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if the world was ending you'd come over, right ? @Ilan Vanderbilt lundi 3 octobre 2022
j'ai bien conscience que c'est parfois trop. que vouloir à tout prix paraitre la plus forte c'est nul. mais j'ai pas le choix. je viens de la rue. si Henry n'avait pas d'abord fait de moi son indic avant de devenir mon tuteur et de m'offrir une vie, je serais surement pas là. je suis une femme dans un métier majoritairement masculin. je dois en permanence cacher mes faiblesses pour ne pas me faire écraser. alors j'ai pris l'habitude de le faire en permanence. même avec toi. comme une carapace, un déguisement pour ne pas montrer qu'au fond, je suis sensible. je suis humaine, j'ai des doutes, des peurs, des souffrances. mon regard que je relève dans ta direction « ok » que je souffle doucement. « je vais bien » c'est faux. j'ai récemment appris que ce que je pensais être un accident n'en était pas un. j'ai pas pris une balle de défense. c'était une exécution. le mec était payé pour me viser moi. mais je ne veux pas que ma vie tourne autour de la peur qu'il essaie d'insinuer en moi. la douleur, c'est suffisant. tu te lèves, disparait avant de revenir dans la pièce avec un t-shirt propre que tu me lances. cette fois j'attends pas que tu tournes la tête. je me cache pas. j'enfile le nouveau t-shirt et fourre le taché de sang dans mon sac de sport. et alors que tu recommences à t'installer dans le canapé en me parlant du film, je me contente d'attraper ta main et de plonger mes iris dans les tiennes. « merci » que je lâche. merci pour les soins, merci de ne pas me juger, merci de faire attention à moi et de garder ça pour toi. merci d'être toi. merci d'être près de moi.
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