People say goodbye in their own special way. ♤ (ROBBIN & SPENCER)

Le choix du prénom n'avait pas été hasardeux : durant la grossesse d'Emma, j'étais souvent sur le campus à donner mes cours et elle seule à l'appartement. Ca ne nous enchantait ni l'un ni l'autre mais ce n'était pas un choix que nous pouvions faire. Elle n'était pas très compliquée et m'avait simplement demandé un stock de films à regarder. Parmi eux, j'avais embarqué Alice aux pays des merveilles et Emma s'était mise à le regarder en boucle. Je ne lui ai jamais demandé pourquoi et quand bien même je l'aurais fait, je suis sûre qu'elle n'aurait pas sut me répondre. C'était comme ça, c'est tout. Merci je répondis. Robbin me posa ensuite une question assez personnelle et dont la réponse était pour le moins difficile à prononcer et à entendre j'imagine. Secouant la tête, je répondis par la négative. Nous n'étions pas mariés elle et moi. Peut-être qu'on aurait finit par s'engager si elle était toujours là. Je l'aimais suffisamment pour cela. Elle est décédée il y a maintenant deux ans. Je lâche finalement douloureusement. Je détourne mon regard de la photo car la regarder est devenu difficile, j'esquisse un sourire triste avant de me diriger vers la cuisine pour préparer du café.

Merci. Je lui souriais, encore une fois, en guise de réponse avant que mes yeux ne se portent sur l’appartement, sur les objets s’y trouvant, sur les photos. Il y avait bien le portrait d’une jeune femme ressemblant presque comme deux gouttes d’eau à la petite fille que Spencer serrait dans ses bras sur le cliché précédent, mais je n’osais pas poser de question sur cette photo là tout en sachant que je venais d’en poser une déjà bien trop personnelle. Il hochait négativement la tête. Nous n'étions pas mariés elle et moi. Intérieurement je priais pour pas qu’il m’annonce qu’ils avaient seulement prit la décision de mettre fin à leur romance, mais voyant son air grave, je m’attendais à une tout autre réponse qui me donnait déjà mal au ventre. Elle est décédée il y a maintenant deux ans. Il fait volte-face, prenant très certainement la direction de la cuisine pour préparer les cafés. Je restais là quelques secondes sans savoir quoi dire, sans savoir quoi faire. Je me décidais enfin à bouger, à avancer timidement vers la pièce dans laquelle il se trouvait sans pour autant y pénétrer, restant dans l’encadrement. « Je suis vraiment désolé. » Je ne voulais pas le déranger, d’autant plus que sans le vouloir je venais de l’obliger à me parler d’un moment douloureux de sa vie. « Vous savez, si vous préférez être seul, je peux rentrer chez moi. » Ayant toujours mes affaires sur le dos, je serrais mon sac contre moi, prête à quitter les lieux s’il le désirait.

Parler d'Emma suffisait encore à me faire perdre le moral. Je ne savais pas au bout de combien de temps ce serait un peu moins douloureux, cela ne pouvait pas toujours rester un sujet si difficile, ça allait finir par me bouffer complètement et elle n'aurait pas voulu cela pour moi. Je décidais de faire le café, brusquement irritable à la vue de ses photos que j'aurais peut-être dut enlever, mais cela n'aurait servit à rien : les traits du visage d'Emma étaient ceux de la petite bouille d'Alice et retirer quelques photos n'auraient pas suffit à atténuer la douleur de tous ses souvenirs. Robbin était encore plus gênée maintenant. J'aurais dut me taire, raconter un mensonge, que j'avais juste divorcé. Enfin, maintenant c'était fait. Ne vous excusez pas, c'est la vie, c'est comme ça alors que j'allais attraper deux tasses, elle me demanda si je préférais être seul. Je me tournais vers elle rapidement, les tasses à la main. Non, reste, c'est toujours un peu douloureux d'en parler, mais je vais bien. Comment est-ce que tu aimes ton café ? Je change de sujet, j'en ai besoin.

Soudainement, j’étais plutôt mal. Cela ne me ressemblait pas de poser des questions indiscrète à quelqu’un que je ne connaissais pas vraiment, pour ne pas dire quelqu’un que je ne connaissais pas du tout. Je pouvais entendre la petite fille en train de parler dans une pièce non loin du salon, très certainement sa chambre. Elle avait une petite voix toute douce et semblait être un véritable petit ange, pas l’une de ses gamines capricieuses qui pleurent pour un rien. Ne vous excusez pas, c'est la vie, c'est comme ça. Je me sentais tout de même très mal à l’aise. Je ne savais même plus quoi dire. Je m’excusais, proposais même de quitter les lieux et de le laisser tout seul avec sa petite fille pour profiter de sa soirée, mais à la place il me demander de rester et surtout comment j’aime mon café. Non, reste, c'est toujours un peu douloureux d'en parler, mais je vais bien. Comment est-ce que tu aimes ton café ? Un petit sourire s’emparait de mes lèvres alors que je faisais un pas en avant, pour le rejoindre, commençant tout doucement à me détendre. Je décidais de ne plus parler de sa vie d’avant, de la mère de sa petite princesse, pour passer sur autre chose, mon café par exemple. « Pas trop fort s’il vous plait. Je … Mon camarade, celui qui a pris contact avec vous pour ce soir, m’a dit que vous étiez professeur à Harvard, mais c’est la toute première fois que je vous vois, c’est drôle hein. » Je continuais de lui sourire tout en me disant que j’étais stupide, que ce que je venais de dire était stupide.

Je ne voulais pas qu'elle parte quand bien même j'imaginais qu'elle ne devait pas se sentir à l'aise. J'étais un professeur, elle était dans mon appartement, je ne portais qu'un pantalon de pyjama et un caleçon et on venait d'aborder sans doute un des sujets les plus délicats qu'on aurait put trouver. Parler café, cela apparaissait comme une meilleure idée, en fait n'importe quel sujet de conversation aurait fait l'affaire maintenant. D'accord, moi je bois le mien très noir tais toi me lançais-je mentalement. Je ne débitais pas autant d'informations stupides sur ma personne d'ordinaire. Ah et tu peux me tutoyer, Robbin j'ajoute pour la mettre à l'aise et car je n'aime pas beaucoup être vouvoyé. Oh et bien j'enseigne l'art et je passe l'essentiel de mon temps dans ma salle alors, c'est normal j'imagine que tu ne m'ai pas vu beaucoup sur le campus. Qu'est-ce que tu étudies ? Lui demandais-je en continuant de préparer le café.

D'accord, moi je bois le mien très noir. Le café, quel merveilleux sujet de conversation. Disons que cela était un petit peu plus joyeux que le décès de sa compagne, de la mère de sa petite fille. Un sourire s’emparait de mes lèvres lorsqu’il me répondait. J’avais peur qu’il me prenne pour une folle, mais finalement non. Je me sentais un brin plus à l’aise, même s’il continuait de se balader torse nu devant moi. J’essayais de faire abstraction de cela, et de me concentrer sur notre conversation. Ah et tu peux me tutoyer, Robbin. Et voilà que je devenais rouge écarlate. Je n’avais pas pour habitude de tutoyer mes professeurs, autant dire que cela allait être assez difficile. Je baissais les yeux, souriais timidement, hochais positivement la tête. Oh et bien j'enseigne l'art et je passe l'essentiel de mon temps dans ma salle alors, c'est normal j'imagine que tu ne m'ai pas vu beaucoup sur le campus. Qu'est-ce que tu étudies ? L’art. Cela me donnait envie de rêver. J’imaginais bien qu’il était dans le dessin, la peinture ou un truc dans le style. Je m’approchais un petit peu plus, enlevant ma veste, la posant sur mon bras. « Vo … Tu as une spécialité ou tu enseigne l’art en général ? » Je m’approchais encore un petit peu avant de continuer: « J’étudie le journalisme, un domaine assez vaste et varié, mais le complexe me plait énormément.

Je n'avais jamais été doué avec les machines en général et il m'avait fallu des mois pour apprivoiser cette fichu machine à café. Il faut dire que j'en bois beaucoup, du café donc il aurait été assez ridicule que je ne sois pas capable de m'en faire. L'appareil ronronnait et je ne put m'empêcher de sourire quand enfin, elle cessa de me vouvoyer. J'enseigne les arts plastiques, du dessin à la sculpture. Je lui explique avant de lui tendre sa tasse de café. Tiens je commence à me préparer mon café comme je l'aime en l'écoutant parler. C'est bien d'être passionné comme ça, j'espère que tu auras un bel avenir dans le journalisme je tourna la tête pour lui sourire avant de prendre ma propre tasse de café. L'odeur était délicieuse et je porta la tasse à mes lèvres pour boire une longue gorgée. Viens, on a qu'à s'installer au salon, enfin si tu arrives à trouver le canapés sous tout mon bordel. Je plaisantais, enfin presque.

Je ne savais pas ce qui avait bien pu me passer par la tête pour avoir l’envie soudaine de lui parler de son passé, de la mère de sa petite fille et d’être la cause d’une baisse de morale, elle aussi soudaine. Je ne savais plus quoi dire pour me rattraper, même si je n’étais pas censé savoir que sa compagne était décédée et que je n’avais pas fait exprès de mettre les pieds dans le plat. Finalement, je tournais la conversation sur le café, sur son métier et sur mes études. J'enseigne les arts plastiques, du dessin à la sculpture. Un large sourire s’emparait de mes lèvres. Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais j’étais certaine que Spencer était un très bon professeur. Il avait le look, la façon de penser, enfin du peu que je voyais actuellement bien évidemment. « J’aurais bien aimé prendre art plastique, je trouvais ça plutôt intéressant lorsque j’étais plus jeune, mais le fait est que je suis une bille, c’est tout juste si je sais dessiner une maison. » Je ne me rendais même pas compte que j’étais en train de penser à voix haute, ni même que je haussais les épaules l’air de rien. Tiens. Il me tendais une tasse que j’attrapais avec beaucoup de délicatesse. « Merci. » Lui adressant un sourire, je venais avaler une gorgée avant que l’on ne parle de mes études, de ce que je voulais faire par la suite. C'est bien d'être passionné comme ça, j'espère que tu auras un bel avenir dans le journalisme Il arrivait à me faire sourire, à me faire rougir même. « Je l’espère aussi, ce serait un rêve de petite fille qui viendrait se réaliser. » Après le fait de devenir une patineuse de renommée mondiale bien évidemment. Ses prochaines paroles arrivaient à m’arracher un rictus amusé alors que je ne cessais de l’observer. Viens, on a qu'à s'installer au salon, enfin si tu arrives à trouver le canapés sous tout mon bordel. Je hochais positivement la tête, prête à le suivre, n’hésitant pas à y aller de mon petit commentaire. « Sous votre bordel ou sous le tee shirt qui devrait se trouver sur votre torse ? » C’était plus fort que moi, je ne pouvais cesser de le vouvoyer. De mon index, je venais désigner un haut qui reposait sur le dossier du canapé dont il me parlait un petit peu plus tôt.

Je secouais la tête. Ce n'est pas difficile, je pense qu'il faut juste avoir les idées et parvenir à faire un tri dedans. Depuis que je suis petit, je dessine beaucoup, tout le reste, s'est venu ensuite. Je pourrais t'initier à la sculpture ou à ce que tu veux d'ailleurs si tu veux un jour je n'avais jamais beaucoup travaillé. Le dessin, c'était en moi, le reste avait suivi et je ne doutais pas que Robbin était bien plus talentueuse qu'elle ne voulait bien le croire. Je lui fit un grand sourire quand elle m'expliqua que c'était là un rêve d'enfant. Je n'étais pas d'humeur à raconter trop ma vie, comment mon propre rêve d'enfant avait été écarté par la naissance d'Alice. Alors que je lui proposais de nous installer au salon, elle me fit un commentaire sur mon apparence et je ne pu m'empêcher d'être amusé sur le coup. Peut-être car je ne m'attendais pas à un commentaire de sa part mais cela signifiait qu'elle commençait à se détendre, je n'allais pas m'en plaindre alors que je cherchais depuis son arrivée à la mettre à l'aise. Ma tenue actuelle t'embarrasse ? Je répliquais joueur, prenant une voix semblable à celle que je prenais pour draguer avant de passer devant elle pour rejoindre le salon. Je déposa ma tasse sur la table basse et écarta quelques affaires. Au passage, j'attrapais un tee-shirt en coton noir et l'enfilait à la hâte. Satisfaite ? La taquinais-je tout en l'invitant à s'asseoir sur le canapés.

Ce n'est pas difficile, je pense qu'il faut juste avoir les idées et parvenir à faire un tri dedans. Depuis que je suis petit, je dessine beaucoup, tout le reste, s'est venu ensuite. Je pourrais t'initier à la sculpture ou à ce que tu veux d'ailleurs si tu veux un jour. Je ne partageais pas vraiment son avis. D’ailleurs cela pouvait se voir avec la petite grimace que je venais tirer lorsqu’il prononçait ses mots. J’avais envie de répondre, mais j’étais certaine que mon commentaire serait de trop. J’avais envie de lui dire qu’on ne pouvait pas faire d’un âne un cheval de course, mais je me taisais. Nous continuons en parlant de mes études, de ce que je voulais faire de ma vie, mais il ne répondais et voilà que nous prenions la direction de son salon, où je ne me gênais pas pour lui faire remarquer que ce n’était pas vraiment le bazar, mise à part un tee shirt qui trainait par là. Il prenait ma petite réflexion à la rigolade. Tant mieux. Et c’était avec une voix mielleuse qu’il venait me répondre. Ma tenue actuelle t'embarrasse ? J’en rougissais, ne sachant que répondre sur le moment, mais finalement je ne tardais pas à trouver quoi dire. « Disons qu’il est rare que je vois l’un des professeurs de l’université en … petite tenue. » Enfin il n’était pas en petite tenue vu qu’il ne se baladait pas en boxer devant moi, mais cette situation était plutôt inhabituelle, surtout lorsqu’il s’agit d’une jeune femme aussi timide que moi. Spencer finissait par enfiler, à la hâte, un haut noir. Satisfaite ? Un sourire amusé venait se dessiner sur mes lèvres au moment même où je venais poser mes fesses sur le canapé, juste à côté de lui. Histoire de ne pas être dérangé bien longtemps, je venais poser ma tasse sur la table basse, juste à côté de la tienne. « Tu as mis ton haut en l’envers. » Le sourire amusé ne pouvait quitter mes lèvres et timidement, voilà que je venais designer une étiquette blanche qui lui servait, à présent, de cravate sur le devant de son haut.