(loudovan) art is the highest form of hope

@Louison Chamberlain | 04.09.2021 | L'idée c'était de te faire plaisir. Des posters de moi ? T'en trouveras pas. Par contre, je peux faire en sorte de marquer ta vie à partir d'une peinture. J'avais pris tous les pots que j'avais chez moi pour les foutre dans le coffre de ma voiture. J'y avais également pris une toile vierge, sur laquelle on trouverait ce que tu cherches. Et puis un drap blanc, assez grand. Je me dis que de toute façon, c'était mieux comme ça, pour éviter de foutre le carnage chez toi. Rapidement, je me trouvais en bas de ton immeuble, à l'adresse que tu m'as indiqué. Montant les marches deux par deux, j'arrivais bien assez vite devant ta porte sur laquelle je frappais. Je sais que tu n'as aucune idée de ce qui se passe dans ma tête et c'était bien mon but. Tu ne savais pas ce qui t'attendais mais, promis, tu allais kiffer ça. La porte s'ouvre et mon sourire s'agrandit. « bien le bonjour la plus belle » que je dis, pénétrant bien assez vite en te volant un baiser. Je dépose ce que j'avais dans les mains dans l'entrée avant de me tourner de nouveau vers toi. « j'ai encore besoin de tes bras musclés pour m'aider à monter les autres pots encore dans ma voiture »

@Radovan Rodrič | 04.09.2021 | Non, je ne suis absolument pas nerveuse, absolument pas. Je viens juste de courir dans tous les sens pour arranger ce qui dépassait ici et là. Maintenant, je fais les cent pas dans l’appartement que je t’ai tant vendu. C’est vrai quoi, il a un panorama exceptionnel, j’espère que tu t’y sentiras bien. Pour le moment, j’ignore ce que tu me réserves, mais tu m’as averti que t’avais une idée qui comportait de la peinture et qui ne nécessitait pas d’être habillée. Radovan l’artiste est dans la place. Je m’en fiche, j’ai quand même enfilé le vieux tee-shirt effiloché avec un dessin effacé dessus. Les gambettes à l’air, chaussettes qui remontent jusqu’aux chevilles, je patiente en fixant le micro ondes qui cuit mes pop corn. Ça pétarade dans la boite et tout d’un coup, ça cogne simultanément à la porte. Le coeur qui fait un bond de malade, je cris dans ma cuisine et pars t’ouvrir. « Salut petit cul » Je me décale après le baiser du bout des lèvres et je te laisse décharger tout ton attirail. « Qu’est-ce que .. tu veux établir ton atelier ici ou quoi ? » Les sourcils froncés, mains sur les hanches, j’enfonce mes pieds dans mes sandales, bonjour le look immonde. « Bordel, j’ai Leonard de Vinci comme .. » Petit copain ? J’sais pas. Je me coupe, dévie le regard et dégage dehors pour te prêter mes ficelles qui me servent de bras. Arrivée en bas, je grimace devant les pots, mais j’en prends autant que possible pour les ramener à l’étage. « Qu'est-ce que tu mijotes Van ?  »

@Louison Chamberlain | 04.09.2021 | Mon idée était géniale, même si j’avais encore aucune idée de comment la mettre en place. J’espérais juste que tu me ferais suffisamment confiance pour que le résultat soit au dessus de mes espérances. Alors quand j’arrivais chez toi, découvrant un petit immeuble sympathique, je me mis à sourire avant de monter toutes les marches afin d’accéder à l’appartement en question. Sourire sur les lèvres quand je te vois, malgré le compliment qui ne correspond pas à la réalité, je te vole un baiser avant de tout laisser dans l’entrée. « … presque, mais t’en fais pas, je récupère tout en repartant… demain si tout va bien » Parce que je comptais profiter de toi pour le reste de l’après-midi, de la soirée et de la nuit, si tu m’en laissais l’occasion. « crois-moi, je suis pas Leo, mais… j’espère quand même que tu aimeras » J’ai pas son talent, je débute. Seulement, j’ai une idée en tête et j’espère que tu pourras y contribuer fortement. Malgré ta tenue, on allait chercher les autres pots dans le coffre de ma voiture et, ouais, je faisais vite avant qu’un mec ne se mette à siffler ton cul devant moi. « tu vas savoir bien assez vite » On montait tous les pots avant de les poser dans l’entrée avec les autres. Il n’y en avait pas non plus énormément, juste les couleurs nécessaires pour faire ce que j’avais en tête. « j’peux m’installer où ? j’avais pensé à ta chambre, pour éviter le carnage partout… » Sourire agrandi, et je sentais que tu étais dans le flou total. Mais t’en fais pas, tu vas vite comprendre. « j’ai pris des linges pour éviter d’en foutre un peu trop sur ton lit ou sur le sol »

@Radovan Rodrič | 04.09.2021 | Tout va très vite. Mon domaine est soudainement envahi et je ne sais où donner de la tête. J’étais en panne d’énergie, mais tu viens de m’en filer une sacrée dose. Le matériel qui s’amoncelle dans l’entrée, j’accepte de t’aider pour les derniers pots. Bien évidemment, je me plains sur toute la montée des escaliers et dépose le stock avec le reste. Porte refermée, mes questions toujours sans réponse, je me creuse les méninges pour trouver ce qui se cache dans ta cervelle, mais c’est impossible. « Allons saccager ma chambre » Je tape alors des mains pour sonner le déménagement vers la pièce qui sera le lieu où t’exprimeras ton talent. Même procédé, on traîne tout jusque là-bas et je commence à déplier les espèces de bâches sur ce qui est le plus important. Tant pis pour le rose pâle sur les murs. « Tu vas avoir besoin de moi ? » Te contournant, je masse tes épaules et embrasse ton cou. Puis, ma poitrine plaquée à ton dos, je passe mes bras sous les tiens pour attraper ton torse musclé comme il faut. « Tu m’as manqué, n’hésite pas à me le dire toi aussi » Je te taquine et inspire surtout ton parfum pour m’faire tourner la tête. Je glisse ensuite mes pattes vers ta taille et coince mes pouces sous ton pantalon. J’sais pas ce qui m’attend, le micro ondes fait que biper au fond de la galaxie, mais je prends le temps de profiter de toi, parce qu’on a pas le même rythme, parce que j’ignore de quoi sera fait le futur.

@Louison Chamberlain | 04.09.2021 | Je sais que je peux être invivable quand je suis dans une phase créative. Ça peut donner le tournis et faire fuir mes proches. Mais impossible de l’arrêter. J’avais la toile devant mes yeux et elle était belle, magnifique, autant à ton image qu’à la mienne : pleine de couleurs. Alors on bougeait toutes mes affaires de peinture dans ta chambre, foutant un drap blanc par dessus le lit et on mettait le reste au sol, pour éviter de tout peindre autre que la toile. « j’suis pas contre user de tes mains et de ton corps » que j’dis d’un sourire en coin alors que tu te positionnais derrière moi. « tu m’as manqué aussi, bien trop » soufflais-je alors que tes doigts glissaient sous mon pantalon. Je les retirais pour me retourner et te faire face afin d’attraper ton visage et t’embrasser comme il se doit. Un vrai baiser amoureux, un vrai échange comme deux personnes qui s’apprécient un peu trop. « va chercher ce qui sonne dans le micro-ondes et reviens au plus vite » que j’dis en claquant ton cul pour ensuite me tourner vers la toile vierge que je plaçais au pied du lit. M’installant au sol, je commençais à ouvrir les pots de peinture. Trempant les mains dedans, j’étalais tout sur la toile, sur le blanc, pour que plus aucune tâche de blanc soit visible. Fond jaune et orangé, atténué de blanc malgré tout, il fallait que ça reste qu’un fond malgré tout. Tu revenais avec ton popcorn et je t’invitais à t’assoir avec moi. « si tu veux m’aider, va falloir mettre les doigts dans la peinture et que tu me laisses te guider » que j’dis avant de retirer mon t-shirt pour m’en servir de torchon pour essuyer mes mains.

@Radovan Rodrič | 04.09.2021 | Le tempo est donné. C’est rapide. Tu t’agites dans tous les sens et je tente de suivre, mais tu sembles possédé par le génie créatif. Je marque cependant une pause, le temps de me rappeler l’effet Radovan. Ça fait même pas cinq minutes que t’es là et t’as occupé tout l’espace. Comme si .. tu avais toujours été ici. « J’arrive, j’ai faim » Levant les yeux au ciel, je proteste contre ta claque et presse le pas pour récupérer mes pop-corn. Les claquettes retirées en lançant mes pieds dans le vide, je te reviens comme promis et ce que je découvre, c’est que t’as déjà recouvert la toile dans des tons chauds. Époustouflée par ta rapidité et le rendu, je fourre une poignée de maïs soufflé dans ma bouche et pose le pot sur un chevet. « Pour la fille en contrôle que je suis, cela s’annonce ardu, bon courage » Je prends néanmoins place au bout du lit, à tes côtés, usant de toute ma concentration pour ne pas loucher sur ton torse-nu. Provocateur va. « Quelle couleur professeur ? » Je suis prête à te suivre, mais uniquement sur tes ordres, je n’ai aucun talent, absolument aucun. « Tu sais que ça fait érotique cette scène ? » Je me mords la lèvre, suspendant un de mes mains au-dessus de récipients colorés, légèrement écoeurée d’avoir à me salir, mais peut-être que je vais y prendre goût grâce à toi. « Je me tais, guide moi, je suis ton instrument pour peindre la plus belle toile de toute ta vie. »

@Louison Chamberlain | 04.09.2021 | Toile déjà recouverte, tu revenais avec du popcorn, en grignotant un peu avant de poser le pot et de t’installer à mes côtés. « j’ai foi en toi » Parce que finalement, je tiendrai ton poignet et tu seras juste mon pinceau. Sauf si tu n’aimes pas ça et je le ferai de moi-même, c’était pas si grave. « on va partir sur du bleu pour l’instant » que j’disais, le regard rivé sur la toile. Les traits se dessinaient sous mes yeux, je ne devais que mettre de la peinture dessus pour que le rendu soit là. Puis je me mis à sourire à tes mots, te lançant un regard furtif. « tu crois que le drap sur ton lit est là pour faire beau, je comptais bien peindre ton corps et en abuser quelques heures » Je ne m’en cachais pas non, j’étais toujours aussi excité à tes côtés et ça n’allait pas en s’arrangeant, pour sûr. J’attrapais ton poignet d’une main, refermant alors tous tes doigts sauf l’index et le majeur qui serviront de pinceau, et je les trempais dans le bleu. Je me mis à esquisser les formes sur la toile. J’entrais assez rapidement dans une forme de concentration intense, switchant les couleurs, utilisant mes propres doigts, mes propres mains. Si bien qu’après une bonne heure à t’utiliser et à me libérer de cette vision que j’avais, le tableau était fini. Si tu l’avais pas remarqué depuis un moment, c’était nous deux, nus et enlacés, les yeux dans les yeux. Scène coupée au niveau du bas du torse. C’était pas de l’art strict. C’était abstrait, avec un tas de couleurs. Mais ça nous représentait. « on est beaux... et t'as un poster de moi maintenant. moi avec toi »

exemple sur lequel se baser ; imaginer radovan et louison à la place

@Radovan Rodrič | 04.09.2021 | Du bleu. Doigts qui s’enduisent de la matière, je traduis mon anxiété par un commentaire obsédé. « Encore heureux, j’ai l’impression de ne plus exister quand ta peinture est là » Fausse jalousie, je te laisse t’exprimer à travers mon corps, canalisant ma voix qui mourrait d’envie de rompre le silence. J’observe, discernant peu à peu les formes humaines que tu esquisses. Un homme et une femme. Proches. De l’amour qui les unit. Ça nous ressemble, mais je ne veux pas y croire. Enfermée dans mes réflexions, je sens l’émotion qui remonte jusqu’à mes yeux. La peur domine. Les souvenirs de mes histoires ratées s’ajoutent. Dernier trait, dernière retouche et tu confirmes qu’il s’agit bien d’une représentation de nous. La tétanie m’immobilise. Les larmes s’écoulent. L'effondrement n'est pas loin. « Je crains de ne pouvoir honorer cette magnifique alliance de nous deux » Parce que je me connais, j’ai déjà la jalousie qui me consume. Je sais que je ferais tout foirer, mais je me suis plongée dans l’illusion que c’était possible. Fragile comme tout, je me relève pour m’enfuir dans la salle de bain. Verrou enclenché, j’ouvre le robinet à fond et frotte mes mains tachées de peinture. Un arc-en-ciel disparaît dans les canalisations et mes sanglots augmentent. « Espèce de débile » que je prononce à mon reflet dans le miroir. « T’as vraiment cru que tu en serais capable ? »

@Louison Chamberlain | 04.09.2021 | J'étais fier de moi, du rendu que ça donnait. De ce qui dégageait de cette peinture, de cette toile. De savoir qu'on l'avait fait ensemble, bien que tout venait de ma tête et de ma maîtrise de la couleur. J'étais pas le plus doué mais ça semblait quand même être une belle œuvre, de ce que j'en vois. Oui, oui. J'en suis plus que fier. Le truc c'est que, si moi j'en étais fier et que je nous trouvais beaux, toi t'étais en train de pleurer des larmes de crocodile. Ok, je sais pas quoi dire ou quoi faire là, si ce n'est attendre une réaction plus explicite de ta part. J'te vois t'éloigner, me fuir, et ouais, j'reste assis face à la toile, comme un con, pendant que t'es je-ne-sais-où à pleurer. Merde, j'ai fait quelque chose qui fallait pas ?! J'entends de l'eau qui coule, ta voix légèrement effacée par le flot d'eau. Je soupire avant de me relever et me diriger vers la pièce où se trouvent les bruits. Je devine rapidement qu'il s'agit de la salle de bains. « Louison... bébé » soufflais-je en frappant à la porte. « ouvre-moi » Le coeur se serre, la peur de te perdre est bel et bien là. Tu veux tout arrêter ? J'peux comprendre mais c'est pas avec de légères bribes d'informations que je réussirai à coller tous les morceaux. « dis-moi c'qui se passe ? »

@Radovan Rodrič | 04.09.2021 | Je n’ai pas eu la réaction que tu attendais, je le sais. Ce que l’on a réalisé, c’est superbe. Personne n’a jamais fait de ses mains un cadeau pour moi. Mieux, personne ne m’a proposé de participer à une oeuvre qui nous relierait probablement pour l’éternité, quoiqu’il arrive. Et c’est ça qui me fait péter un câble. Que cet espoir que je fonde en nous vole en mille éclats. J’en ai ras le bol de me projeter au lieu de vivre l’instant présent. Enfermée dans cette salle de bains, je déverse probablement tout ce que j’ai emmagasiné au cours de cet été. Je suis dispersée en moi-même. Je perds les pédales, la peur principalement au centre de mon comportement. Ta voix traverse soudainement la porte. Mon coeur s’anime de plus belle dans ma poitrine. « Je suis moche, tu dois pas voir ça » Je me jette alors de la flotte à la gueule, comme si c’était le remède parfait pour flinguer mes émotions. « J’suis pas sûre de te correspondre Van’. Quand je pense que tu te dévoiles sur scène, ça me fait criser. T’es mon opposé, je .. » Je parle à une porte. Vraiment ? Ramassant un peu de courage, je déclenche le verrou et ouvre lentement. « Je t’assure que je consulte, mais ça ne progresse pas vraiment » Je secoue ma tête, essuyant les larmes qui restent « Tu m’as fait le cadeau d’une vie là, tu t’en rends pas compte à ton échelle, mais pour moi, c’est énorme. C’est le genre de truc qui correspond à un mariage » Je crois que j’en ai suffisamment dit, tu dois être achevé pour les prochaines décennies. Oui, c'est ça Louison Chamberlain, l'instabilité dans toute sa splendeur.