You only live once | Tyler

Je venais tout juste d'envoyer un message à Tyler pour que l'on puisse se voir au parc et surtout parler de certaines choses comme du fait que je ne me sentais vraiment mal depuis la mort de Robyn. Après la mort de l'une de mes filles, perdre encore un être cher m'avait totalement anéanti et j'avais du mal à m'en remettre. Je voulais en parler à Tyler, après tout, je ne savais pas si Elia l'avait déjà fait de son côté donc je me devais de le faire et puis comme on se l'est déjà dit, plus de cachoteries entres nous donc je me devais de tout lui dire. Je me rendais donc au parc avec Maria qui se trouvait dans sa poussette, arrivée là-bas, je m'asseyais sur un banc, ne regardant que ma fille et uniquement elle, « J'espère que ton père est bientôt arrivé ! », je lui disais cela mais est-ce qu'elle comprenait au moins un mots de ce que je lui disais ? Non je ne pense pas. J'attendais donc impatiemment qu'il arrive.

Il était arrivé plus vite que je ne l'aurai pensé. Il s'approcha de Maria, lui faisant un bisou avant de me demander ce qui se passait, « Coucou ... eh bien, je ne sais pas si Elia t'en a parlé mais Robyn est morte il y a quelques jours ! », j'avais vraiment du mal à en parler mais il fallait que je le fasse, « C'est pour ça que je t'ai dit que notre dispute au sujet de la marraine de Maria n'avait servi à rien ! ». En y repensant, je trouvais ça triste car Maria n'aura eu aucune occasion de la connaître et tout ça à cause de moi. Je ne regardais pas Tyler, je sentais que si je posais mon regard sur lui, je me mettrais immédiatement à pleurer et je n'en avais pas envie, j'avais déjà trop pleurer ces jours-ci.

Il était désolée pour moi, c'était gentil de sa part, sachant qu'ils ne s'entendaient pas tout les deux. En y repensant, sa descente aux enfers avait commencé dès le moment où je m'en étais prise à elle parce qu'elle s'en était prise à Tyler. J'avais tellement de chose qui se bousculaient dans ma tête que je ne savais plus quoi penser, absolument plus. « M ... Merci ! », il me prit dans ses bras, ça me faisait du bien, pas parce que j'avais des sentiments pour lui auparavant ou autre, ça me faisait plaisir de voir que le père de ma fille, avec qui je n'étais pas était présent elle et surtout pour moi car c'était normal qu'il soit là pour Maria. Qu'il soit là pour moi, ça paraissait moins normal, et pourtant, il l'était quand même. Ca me faisait sourire, un peu, mais c'était déjà très bien, « Le fait que tu sois là me remonte déjà le moral, merci Tyler ! Si tu n'existais pas, faudrait t'inventer franchement ! ». Je le pensais réellement, il avait un bon fond et malgré tout ce que je lui faisais subir, mes sautes d'humeur, mes crises de nerfs, mes dépressions chroniques, mon hystérie incontrôlable -je suis dingue en y repensant- il était toujours là pour moi, en effet, s'il n'existait pas, faudrait l'inventer, il existe très peu de personne comme lui.

Il me disait de ne surtout pas hésiter en cas de besoin mais ce n'était pas vraiment mon genre d'appeler les gens pour me lamenter sur mon sort, même mes proches. Avec tout ce que j'avais vécue par le passé, il était très difficile pour moi de m'ouvrir aussi facilement, je m'étais construite une sorte de carapace dans laquelle personne ne pouvait entrer, c'est d'ailleurs pour ça que je me montrais toujours toute joyeuse, complètement folle devant tout le monde, un peu trop folle par moment d'ailleurs. « Oui je n'hésiterai pas ! », par la suite, il me lâcha, riant à ce que je venais de lui dire. J'étais sincère tout simplement. C'était vraiment bien d'avoir une personne sur laquelle on peut toujours compter auprès de soit, même si je n'aime pas spécialement appeler les gens pour me plaindre comme dit avant. Mais le voir arriver aussi vite après lui avoir dit que j'allai mal, ça me faisait du bien, ça me faisait vraiment plaisir, de quoi me remonter le moral d'ailleurs. « Oui je sais, merci en tout cas ! C'est assez dure, surtout quand on sait que j'étais là, devant elle quand elle s'est suicidée mais j'essaie d'aller de l'avant ... ». Oui, j'essayais tant bien que mal mais j'avais de réelles difficultés à ne pas penser à ça, de ne pas penser à elle, à cette nuit, « Mais arrêtons de parler de ça ! Alors comment ça se passe pour toi niveau cours ? Avec Elia, avec Maria aussi tiens ? », je ne voulais plus parler de Robyn, c'était beaucoup trop douloureux, je préférais que l'on parle de lui.

Apparemment je n'avais pas préciser que Robyn s'était suicidée ce qui m'était un peu sortie de la tête car pour moi, elle était morte, point, peu importe la façon dont elle m'avait quitté, elle n'était plus là et ça me faisait horriblement mal de l'intérieur, « On a eu une petite altercation en Thaïlande. Elle est venu s'excuser, je n'ai pas accepté ses excuses, elle m'a ensuite très mal parlé et je l'ai baffée ! », ce n'était bien sûr que le début de sa chute vers la beuverie et le suicide, « Je sais que elle qui ne raffole pas de l'alcool s'est mise à boire après ça ! En revenant de Thaïlande, quelques jours plus tard, l'une de ses amies, Aaliyah, m'a appelé en pleine nuit pour me dire qu'elles étaient en boîte, que Robyn était soûle et qu'elle se trouvait sur le toit de "l'immeuble" ! ». Les images de cette fameuse nuit revenait comme si c'était réel au fur et à mesure que j'avançais dans l'histoire, « J'y suis allé, j'ai tenté de la raisonner. Elle a glissé, j'ai tenté de la rattraper, de l'aider à remonter mais elle s'est excuser et a lâcher volontairement ma main ... je ... », je me sentais vraiment coupable et maintenant encore plus qu'avant, « Tout ça c'est de ma faute, c'est comme si je l'avais tuée ! », non pas comme si, pour moi, je l'avais tué il n'y avait aucun doute la dessus et j'avais réellement du mal à fermer les yeux la nuit.