losing it (staëlys)

Elle avait raison. Cette situation était fatigante et risquait, à la longue, de desservir leur relation plus qu'autre chose. Ils s'étaient retrouvés rapidement et bêtement l'un et l'autre dans cette histoire. "Ouais je sais." soupire-t-il, croisant ses bras par dessus ses jambes. "Mais j'ai pas la solution magique." Mensonge. Ils l'ont tous les deux, la solution. Mais encore fallait-il assumer d'en choisir une. "Honnêtement je pensais qu'en arrivant ici ça me détacherait un peu de toi parce qu'on avait passé beaucoup de temps ensemble. Mais c'est pas le cas." avoue-t-il sincèrement, plantant son regard dans le sien. C'était la vérité et il avait réellement penser que les choses pourraient être aussi simples mais visiblement le destin en décidait autrement.

Il parlait beaucoup ce soir, peut être même un peu trop. Oui il était attaché à elle, c'était une certitude et ça l'emmerdait bien d'ailleurs, il n'avait pas prévu ça. En tout cas, pas cet été. "Un peu ouais, rien de ouf." grogne-t-il quand il voit son grand sourire pour jouer les durs et pas se griller de trop. "Oui on est dans la merde, j'te le fais pas dire." l'entendant rien, il ne pu s'empêcher d'en faire de même. "T'arrives à me faire oublier que le bar est rempli de meufs parce que j'ai juste envie de rentrer avec toi ce soir. T'es forte." lui dit-il en souriant bêtement. Ah ça ce n'était pas un petit exploit, non.

Le grand sourire sur les lèvres de Maëlys était à mi chemin d'agacer Stan mais en même temps il préférait ça plutôt qu'elle tire la tronche ou qu'elle l'engueule. Alors il allait accepter qu'elle soit satisfaite de ce qu'il disait, après tout, il y avait pire. Il jette un regard par dessus l'épaule de la blonde, voyant au loin ses potes en train de tchatcher des meufs. Est-ce qu'il allait vraiment renoncer à ça pour partir avec Maëlys ? Eh bien oui, apparement. "On bouge ?" répond-il, lui faisant un signe de tête. "Je pense qu'on a mieux à faire ailleurs." lui dit-il avec un rire, attrapant ses mains pour la relever en même temps que lui.

Sa décision était prise : ce serait une fin de soirée plus calme que ce qu'il avait imaginé au début. Mais pas moins agréable. Quittant la soirée et leurs potes respectifs sans les prévenir, ils marchèrent un moment dans les rues de Saint-Georges avant que Maëlys ai un éclair de génie. Ou pas ? Regardant autour de lui pour voir si ce vélo n'appartenait à personne, il s'en approche et ne constate aucun anti-vol dessus. "C'est parti !" s'exclame-t-il, attrapant le guidon pour dégager le vélo. "Par contre t'as pas la tenue adéquate pour faire du vélo..." lui dit-il, le scrutant de haut en bas. Une robe, des talons... pas le meilleur équipement pour jouer les riders d'un soir. Enjambant le vélo, il lui fait signe de monter derrière lui sur le porte bagage. "Allez en route poupée !" qu'il lâche avec une voix grossièrement grave.

Haussant les épaules, il acquiesce aux paroles de la blonde. Qui ça dérangeait de toute façon ? Au pire des cas les gens rentrant à pieds auront la chance de croiser la lune de près ce soir. Une fois Maëlys installée à l'arrière, il s'apprête à se lancer sur les pédales quand elle l'avertit d'être prudent. "J'ai bu, j'ai fumé, on est au top de la prudence là." dit-il en haussant les épaules. "Mais t'inquiète j'irai moins vite qu'en bateau." lâche-t-il en rigolant. Le pied sur la pédale, il commence à rouler. L'air qui venait s'écraser contre son visage lui faisait un bien fou après cette chaleur toute la journée et même en soirée. Ce tour en vélo était apaisant, à tel point qu'il se rendit à un moment compte qu'ils étaient totalement seuls dans la rue. Stan s'arrêta finalement, se retournant vers la blonde. "Attends mais... on sait où on va là ?" Non parce que lui, au final, n'en avait aucune idée.