Même à l’extérieur, ça la poursuivait et elle ne se sentait jamais totalement à l’aise lorsqu’il s’agissait de faire danser une flamme au bout dune briquet pour allumer une cigarette ou une bougie – elle utilisait d’ailleurs souvent un spaghetti qu’elle allumait au bout afin de pouvoir l’approcher en toute quiétude d’une mèche de bougie un peu trop creusée et éloigner le feu de sa main.
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Quartier d'habitation / Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
Études / Métier : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
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Ji-hun entra et sortit deux fois avant d’espérer pouvoir mettre à profit son expérience . Bâtons déposés en carrés qui se chevauchaient, il n’eût qu’à placer les écorces de bois, fines et sèches, au centre pour faire naître les premières fumées grisâtres à l’aide de deux allumettes. De part et d’autre de la pyramide, la peau morte de l’arbre s'embrasa, et l’apport en air des mouvements du balai finit le travail. Quelques ajouts de pelure pour assurer la liaison entre les rondins, et le nord-coréen cessa d’agiter le bras. Il prit de la distance et se posa, accroupi, devant le ballet des flammes. Cela faisait un moment qu’il n’avait pas pu assister à ce spectacle. Depuis que ses parents avaient été logés en plein cœur de Pyongyang, les occasions d’activer une gazinière au bois s’étaient faites nulles. Les seuls instants durant lesquels il avait fait vivre un feu, et l’avait maintenu, avaient été lors de ses prises de poste en tant que réserviste aux côtés des soldats du pays. Point d’électricité à la frontière du trente-huitième parallèle, pas plus que sur le reste du pays, il avait fallu se satisfaire des moyens du bord.

Cela faisait près d’un an et demi maintenant, et pourtant il se rappelait de cette même odeur qui embaumait la maison familiale les jours de pleine humidité et de froideur. Senteurs rassurantes, car son foyer avait été le seul endroit où il s’était senti complètement en sécurité. Ses parents étaient très exigeants, mais ne s’étaient jamais montrés violents – contrairement à ceux de camarades, et aux professeurs. Chaleur et douceur qui se dégageaient en continu dans la petite pièce à vivre où maman apprêtait la maison pour le retour tant attendu du père de famille, mouvements de chiffon rythmés par les coups de crayon du garçon qui, sourire aux lèvres, s’amusait à compléter les pages données en devoirs. Agitations bercées toutefois par le crépitement des bûches de châtaigniers qui, dans leurs craquements, laissaient parfois une braise ou deux s’échapper du foyer – aussitôt rattrapées et remises à l’intérieur de la cheminée par la trentenaire. Le repas devant le feu n’avait pas non plus la même saveur, et ce même si ce n’était qu’un bouillon de fin de stock de nourriture.

Ji-hun plongea corps et âme dans les souvenirs de son enfance, si bien qu’il ne s’aperçut de l’arrivée de Joyce que lorsqu’elle chercha sa main. Il baissa soudainement le regard sur ses bras ballants et attendit que les doigts féminins glissent contre sa paume pour les agripper à son tour. Ses longues phalanges encerclèrent d’abord la palme, mais elles se ravisèrent pour s’ancrer entre celles de la biologiste. Ainsi d’un « main dans la main » ils passèrent à un « doigts entre doigts ». Il s’y reprit à deux fois pour poster ces derniers correctement, mais une fois fait il ne la lâcha plus. Comme le feu qui grandissait devant eux, ça avait quelque chose de rassurant. Plus tôt, à se rappeler des rares rendez-vous, du peu de tendresse et des messages parfois laissés sans retour de ces dernières semaines, il avait bien cru que ce weekend allait sonner la fin de leur exclusivité et le début d’une simple amitié ; mais pourquoi auraient-ils attendu ? Il avait bien failli céder à la tentation d’autres corps, était heureux d’avoir balayé cette idée tant que l’affaire n’avait pas été proprement réglée.

Un soupir las et bruyant s’échappa d’entre ses lèvres, comme s’il laissait sortir toute la tension qui s’était installée en lui. L’incompréhension, par contre, était toujours là, mais il pouvait bien faire avec, maintenant qu’il savait où ils en étaient. Pas de fin programmée encore, il fallait juste être prudent pour ne pas l’écorcher, ne pas aller trop loin et risquer de l’abîmer. La voix de Joyce se joignit au chant des étincelles et Ji-hun enchérit alors : de ce qu’on ne connait pas très bien, toujours on est terrifié. Il l’avait expérimenté à la frontière des terres nord-coréennes. S’il n’avait été question que de lui, pour sûr qu’il n’aurait pas eu assez de courage pour se lancer vers l’inconnu ; cet autre monde qu’il ne connaissait pas, ne pouvait-il pas être pire que ce qui l’attendait ? Il savait ce que c’était d’être terrifié. Il l’avait été un nombre incalculable de fois : le face-à-face avec les Japonais – ceux-là même qui avaient rendu la vie dure en Corée, l’enfermement – où il avait connu nombreux sévices, la séparation – sans jamais savoir s’il reverrait son père un jour, et la solitude – n'être plus qu'une ombre parmi les ombres.

Il avait beau être à l’aise dans l’eau, il ne refusait pas la chaleur du feu, la liberté que lui insufflait le vent et ce que lui procurait la terre ; à choisir, c’était ce dernier élément qu’il choisirait, pour survivre. De m’en occuper, ça ne me dérange pas, fit-il en comprenant qu’il ne pourra pas compter sur elle pour ajouter une bûche de temps à autre durant leur séjour, de t’en protéger non plus. À commencer par remettre le pare-feu et éviter que les braises ne viennent se fondre dans le parquet. Il porta le dessus de la main de Joyce à ses lèvres pour en bisouter la peau fine, puis n’eut d’autre choix que de la laisser tomber pour se relever. Les rondins prenaient correctement, et une fois qu’il ne restera qu’un tapis orangé vif, il pourra ajouter du combustible. Mais pour le moment, il agrippa la barrière de sécurité et s’approcha des flammes sans les craindre, avant de la déposer contre les pans de la cheminée. Le chalet ne craignait plus rien, et la scientifique pouvait se détendre jusqu’à la prochaine fournée qui l’obligera à déposer de nouveau la protection. Il s’assit ensuite.

Ce ne fut plus accroupi, mais postérieur sur le sol, qu’il revint auprès de sa dame de l’eau, et il n’hésita pas à entourer de son bras ses épaules. Il ne l’obligea pas à se coller contre lui, laissa du mou pour éviter d’être trop intrusif, et lui piqua la cuillère en bois qui avait baigné dans la soupe plus tôt ; elle faisait de toute façon meilleure cuisinière que cheffe d’orchestre. Il passa sa langue sur le peu du velouté qui avait imbibé l’ustensile, et eut les prémices en bouche de ce qui l’attendait. Ah… begopa*… , soupira-t-il en sentant son estomac se tordre, tout en restant silencieux. Il n’avait pas eu le temps de passer à la cafétéria lors de la pause méridienne, était resté bosser au laboratoire entre deux formations, dans le but de rattraper un peu des heures qu’il avait perdues durant la rencontre sportive de quatre jours qui s’était tenue dans le Minnesota. À attendre, combien de temps il reste, demanda-t-il ; avant qu’ils puissent se délecter du dîner que Joyce avait préparé en amont de leur départ pour les montagnes. Et il n’avait pas encore touché à une cigarette non plus.

Pour fumer, je vais en profiter , l’informa-t-il. Utiliser le temps qui lui restait à bon escient, mais pas que pour s’intoxiquer : je vais rentrer des bûches, aussi. Faire le plein, ainsi il n’aura plus qu’à se servir dans le casier, ce qui lui évitera d’affronter le froid à chaque fois. Il se risqua à tourner la tête en direction de la jeune femme, et à porter sa bouche sur ses cheveux. Il pressa ses lippes tout contre avant de détendre son emprise. Et là, à quelques petits millimètres de sa chevelure claire, il murmura : de te retrouver, je suis content. Derniers mots susurrés avant qu’il ne redresse son mètre quatre-vingt-six à la hâte, – non sans souffler un « eoyeocha* », et parte en direction de l’entrée où il s’habilla de son manteau et se chaussa ; elle lui avait donc manqué. Il sortit, sans même adresser un regard à la plus jeune – ne reviendra qu’une dizaine de minutes plus tard, six morceaux entre les bras, et la quiétude regagnée.

@Joyce Millett

* J'ai faim
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L’âtre est le théâtre de marionnettes bien étranges qui raconte une histoire aussi biscornue qu’elles. Silhouettes enflammées qui dansent sans but précis, se baisse pour revenir en force, schéma aléatoire et impossible à prédire, du moins avec les connaissances qu’ils avaient du monde. Car une partie de Joyce évinçait la liberté pour tomber dans le déterminisme et son cerveau de scientifique estimait qu’avec les conditions initiales de l’univers et un tracé bien précis de toutes les règles qui le régissaient à chaque niveau d’interactions des particules et des esprits, l’on pouvait délimiter à la seconde près le destin de chacun. Chaque geste, chaque décision, une liberté aspirée par un destin trop fort pour aller à son encontre. Mais comme les connaissances humaines étaient encore terriblement faibles face à cet univers qui ne cessait de jouer avec les règles – la physique quantique était le meilleur endroit pour cela, lieu où toutes les lois découvertes par Newton s’effondraient, la preuve qu’il ne fallait jamais rien prendre pour acquis – tout restait encore trop imprévisible pour deviner de quoi les lendemains seraient fait. Les doutes inlassables qui vacillent sur les chemins et font hésiter, attaquent les cœurs de cible pour mieux les ronger. Dans tout ça, il manquait bien des éléments à Joyce pour savoir ce que Jay pourrait bien répondre à ses avances. Tête pleine de brouillard.
Mais au-delà des mots et des pensées, il restait les gestes, naturel, qui prenaient place dans leur relation. Et sa main ne tremble pas quand elle vient chercher la sienne, si simple mouvement et qui pourtant signifie beaucoup entre eux. Des doigts qui hésitent avant de se croiser et de s’accrocher aux uns les autres devant le feu qui les observe, comme s’il cherchait à comprendre quelle ombre chinoise peut bien essayer de vouloir créer ces paumes jointes. C’est informe, et pourtant on pourrait presque imaginer un cœur ; pas de ceux qu’on trace du bout d’un stylo sur une feuille ou qu’on grave dans un arbre, mais l’organe plus complexe qui palpite dans chaque poitrine. Reflet dorée qui courent sur les doigts devant ces flammes brûlantes et qui effraient et fascine à la fois. Pourtant, aux mots du biochimiste, elle parvient à décoller ses yeux du rideau lumineux pour les rediriger vers lui.

– C’est vrai.

Elle ne parle plus vraiment de ce qui brûle dans l’âtre, mais plutôt des sentiments qui la consomme de l’intérieur. Cette flamme chatoyante en elle quand il est proche et qu’elle maîtrise pas, qu’elle comprend mal. Cette émotion qu’elle ne connaît pas vraiment et qui l’envahit avec un peu trop de force et de maladresse, la pousse dans certains retranchement qu’elle ne contrôle pas et ça la terrifie un peu. C’est stupide et désordonné, c’est surtout le résultat de trop de non-dit qu’elle ne peut plus garder pour elle. Et, quelle que soit la conclusion de ce weekend, elle est certaine qu’il est nécessaire à son équilibre personnel. Si Joyce n’a aucune envie de perdre Jay, elle ne peut pas non plus continuer sur cette voie – surtout qu’elle a l’impression qu’elle le perdrait de toute manière s’ils continuaient ainsi.
L’écouter cependant, éloigne ses pensées et la chaleur de l’instant fait naître un peu de rouge sur ses joues quand il se propose de la protéger. Joyce sait qu’il ne cherche pas à l’étouffer – il la connaît assez désormais pour savoir qu’elle est indépendante et capable de se débrouiller seule depuis des années –, mais il prend simplement en considération le fait que le feu l’intimide et qu’elle n’a pas envie de le gérer. En contre-partie elle est prête à occuper la cuisine, puisqu’elle sait qu’il n’apprécie pas faire à manger – même si c’est plus une forme de lassitude de l’acte qu’une véritable phobie.
Puis, après avoir effleuré de ses lèvres le dos de sa main, Jay joint les gestes à la parole en se relevant pour aller disposer devant la cheminée la barrière de sécurité qui empêcherait à des braises un peu trop intrépides de sauter trop loin sur le parquet et d’y mettre le feu. Après tout, vu la masse de bois utilisée pour construire un chalet, il apparaissait évident que les incendies étaient aussi redoutés questure les bateaux. Ça pouvait partir vite et dévoré tout l’habitacle ainsi que ceux qui y logeaient bien avant que les pompiers aient pu tracer leur chemin jusqu’au lieu réduit en cendres. Et encore fallait-il que quelqu’un donne l’alarme et ils étaient passablement isolées… Autant de risques de retrouver deux corps carbonisés et il valait donc mieux être prudents.

Après les avoir protégés du feu, il vient se rasseoir près d’elle, le bras ouvert contre lequel elle n’hésite pas à se blottir, heureuse d’avoir pensé à se laver les cheveux la veille – ils doivent ainsi être encore marqué de l’odeur de son shampoing, un mélange floral avec quelques épices un peu plus prononcées. À ses effluves là se mêlaient également celles de la cuisine, avec la soupe qui mijotaient désormais et face à laquelle le doctorant ne parvient pas à réfréner sa curiosité ; il s’empare de la cuillère en bois qui a servi à la remuer pour venir l’y goûter et Joyce ne peut s’empêcher de sourire, amusée, connaissant l’impatience qui le caractérise parfois, en particulier quand ça a un lien avec la nourriture.

– Un peu moins de dix minutes, annonce-t-elle en sortant son téléphone pour jeter un coup d’œil au chronomètre qu’elle a enclenché un peu plus tôt.

Elle aurait bien profité de ce temps restant dans cette même position, la tête posée contre le torse musclé du nageur, mais il en décide autrement, annonçant son besoin de fumer. Et, si parfois elle l’accompagne à l’extérieur, elle n’est pas certaine de vouloir affronter le froid et la neige tout de suite, laissant la nuit et les éléments hivernaux à l’extérieur. Elle se contente donc de hocher la tête alors que les lèvres masculines se posent dans ses cheveux, sans qu’elle sache vraiment si c’est pour enfumer l’odeur ou pour l’embrasser ; dans tous les cas le contact est agréable et la pousse à fermer les yeux un instant, bercée par ce moment.

– Toi aussi.

Parce qu’elle sait ce qu’il entend par ces mot-là. Ce n’est pas simplement le fait qu’il ne se sont pas vus dernièrement – parce qu’ils se sont croisés et qu’ils ont parfois échangé des messages au cours des dernière semaines –, mais c’est leur complicité et la tendresse mutuelle qu’ils éprouvent qui a manqué dernièrement Et c’est bon de se retrouver, tellement que ça lui fait comme un petit pincement agréable à l’estomac, le retour des papillons.

Jay se lève et elle l’observe sortir du chalet avant de se redresser à son tour pour aller vérifier ce qu’il se passe en cuisine, s’assurer que la soupe ne manque pas d’épice et commencer à ouvrir quelques placards afin d’y trouver des bols et des assiettes, des couverts et des verres, ainsi que le fameux tire-bouchon repéré un peu plus tôt. Bientôt la table est dressée et n’attend plus que ses convives. Réduisant le feu sous la casserole, elle amène ensuite le velouté sur la table pendant que la quiche termine de cuire.
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Ji-hun Hwang

Âge : 28
Lieu de naissance : Hamheung, ville de la région de Hamgyeong du sud. La Corée du Nord l'a vu naître, l'a élevé. Elle a forgé une partie de l'homme qu'il est aujourd'hui, mais c'est sur un tout autre continent qu'il désire construire son avenir.
Quartier d'habitation / Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
Études / Métier : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
Date d'inscription : 16/04/2022
Pseudo & Pronom(s) IRL : Huimei (elle)
Icon : Ô sweet winter, let's rub out a bit of the lines drawn this hot summer ft. Joyce (16-18.12) 63dcf3a9b9de4d6723a9c5c91e63d0f83fef53f6-gifv
Faceclaim : Lee Jong-seok
Crédits : meteoraa (avatar) onlyjongsuk (gif)
Multicomptes : Soo-min Woo (Yoo-jeong Kim)
Description (1) : Ô sweet winter, let's rub out a bit of the lines drawn this hot summer ft. Joyce (16-18.12) NPSpyu1W_o
Description (2) :
Awards:

Warnings : régime totalitaire, sanctions (ex : camp de concentration, travail forcé, exécution publique), patriarcat social / juridique, tortures / actes de barbarie, détention provisoire, violences policières (Japon), ablation d'un rein, 18+, racisme / discrimination / bashing subis, grossesse extra-utérine de son ex-copine / maladie : insuffisance rénale.
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Ji-hun Hwang
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PFORZHEIMER HOUSE › prestige redefined
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Ji-hun vint se poser auprès de Joyce, et balança son bras sur ses épaules, comme on pourrait le faire entre bons amis. Il décida de ne rien brusquer, parce que les semaines passées avaient été compliquées entre eux. En voulant rééquilibrer leur relation, le nord-coréen avait senti la biologiste s’éloigner davantage, sans qu’il ne puisse en comprendre le sens. Il s’était obligé à corriger le tir, puisqu’il était devenu un peu trop joueur et intimiste, mais il n’aurait jamais supposé vivre là une distance encore plus grande que celle qui devait s’imposer entre eux. Lui, qui prenait à cœur chacune des relations qu’il construisait, s’était senti profondément coupable du sort qui s’abattait sur leur duo, et touché – si ce ne fut tourmenté – de voir leurs échanges virtuels devenir si froids. Passer d’un extrême à l’autre avait été lourd à supporter. Ces messages sans suite, ces journées sans la voir, avaient failli le mener à fauter l’exclusivité dans laquelle il s’était engagé. Il avait multiplié les sorties et rencontré des femmes, avait accepté certaines invitations à discuter – et mater les photos sexy qu'on pouvait lui envoyer parfois – sur meetsa, mais il n’avait jamais réussi à sauter le pas ; incapable d’être infidèle à ses promesses.

Aux odeurs des bois qui se consumaient s’ajoutèrent les senteurs d’un produit qui avait souvent marqué ses vêtements et ses draps. Elles furent discrètes mais perceptibles aux narines de celui qui en avait tant eu l’habitude. Et il aurait pu décider de se laisser troublé par la proximité engagée aujourd’hui et les souvenirs odorants qui faisaient remonter celle vécue autrefois,  si son instinct ne l’en avait pas détourné. Grâce à son intervention, les émotions ne montèrent pas et son muscle vital ne se serra pas non plus. Plutôt que de réagir avec le cœur, ce fut la raison qui le poussa à mettre de côté les informations un peu trop sentimentales, pour se tourner vers la cuillère en bois qui avait agité la soupe de légumes plus tôt. Il l’agrippa et la déplaça jusqu’à sa bouche, de laquelle sa langue sortit pour venir goûter le délice apporté en tant qu’entrée chaude par sa comparse scientifique. Et c’eût de l’effet, à tel point qu’il réussit à en oublier tout le reste ; fichu mécanisme. Son estomac cria silencieusement famine, mais lui n’eut aucune gêne à exprimer sa frustration. Il se nourrissait mal, mais adorait manger – ce n’était plus un secret pour personne, encore moins pour Joyce.

Une dizaine de minutes restaient affichées au minuteur, temps qu’il lui fallait pour fumer et rempoter le casier de bûches. Temps qui aurait pu leur servir aussi à se câliner et s’embrasser jusqu’à l’appel, et peut-être même qu’ils auraient trouvé le moyen de couper court à la cuisson pour s'adonner à une autre activité, tout autant capable de rassasier un autre appétit. Sans nul doute qu’il aurait choisi la dernière option, si la tension ne s’était pas immiscée entre eux durant un bon mois. Palpable. Et s’il était heureux qu’elle ait tendu la main et se soit glissée contre lui, elle laissait planer une incompréhension qui martelait sa tête ; il avait horreur de ne pas comprendre. La clope gagna le match, mais il espérait bien intérieurement qu’elle prendra sa revanche. Il embrassa le côté de son crâne, à défaut de poser ses lèvres sur les siennes, et affirma sans prendre de pincettes qu’il était content de pouvoir profiter d’un weekend en sa compagnie. Elle entendit ses mots, mais il n’en rajouta pas plus. Ji-hun restait un homme incapable d’enchérir facilement, et il fallait souvent se satisfaire du minimum. Exit les « tu me manques », « je t’adore » et « je t’aime » – il n’en avait jamais prononcé un seul.

Sans un regard vers la jolie blonde, il se prépara et sortit à l’extérieur. Il alluma d’abord une cigarette qui fut à moitié consommée par le vent, froid – glacial, qui venait des bois, l’obligeant à se résoudre à embraser un deuxième tube de nicotine pour se sentir bien. Il ne sut rester en place, fit quelques pas dans la neige, sans pour autant s’éloigner du chalet. Elle lui permit d’éteindre sans danger les mégots, de les enfouir dans une poche, et de décompresser. Quelques étirements accompagnèrent sa marche de long, en large, en travers. Il laissa les empreintes de ses semelles dans la poudre blanche, et décida de retrouver le tas de bois duquel il prit six morceaux. Il les empila à terre avant d’agripper la base de chaque côté. Il activa la poignée de la porte de son coude et rentra au chaud pour la troisième fois. Il quitta ses chaussures en dansant, du pied gauche, puis du pied droit, et se jeta vers le porte-bûches dans lequel il laissa tomber celles qu’il tenait dans ses bras. La dernière fois qu’il passa la tête au-dehors fut pour prendre la bouteille de vin qui avait eu le temps de refroidir depuis. Il s’approcha de la table et la posa au centre pour la déboucher à l’aide du tire-bouchon que sa partenaire de séjour avait apporté en dressant la table.

À quoi on va trinquer, cette fois-ci, demanda-t-il, un peu pour tâter le terrain, il fallait l’avouer. Il remplit les deux verres ballons qui se tenaient juste au-dessus de chacune des assiettes puis laissa le riesling au milieu du meuble. Dans la poubelle il jeta les filtres usés et se délesta de son manteau épais avant de prendre place sur l’une des chaises. La dernière fois qu’ils en avaient bu ils s’étaient félicités pour leur premier mois de doctorat, et avait fêté leur premier salaire d’étudiants-chercheurs, qu’en serait-il maintenant ? Il leva son verre, et attendit que sa vis-à-vis propose de festoyer pour un évènement précis avant de laisser les verres en cristal se rencontrer. Il n’en ajouta pas plus, se contenta de ce qu’elle articula, répéta simplement pour la forme. Il porta le rebord à sa bouche, et, comme deux mois plus tôt, laissa ses papilles être submergées par le goût fruité de la boisson alcoolisée. Cuillère entre les doigts, il plongea cette dernière dans le velouté mais, malgré la faim qui contractait son organe digestif, il ne put s’empêcher de demander : ces derniers temps, tu as été fort occupée ? Qu’avait-elle fait de particulier ? Parce que, même sur ses activités, elle ne s’était pas confiée à lui.


@Joyce Millett
(Ji-hun Hwang)



Blossoming
In the land of cherry blossoms,
Love bloomed like delicate petals.
Hearts entwined, two souls aligned.
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Joyce ferme les yeux à peine quelques secondes, sa tête logée contre Jay, là où il ne peut apercevoir l'apaisement qui couvre son visage. C'est comme si chaque chose dans l'univers avait retrouvé sa place, réalignement des planètes et rapprochement des âmes égarées qui retrouvaient un peu plus de sens devant le crépitement des flammes. Qu'est-ce qui avait pu à ce point-là hanter leur relation pour ainsi les éloigner ? Dans cet instant, ça n'avait plus tant d'importance pour elle, la doctorante aurait pu simplement s'abandonner à ce moment, sans même penser aux étapes plus charnelles qui auraient pu s'y mêler, mais juste profiter de la chaleur des bras qui lui étaient offerts et tant pis pour la quiche qui brûlerait dans le four ou la soupe qui finirait par accrocher au fond de la casserole.
Mais le ventre sur patte qui lui tenait compagnie ne l'entend pas forcément de cette oreille et lui vole sa cuillère pour y cueillir un avant-goût de ce qui les attend. Le mélange des légumes qui ont imbibé le bois et lui donne un aperçu de ce qu'ils vont pouvoir manger un peu plus tard. Dans une dizaine de minutes, pour être tout à fait exact, puisque c'est ce qu'affiche le minuteur du téléphone sorti qui décompte le temps avec exactitude, n'autorise pas à celui-ci de se perdre dans les aléas de l'oubli. Jay profite de ce moment pour aller fumer, rompant ainsi l'instant partagé devant l'âtre. Les bûches se consumeront sans être vues alors qu'il se diriger vers la sortie et qu'elle se relève pour terminer de préparer de quoi les attabler tous les deux sur la petite table nichée derrière le canapé.

Des bols rapidement disposés, ainsi que des assiettes de manière à ce qu'ils puissent décider de l'ordre dans lequel ils mangeaient, sans nécessairement prendre l'une des préparations comme une entrée et l'autre comme un plat ; pouvant même s'il le souhaitait alterner ou profiter de la quiche pour en tremper le bout dans la soupe, un peu comme ils auraient pu le faire avec un bout de pain. Des plats chauds pour leur tenir au corps dans la froideur de l'hiver, même si cette dernière était repoussée par les flammes qui palpitaient dans la cheminée. Elle laisse son regard s'égarer en direction de cette dernière en imaginant que c'est son coeur à la place des bûches, son coeur qui brûle pour l'homme qui se trouve à l'extérieur, sans cependant avoir la capacité de le lui avouer - pas encore, tout du moins.
Sortant de son trouble, elle va ensuite chercher le velouté pour le poser sur la table alors que Jay revient dans la maison, plusieurs passages qui se dispersent dans le petit chalet ; poser quelques bûches, ramener la bouteille de vin qui a bien refroidi au contact de la neige, jeter ses mégots dans la poubelle - et c'est un détail, mais elle est heureuse qu'il ait ce geste pour la planète et qu'il ne se contente pas de les balancer dans la neige comme trop le font chaque année, laissant aux siècles le travail de se débarrasser des cylindres consumés.
Elle met la touche finale à leur repas en sortant la quiche du four puis en l'apportant sur la table. Les verres sont déjà pleins et si l'ensemble est bien moins chic que dans ce restaurant dans laquelle il l'avait amenée, ça lui met un peu de baume à l'esprit de pouvoir simplement se poser avec lui devant un repas, partager autre chose qu'une pause de midi rythmée par la rapidité et le devoir de retourner à leur doctorat respectif rapidement, contraints par les horaires. Ce weekend est dédié à une véritable liberté, des vacances avant l'intensité des prochains mois. Ils ont le temps jusqu'au rendez-vous donné ce dimanche pour le retour, toute la nuit pour parler s'ils le souhaitent.

- À nous, répond-t-elle simplement.

Et pourtant, au-delà de la brièveté de sa réponse, il y a bien plus que les mots : le bonheur d'avoir l'impression de retrouver une esquisse perdue, les liens qui les avait uni sur ce lit dans les rayons mourants du soleil qui avait inondé la journée de Chilseok. Les verres trinquent, cliquetis du cristal qui se rencontre avant d'embrasser des lèvres qui rêveraient pourtant d'autre chose. Le goût du riesling, cependant, convient au papille pour ce début de soirée, et elle attrape sa fourchette pour découper un bout de sa part de quiche. Elle a cependant à peine le temps de le mettre dans sa bouche que Jay embraye la conversation sur ses activités de ses derniers temps. La biologiste prend le temps de mâcher et d'avaler, ce qui lui offre le temps de réfléchir afin de revenir sur ces dernières semaines qui ont été remplies sans être véritablement palpitantes pour autant.

- On soumet un papier début janvier alors j'ai fait quelques heures supp' au labo, surtout qu'un des autres doctorants a attrapé la mononucléose et était pas mal absent ses derniers temps. Et j'ai aussi aidé une copine qui avait des problèmes avec sa mère.

Et puis, surtout, elle avait réfléchi. Discuté avec Haley de sa relation avec Jay, elle qui insistait sur l'importance de ne pas garder tout ça pour elle, mais si Joyce avait de la peine. La recherche du moment parfait - comme un étrange piège tendu, ou le besoin, surtout, d'avoir le temps et d'être suffisamment claire dans ses pensées. Ca avait retardé les choses forcément, et l'éloignement de ces derniers temps n'avait en rien aidé tout ça, plus propre au doute qu'à toute autre chose. Mais, si Joyce ressentait toujours les mêmes papillons, le même attrait malgré la distance qui s'était glissée entre eux, ça devait bien vouloir dire que ses sentiments étaient réels et importants, non ? Suffisamment, en tout cas, pour qu'elle se décide, vraiment, à tout lui dire.
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