Ruby était heureuse d'être médecin, elle en rêvait même. C'est une chose qu'il n'avait jamais compris ou ressenti, rêver à une carrière. En même temps, penser cela et être étudiant à Harvard, la plus prestigieuse université du monde, c'est assez contradictoire, il l'admet, mais le fait est qu'il n'a pas de véritable ambition sur le plan carrière. Ces ambitions et ces idéaux se trouvent ailleurs, mais bien sûr, il respecte ceux qui en ont, quand elle est modérée, respectable et pas trop égoïste, ce qui était loin d'être le cas de Ruby. Difficile de trouver un métier plus altruiste à sa base que celui de médecin.
-C'est bien que ton rêve ce réalise. Tu as commencé tes années de résidences?
Que veut-il dire par années de résidence? Bien les étudiants en médecine, après quelques années dans les classes, vont aussi agir dans les hôpitaux et commencent à traiter des patients, assister des médecins pour toute sorte de choses. En fait, souvent, quand vous allez dans les urgences, c'est eux que vous rencontrez en premier, avant de rencontrer un véritable médecin. C'est du moins ainsi qu'on fonctionne souvent aux États-Unis et ailleurs. En tout cas, Nicholas, qui a l'habitude de se blesser assez souvent, comme en témoigne son bandage sur le nez, ajoute peu après:
-En tout cas, si jamais je me blesse, je sais qui je vais aller voir en premier.
Nick serait prêt à courir le risque de voir son cas empirer un brin et qu'elle le soigne mal, rien que pour avoir droit à une médecin sexy. Oui, il y avait bien un peu de fantasme dans tout ça, mais bon, les visites à l'hôpital coûte assez cher, même avec des assurances, alors avoir un contact comme Ruby, c'est excellent.
Peu après, il est question de lui, de ses études et le Mather se montre assez direct, fidèle à lui-même. Sa remarque semble affecter Ruby, qui baisse les yeux et semble devenir plus gênée tout à coup. Le jeune homme ralentit sa marche, jusqu'à arrêter pour se tourner vers elle, un sourire en coin. Il ne fallait pas s'en faire, ni s'en vouloir, pas avec lui en tout cas.
-Faut pas te sentir coupable. Tu sais, y m'arrive de m'endormir dans mes cours et je dirai pas que l'administration, c'est la passion de ma vie. Je préfère la fête, les filles, ce genre de trucs...
Et il aimait que les gens soient directs, pas de flafla et de politesse et d'ailleurs, dans un contexte quotidien, c'est ce que vous aurez de lui. Puis, à la question de Ruby, il hausse doucement des épaules.
-Pour pouvoir gérer un peu mieux mon compte de banque et peut-être me démarrer une entreprise ou savoir en soutenir d'autres. C'est un domaine qui devrait m'ouvrir quelques portes et puis, ça ne semblait pas trop difficile, contrairement à médecine, par exemple.
Là-dessus, il se remit à marcher et cette fois, ils parlent famille, un sujet qui n'avantage pas vraiment Nicholas l'orphelin, fait qu'il ne tarde pas à révéler avec un certain détachement et il s'amuse un brin de la réaction de Ruby, qui était toute mal et qui s'en voulait même d'avoir poser la question. Chaque fois, c'est le même numéro, mais cette fois, il se dit qu'il pourrait en profiter. D'ailleurs, comme pour la faire taire et la dégêner, comme ça, sans plus un mot, il lui agrippe le visage avec la main et vient l'embrasser, d'un baiser qu'il souhaiterait comme à l'Anti-Saint-Valentin, du moins, si elle se laisse faire et il ne faut jamais prendre une femme pour acquise. Si elle le repousse, pour x raison, il n'insiste pas, mais il aura tout de même un sourire, pas vexé. Dans le cas contraire, s'ils s'embrassent, après, il a un beau sourire éclatant.