People say goodbye in their own special way. ♤ (ROBBIN & SPENCER)

Mon torse nu la mettait mal à l'aise depuis le début et je ne savais même pas pourquoi je ne suis pas couvert plus tôt. J'imagine que j'aimais bien la faire rougir, ça avait quelque chose de mignon, regarder ses joues s'empourprer rapidement. A sa remarque, j'enfila un tee-shirt rapidement. Je comprend, ça peut être un brin déconcertant lui accordais-je avec un haussement d'épaule évasif. Je n'avais jamais été quelqu'un de très pudique et puis quand à mon statut de professeur, j'avais encore du mal à penser que les gens pouvaient voir en moi une figure d'autorité. Il fallait que mes élèves le pensent mais ceux qui me connaissaient ne serais-ce que légèrement savaient que je détestais les confrontations et que je n'étais pas très autoritaire, à part dans des réflexes protecteurs. Elle me fit remarquer que je m'étais habillé trop rapidement. Je fronçais les sourcils, suivant son regard et baissant la tête; En effet, elle avait raison. Pas inquiet le moins du monde d'avoir des airs de grand gamin incapable de s'habiller seul, mon sourire s'élargit. Je ne suis bon à rien quand on me met la pression répondis-je, lui donnant un petit coup dans les côtes avec mon coude. Je me r'habilla rapidement et attrapa ma tasse afin de boire quelques gorgées de café.

Déjà en temps je n’étais pas vraiment à l’aise face à un homme, alors je vous laisse imaginer à quel point je ne l’étais pas du tout face à un homme torse nu et en plus lorsque cet homme est l’un des professeurs de l’université dans laquelle j’étudiais. D’ailleurs, je ne pensais même pas pénétrer dans l’appartement de l’un des professeurs de Harvard rien qu’un jour dans ma vie. Il m’offrait un café et j’avais bien du mal à accepter au début, mais finalement je me laissais bercer par son sourire, par son regard pour ne pas refuser. Nous parlions de tout et de rien jusqu’à ce que je me laisse porter dans son salon, à ses côtés, sur le canapé. Je comprend, ça peut être un brin déconcertant. Un brin déconcertant ? Pensez-vous, j’étais sur le point de perdre pied à chaque fois que je posais mes yeux sur lui lorsqu’il était torse nu. Je ne répondais pas, me contentant de lui adresser un mince sourire timide et d’attraper ma tasse de café à la hâte pour en boire une longue gorgée, comme si je voulais me donner un coup de fouet, du courage. Spencer finissait par enfiler un tee shirt et je ne pouvais m’empêcher de sourire d’un air amusé en voyant qu’il l’avait mis à l’envers. Je ne suis bon à rien quand on me met la pression. Il venait me taquiner d’un tout petit coup de coude dans les côtes. Geste qui me faisait rougir encore un petit peu plus. « Quand on te met la pression ? » J’avais du mal à cerner ses paroles et je fronçais très légèrement les sourcils. « Je n’ai pourtant rien fait de mal. » Voilà que je me justifiais avec une voix presque tremblante et pourtant si douce, comme à mon habitude.

Je plaisantais évidemment, il en fallait plus pour me mettre sous pression mais je la sentis se renfrogner, à nouveau aussi mal à l'aise que quelques instants plus tôt. Apprend à la fermer, Spence je me lance en silence à moi-même. Je plaisante Robbin, je te taquine, c'est tout. J'explique, une certaine douceur dans la voix. Elle me rappelle de plus en plus Emma. Cette fragilité, en permanence, ce besoin que je ressentais de la rassurer en permanence et j'ai toujours aimé ça. Je ne sais pas si c'est à cause du rôle de grand frère protecteur que j'ai un coup de coeur pour les femmes douces et plus refermées sur elles-même, aux antipodes de ma propre personnalité. Je ne cherche pas à te mettre mal à l'aise et si tu me connaissais autrement que comme un professeur, tu saurais que tu n'as aucune raison d'être intimidée je ne sais pas pourquoi je raconte ça car je ne pense pas que ça changera quoi que ce soit mais bon maintenant c'est dit. Alors que je m'apprête à ajouter quelque chose, une petite voix m'interromps. Alice nous a rejoins, une poupée à la main et vient se cacher derrière ma jambe. Elle fait toujours ça avec les inconnus, elle se cache derrière moi. Ah, je te présente ma fille. Je passe ma main dans les cheveux de mon bébé pour la rassurer et calmer cette timidité si dure à surmonter.

J’avais toujours eu beaucoup de mal à m’ouvrir aux autres et je mettais énormément de temps avant de me sentir à l’aise, lorsque je me trouvais en compagnie de personnes que je ne connaissais pas spécialement, mais là, pour une fois que je ne mettais pas longtemps à me sentir bien face à un inconnu, Spencer venait faire retomber ce sentiment soudain en insinuant le fait que je lui mette la pression. Je me demandais bien de quoi il parlait, mais je ne voulais pas le lui demander directement. J’avais peur qu’il se moque de moi. Je plaisante Robbin, je te taquine, c'est tout. Timidement, mais surement, je me risquais à lever les yeux vers lui, l’observant avec un regard doux et pourtant tellement inquiet. Il semblait voir qu’il y avait quelque chose qui me chagrinait, d’autant plus que je n’osais même plus parler. Je ne cherche pas à te mettre mal à l'aise et si tu me connaissais autrement que comme un professeur, tu saurais que tu n'as aucune raison d'être intimidée. Là, il m’arrachait un sourire. Certes un tout petit, mais un sourire quand même. J’ouvrais le bouche, mais ne pouvais rien dire car une petite tête blonde venait se faufiler entre les jambes du professeur pour venir se cacher. La petite fille était parfaite, tout simplement à croquer. Une poupée à la main, elle parlait à voix basse, très certainement en pensant que je ne l’entendais pas. Cela ne faisait qu’intensifier mon sourire. Ah, je te présente ma fille. Tout en restant à distance, j’adressais un petit sourire enfantin et admirateur à la demoiselle. « Bonjour Alice. » Par chance, je ne passais pas pour une idiote en me rappelant le prénom de la petite fille. Une chose me frappait en observant la gamine. « Elle a exactement le même regard que toi. » Mes yeux se posaient cette fois sur Spencer. Si elle n’avait pas tellement de chose de lui, son regard était la preuve qu’il était bel et bien le père de cette enfant.

Je n'avais jamais eu de problèmes de timidité. Alice me faisait tellement penser à sa maman, sur tous les points. La même chevelure bien plus clair que la mienne, le même sourire, le même nez, la même voix douce. Même âgée de quatre ans, elle dégageait toute la tendresse qui m'avait séduit chez Emma. Robbin salua ma fille qui resta immobile, contre moi puis elle souligna que nous avions le même regard. J'approuvais d'un hochement de tête. Alice avait mes yeux bleus. Instinctivement, la remarque de Robbin me fit sourire. Ce n'était pas grand chose du tout mais ça me plaisait malgré tout, qu'Alice ai quand même quelque chose de moi. Ma princesse ne parlant toujours pas, je releva la tête vers Robbin. Excuse la, elle fait sa grande timide enroulant mes bras autour de ma fille, je l'éleva dans les airs et vint l'installer sur mes genoux avant de lui donner un gros bisous. Alice a toujours un peu de mal à parler au début, mais quand elle commence, on ne peut plus l'arrêter.

La petite fille de Spencer faisait interruption dans la pièce et ne s’attendant très certainement pas à voir une jeune femme en plein discussion avec son papa, la gamine venait se cacher dans les jambes de ce dernier. Son comportement me faisait sourire. Elle semblait timide. Elle me rappelait la petite fille que j’ai été il y a quelques années de cela. Ma timidité ne sait pas arrangée, mais plus jeune je faisais exactement pareil qu’elle, lorsque j’étais en présence d’inconnu, je venais trouver refuge dans les jambes de mes parents, ou de mes grands-parents lorsque ces derniers s’occupaient de moi. Excuse la, elle fait sa grande timide. Ces mots me rendaient encore plus souriante. Je ne savais pas pourquoi, mais la présence d’Alice me rassurait, me donnait un petit peu plus de courage. Mon regard venait de poser sur elle, un sourire aux lèvres. J’arrivais enfin à lui décrocher un sourire que je lui rendais pour la mettre en confiance, pour lui montrer que je ne lui voulais pas de mal. Alice a toujours un peu de mal à parler au début, mais quand elle commence, on ne peut plus l'arrêter. Un véritable petit moulin à parole. Alors nous étions toutes deux pareils. D’ailleurs, je ne pouvais m’empêcher de le lui faire remarquer, même s’il ne me connaissait pas plus petite. « Elle me fait penser à une petite fille que j’ai très bien connu il y a une quinzaine d’année de cela. » Toujours ce sourire aux lèvres, je me penchais légèrement pour pouvoir admirer la petite fille avant que mon regard ne se pose sur la poupée. [color] « C’est une très jolie poupée que tu as là. »[/color]

Les allusions de Robbin étaient claires et je ne put me retenir de sourire. Je trouvais des similitudes entre Emma et Robbin et donc logiquement aussi entre Alice et Robbin. Leurs tempéraments étaient semblables et s'il avait été question que de caractères, j'étais l'intrus dans cette pièce. Elles étaient les personnes respirant la douceur et le calme et moi le garçon qui tombe amoureux de ce genre de tempérament. Enfin j'étais tombé amoureux de ça chez Emma, c'est tout. J'aimais mon bébé bien sûr, plus que tout et Robbin... Je l'aimais bien. Oui murmura Alice si faiblement que je doutais que Robbin ai entendu quoi que ce soit. Je décidais de combler les trous dans la conversation, Alice toujours assise sur moi. Les poupées, c'est ce qu'elle préfère, elle en a des dizaines. Il faut la voir jouer avec, c'est toute une histoire je ne peux m'empêcher de rire. Combien de fois j'étais rentré dans sa chambre pour la voir hurler sur ses jouets et étendre le jeu à des proportions si risibles que cela en était adorable.

La petite fille de Spencer était vraiment à croquer. Elle semblait si timide et pourtant tellement pleine de vie. Elle me rappelait l’enfant que j’étais il y avait encore quelques années de cela. Sa jolie petit frimousse me faisait sourire et alors que je lui disais qu’elle avait une très jolie poupée, voilà qu’elle me répondait d’une toute petite voix par l’affirmation. C’était étrange, mais je me sentais bien plus à l’aise face à Alice que face à son papa. D’ailleurs, ce dernier reprenait la parole. Peut-être se sentait-il exclut de la conversation tout d’un coup ? En tout je ne le voulais pas. Les poupées, c'est ce qu'elle préfère, elle en a des dizaines. Il faut la voir jouer avec, c'est toute une histoire. Rien d’autre ne pouvait me faire plus sourire. J’imaginais très bien la petite fille avec une assurance si grande en train de donner des ordres à tout un banc de poupée. « Je suis presque certaine qu’avec un papa professeur, elle doit s’amuser à faire l’école à ses poupées. » Je ne disais rien, mais à son âge, moi, je le faisais. Observant les lieux un instant, je me reposais mon regard sur Spencer, lui adressant un sourire timide et ne pouvant m’empêcher de rougir très légèrement.

J'approuvais d'un signe de tête, esquissant un sourire en la voyant rougir à nouveau. Elle était mal à l'aise quand il fallait me parler à moi, je décidais de le prendre pour un compliment même si j'aurais aimé la voir plus détendue. Alice était déjà ailleurs, le regard baissé sur sa poupée, ajustant la robe du jouet. J'embrassa à nouveau sa petite tête avant de tourner la tête pour regarder l'heure. Il était encore tôt, pas forcément pour une petite fille de quatre ans cependant. Je ne vais pas tarder à aller la préparer pour dormir informais-je Robbin. Et puis le café est en train de refroidir ajoutais-je, souriant en jetant un coup d'oeil à ma tasse toujours sur la table.

C’était bien la toute première fois que je me retrouvais dans une telle situation. Jamais je n’étais entrée dans une maison où seul un homme d’une trentaine d’année et sa petite fille vivaient. Pourtant, je ne me sentais pas de trop. C’était comme si Spencer cherchait à me mettre à l’aise quoi qu’il puisse arriver, même si Alice, sa fille, venait traîner dans les parages. Cette situation était étrange, et j’en restais, tout de même bien moins timide que d’ordinaire. Je ne savais plus quoi dire. Je ne savais plus par où commencer, ni même finir. C’était tout simplement étrange comme situation et pourtant si plaisant. La petite jouait avec sa poupée. Elle semblait fatiguée. Je ne vais pas tarder à aller la préparer pour dormir. J’étais stupide, mais vraiment. Baissant la tête très légèrement, ses prochaines paroles me faisaient réagir. Et puis le café est en train de refroidir. Je faisais une petite grimace, certes adorable, mais bel et bien trop enfantine pour l’âge que j’avais. « Je … tu veux que je m’occupe de t’en faire un autre ou bien … en fait, je vais peut-être pas vous déranger plus longtemps et … » Je n’avais même pas le temps de finir ma phrase que je me levais, cherchant mes affaires du regard. Je n’aimais pas déranger les autres et je ne voulais vraiment pas le déranger s’il avait envie de passer du temps avec sa petite.