JUDANNA ► I would have done anything for you.

Avec mon mode de vie en Thaïlande, la drogue, la bagarre…je commençais à sérieusement craquer. Roxanna me manquait. Elle me manquait de plus en plus, et ça commençait à penser lourd sur mes épaules. Son sourire, ses caresses, ses baisers…tout me manquait, absolument tout. Je pensais vraiment qu’en couchant avec Brooke, ça allait m’aider, mais pas du tout. « Arrêtes, tu sais que c'est pas ce que j'ai dit.. » Je secouais la tête et j’haussais les épaules, « Tu l’as pas dit mais c’est la vérité…ça a toujours été la vérité… à près tout, t’étais une Eliot et j’étais un Mather… » Je souris tristement et je passais mes mains sur mon visage, inspirant un grand coup en lui expliquant que si c’était définitivement mort entre nous, je voulais uniquement pouvoir voir mes enfants. « Jamais je ne t'empêcherais de voir tes enfants, Jude... Quelles que soient les apparences … je ne suis pas un monstre sans cœur. » je fronçais les sourcils et je relevais le regard vers elle, « J’ai jamais dit que tu étais un monstre sans cœur… » Je ris nerveusement, « Je ne pense pas que je serais amoureux d’un monstre sans cœur… » J’haussais les épaules et j’ajoutais, « Et un monstre sans cœur ne me manquerait pas comme tu me manques... »

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« Tu l’as pas dit mais c’est la vérité…ça a toujours été la vérité… à près tout, t’étais une Eliot et j’étais un Mather… » Je fronçais les sourcils, mécontente de ce qu'il venait de dire. « On s'est toujours opposé à cette qualification eliot/mather Jude, et ça a pas changé pour moi. » Et ça ne changerait jamais. Depuis quand nous étions définis par nos maisons ? Qui plus est, ni Jude ni moi n'étions plus dans ces maisons, depuis que j'avais rejoins les rangs de la Cabot house puis de la Lowell House, et Jude la Dunster House. « J’ai jamais dit que tu étais un monstre sans cœur… » Jude émit un rire nerveux qui me fit redresser la tête. « Je ne pense pas que je serais amoureux d’un monstre sans cœur… » Je me pinçais les lèvres, le cœur serré à l'entente de ces paroles. « Et un monstre sans cœur ne me manquerait pas comme tu me manques... » J'inspirais profondément en l'entendant dire ça, la petite s'agitant dans mon ventre au même moment. Bon sang, ce qu'il pouvait me manquer aussi. Terriblement. Ca me déchirait. « Jude … » Je commençais ma phrase, et m'interrompais. Que pouvais-je dire ? Qu'il me manquait aussi, mais que malgré tout, son comportement me poussait à ne pas vouloir me remettre en couple avec lui ? Ca sonnait ridiculement dans ma tête. Difficilement, je me dressais sur mes genoux, et je tendais une main tremblante pour saisir la sienne. Je me penchais alors pour effleurer sa joue du bout des lèvres, murmurant au passage « Si tu ne me méritais pas, je ne serais pas encore en train de t'attendre presque un mois après notre séparation... »

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« On s'est toujours opposé à cette qualification eliot/mather Jude, et ça a pas changé pour moi. » Là, elle marquait un point. Nous nous étions toujours défendus contre ça, mais et si c'était nous qui avions tord ? Et si ils avaient eu tous raison de s'y opposer ? J'avais l'impression d'être O'Malley dans les Aristochats. Je lui avouais alors qu'elle me manquait : au moins, c'était dit. Je le pensais. Elle me manquait à en crever, et c'était une torture de ne plus être avec elle, surtout vu l'état dans lequel j'étais. « Jude … » Je baissais immédiatement les yeux : je savais très bien que j'allais me prendre un gros vent, mais je ne pouvais pas ne pas lui dire. Je pouvais même lui dire tous les jours si ça l'aiderait à me croire. Cependant, je ne m'attendais pas à voir sa main prendre la mienne, et je relevais le regard vers elle, perplexe. Je serrais doucement sa main, rien que ce contact là me faisait un bien fou, elle ne s'en rendait certainement pas compte, mais c'était le cas. Mon coeur se mit alors à battre plus fort quand elle se pencha pour effleurer ma joue, murmurant, « Si tu ne me méritais pas, je ne serais pas encore en train de t'attendre presque un mois après notre séparation... » Je me mordais la lèvre et je fermais les yeux, glissant doucement ma main libre sur son ventre que je fis glisser le long de celui-ci jusque dans son dos. Je me redressais un peu et je lâchais sa main pour la prendre dans mes bras. Juste...juste un câlin, mais un câlin qui était tellement bon. Au bout de quelques secondes, je finis par murmurer, « J'vais...faire des efforts... le plus d'efforts possible...j'te le promet... j'veux pas qu'Aylin naisse sans père.. » Je crois que c'était ma pire peur : de ne pas pouvoir assister à l'accouchement de ma fille, ou de ne pas pouvoir aller la reconnaître à la mairie.

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J'étais on ne peut plus sincère lorsque je disais à Jude que je l'attendais. Une partie de moi voulait fuir, pour fuir la souffrance, mais l'autre s'accrochait. C'est autre, c'était la femme amoureuse qu'il avait réveillée en moi un an plus tôt. Alors, à défaut de pouvoir agir comme bon me semblait envers lui, je me contentais d'effleurer sa joue du bout des lèvres. Le souffle coupé, je sursautais à peine en le sentant glisser sa main sur mon ventre, allant doucement jusqu'à mon dos. Un frisson me parcourut l'échine mais je me laissais faire, même lorsqu'il me pris dans ses bras. J'étais à la fois gênée et soulagée, confuse et apaisée. Après un bref instant d'hésitation, je levais mes bras pour les passer dans son dos. « J'vais...faire des efforts... le plus d'efforts possible...j'te le promet... j'veux pas qu'Aylin naisse sans père.. » murmura Jude, me serrant d'avantage le cœur. Je caressais doucement son dos, passant mes doigts le long de sa colonne vertébrale avant de lui répondre également dans un murmure. « C'est pas non plus ce que je veux … Crois moi... » Tout ce que je faisais, c'était dans l'intérêt de notre fille, mais aussi dans celui d'Aaron, de Jude, de nous tous. « J'veux juste que tout redevienne normal.. Crois moi quand je te dis que je fais tout ça pour nous. »

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Qu'elle me prenne la main, ça avait été inétendu, mais qu'elle se rapproche de moi, encore plus. Quand j'avais vu le regard qu'elle m'avait lancé lors de la sortie tous ensemble à la plage, je pensais réellement qu'elle ne voudrait plus jamais ni m'adresser la parole, ni me laisser la toucher. Je passais mes mains sur son ventre, mais je fus assez déçu de ne pas sentir le bébé bouger, même si ça avait été une bref caresse pour la prendre contre moi. Ça faisait tellement du bien de sentir son odeur et juste...de la savoir encore plus proche de moi. Je frissonnais en sentant se caresses dans mon dos, et je crois que si je m'étais laissé aller, j'aurais de nouveau chialer comme un gosse. « C'est pas non plus ce que je veux … Crois moi... » Je fermais les yeux et je déglutis, « J'veux juste que tout redevienne normal.. Crois moi quand je te dis que je fais tout ça pour nous. » Je reculais légèrement mon visage pour la regarder. Bon Dieu ce que j'avais envie de l'embrasser. « Je sais... », murmurais-je avant de poser mon front contre le sien en fermant les yeux, « Mais...si j'arrive pas à tout arrêter..je...je sais pas comment m'y prendre et...j'me sens tellement seul...» Je n'osais pas ouvrir les yeux pour la regarder, et je restais comme ça alors que je risquais de glisser une main de son dos jusque son ventre.

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Je profitais de cette accalmie parce que je voulais qu'il comprenne mes intentions. Que je ne voulais pas tuer notre couple, mais lui redonner sa force... Et ce n'était pas possible tant que Jude se droguerait. Ce ne serait pas possible pour moi de vivre avec nos deux enfants, et leur père junkie. Surtout que je savais que cet homme n'était pas le vrai Jude, que le vrai Jude, j'avais appris à le découvrir au fur et à mesure de sa « désintox » l'an dernier. « Je sais... » murmura alors mon ex fiancé en posant son front contre le mien. J'ouvrais les yeux pour le regarder, passant brièvement une main dans ses cheveux. « Mais...si j'arrive pas à tout arrêter..je...je sais pas comment m'y prendre et...j'me sens tellement seul...» Nouveau frisson lorsqu'il glissa sa main de mon dos à mon ventre. Je ne dis rien, avant de prendre calmement la parole. « Tu crois que tu es seul, mais je sais que non... Tu as Alek, Sateen, et plein d'autres amis... Et malgré l'incident de l'autre jour .. Je sais que même Apple se faisait du soucis pour toi. » Je pinçais les lèvres en sentant Aylin remuer. Sentait-elle la proximité de ses parents ? « … Et je veux que tu te dises que tu as le soutien de la femme qui t'aime, et de tes enfants ... Même si je suis pas là.. »

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Tout me manquait chez Roxanna. Son sourire, le regard qu’elle posait sur moi. Car elle avait toujours eu un regard si doux et si aimant…un regard que je n’avais pas retrouvé depuis des semaines ce qui avait eu pour effet de m’enfoncer encore plus, persuadé que je l’avais perdu pour de bon. C’était pour ça que je continuais à m’enfoncer depuis un mois, car j’étais persuadé que quoi qu’il arrive, elle ne voudrait plus de moi. Et je crois bien que je m’étais trompé. Mon front posé contre le sien, je gardais les yeux fermés, profitant de ses caresses dans mon dos et de ses doigts dans mes cheveux. « Tu crois que tu es seul, mais je sais que non... Tu as Alek, Sateen, et plein d'autres amis... Et malgré l'incident de l'autre jour ... Je sais que même Apple se faisait du soucis pour toi. » J’haussais les épaules, le problème, c’était que tous mes amis étaient heureux et aussi égoïste cela pouvait-il paraitre, ça me rendait malade de voir tout le monde heureux, sauf moi. Alek avait Nevada, Sateen avait Valentin...Un léger sourire se dessina sur mon visage lorsque je sentis un coup de pied d’Aylin. Ca faisait vraiment du bien… « … Et je veux que tu te dises que tu as le soutien de la femme qui t'aime, et de tes enfants ... Même si je suis pas là.. » J’ouvrais les yeux pour la regarder : alors c’est vrai, elle allait vraiment m’attendre ? Je glissais mes mains le long de son ventre pour chercher d’autres coups de pieds, ce qu’elle m’avait dit me touchait vraiment beaucoup. « D’accord… j’vais essayer de m’en sortir…pour vous… » Je souris légèrement, encore une fois, j’avais terriblement envie de l’embrasser, mais j’avais l’impression que c’était déplacé et je ne voulais pas tout gâcher une nouvelle fois entre nous. « La grossesse…ça va… ? Tu bois bien ? Parce qu’avec cette chaleur il faut vraiment que tu t’hydrates… tu dois commencer à avoir des contractions non ? »

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Je voulais qu'il sache que je le soutenais, et que je le fuyais seulement lorsqu'il s'enfonçait dans la drogue. C'était plus fort que moi. Les hormones, ou peut-être saturais-je tout simplement, mais dès que Jude merdait, comme à la soirée Catamaran, ou à la plage, je sortais hors de mes gonds, pétant littéralement les plombs, à vouloir le fuir comme la peste. Encore en montant dans cet ascenseur, je n'avais eu qu'une envie, celle de partir en courant. Jude ouvrit les yeux pour me fixer lorsque je dis que je voulais qu'il sache qu'on le soutiendrait. Je lui avais déjà dit quelques jours plus tôt. Ce n'était pas parce que nous n'étions plus ensemble, que je ne l'aimais plus. « D’accord… j’vais essayer de m’en sortir…pour vous… » Je lui rendis un sourire timide et rassuré. J'étais heureuse de l'entendre dire la phrase que j'attendais depuis si longtemps... Mais allait-il tenir sa promesse ? Seul le temps me le dirait, malheureusement je n'étais pas devin. « La grossesse…ça va… ? Tu bois bien ? Parce qu’avec cette chaleur il faut vraiment que tu t’hydrates… tu dois commencer à avoir des contractions non ? » Et Jude le papa poule se réveilla. Je hochais doucement la tête, posant une main sur mon ventre. « Ca va, la petite s'agite en effet de plus en plus, mais rien de bien horrible.. Et je bois énormément, je fais presque que boire depuis que je suis arrivée en Thailande. » Je sentis un nouveau coup de pied de mon côté, et attrapais timidement la main de Jude pour la mettre à la place de la mienne. « Aujourd'hui elle m'a l'air même plus agitée que d'habitude.. »

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A ce moment même, je bénissais cet ascenseur d’avoir fait cet arrêt d’urgence comme ça. Je ne pensais pas que ça prenait une tournure aussi différente. Sans savoir pourquoi, j’étais persuadé qu’elle m’éviterait et qu’elle ne voudrait pas entendre mes excuses. C’est vrai que ça n’était pas la première fois que je m’excusais, et qu’à chaque fois, je faisais le con, mais cette fois, j’avais vraiment envie que ça soit différent. Quand je posais ma main sur son ventre, j’étais presque persuadé qu’elle la retirerait mais non. Et je pouvais enfin sentir Aylin cogner contre le ventre de sa mère et accessoirement, contre ma main. Et ça…ça me donnait envie de me battre. « Ça va, la petite s'agite en effet de plus en plus, mais rien de bien horrible.. Et je bois énormément, je fais presque que boire depuis que je suis arrivée en Thailande. » J’hochais la tête et je ris un peu : si elle buvait et que le bébé bougeait, c’était un très bon signe. Il fallait vraiment faire attention avec cette chaleur. « C’est bien… », murmurais-je alors qu’elle déplaçait ma main pour que je sente un nouveau coup. Je cachais un immense sourire (d’ailleurs, je n’avais pas souris de cette manière depuis longtemps) pendant qu’elle disait, « Aujourd'hui elle m'a l'air même plus agitée que d'habitude.. » J’haussais les épaules, gardant mes yeux rivés sur son ventre, « Elle doit sentir que son papa est là… » C’était presque prouvé que le fœtus ressentait ce que la mère ressentait, et qu’il sentait quand on lui touchait le ventre. « J’ai hâte de la voir… », ajoutais-je presque à moi-même.

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« Elle doit sentir que son papa est là… » Je me mordais la lèvre inférieure en entendant Jude dire ça. Oui, il devait avoir raison. Je ne sentais pas toujours Aylin s'agiter comme elle le faisait maintenant... Maintenant que Jude et moi étions plus proches que nous ne l'avions jamais été ce dernier mois. Je hochais alors simplement la tête en silence, ne sachant même pas si Jude allait le voir, puisqu'il avait le regard rivé sur mon ventre, et sur la petite donc.« J’ai hâte de la voir… » dit-il alors, agrandissant ce petit sourire en coin que j'avais. « Moi aussi... Vraiment... » J'avais hâte d'arriver au mois d'avril, même si je redoutais en même temps cette date, sachant que ma mère était morte en me mettant au monde. « Je vais enfin arrêter de ressembler à une bombonne, ça devient critique là ! » Je ris doucement en reposant ma main sur mon ventre désormais vraiment énorme comparé à mon corps tout fin. Je me demandais comment serait mon ventre une fois la petite sortie.. J'espérais pouvoir toujours m'exhiber en maillot de bain pour le prochain Spring Break.

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