Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityChilseok festival ft Joyce (04.08)
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Chilseok festival ft Joyce (04.08)

Ji-hun Hwang

Âge : 28
Lieu de naissance : Hamheung, ville de la région de Hamgyeong du sud. La Corée du Nord l'a vu naître, l'a élevé. Elle a forgé une partie de l'homme qu'il est aujourd'hui, mais c'est sur un tout autre continent qu'il désire construire son avenir.
Quartier d'habitation / Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
Études / Métier : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
Date d'inscription : 16/04/2022
Pseudo & Pronom(s) IRL : Huimei (elle)
Icon : Chilseok festival ft Joyce (04.08) 63dcf3a9b9de4d6723a9c5c91e63d0f83fef53f6-gifv
Faceclaim : Lee Jong-seok
Crédits : meteoraa (avatar) onlyjongsuk (gif)
Multicomptes : Soo-min Woo (Yoo-jeong Kim)
Description (1) : Chilseok festival ft Joyce (04.08) NPSpyu1W_o
Description (2) :
Awards:

Warnings : régime totalitaire, sanctions (ex : camp de concentration, travail forcé, exécution publique), patriarcat social / juridique, tortures / actes de barbarie, détention provisoire, violences policières (Japon), ablation d'un rein, 18+, racisme / discrimination / bashing subis, grossesse extra-utérine de son ex-copine / maladie : insuffisance rénale.
RPS : 932
Messages : 20233
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Ji-hun Hwang
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PFORZHEIMER HOUSE › prestige redefined
Fiche de présentation : https://www.i-love-harvard.com/t146845-ji-hun-hwang-lee-jong-suk#6299836Répertoire rps : https://www.i-love-harvard.com/t171640-ji-hun-hwang-x-repertoire-rps#8363822Fiche de liens : https://www.i-love-harvard.com/t155646-ji-hun-hwang-fiche-de-liensProfil meetsachussets : https://www.i-love-harvard.com/t146952-meetsachussets-jhoComplément de personnage : https://www.i-love-harvard.com/t157483-ji-hun-hwang-complement-de-personnage#7065050
La légende de Chilseok disait que Jiknyeo et Gyeonwu se retrouvaient chaque septième jour du septième mois lunaire coréen, marquant ainsi le début de la mousson. Cette année, le festival tombait le quatre du mois d’août, et bien que le réchauffement climatique avait chamboulé la météorologie de la planète, repoussant les premières pluies, cette tradition avait de quoi être perpétué  puisqu’elle portait aussi l’amour. L’amour d’un homme et d’une femme qui, bien que séparés trois cent soixante quatre jours par an – hors année bissextile, s’aimaient toujours profondément. Cette histoire faisait rêver bon nombre de jeunes femmes asiatiques. Elles se voyaient toutes en la jolie tisserande et espéraient qu’un vacher aussi fidèle que Gyeonwu puisse tomber sous le charme  de leurs compétences domestiques, augurant ainsi leur futur matrimonial. Pour ce faire, elles portaient de beaux habits traditionnels appelés hanbok et se rendaient dans les rues destinées à Chilseok.

Ji-hun était là lui aussi, mais loin de là l’idée de trouver une demoiselle à marier. Joyce et lui avaient eu l’occasion de faire référence à cet événement, lorsque la jeune biologiste avait avoué son projet de partir explorer les mers et océans une fois son doctorat en poche. Ils s’étaient alors dit qu’ils se retrouveraient une fois par an à l’aquarium, pour assurer un avenir à leur relation – amicale ? La référence était donc venue naturellement et il lui avait promis de lui faire découvrir cette part de culture qui était la sienne. Alors, les belles jeunes filles avaient beau ralentir devant la grandeur de sa silhouette – trait physique qui attirait la gente féminine de toute l’Asie -, lui n’avait d’yeux que pour le ciel. Il n’avait pas plu la veille, et les nuages ne semblaient pas gorgés d’eaux ; le climat ne tournait décidément plus rond. Patientant à un angle d’Harvard Street, il finit par baisser son regard sur la foule, à la recherche de sa dame de l’eau.

Son mètre quatre-vingt-six l’y aidant, il finit par repérer les cheveux roses de l’étudiante, et son sourire s’agrandit. Quelques jours plus tôt, ils s’étaient revus après un long mois d’absence durant lequel Joyce était partie au large avec ses parents, puis s’était envolée pour l’Égypte, mais aujourd’hui marquait leurs réelles retrouvailles, à l’abri des regards des proches de la biologiste. Il partit alors à sa rencontre, réduisant la distance qui les séparait avant de se risquer à la serrer dans ses bras. Il plaqua la tête de son invitée contre son torse de sa main, et celle-ci se mit à caresser ses cheveux. Haenbokhaeyo*, souffla-t-il en faisant fi des regards curieux qui se retournaient sur eux ; être aussi proches relevait d’un certain degré d’intimité dans ce quartier qui abritait plus d’asiatiques que d’occidentaux. Il était heureux de pouvoir partager de nouveau un moment comme celui-ci avec elle, heureux aussi de la savoir de nouveau sur Boston.

Il avait pris un jour de congé pour l’occasion, ne travaillait donc pas à la Luna Caffe aujourd’hui , et les cours s’étaient terminés pour lui fin du mois dernier. Session intensive qui s’était révélée concluante puisqu’il avait obtenu son certificat d’anglais. Il lui rendit sa liberté, mais lui offrit sa main. Proximité qu’ils aimaient partager et qui pourrait lui permettre de se faire passer pour un homme pris ; au revoir les mariages arrangés par les ajumma. Un gâteau, que je te fasse goûter, il faut absolument , dit-il en l’emportant à sa suite. La parade n’était pas encore pour tout de suite, ils avaient un peu de temps devant eux avant qu’ils ne puissent en admirer les danses et les couleurs. Ils marchèrent alors, doigts enlacés, dans la grande rue montante. De part et d’autres, des boutiques ambulantes avaient vu exceptionnellement le jour, les portant ainsi tout droit jusqu’en Corée du Sud. Souvenirs brodés des silhouettes du couple céleste, et gourmandises en tout genre.

Heureuse de ton anniversaire, tu étais , l’interrogea-t-il. Revoir tous ces amis après avoir quitté la ville avait dû lui faire du bien. Joyce avait pris une année supplémentaire, se rapprochant doucement de « l’âge de nubilité » coréenne, sans pour autant l’atteindre encore. Toutes, une guirlande de fleurs, sur leur pas de porte, elles ont déposé, hier soir, fit-il en pointant discrètement du menton les jeunes femmes prêtes à se marier qui avaient envahi les rues, sur l’autel de leur maison, des offrandes elles ont réservé à Jiknyeo et Gyeonwu. Que le lien fort qui les unit teinte aussi leur future vie maritale, c’est ce qu’elles veulent. Des traditions qui ne pouvaient être complètement comprises, car trop traditionnelles elles paraissaient hors du temps, semblaient appartenir à un autre siècle, mais que pouvait-on faire contre des croyances ? Ji-hun trouvait qu’il était important de faire vivre les coutumes familiales.

Ce genre de rituels, vous avez aussi, demanda-t-il ; est-ce qu'elle devait se préparer au mariage, elle aussi, lorsqu'elle sortait avec un homme ou lorsqu'elle était célibataire ?

@Joyce Millett

* je suis content...
* ajumma : femme mariée qui, en âge d'être grand-mère, n'a pas encore de petit-enfant. A dédié sa vie à son foyer, et tente, d'une façon parfois très franche et grossière, de trouver le meilleur parti pour ses enfants.
(Ji-hun Hwang)
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Le bronzage dont l'Egypte avait coloré sa peau ne s'est pas encore totalement estompé alors que Joyce déambule dans les rues à la recherche de Jay. Ce n'est pas la première fois qu'ils se recroisent depuis son retour à Boston, mais la première fois juste tous les deux. Enfin… tous les deux et les centaines ou peut-être milliers de personnes présentes pour l'occasion de cette fête dont il lui a tant parlé. Toujours est-il qu'aujourd'hui ils seront surtout entouré de personnes qu'ils ne connaissent pas et ça sera sûrement différent que le jour de son anniversaire alors qu'il y avait une dizaine de ses amis à partager des lasagnes et des bières, racontant leurs propres souvenirs de vacances. Ce jour-là, pour la date pas vraiment anodine de ses 25 ans – le quart de siècle, comme le temps passait vite ! –, il y avait cependant un grand absent. Quelqu'un avec qui elle avait vécu ses 20 ans et qui avait apparu, à cet âge-là, comme une évidence dans sa présence au reste des anniversaires de sa vie. Pourtant, la vie – et elle, surtout elle dans le fond – en avait décidé autrement et Denzel n'avait pas été là pour ses 22 ans, ni pour ses 23 ou ses 24. Les choses auraient pu changer cette année pour ce nouveau palier dans sa vie, mais tout était encore parti en fumée. Il fallait parfois accepter les défaites. Et même si elle avait ressenti un pincement au cœur en constatant son absence – volontaire puisqu'elle ne l'avait pas invité – à ce jour spécifique de sa vie, ce mois de juillet passé loin de lui et de Boston lui avait permis de se changer les idées. Et que ses pensées ne se dirigent pas vers son ex alors qu'elle guette la haute silhouette de son rendez-vous dans la foule.
Enfin, elle l'aperçoit, surgissant au bout du trottoir, marchant à grands pas vers elle, jusqu'à ce que la distance ne soit plus qu'un souvenir et qu'il puisse l'attirer contre lui dans une étreinte qu'elle est heureuse de partager. Il est étrange de penser que, peu de temps encore auparavant, elle se trouvait à l'autre bout du monde sur un tout autre continent, et qu'à présent ils se retrouvent tous les deux ici. Promesse faite de lui faire découvrir cette fête, celle qui scelle cette prédiction de se retrouver, une fois par année, à l'aquarium de la ville, pour partager les souvenirs et les histoires de leur vie qui finirait probablement un jour par partir dans deux directions différentes, lui suivant ses rêves dans un laboratoire, et elle partant déambuler sur les vagues.

– Tu me traduis ? demande-t-elle, curieuse de découvrir la signification de ces sonorités qu'elle ne comprend pas.

Même si les langues étrangères n'a jamais été son point fort – pour le plus grand déplaisir de cette exploratrice du monde –, elle a envie de découvrir sa langue également, au-delà de sa culture. Elle ne promet pas d'être très douée dans cet apprentissage-là, mais elle peut au moins essayer.
Il finit par la relâcher, mais attrape néanmoins sa main, geste complice qui se produit souvent entre eux, presque un peu intime. Elle-même a de la peine à définir leur relation ; ils se sont beaucoup rapprochés sur le bateau, se sont embrassés avant son départ et n'hésitent pas à se tenir par la main en public ou dans l'intimité. Ça dépasse à son sens le cadre de la simple amitié, sans pour autant lui donner d'information sur ce qui les lie vraiment. Denzel l'a accusée, avant son départ, de se consoler dans les bras d'un autre, comme si elle était passée à autre chose, mais c'est plus complexe que ça et surtout elle ne veut pas mêler la relation passée qu'elle a pu avoir avec le marin à celle qu'elle a aujourd'hui avec l'étudiant : ce sont deux temporalités différentes, deux personnes différentes également. Mais, forcément, son esprit ne peut parfois s'empêcher de tracer des parallèles et se demander ce que Jay peut bien ressentir pour elle. Il a pourtant été clair dès le départ : il n'est pas du genre à tomber amoureux ou à se mettre en couple. Il faudrait peut-être qu'elle soit un peu plus prudente, la dame de l'eau, car elle est du genre à tomber amoureuse et il faudra bien un jour qu'elle ravale ses sentiments. Mais pour l'instant ce flou lui va et passer du temps avec lui finit toujours par lui offrir le sourire. Alors pourquoi renoncer au bonheur par simple peur d'un futur qui n'existe pas encore ?
Pour l'instant, Joyce laisse tout ça de côté et se contente de se laisser guider à travers les rues en fait et les nombreuses personnes présentes. L'ambiance est au rendez-vous, ainsi que les odeurs qui embaument leur sens, et quelques regards sur l'étrange couple qu'ils forment et qui l'intimide presque. Elle est heureuse d'avoir un guide à ses côtés pour lui faire découvrir tout ça, et ses papilles scintillent presque à l'idée de ce gâteau qu'il lui promet de lui faire goûter.

– Je pourrai jamais dire non à un gâteau !

Elle se demande à quel point ce qui se déroule aujourd'hui à Boston est le reflet de ce qui peut se passer en Corée lors de cette fête, aussi bien au nord qu'au sud. Mine de rien, si elle sait replacer la plupart des pays sur une carte et connaît un nombre impressionnant de fleuves sur Terre, la géo-politique de son côté lui échappe un peu et, si elle sait que tout est tendu entre les deux Corées, elle ignore en revanche si certaines de leurs traditions se vivent de manière similaires, sorte de reflet, parfois, entre elles. Alice de l'autre côté du miroir…
À la découverte de cette ville en fête se mêle leur conversation, entre discussion et apprentissage, finalement, de cette culture qu'elle connaît si peu. Un tissage à cette célébration de Chilseok, entre une américaine et un coréen, à chemin entre deux mondes.

– Oui ! Très heureuse. C'était chouette de revoir mes amis après tout ce temps, même si certains étaient encore en vacances…

Le désavantage certain d'être né au plein milieu de l'été, période à laquelle beaucoup était encore en voyage, raison d'ailleurs pour laquelle elle avait célébré ses 21 ans fin juin à l'époque afin de réunir le plus de personnes possibles pour ce saut dans la liberté et le monde adulte – même si ça faisait bien longtemps déjà qu'elle la contournait à l'aide d'une fausse carte qui lui avait d'ailleurs permis d'entrer dans ce fameux bar où elle avait rencontré Denzel. Parfois, la vie tenait à pas grand chose, comme par exemple une date de naissance faussée…
Puis, écoutant les explications de Jay, elle suit du regard les jeunes femmes qui se baladaient dans les rues, imaginant sans mal les fleurs devant leur porte, encore une tradition colorée, un peu comme celle des cerfs-volants. Elle aimait bien, ces petits éléments, même si c'était très différent de ce dans quoi elle avait grandi – déjà parce qu'elle avait longtemps grandi éloignée de toutes fêtes en dehors de Noël. Alors elle doit se creuser la mémoire pour réfléchir à des situations similaires aux États-Unis, sans rien trouver vraiment qui y ressemble. Certes, leur société est parfois très codifié – souvent tout commence par des dates dont il faut compter un certain nombre avant le premier baiser, chose qui était en réalité assez peu respectée à Harvard et datait plutôt de ses souvenirs du lycée.

– Je ne crois pas, enfin ça ne me dit rien. On a plutôt des traditions lors du mariage ; il ne faut pas voir la robe de la mariée avant la cérémonie sinon ça porte malheur, il faut qu'elle porte un objet bleu, un emprunté, un neuf et un vieux. Et le lancer du bouquet aussi ! Enfin tout ça c'est lors du mariage en lui même.

Comme s'il fallait que tous ces éléments soient réunis pour aider au mieux les deux futurs époux à vivre leur amour. Et quand on y réfléchissait bien, en prenant conscience du nombre de divorces qui existaient, ce n'était pas si étonnant qu'on tente de mettre le maximum de chance du côté du bonheur avec ces superstitions, parfois l'amour tenait à pas grand chose…
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Ji-hun Hwang

Âge : 28
Lieu de naissance : Hamheung, ville de la région de Hamgyeong du sud. La Corée du Nord l'a vu naître, l'a élevé. Elle a forgé une partie de l'homme qu'il est aujourd'hui, mais c'est sur un tout autre continent qu'il désire construire son avenir.
Quartier d'habitation / Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
Études / Métier : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
Date d'inscription : 16/04/2022
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Description (1) : Chilseok festival ft Joyce (04.08) NPSpyu1W_o
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Warnings : régime totalitaire, sanctions (ex : camp de concentration, travail forcé, exécution publique), patriarcat social / juridique, tortures / actes de barbarie, détention provisoire, violences policières (Japon), ablation d'un rein, 18+, racisme / discrimination / bashing subis, grossesse extra-utérine de son ex-copine / maladie : insuffisance rénale.
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Fiche de présentation : https://www.i-love-harvard.com/t146845-ji-hun-hwang-lee-jong-suk#6299836Répertoire rps : https://www.i-love-harvard.com/t171640-ji-hun-hwang-x-repertoire-rps#8363822Fiche de liens : https://www.i-love-harvard.com/t155646-ji-hun-hwang-fiche-de-liensProfil meetsachussets : https://www.i-love-harvard.com/t146952-meetsachussets-jhoComplément de personnage : https://www.i-love-harvard.com/t157483-ji-hun-hwang-complement-de-personnage#7065050
Il avait répété en douceur, ses bras encore autour de Joyce, et il lui avait traduit. Quatre syllabes qui résumaient parfaitement la raison de son élan vers l’étudiante. Plusieurs semaines étaient passées depuis qu’ils s’étaient vus à la Luna Caffe à la fin du mois de juin. Quatre semaines durant lesquelles beaucoup de choses s’étaient produites sans qu’il n’oublie qu’il avait réussi à dessiner une énième esquisse pleine de gaieté sur ses lèvres avant son départ. Il avait observé la photo qu’elle lui avait jointe, et ça l’avait rendu heureux d’admirer cette image d’elle aussi enjouée ; le défi de toute une vie, celui de rendre le sourire aux autres. Il avait passé un weekend sur son bateau, avait pu imaginer son quotidien au fil des jours tout en restant concentré sur ses études, dernière ligne droite avant d’obtenir son certificat. Certificat qui validait sa prochaine rentrée en doctorat également.

Il ne savait pas vraiment pourquoi certaines phrases sortaient en coréen. La peur d’oublier une autre part de son identité ? Il avait déjà tellement laissé sur sa péninsule. Aujourd’hui encore cette festivité n’était pas totalement la sienne, obligé d’assimiler les notions de fêtes de ses voisins du sud pour espérer appartenir à une communauté proche de celle dans laquelle il avait grandi. Il ne pouvait s’autoriser à fêter ces dates qui avaient ponctué sa vie, parce qu’elles célébraient des dictateurs. Ji-hun n’y voyait pas encore de mal, parce que ça avait été sa réalité, endoctriné mais surtout attaché à son pays, à ses coutumes et son quotidien. Il avait été heureux, bien plus encore qu’il ne l’était ici, parce qu’oppressé entre ses codes à lui et celle de la société dans laquelle il vivait. Impossible à comprendre, pourtant… s’il n’en avait pas été obligé, jamais il n’aurait fuit la Corée du Nord.

Il n’avait pas encore dit à Joyce d’où il venait vraiment, et il espérait qu’Haley puisse tenir sa langue. La Doyenne avait partagé le secret de sa vie avec l’étudiante en médecine vétérinaire, et il s’avérait que cette dernière était une bonne amie de sa dame de l’eau ; est-ce qu’elle lui en voudrait si jamais elle apprenait un jour qu’il était nord-coréen – qu’il est nord-coréen ? Il finit par envoyer valser ses pensées pour se concentrer sur ce qu’ils vivent aujourd’hui ; Chilseok était une histoire qui les liait aujourd’hui et les empêcherait de se perdre à l’avenir. Elle avait pointé un autre point qui les rendait différent : les fêtes d’anniversaire entourés d’amis. Ji-hun n’en avait pas connu avant son arrivée sur Boston, et avait été surpris de voir sa famille d’accueil s’affairer autant autour de sa date de naissance ; celle des dirigeants importaient réellement.

Ses traditions, j’aime bien, confia-t-il lorsqu’elle vint à partager avec lui celles qui marquaient le mariage à l’occidental. Il n’y avait pas tant d’importance au mariage dans sa Corée natale, et c’était peut-être pour cette raison qu’il ne ressentait pas le besoin de se mettre en couple. Sensible comme il était, il ne trouvait aucune joie, aucun intérêt à s’engager. Une perte de temps et d’énergie qu’il préférait investir dans son ambition professionnelle plutôt que de voir grandir des regrets. Dans mon…, commença-t-il avant de se rattraper, dans mon quartier, il n’y a qu’une cérémonie. Chez la famille du futur marié il se retrouve, le couple. Super vite ça va, plissa-t-il les yeux. Les plus riches s’autorisaient d’aller au restaurant pour fêter dignement ça, mais la plupart de la population décidaient de célébrer au domicile ; c’était moins onéreux.

Le mariage, pour les hommes, passer d’enfant à adulte, c’est juste ça , fit-il ; juste une question d’ascension sociale. Les hommes devaient se marier avant leur trentième année, et les femmes autour de la vingt-cinquième. La culture dynastique du mariage n’avait rien à voir avec l’amour. Et si quelques couples disaient s’aimer vraiment, la plupart étaient motivés par l’élévation. Le schéma se voulait rébarbatif ; mariage, enfants. Rien qui pouvait motiver le biochimiste à se presser, parce qu’il vivait bien plus de romantisme dans ses romances éphémères. Les regards étaient tournés vers eux, d’ailleurs. S’ils paraissaient curieux et bien intentionnés, Ji-hun savait que les Coréens de la génération précédente vivaient mal cette montée en flèche des unions mixtes chez les ressortissants de ‘a péninsule. À contrario, les plus jeunes rêvaient de se pavaner aux côtés d’un(e) étranger(e).

, pointa-t-il du menton l’un des stands de gourmandises avant de s’y avancer. Une dame d’un certain âge était assise derrière son petit étal à roulettes, prit la peine de se lever pour saluer ses nouveaux clients. Ji-hun se montra poli également, balança son corps en avant pour marquer son respect à la marchande, usant d’un ton plus doux et articulé semblable à ses pairs du sud. Il demanda alors deux bungeoppang qui furent préparés devant leurs yeux. La plus âgée se montra curieuse durant la préparation, posant des questions sur le jeune duo qui se trouvait devant elle. Elle trouva étrange que de simples amis puissent lier leurs doigts ainsi, et Ji-hun réussit à expliquer sans faillir ; le monde avait afflué, ils ne voulaient pas se perdre dans la foule. Ah~ kamsahamnida*, remercia-t-il la sexagénaire lorsqu’elle lui tendit les deux gâteaux en forme de poisson.

Les tenir, tu peux, demanda-t-il à Joyce de prendre soin de leur goûter, le temps qu’il puisse payer. Il sortit son porte-monnaie, l’ouvrit et sortit en billet le prix exact. Les pourboires étaient mal vus et peu appréciés lors des festivals asiatiques, ils étaient directement inclus dans le prix. Il souhaita une bonne journée à cette dame qui le leur renvoya, ponctué de plusieurs hochements de tête. Le biochimiste reprit l’une des pâtisseries. C’est chaud, attention , prévint-il sa voisine de marche avant de planter le bout de ses dents dans la croûte jusqu’à atteindre la pâte de haricots rouges qui se trouvait à l’intérieur. Un morceau en bouche, il souffla en laissant légèrement ses lèvres ouvertes pour faire fuir la fumée avant de s’aventurer à croquer dedans. Plusieurs versions il y a, l’informa-t-il – au nutella, à la glace, ma préférée, c’est celle-là.

Comme le kimchi, ça pouvait sembler un peu particulier à la première bouchée, mais c’était tout de même moins désagréable que la fermentation de chou ou de radis. Joyce avait déjà montré son aisance à s’adapter aux divers goûts prononcés de son continent, est-ce qu’il en serait de même pour celui-ci ? Essayer, tu voudrais, demanda-t-il en ralentissant le pas devant une boutique de prêt-à-porter un peu spéciale ; la vitrine regorgeait de tenues traditionnelles coréennes. Se sentirait-elle gênée d’entrer dans la peau d’une femme du pays du matin calme ? Le hanbok n’allait pas à toutes les occidentales, parce qu’elles dépassaient souvent le mètre soixante-cinq et avaient des formes que les coréennes ne possédaient, mais Joyce était petite et fine, alors…


@Joyce Millett

* Merci.
(Ji-hun Hwang)
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Écoutant les syllabes et leur traduction, elle tente tant bien que mal de les répéter, consciente que les sonorités ne roulent pas de la même manière sur sa langue et qu'il y a peut-être même des problèmes de grammaire avec une possible féminisation du mot. Mais elle essaie, attentive, et répète : Haenbokhaeyo moi aussi. Contente de le revoir également alors que plus d'un mois les sépare de cette soirée où ils se sont embrassés, cette soirée un peu étrange qui n'avait pas très bien commencée et c'était beaucoup mieux terminée. Depuis, bien sûr, il y a eu un café, des messages, l'anniversaire, mais ça reste différent de cette occasion qu'il lui offre de découvrir une fête traditionnelle, levant un peu le mystère sur ce poisson sorti de l'eau. Une eau bien trouble, elle l'a deviné au fil des conversations sans pour autant oser aborder le sujet avec lui ; il finira peut-être par en parler un jour, s'il en a envie. Sinon, tant pis. Parfois il vaut mieux vivre dans le présent, il y a des souvenirs qu'on a meilleur temps de laisser au passé. Des êtres également, et si tout n'était pas encore parfaitement réglé dans la tête de Joyce, elle était pour autant décidée à avancer sans Denzel. À se laisser rêver à un futur où le marin ne la rejoindrai pas en pleine mer, abordant son bateau comme si c'était lui le pirate. Nul ne savait ce que l'avenir lui réservait, à part qu'elle comptait bien réaliser ses rêves de s'en aller vivre sur les vagues. Et c'était tout ce qui comptait, pas des êtres qu'elle aurait apparemment mieux fait de laisser à San Francisco.
Et le présent, aujourd'hui, c'était Chilseok et toutes ses odeurs, ces petits rituels qui marquaient chaque coin de rue. Tradition qu'elle ne connaissait pas et n'avait jamais vécues ; peut-être parce qu'elle même était peu attachée aux traditions de la société à côté de laquelle elle avait grandi, toujours un peu en marge depuis son bateau, même si les codes avaient finalement été assimilé avec le temps, à son retour à terre ou au fil de ses lectures. Celles qu'elle connaissait le mieux restaient pourtant celles de Noël ; le grand sapin dans le salon de sa grand-mère, la messe de Minuit pendant laquelle elle s'endormait sur les genoux de sa mère – son père ne venait pas, ses parents n'étaient pas croyants et sa mère et elle ne venaient que pour faire plaisir à sa grand-mère –, la préparation de la bûche, celle beaucoup moins agréable du chapon – et quelque part Joyce se disait que c'était l'une des choses qui l'avait poussée à devenir végétarienne que de fourrer ainsi des choses dans ce pauvre animal qui n'avait rien demandé, ça et les animaux marins qu'elle côtoyait presque au quotidien –, les décorations qui envahissaient la maison, les chants de Noël… Tout le monde semblait plus heureux pendant cette période, si bien que Joyce avait longtemps cru que les gens qu'elle croisait à San Francisco uniquement à cette période de l'année étaient naturellement gentils et généreux. Encore une désillusion de son retour à la ville…

Apparemment, les cérémonies de mariages là où avait grandi Jay semblaient bien plus expéditives. Pas de fête fastueuses à plusieurs milliers de dollars, de robe faite sur mesure qui coûtait un ou deux mois de loyer et de liste d'invités longue comme le bras et qu'il faudrait gérer parce que X ne voulait surtout pas être à la même table que Y et que Z se sentait vexé de ne pas avoir été invité alors que, tout de même, il était le cousin par alliance au troisième degré du neveu du parrain de la mariée. Ça compte la famille ! Surtout quand ça permet d'assister à ce genre de réjouissance qui paraissait bien prise de tête… Même si bon, le seul mariage auquel Joyce avait assisté était celui de Shayn et Lyra qui s'était fait dans une relative simplicité. Simplicité qui ne leur avait pourtant pas vraiment porté bonheur vu que la nouvelle épouse avait fui quelques semaines seulement après la cérémonie.

– Donc tu es encore un enfant ?

Pour ce qu'elle en savait, il n'était pas marié, même si… ils n'en avaient jamais parlé dans le fond. Et si elle apprenait qu'il était en fait marié, avait deux enfants et un troisième en cours de route et qu'elle était devenue bien malgré elle celle qui avait embrassé l'époux d'une autre… Voilà une situation bien délicate de laquelle elle ne saurait pas s'extraire. Portant un regard à leur main liée, elle se rassure cependant ; il ne ferait pas ça tout de même ? Et puis il avait dit ne jamais être tombé amoureux, qui épousait encore quelqu'un qu'il n'aimait pas au XXIe siècle ? Pourtant, tout de suite, elle s'en veut pour cette pensée : les mariages arrangés existent encore, un peu partout dans le monde, et ce n'est pas sa place de les juger. Même si elle n'aimerait pas avoir à vivre ça, parce que ses parents lui ont toujours appris que l'amour passait avant tout, avant même le mariage selon leur propre conception de la vie. Chacun sa vision.

– Mon père aussi doit être resté un enfant alors. Mes parents ne se sont jamais mariés !

Au grand dam, d'ailleurs, de sa grand-mère qui avait reporté tous ses espoirs de robe blanche sur sa petite fille. Joyce de son côté n'était pas sûre de sauter le pas un jour, même à l'époque où elle était avec Denzel – maintenant qu'elle prévoyait une vie de solitude sur l'océan ça devenait d'autant plus compliqué –, mais dans tous les cas, quel que soit son destin, sa grand-mère ne serait certainement pas là pour voir ça…

Les mains toujours liées, les deux étudiants qui ressemblent à un couple à déambuler ainsi entre les festivités, continuent leur chemin jusque devant un stand devant lequel Jay les arrête. Si Joyce ne comprend pas les échanges entre eux, elle se tient cependant au langage corporel qu'elle prend comme exemple à côté d'elle, se courbant légèrement à la suite de son guide pour saluer la vieille dame qui prépare les fameux gâteaux qu'il lui a promis de lui faire découvrir. Elle suit le dialogue d'une oreille distraite, n'y comprend rien de toute manière, et préfère observer la préparation de la pâtisserie sous ses yeux qui a la forme d'un poisson, comme un clin d'œil à sa passion pour l'océan et au signe de Jay inscrit dans les cieux. À défaut d'avoir vu la constellation, ils auront pu croquer ensemble dans ce met qu'il lui tend le temps de régler la cuisinière avant que chacun ne récupère le sien et que, pas patiente pour un sous, elle croque dans la pâte brûlante faisant fi de l'avertissement. Sans surprise elle se brûle un peu le bout de la langue, la chaleur anesthésiant son goût, elle préfère alors souffler sur son poisson avant de croquer dedans une nouvelle fois, pouvant ainsi mieux profiter des saveurs.

– C'est bon, même si du coup je serai bien incapable de dire ce qu'il y a dedans !

Mais ça faisait partie du mystère dans le fond, et ce n'était pas désagréable pour autant.

Continuant leur chemin, son gâteau dans une main et l'autre de retour entre les doigts de Jay, ils continuent leur chemin dans la ville, jusqu'à ce qu'il la fasse ralentir devant une boutique qui présentait plusieurs tenues dans sa vitrine qu'elle devinait comme traditionnelles.

– Pas vraiment, je crois que… je ne voudrais pas m'approprier une culture qui n'est pas la mienne, avoue-t-elle en espérant qu'il ne soit pas déçu de sa réponse.
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Ji-hun Hwang

Âge : 28
Lieu de naissance : Hamheung, ville de la région de Hamgyeong du sud. La Corée du Nord l'a vu naître, l'a élevé. Elle a forgé une partie de l'homme qu'il est aujourd'hui, mais c'est sur un tout autre continent qu'il désire construire son avenir.
Quartier d'habitation / Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
Études / Métier : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
Date d'inscription : 16/04/2022
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Warnings : régime totalitaire, sanctions (ex : camp de concentration, travail forcé, exécution publique), patriarcat social / juridique, tortures / actes de barbarie, détention provisoire, violences policières (Japon), ablation d'un rein, 18+, racisme / discrimination / bashing subis, grossesse extra-utérine de son ex-copine / maladie : insuffisance rénale.
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Posée ainsi, la question avait paru très étrange ; est-ce que l’on pouvait prendre un homme comme lui pour un enfant ? Il avait ri et haussé les épaules : ce que les sages en disent, en tout cas, c’est ça. Il ne cachait aucune bague dans le fond d’un tiroir de sa chambre étudiante, était certain de ne pas avoir d’enfants éparpillés sur sa terre natale et n’avait pas pour projet d’en avoir maintenant non plus. Il était un enfant, et il appréhendait le jour où il devrait trouver une femme à épouser. Cette pensée avait été vite balayée par ce qu’avait consenti Joyce à lui apprendre. Vraiment, n'avait-il pas osé croire sa comparse d’Harvard, ils ne sont pas mariés. L’exclamation était réelle. Même s’il savait qu’il n'était pas obligatoire d’attendre d’être engagés pour avoir des enfants, il avait grandi dans un monde où avoir un bébé hors union était mal vu. Wah, que les mariages sont le rêve de tout américain, je pensais, avait-il fait ; comme dans les films.

Même s’il ne se sentait pas prêt, Ji-hun comptait beaucoup sur le schéma traditionnel, était presque stupéfait d’entendre qu’il pouvait en être autrement. Les États-Unis étaient faits de bien des divergences qu’il ne semblait pas entièrement intégrer. C’était peut-être pour ça qu’il se sentait pris dans un combat perpétuel, parce qu’à chaque personne rencontrée changeait la vision du monde et l’opinion. Il ne pouvait se calquer à un personnage, devait intégrer une multitude de possibilités et … faire un choix ; depuis quand pouvait-il faire ce qui lui plaisait ? Sa vie avait été calculée par son gouvernement à sa naissance, ses parents avaient veillé à ce qu’il reste respectueux de ces prédictions, et prenne peu à peu les responsabilités qui lui incombaient. Sans personne pour les guider, la vie de cette société paraissait être vraiment très dure, et il comprenait à présent pourquoi il y avait tant de problèmes dans la tête des gens.

Ils s’étaient avancés dans la grande rue jusqu’à une marchande ambulante qui avait fini par leur préparer un gâteau à la croûte épaisse et au cœur fondant de pâte d’haricots rouges. Un genre de confiture moins sucrée et un peu plus pâteuse qui ravivait les papilles de l’étudiant. Il avait pris le temps de croquer délicatement un bout pour ne pas se brûler, mais ça n’avait pas été le cas de la jeune femme qui, pressée de tenter l’expérience, avait eu chaud à la langue. Ah~ fais attention , s’était-il montré doux, avant de pencher la tête vers le gâteau de la biologiste pour souffler lui-même dessus, accompagnant le souffle de la demoiselle histoire de refroidir plus vite la gourmandise. Du chien, avait-il exclamé soudainement, portant un air sérieux sur le visage, dedans, c’est pâté de chien. Mais le visage déconfit de celle à qui il tenait la main lui avait conseillé de ne pas aller plus en aval de sa blague, lui présenta  le pat so ; bien qu’en Corée du Nord, on mangeait vraiment du chien.

La boutique de hanbok était apparue à leur hauteur, et Ji-hun avait ralenti le pas pour admirer les tenues traditionnelles que les jeunes femmes avaient l’habitude dd porter à chacune des festivités. Il les trouvait jolies, bien plus simples et agréables à porter que les kimonos japonais qui obligeaient les demoiselles à porter plusieurs couches de tissus les unes sur les autres. C’était bien en hiver, mais il n’osait imaginer ce que cela pouvait donner en pleine chaleur d’été. Elle refusa toutefois, se sentant incapable de plonger intégralement dans les coutumes d’un autre pays. Uhm, acquiesça-t-il en hochant la tête, ça se tient. Elle lui avait expliqué qu’elle avait peiné à se faire à cette vie d’adolescente américaine, cela devait être d’autant plus compliqué de sauter le pas dans des traditions qui ne ressemblaient aucunement aux siennes. Il détourna le regard à son tour et visa d’autres baraquements éphémères, lisant les écriteaux en passant.

Une animation attira son attention, et il entraîna Joyce à sa suite, coupant la route pour rejoindre le trottoir d’en face où quelques gamins s’étaient rassemblés. Ils arrivèrent alors devant une scenette qui racontait la légende de Chilseok à l’aide de marionnettes. On pouvait alors y voir l’épouse et son mari se faire disputer par le Ciel personnifié pour ne pas s’être concentrés davantage sur leurs devoirs. Les paroles et narrations étaient en coréen, mais Joyce avait déjà entendu parler de cette histoire un nombre incalculable de fois, tant et si bien qu’elle pouvait suivre sans difficulté le déroulement du théâtre qui se jouait devant elle. Lorsque les larmes coulèrent sur les joues de la poupée, une pluie toute fine s’abattit sur le public pour le mettre dans l’ambiance. Keudeul ege gihwireul  chueoya hamnikka*, demanda la voix off, ce à quoi les plus jeunes s’empressèrent de répondre par la positive ; oui, bien sûr qu’ils en avaient le droit.

Cet entrain dessina un sourire bien plus large sur le visage de Ji-hun qui ne quittait pas la scène des yeux. Sur le plateau surgit alors par magie un pont d’oiseaux qui permit aux deux amoureux de se retrouver. Bon public, les enfants, joyeux, finirent par applaudir. Quant au baiser de fin, celui-ci récolta quelques grimaces innocentes des tout petits. L’histoire, toujours tu la trouves triste , demanda-t-il à Joyce alors que le petit groupe s’éparpillait déjà pour s’affairer sur d’autres stands ; valait-il mieux être séparés à jamais, ou profiter des vingt-quatre heures offertes par le Ciel ? Celle d’ici, la fête de Saint Valentin, tu ne m’as pas dit, fit-il remarquer ensuite ; n’avait-elle pas promis de faire des recherches et de lui raconter de quel folklore il provenait ?


@Joyce Millett

* Est-ce qu'on leur laisse une chance ?
(Ji-hun Hwang)
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Au moins avait-elle désormais la confirmation que Jay n'était pas marié. Et qu'apparemment il était encore un enfant, même si elle avait eu plusieurs élément contradictoire à soulever à ce sujet… L'envie qu'elle avait senti monter à leur rencontre dans la piscine – et dont elle ne pensait résolument pas qu'elle ait été à sens unique – n'avait absolument rien d'enfantin. Elle n'a cependant pas le temps de relever cet élément, qu'elle l'entend s'étonner sur le fait que ses parents ne soient pas mariés. Apparemment ça n'entre pas dans son imaginaire du rêve américain classique, celui où l'on se rencontre à la fac, s'épouse, fait des enfants et une grande maison, adopte un chien. Il fallait dire que Jane Millett et Oliver Kelley – qui fatalement, n'avait donc pas le même nom de famille – n'étaient pas vraiment dans un idéal de vie conventionnel. Il partageait les rêves océans avec leur fille aînée et elle-même s'était d'ailleurs souvent demandé si elle avait vraiment été désirée ou si elle n'avait pas été, dans le fond, un joli accident. Elle n'avait jamais réussi à en tirer un aveu auprès de ses parents. Mais ils étaient si libres dans leur manière de voir le monde et d'y voyager qu'elle se disait qu'ils auraient aimé rester libres de toute contrainte ; ce qui ne les empêchait pour autant pas d'adorer leur fille unique. En revanche, une chose était certaine : les grands mariages avec la robe blanche, le lancer de riz et la première danse, n'étaient pas pour eux. Ils préféraient de loin enfiler une combinaison de plongée et il était fort à parier que si un jour il leur prenait l'envie soudain de passer devant l'autel, au moment fatidique ils seraient bien capable de se présenter parce que "vous comprenez, une famille de dauphin a été aperçue à tel endroit et il fallait absolument qu'on aille vérifier ça ou ça…" Joyce les connaissait par cœur.

– Et non ! Beaucoup, c'est vrai, mais pas tous.

Elle pose alors un regard curieux, se demandant ce que ça peut bien représenter pour lui en dehors de devenir un homme – est-ce qu'il ne pourra plus alors jongler avec des œufs, une fois marié ?

– Et toi ? Tu rêves de te marier ?

Lui qui ne semblait pas vraiment se laisser aller à des élans de romantisme, avait-il cependant envie de se lier à quelqu'un pour toujours – ou en tout cas jusqu'à un potentiel divorce, enfin si le divorce faisait partie des choses qu'il pouvait envisager dans sa vie ? Il y avait parfois un côté un peu rassurant au mariage, la certitude de ne pas vieillir seul, d'entrer dans les moules d'une société qui peinait souvent à accepter tout ce qui en sortait. Il pouvait se révéler surprenant parfois, et si elle savait qu'il mettait la priorité sur ses études ce qu'elle comprenait parfaitement, peut-être qu'une fois son diplôme en poche il chercherait à tomber amoureux et à former un foyer, la bague au doigt et peut-être même le labrador dans le jardin.
En parlant de labrador… voilà soudain qu'il lui fait croire qu'il y en a, ou de la pâtée elle n'est pas certain de bien comprendre, dans le poisson qu'elle déguste ce qui la fait immédiatement blêmir. Il doit deviner son malaise à son teint car il la rassure aussitôt de sa blague et elle pousse un long soupir pendant que ses yeux grimpent au ciel. Il en a des bonnes quand même ! Elle a failli faire une syncope… Il faut dire qu'elle ne mange plus d'animaux depuis un paquet d'année, et encore moins ceux de compagnie. Comme beaucoup sûrement, Joyce a déjà entendu dire qu'il était effectivement possible de déguster du chien dans certains pays d'Asie, tout comme on retrouvait des cochons d'Inde en Amérique du Sud. De quoi faire se révolter l'âme d'américaine qui traînait tout de même en elle ; imaginer manger les compagnons avec lesquels on grandissait était impensable dans la mentalité dans laquelle elle avait grandie. Et elle était donc rassurée de savoir que ce n'était qu'une blague – pas certaine sinon qu'elle ait été capable de tout garder dans son estomac.
Il lui explique ensuite la véritable composition des pâtisseries pendant qu'ils les terminent en continuant leur balade, les yeux de Joyce s'égarant un peu partout autour d'eux, sans forcément remarquer ceux qui s'égaraient sur le couple qu'ils formaient, main dans la main à se balader entre les festivités. Nul doute que si Denzel avait surgi à cet instant, il aurait eu un peu plus d'eau à son moulin pour étayer les reproches formuler lors de leur dernière conversation : elle avait déjà l'air de se réconforter dans les bras d'un autre. Marin qui ne comprenait rien à ce qui se passait dans sa tête. Heureusement, ça tombait bien, il n'y avait aucune chance de le croiser ici. Aucune raison d'y penser non plus, décide-t-elle en terminant son poisson.

Leurs pas les mènent à un petit théâtre de marionnettes vers lequel l'entraîne Jay. Aussi fascinés que les enfants écoutant patiemment l'histoire des deux amants séparés pour qui avait lieu la célébration du jour. Les dialogues sont tous en coréens et lui échappent, mais les images portées par sa connaissance de la légende suffisent à lui permettre de suivre le spectacle. Et malgré la barrière de la langue, elle sentait la passion mise par les comédiens, et le talent également, qui se répercutait jusque dans la fine pluie qui s'abattait sur le public, plutôt heureux d'être ainsi rafraîchis sous la chaleur du mois d'août.
Mais le plus beau était encore en chemin : un pont d'oiseau qui se créait pour porter les deux amants l'un à l'autre, les réunir enfin pendant cette unique journée qui leur était accordée, émotion au sommet et myriade d'images qui se gravent dans l'esprit de Joyce et récoltent les applaudissements des enfants. Applaudissements bien moins enjoués en revanche pendant le baiser final, ce qui la renvoie à sa propre enfance ; elle aurait sûrement fait la même tête qu'eux !
Les rideaux se referment sur le théâtre de marionnettes et le petit public s'éparpillent, partant déjà à la recherche d'autre activité. Songeuse, Joyce reste un instant à bien imprimer tous les tableaux dressés par les marionnettes dans sa tête avant de répondre à Jay.

– Je ne peux pas nier que c'est romantique. Mais oui, c'est toujours un peu triste, qu'ils ne puissent pas vivre leur amour toute l'année, 365 jours consécutifs. Mais peut-être qu'ils se lasseraient ?

Peut-être l'attente les rendaient plus amoureux que jamais ? Et comment cesser d'aimer quelqu'un sans le connaître entièrement, c'était souvent lorsqu'on entrevoyaient les défauts de l'autre que tout partait alors dans tous les sens, si on n'était pas capable de les supporter… Une chose était certaine cependant, l'histoire était bien plus jolie que la version que Joyce avait trouvée pour le 14 février.

– Hmm… grimace-t-elle alors qu'elle se dit qu'elle aurait mieux fait d'oublier sa question et de ne pas chercher. Apparemment c'est une tradition romaine à la base, les hommes fouettaient les ventres des femmes ce jour-là pour les rendre fertiles. Puis au Moyen Âge il y a plusieurs carnavals en février, dont certains dit "amoureux". L'idée c'est de renverser l'ordre social, notamment avec des comportements plus animaux et… dans les faits, les hommes en profitent surtout pour violer des femmes. Ce n'est que bien plus tard que ça se calme et que ça devient plus courtois, avec des poèmes pour exprimer son amour.

Pas de légende donc, triste ou non, simplement des excuses pour laisser l'opportunité de comportements inadéquats. Il n'y avait pas à dire, Joyce aurait préféré rester dans l'innocence ; et surtout elle préférait de loin la version coréenne.
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Lieu de naissance : Hamheung, ville de la région de Hamgyeong du sud. La Corée du Nord l'a vu naître, l'a élevé. Elle a forgé une partie de l'homme qu'il est aujourd'hui, mais c'est sur un tout autre continent qu'il désire construire son avenir.
Quartier d'habitation / Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
Études / Métier : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
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Warnings : régime totalitaire, sanctions (ex : camp de concentration, travail forcé, exécution publique), patriarcat social / juridique, tortures / actes de barbarie, détention provisoire, violences policières (Japon), ablation d'un rein, 18+, racisme / discrimination / bashing subis, grossesse extra-utérine de son ex-copine / maladie : insuffisance rénale.
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Rêver de mariage était un bien grand mot, si bien qu’il avait laissé sa gorge vibrer dans sa réflexion. Trouver les mots justes pour évoquer certains sujets restaient complexe, il avait décidé de faire court, tout d’abord : la suite des choses, c’est ça, un peu, non ? Réussir ses études, trouver un travail puis se marier ; ça avait toujours été le schéma qu’on lui avait vendu et qu’il avait accepté. Me marier un jour, je l’espère quand même, avait-il fait en laissant un rire s’échapper. Il n’était pas difficile à vivre au quotidien, n’espérait pas grand-chose de l'autre. Il était indépendant financièrement et bien élevé. De ce qu’il en savait il n’était pas désagréable à regarder et avait un bon pédigrée. De vivre seul, c’est triste, avait-il avoué, d’être attendu quelque part, je suis certain que c’est plus agréable. Il n’avait jamais vraiment vécu de relation, mais imaginait sans peine qu’après une longue journée, il faisait bon de retrouver une personne sur qui compter.

Il n’avait pas renvoyé la question à Joyce, parce qu’il se rappelait qu’elle avait comme projet de partir en mer à la fin de ses études, dans une équipe de recherches, puis seule. Et ses parents avaient dû l’éduquer de telle sorte à ne pas prendre au sérieux un bout de papier, puisqu’ils n’étaient eux-mêmes pas mariés. Sur ce terrain-là, il était peu probable qu’ils puissent se comprendre. Ça avait été pour cette raison qu’il n’était pas entré dans des détails, puisque s’y attarder n'avait pas vraiment de sens. Il l’avait conduite vers un stand de nourriture, profitant de sa méconnaissance du produit pour sortir deux-trois blagues qu’il avait tu aussitôt, de peur de devoir lui trouver rapidement un endroit où renvoyer le bungeoppang. Le magasin de vêtements traditionnels n’avait pas connu de succès, mais ils avaient pu compter sur un théâtre dédié à l’histoire d’amour de Jiknyeo et Gyeonwu qui avait été applaudi par petits et grands.

Comme ça, j’aime beaucoup, les histoires romantiques, enchérit-il, le genre qui connaissait des drames mais ne faiblissait pas à la première difficulté. Ça donnait tout de même un peu d’espoir à ceux qui voulaient aimer éperdument et être aimés en retour. Ça faisait rêver ceux qui, comme lui, ne désiraient pas tomber amoureux, trop accaparés par une autre aspiration pour oser s’y perdre. Facilement tu te lasses, toi , fut-il surpris d’entendre qu’elle supposait qu’une relation pouvait devenir ennuyante au fil des ans. Qu’importait ce qui nous liait à l’autre, il fallait l’entretenir pour que cela puisse perdurer. Son père avait fait le rapprochement avec les plantes qui avaient besoin d’attention pour grandir. Un équilibre entre bain de soleil et pluie d’eau pour lui éviter de griller ou de se noyer. Ji-hun avait su tenir la plupart de ses relations avec les autres. Ses amis étaient restés les mêmes depuis le jardin d’enfants, et les femmes côtoyées gravitaient toujours quelque part autour.

Ici, beaucoup de gens cherchent la perfection , finit-il par dire. Il n’était sur Boston que depuis quelques mois, et pourtant avait remarqué que les personnes se séparaient  souvent pour des raisons bien futiles. Plutôt que d’attendre de l’autre du changement, si on donnait plus de soi dans l'effort, tout irait bien , remarqua-t-il. Il ajouta : constamment se remettre en question, pour contenter une autre personne, c’est d’une pression...; plus stressant encore que l’heure des examens finaux. Comment voulaient-ils vivre épanouis et heureux s’ils n’étaient jamais satisfaits de ce qu’ils avaient ? Ça ne donnait pas envie. Il avait horreur des problèmes insignifiants, et encore plus d’utiliser de l’énergie à mauvais escient. Que tu veux vivre ton aventure seule, c’est parce que, de t’ennuyer des autres, tu as peur, l’interrogea-t-il avant de tourner enfin son visage dans sa direction ; qu’est-ce que lui apportait la solitude, finalement ?

Il eut soudain le rappel de ses échanges autour de la Saint Valentin, et de sa dame de l’eau qui lui avait promis de s’inquiéter de l’histoire du quatorze février, il en profita pour lui demander les informations qu’elle avait réussies à pêcher. À plusieurs reprises, il montra un air outré, des hoquets de surprise s’étaient succédés aux mots « fouettaient » , « comportement animal » et « violer ». Ils auraient pu lui donner la chair de poule s’il n’avait pas été témoin de tortures et d’horreur en Corée du Nord.  De célébrer ça, c’est terrifiant…, dit-il, ne voyant plus la Saint Valentin occidentale de la même façon. Le pire de tout, c’était que les agressions continuaient de vivre bon nombre de jours heureux dans certains pays du globe ; dans le sien, certains haut-gradés s’en donnaient à cœur joie. Le nord-coréen eut besoin d’inspirer profondément – il avait oublié son paquet de cigarettes sur la table du salon. Heureusement, les bruits qui vinrent frapper à ses oreilles annoncèrent le début de la parade

Ils quittèrent alors l’endroit où s’était tenu le théâtre et vinrent se joindre à la foule qui s’était agglutinée de part et d’autre de la grande rue. Danses et percussions ne faisaient qu’un. Les couleurs que portaient les acteurs du spectacle se confondaient les unes dans les autres autour des deux grands ballons qui représentaient les amoureux célestes. Splendide était la mise en scène, mais ce qui l’était encore plus finalement, c’était de le partager avec Elle. À aucun moment il ne perdit son sourire, quémanda davantage de proximité en lâchant la main de Joyce pour se placer derrière elle. Bras entourant sa taille, mains jointes à hauteur de son ventre, il l’enlaça et posa ses lèvres sur le sommet de son crâne. Il n'eut pas besoin d’ouvrir la bouche, tout en disait bien assez long.

* * *


Le défilé prit fin après une bonne demi-heure. Les deux étudiants arrivèrent à la fin de la rue, et des festivités. Il ne restait plus qu’une chose à faire : écrire ses vœux. Au dernier angle réservé au festival de Chilseok, un grand tableau fait de morceaux de bois avait pris place, et quelques bouts de papier étaient enroulés autour des branches. Le nord-coréen s’approcha de la table posée juste à côté de l’édifice et expliqua : pour écrire un souhait, à envoyer au couple, c’est ici. Il vint tapoter l’emplacement où se trouvaient stylos et papier. Ce qu’on veut, on peut mettre , ajouta-t-il. Ce n’était pas obligatoirement en rapport avec l’amour, même si c’était sûrement le cas pour la plupart des feuillets déjà attachés. Une obligation, ça n’est pas, la rassura-t-il, puisqu’elle avait fait part de son inconfort à se glisser dans la culture d’un pays qui n’était pas le sien. Ji-hun, par contre, n'hésita pas à jouer le jeu, et à griffonner en hangeul sur un des morceaux vierges.

Il n’avait que peu hésité avant de dédier son souhait à la jeune femme qui se trouvait à ses côtés, plutôt qu’à lui-même. Le point mis à la fin de sa phrase, il en relut l’intégralité avant de plier en deux le papier, de l’enrouler d’une petite cordelette et de choisir un endroit du tableau où le vent pourrait porter son message vers le Ciel. Tache terminée, il revint vers la biologiste pour lui reprendre la main avant de lever le regard sur une rue qui menait directement à Cambridge. Chez moi, on passe, lui proposa-t-il, un truc, j’ai à te montrer. Il savait les propriétaires dîner chez des amis ce soir. Lorsque c’était le cas, ils partaient tôt en fin d’après-midi pour espérer jouer une partie de cartes, et ne revenaient que sous les coups de vingt-deux heures. Ji-hun avait eu le temps de mémoriser leurs habitudes depuis qu’il leur avait loué la chambre.

@Joyce Millett
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Elle ne trouvait pas que c'était nécessairement la suite des choses ; il y avait des centaines de raisons de se marier, mais il y en avait certainement aussi de ne pas le faire – après tout, ses parents en étaient la preuve et ça ne les avait jamais empêché de s'aimer avec force et détermination. Alors la suite des choses… il était vrai que ça pouvait apparaître ainsi, mais parfois les chemins prenaient d'autres directions ; des pauses dans les études, des ruptures amoureuses, des enfants impromptus… Elle pouvait comprendre cependant ce qui pouvait motiver les raisons de Jay à vouloir se marier, y compris cette peur de la solitude qui lui paraissait étrangère, mais que pourtant elle même n'avait jamais vraiment plus affronter que cela. Parce que pendant longtemps ils avaient été trois sur le bateau, c'est toujours plus que tout seul ; et parce qu'après elle avait imaginé un futur à deux. Être vraiment et uniquement seule était encore une autre épreuve, qui pourtant ne l'effrayait pas plus que ça. Elle sentait, intrinsèquement, qu'un jour elle aurait ce besoin de partir sur les vagues, de tout quitter pour l'aventure, de se retrouver seule face à celle qu'elle était. Sûrement que ça ne serait pas facile tous les jours, mais il fallait bien essayer pour savoir ? Comme d'autres essayaient d'ailleurs le mariage. Pour eux, il y avait toujours le divorce pour revenir en arrière ; pour elle il suffisait de rentrer au port.

La conversation cependant ne s'éternise pas sur ce sujet ; leur point de vie diffère un peu, et puis ils ont bien d'autres choses à découvrir. Comme ces gâteaux qui ne contiennent pas de chien ou de pâtée, les boutiques qui ont créé leur vitrine en conséquence de la fête ou encore ce théâtre miniature qui leur raconte l'histoire des deux amants. Histoire romantique qui semblait plaire à Jay, ce qui était un nouvel aspect de sa personnalité qu'elle ne lui connaissait pas encore vraiment, aussi hoche-t-elle la tête en le notant quelque part dans son esprit. Joyce aussi aimait bien les histoires romantiques, mais elle préférait celles où les deux amants étaient libres de vivre leur vie comme ils l'entendaient. Même si les contes allaient rarement jusque là ; ils s'arrêtaient généralement au bonheur des retrouvailles, coulant ce qui suivait. Pouvait-on vraiment s'aimer toujours ? Après tout, elle avait l'exemple de ses parents. Même si sa propre histoire lui montrait en revanche que, lorsque tout était trop passionnel, ça pouvait également précipiter la fin.
Denzel était-il tombé amoureux parce qu'il s'était lassé d'elle ?

– Moi pas tellement. Mais les autres souvent, j'ai l'impression. Il n'y a qu'à voir les histoires d'amour des gens de Harvard. Ils s'aiment passionnément, puis se déchirent passionnément, mais ça ne dure jamais bien longtemps. Peut-être qu'on est juste trop jeunes encore ? Mais j'ai l'impression que c'était différent à l'époque de nos parents… Alors peut-être plutôt que l'amour ce n'est plus vraiment fait pour notre génération.

C'était étonnant de dévier sur le sujet des relations amoureuses, sans pour autant être désagréable. Deux points de vue qui se rejoignaient parfois et divergeaient à d'autres endroits. On ne pouvait pas toujours s'acclimater à l'autre ; pourquoi se forcer à la faire d'ailleurs ? Faire des efforts, certes, mais il ne fallait pas se pousser à devenir quelqu'un d'autre pour autant ; c'était triste et ça ne tenait jamais longtemps. Au final, on finissait par craquer et en vouloir à la personne pour qui en avait changé alors qu'elle ne nous avait jamais rien demandé. C'était dangereux, parfois. Une chose était certaine en tout cas : l'amour était compliqué et chronophage.

– C'est plutôt parce que je ne pense pas que quelqu'un aimerait tout quitter pour me suivre dans ma passion. Même l'amour ne suffit pas parfois, et j'aimerais pas que dans trente ans la personne que j'aime me reproche d'avoir sacrifié sa vie pour moi.

Pour ses parents ça avait été facile ; ils partageaient la même passion. Mais trouver quelqu'un d'aussi fascinée que Joyce par l'idée de vivre sur la mer… Même ses camarades de cours préféraient à la limite travailler dans un aquarium ou au bord d'un océan. Pas se laisser porter à la dérive par le courant.
Thématique délicate en tout cas ; l'amour et la solitude, pas toujours des antithèses l'une de l'autre – parfois on pouvait rester avec une seule personne toute sa vie et pour autant se sentir seul. Mais si on continuait à célébrer l'amour, à le trouver aussi beau et important, c'était qu'on pouvait certainement en tirer quelque chose de beau ? Enfin… pas dans la conception initiale de la Saint Valentin, qu'elle raconte à Jay avec une mine grimaçante. Il n'y a rien de beau dans tout ça et elle est d'accord avec lui ; rien qui ne lui donne le cœur à la fête.
Aujourd'hui, en revanche, c'est différent. Ils célèbrent l'amour de deux amants, certes séparés, mais qui se retrouvent une fois par année ; et c'est mieux que rien. Un jour pendant lequel les êtres et les rues sont en fête, les stands fleurent bons des odeurs de nourriture, et une parade se déroule dans la ville. Parade qui va bientôt commencer, aussi l'entraîne-t-il pour y assister et, alors qu'elle s'attend à ce qu'il reste à ses côtés, mains ancré dans la sienne, il la relâche mais pour venir se rapprocher un peu plus fort encore, se glissant dans son dos, l'encerclant de ses bras. Un bref instant surprise, Joyce se laisse bien vite aller contre son torse, blottie dans les bras de Jay.

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Elle ne voit pas le temps passer, et est presque surprise de voir apparaître la fin, s'apercevant que dans le ciel, le soleil a bougé. Étrange comme les secondes peuvent s'égrainer à toute vitesse quand on est en si bonne compagnie.
La journée n'est cependant pas terminée, de même que la fête puisque Jay l'attire encore en direction d'un autre endroit. Un grand tableau, alourdi de quelques branches autour desquelles quelques bouts de papier étaient enroulés. Observant la manière d'agir de l'étudiant, elle prend ensuite la plume à son tour, réfléchissant ce qu'elle pourrait bien leur demander, ne voulant pas gâcher un vœu bêtement – ça avait toujours été son plus grand problème avec les étoiles filantes, quand elle les voyait traverser la voie lactée, le temps qu'elle formule une idée dans sa tête entre les cinquante qui s'y glissaient, la comète avait disparu depuis bien longtemps. Puis, se rappelant de leur expédition sur le bateau et de la mission qu'elle s'était auto-donnée, elle choisit de demander au couple un petit coup de main. Quelques mots pour tracer sa demander : Je souhaite que J. deviennent un grand cuisinier.
Demande un peu égoïste sur les bords tout de même ; ainsi il pourrait lui préparer plein de plats !

Une fois les deux papiers accrochés au tableau – l'un bien plus haut que l'autre – il revient vers elle et reprend naturellement sa main, geste qui paraissait de plus en plus familier entre eux, si bien que l'inverse l'aurait presque gênée. Elle devine qu'il est temps de rentrer et que les festivités sont terminées ; mais voilà qu'il lui propose un détour par chez lui et elle accepte avec un grand sourire.

– D'accord !

Déjà curieuse de ce qu'il peut bien avoir à lui montrer...
(Invité)
Ji-hun Hwang

Âge : 28
Lieu de naissance : Hamheung, ville de la région de Hamgyeong du sud. La Corée du Nord l'a vu naître, l'a élevé. Elle a forgé une partie de l'homme qu'il est aujourd'hui, mais c'est sur un tout autre continent qu'il désire construire son avenir.
Quartier d'habitation / Colocation : Il a vécu la Pforzheimer House durant une année, l'a quitté en juillet pour s'installer provisoirement chez un ami, à Chinatown, Boston, le temps de déménager dans un studio au 499 Beacon St.
Situation sentimentale : Il a retrouvé les champs, un petit peu plus d'un mois avant le printemps. Maintenant que n'existe plus de pression, la relation peut enfin préparer sa floraison ; dans une relation avec Lilia, demoiselle qu'il connaît depuis un an déjà ; 2024년 2월 16일
Études / Métier : doctorant en pharmacologie, au sein du laboratoire de l'école de médecine, il assiste également son superviseur dans ses recherches et participe activement à des conférences. En-dehors de ça, il fait du tutorat en sciences et en coréen ; ça paye bien mieux que serveur à la Luna Caffe, même si sa passion pour les latte art ne s'est pas envolée.
Date d'inscription : 16/04/2022
Pseudo & Pronom(s) IRL : Huimei (elle)
Icon : Chilseok festival ft Joyce (04.08) 63dcf3a9b9de4d6723a9c5c91e63d0f83fef53f6-gifv
Faceclaim : Lee Jong-seok
Crédits : meteoraa (avatar) onlyjongsuk (gif)
Multicomptes : Soo-min Woo (Yoo-jeong Kim)
Description (1) : Chilseok festival ft Joyce (04.08) NPSpyu1W_o
Description (2) :
Awards:

Warnings : régime totalitaire, sanctions (ex : camp de concentration, travail forcé, exécution publique), patriarcat social / juridique, tortures / actes de barbarie, détention provisoire, violences policières (Japon), ablation d'un rein, 18+, racisme / discrimination / bashing subis, grossesse extra-utérine de son ex-copine / maladie : insuffisance rénale.
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Ji-hun Hwang
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PFORZHEIMER HOUSE › prestige redefined
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Elle se montrait censée, Joyce, dans ses réponses. Preuve qu’elle n’était pas faite de rêves inaccessibles comme la plupart des étudiants de son âge. Parce qu’elle avait longtemps partagé le quotidien d’adultes plus que d’enfants ou d’adolescents, elle avait certainement gagné bien plus vite en maturité que ses pairs. Plongée dans la vie de deux chercheurs aux nombreuses responsabilités, elle avait probablement compris que la vie n’était pas qu’un jeu ; bien que ça n’avait pas dû lui enlever toute son innocence pour autant – tout du moins, Ji-hun ne l’espérait pas. Elle avait raison de penser qu’une relation ne se partageait pas au prix de nombreux sacrifices d’une partie plus que l’autre, et le nord-coréen, en accord avec cet avis, avait simplement hoché la tête. Cela ne voulait pas dire que l’amour ne pouvait frapper à sa porte un jour. Elle pouvait tout aussi bien finir sa vie seule que trouver une personne assez compréhensive pour la laisser partir faire son tour du monde.

De ce qu’il avait pu constater, l’amour pouvait porter plusieurs visages, plusieurs histoires. Une relation n’était pas marquée par des cases à cocher à ses yeux, pas comme le cours de la vie qu’il schématisait grossièrement par une suite d’événements logiques. Et ce n’était pas Jiknyeo et Gyeonwu qui pouvaient le contredire ; comment auraient-ils pu prédire ce qu’aurait été leur avenir ? Aujourd’hui , il était rare de se rencontrer grâce à l’un de ses parents, et tout le monde ne tombait pas amoureux au premier regard. La société d’aujourd’hui méprisait encore les gens qui s’éloignaient un peu trop des chemins tracés, mais séparait-elle pour autant deux amants pour cette raison ? Le monde était devenu bien trop égoïste pour s’arrêter devant les pleurs d’une femme et d’un homme s’aimant éperdument, et trop jaloux pour vouloir leur accorder une deuxième chance. Ce festival leur permettait d’être témoin d’une histoire, mais tant d’autres existaient aussi.

Qu’importait celle qu’on vivait, elle n’était pas moins importante. Tant pis si elle ne pouvait cocher les cases de la liste longue, interminable et incomplète que le monde tentait de dresser, qu’elle soit amicale, amoureuse – autre, la relation devait être chérie. Chérie par des protagonistes qui voulaient tout simplement partager.

* * *

Joyce et Ji-hun avaient profité de la parade enlacés. Parmi la foule, le duo fait de deux cultures avait presque passé inaperçu, les danses et les couleurs ayant retenu toute l’attention du public. Ils avaient toutefois dû mettre fin à leur étreinte une demi-heure après le début du défilé, pour terminer la découverte des derniers stands. Main dans la main, doigts collés-serrés, ils se retrouvèrent bientôt confronter à la fin du festival, devant une structure de bois où plusieurs messages étaient déjà accrochés. Le plus vieux expliqua à la jeune femme ce que l’édifice représentait, portant les souhaits de plusieurs dizaines de personnes – et bientôt les leurs aussi. L’Asiatique s’était penché sur la table et avait emprunté un stylo et une feuille pour écrire le vœu qu’il voulait dédier à sa camarade scientifique. Entouré d’une petite corde résistante, il l’accrocha à hauteur de ses yeux, le contempla avant de retrouver la présence de sa dame de l'eau ; gyesog useoyo, Joiseu-sshi. *

Ils étaient destinés à se quitter, mais un rapide coup d’œil vers une rue menant à Cambridge lui donna l’envie de rallonger le temps, de la garder un peu plus encore à ses côtés. Ses propriétaires étaient absents, il put donc lui proposer de passer chez lui. Cela tombait bien, puisqu’il avait quelque chose à lui montrer – et à lui demander. L’étudiante affirma son accord avec beaucoup moins d’hésitation qu’il avait imaginé. Il lui sourit alors, caressa le revers de sa main de son pouce avant de l’inviter à le suivre vers un endroit où la circulation avait repris ses droits. Sur le trottoir, il leva le bras à la première occasion, afin de se faire remarquer par l’un des taxis libres se trouvant sur la voie. L’un d’eux les repéra et s’arrêta pour les prendre à son bord. Installés confortablement sur la banquette arrière, le biochimiste demanda poliment au chauffeur de les conduire à l’adresse qu’il lui indiqua. La course dura moins de dix minutes jusqu’au petit quartier résidentiel d’Acorn St.

Ici, c’est parfait, rassura-t-il le conducteur avant de se pencher entre les deux sièges de devant pour lui céder les billets. Ils sortirent de la voiture et se retrouvèrent devant une maison bleue qui distribuait deux appartements. Sur son trousseau, Ji-hun chercha la bonne clé, tout en s’avançant vers les escaliers qui les menaient vers deux portes d’entrée sous un porche abrité. Il s’approcha de celle qui réservait l’accès au rez-de-chaussée et entra son pass dans la serrure. Personne il y a, informa-t-il son invitée, rajoutant, après s’être battu avec la poignée : normalement. Il rit et ouvrit l’accès au salon, laissant Joyce passer en première : après toi. Tout droit se trouvait la salle à manger, puis la cuisine. Une kitchenette qui ne faisait pas le poids contre les installations plus modernes et équipées mais qui lui permettait de faire bouillir ses ramyeons – et faire cuire des œufs brouillés. La vue par les fenêtres donnait sur un terrain boisé et rempli de végétaux.

Main dans son dos, il la fit bifurquer avant même qu’ils aient pu admirer le petit jardin des propriétaires qui se trouvait derrière la maison. Il ouvrit une porte et lui présenta la pièce : ma chambre. Chambre simple composée d’un lit deux places, d’un bureau, d’une petite bibliothèque, d’une penderie et d’un accès à une salle d’eau privée. Espace nuit qu’il n’avait pas souhaité décorer plus que ça, si ce n’était de ses livres et de son bordel. Le temps de ranger, j’ai pas eu, s’excusa t’il en ramassant une chaussette qui traînait au pied du lit, et un t-shirt qu’il avait jeté à l’aveugle la veille. Il n’avait pas prévu d’inviter une fille, aujourd’hui. Hier, entraînement j’ai eu, alors…, laissa-t-il en suspens en rassemblant ses affaires de sport sur l’une des chaises qui traînaient dans un coin. Seul son bureau était tenu de façon impeccable, bouquins qu’il lisait empilés, ordinateur portable au milieu de la console et… C’est ça, te montrer je voulais, pointa-t-il ce qui se trouvait sous une housse de protection.

Il s’en approcha et leva le voile sur l’équipement qu’il avait reçu alors qu’elle était partie pour une expédition en Égypte. Un microscope de laboratoire issu de la génération précédente qu’il avait réussi à négocier auprès d’un scientifique spécialisé dans la microbiologie. Il s’en séparait suite à l’acquisition d’un plus performant encore. Une folie, j’ai fait, avoua-t-il, sourire aux lèvres pourtant, des essais, j’ai beaucoup réalisé, le résultat est impressionnant ! Semblables à ceux dont disposait Harvard. Tiens, lui céda t’il une lame sur laquelle il avait déposé une goutte d’eau de pluie, essaie ça. Le Nexcope assurait une qualité et un confort de vision excellents. Il la laissa s’affairer à le tester, effectuant les réglages qui lui étaient nécessaires. Il mordillait sa lèvre inférieure toutefois, conscient que c’était le moment opportun pour lui faire part d’un point qu’il trouvait essentiel ; il voulait respecter la parole qu’il avait donnée.

Il attendit un instant avant de reprendre : tu sais… je crois qu’elle est terminée, ma mission. En vérité, ça faisait un moment qu’il s’était rendu compte qu’il ne pourrait rien faire de plus. Il releva les yeux sur Joyce avant de laisser un souffle s’extirper d’entre ses lèvres. Les cartes, en mains, pour être heureuse, tu les as toutes, plissa-t-il les yeux. Peut-être qu’il lui avait permis de prendre ses distances des éléments négatifs de sa vie, pour vivre à nouveau, mais elle semblait bien se débrouiller aujourd’hui. Il devait tenir paroles, et laisser sa mission se terminer là. Je …, commença-t-il toutefois, dévisageant le faciès de la jeune femme avant d’attraper sa main et de reprendre : deviens ma partenaire. Il lâcha, la posture confiante malgré la chaleur qui envahissait ses muscles, encore gonflés des exercices de la veille. Dans ma thèse, qui m’assiste, personne d’autre que toi je veux, fit-il part de sa confiance en elle.

Dans les laboratoires, il n’était pas rare que les doctorants aient à s’entraider lors d’expériences et de recherches. Ji-hun ne se voyait pas partager ses taches avec un autre étudiant, si ce n’était elle ; sa thèse s'était son ticket d'entrée, trop importante pour la mettre entre les doigts de n'importe qui. De la simple tenue d’un bécher pour verser une solution à la prise de notes des conclusions qu’il dévoilerait à l’instant T, il ne souhaitait que ses mains à elle. Et il aurait pu s’en vouloir de lui demander ainsi du temps quand elle avait également une thèse sur laquelle se pencher, mais il ne pouvait la laisser filer sans lui proposer un autre épisode à leur relation ; un projet bien plus grand et bien plus long que le simple fait de la faire sourire.

@Joyce Millett

* Continue de sourire, Joyce.
(Ji-hun Hwang)
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À filer ainsi dans les rues de Boston, les doigts entrelacés et le cœur léger, on dirait deux adolescents qui découvrent les prémisses de l'amour sans jamais se soucier du monde qui les entoure. Et pourtant Joyce ne réfléchit même pas à tout ça, elle se contente de suivre le rythme, de suivre les pas qui l'emportent à l'écart de la fête et en direction de Cambridge. Ils débouchent sur une nouvelle rue où les célébrations sont définitivement terminées et où le reste de la ville semble reprendre ses droits, remplies de bruits et de voitures ; étrange contraste avec le moment qu'ils viennent de vivre, bien éloigné des odeurs et des couleurs alors qu'ils n'ont fait qu'une centaine de mètres. Deux mondes côte à côte, comme s'ils avaient emprunté la porte de l'armoire magique menant à Narnia.
Jay alpague un taxi et, bientôt, ils sont tous les deux installés à l'arrière d'une voiture blanche, leur main toujours attachées. À l'avant, dans le rétroviseur, le conducteur leur lance parfois quelques coups d'oeil, s'imaginant probablement qu'il ramène un couple de jeunes adultes ; tout concorde en tout cas, la complicité, les sourires échangés, les regards qui s'égarent. Il est certain de ne pas se tromper, après tout il exerce ce métier depuis une quarantaine d'années et il en a vu défiler des clients, sur sa banquette arrière. Autant d'histoires que d'êtres humains, de la femme d'affaire trop débordée qui passe la moitié du trajet au téléphone avec son assistant ; à l'étudiant stressé qui a crevé les pneus de son vélo juste avant un examen important et profite du voyage pour vérifier encore quelques notes de révisions ; en passant par les cœurs brisés expulsé de leur appartement et de la vie de celui ou celle qu'ils aimaient, aux larmes tentant vaillamment de se frayer un chemin sur leurs joues. C'est pour ça aussi qu'il aime autant ce métier, pour tous ces récits qu'ils s'inventent rien qu'en observant les personnes qu'il transporte. Dans une autre vie et s'il avait plus aimé les mots il aurait pu être écrivain. Mais lui aime conduire et observer, c'est déjà bien assez.
Et ces deux-là, ils s'aiment, il en est certain.

* * *

La maison vers laquelle la dirige Jay a la couleur de la mer et du ciel, ce qu'elle trouve plutôt poétique. Ils grimpent rapidement les quelques marches qui les séparent de la porte et elle l'observe se battre avec la serrure avant de pouvoir les faire entrer tous les deux à l'intérieur. C'est toujours intéressant de découvrir l'intérieur de quelqu'un, un peu voyeur également et son regard ne peut s'empêcher de fureter l'appartement qu'elle aperçoit, s'attardant sur la petite cuisine qui, si son vœu se réalise, verra bientôt éclore un tout nouveau talent. Mais elle a à peine le temps de détailler les quelques meubles du salon que déjà il l'emmène dans un couloir qui mène jusqu'à une porte dévoilant une chambre à la décoration plutôt sommaire à l'exception de quelques vêtements éparpillés à droite et à gauches et que Jay s'empresse de ramasser. Apparemment, il n'avait pas vraiment prévu de la faire venir ici et cette spontanéité lui plaît bien. Ca leur ressemble un peu finalement ; comme ce premier dîner à l'aquarium ou cette soudaine envie de partir un weekend en mer alors qu'ils se connaissaient à peine. Laisser le courant les porter, tout simplement.

- L'entraînement s'est bien passé ?

Pour l'avoir vu nager, elle est certaine que l'équipe de natation de Harvard sera heureuse de l'avoir parmi eux. Il va même bien plus vite qu'elle ce qui a un côté presque agaçant quand elle estime avoir presque grandi dans l'eau. Heureusement elle compense en le battant en apnée ; chacun son terrain est le sien est un peu plus sous-marin.
Mais ils n'ont pas le temps d'aborder bien longtemps ce sujet que le biochimiste s'approche d'une housse sur le bureau et l'ouvre pour en dévoiler un microscope assez récent et qu'elle a déjà eu l'occasion d'utiliser au laboratoire. Fascinée, elle s'approche d'un peu plus près pour l'observer et saisit la lame qu'il lui tend afin de la passer sous la lentille. Quelques réglages lui permettent rapidement de pouvoir observer la goutte d'eau déposée sur le verre.

- C'est génial !

Ce n'est plus simplement Joyce qui parle, mais l'étudiante qui regarde les différentes possibilités de l'engin tout en faisant attention à ne pas l'abîmer. Un microscope de ce genre est difficilement transportable, mais est en revanche d'une grande précision pour tout un tas d'expériences et elle sent déjà qu'il va s'éclater avec un tel matériel. Pourtant, lorsqu'elle relève les yeux vers lui, il est loin de l'excitation qu'elle s'attend à voir briller dans ses yeux et a pourtant une mine sérieuse sur les traits. Elle comprend soudain pourquoi lorsqu'il les ramène à sa fameuse mission, celle de parvenir à la faire sourire.
Terminée ? La gorge de la femme se serre ; est-ce que ça veut dire qu'il va repartir maintenant ? Que c'était quelques beaux moments pendant l'été, mais qu'il faut avancer maintenant, qu'ils se croiseront parfois sur le campus et se salueront comme deux anciens amis perdus de vue ? Elle trouve ça un peu nul, soudain, cette histoire de mission, si c'est pour qu'il s'éloigne aussitôt qu'elle est réalisée. Elle n'ose rien dire cependant, attendant la conclusion à laquelle il est parvenu sans piper mot, espérant un retournement de situation. Et à ce niveau là en revanche, elle n'est pas déçue.

- Ta partenaire ?

Elle ne s'attendait pas à cette demande, véritablement surprise alors que sa tête tourne à toute allure. Elle a sa propre thèse à mener à bien, l'aquarium, l'association dans laquelle elle est bénévole et ses propres envie de renverser tout un système de pollution avec Will. Une vie déjà bien remplie, même si elle est bien tentée d'accepter.

- Mais tu... tu m'as jamais vue bosser en laboratoire... Je veux dire, tu es sûr de toi Jay ?

Et si ça se passe mal, et si elle fout tout en l'air dans ses propres expériences ? La pharmaceutique n'est vraiment pas son domaine et, dès qu'on sort de la biologie marine, elle nage en eaux moins connues. Et si elle tremble au mauvais moment où qu'elle lâche une épuisette en plein chemin ? Se relevant de la chaise sur laquelle elle s'était assise, elle s'approche de lui pour prendre ses deux mains dans les siennes et les serrer entre ses doigts.

- Ca me touche que tu me demandes ça, d'autant plus que je sais la confiance qu'il faut avoir pour demander ça à quelqu'un. Alors... si tu es sûr de toi, bien sûr, je serais très touchée de t'assister.
(Invité)

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