Rendez-vous sur la plage. [Ocyllie]

Dans les bras de Mathieu, la jeune femme se sentait en sécurité. C'était comme si rien ne pouvait l'atteindre, comme si rien ne pouvait lui faire peur. Ses doigts caressaient l'avant-bras du jeune homme. Elle ne savait pas quoi répondre à ce qu'il venait de lui dire et préférait garder le silence. Elle n'avait pas envie de dire quelque chose de travers, de le vexer, de prendre le risque qu'il s'en aille et de le perdre à tout jamais. Si la demoiselle avait rompu avec lui il y a quelques semaines de ça, après trois mois de relation et une grossesse, elle n'en restait pas moins totalement sous son charme. Il répondait au fait qu'elle n'avait plus faim en lui disant qu'il jetterait le sandwich en rentrant ce soir si elle n'en voulait pas un petit peu plus tard. Elle souriait, mais à l'horizon, ayant peur de croiser son regard. Ils restaient là, dans les bras l'un de l'autre, sans parler. Au bout de quelques minutes la voix du jeune homme s’élevait dans les airs. Il voulait savoir ce qu'il se passait entre eux et la belle ne pouvait pas lui enlever sa curiosité. Le garçon avait envie de savoir pourquoi elle restait si proche de lui et pourtant si loin en même temps. Une grimace s’emparait du visage de la demoiselle qui ne répondait toujours pas, frissonnant sous les caresses qu'il exerçait sur l'une de ses cuisses et sur son avant bras. Une nouvelle fois il venait lui demander des explications. Ocyllie poussait un soupir avant de déclarer d'une toute petite voix: « J'au eu peur Mathieu. Je ne me sentait pas prête à me poser dans une relation sérieuse et le fait de ... enfin je veux dire que ... ma grossesse m'a paralysé encore plus. » Elle tournait la tête très légèrement pour trouver son regard avant de reprendre: « Je crois que j'ai tout simplement et bêtement peur de l'avenir. » Elle baissait la tête, presque honteuse de ce qu'elle venait de lui avouer alors que pourtant elle était complètement sous son charme.

La jeune femme ne savait plus quoi dire. La discussion était en train de prendre une pente dangereuse. Elle ne savait pas si elle était amoureuse de lui. Elle savait seulement qu’elle tenait énormément à lui et qu’elle irait très mal s’il lui arrivait quelque chose un jour. Elle ne voulait pas le blesser alors qu’une fois de plus il venait de se mettre à nu, de lui dévoiler ses sentiments, de lui dire ce qu’il avait sur le cœur et puis il était tellement attendrissant dans chacun de ses gestes, chacune de ses attentions, qu’elle ne pouvait pas se permettre de l’envoyer bouler ou quoi que ce soit. A cet instant précis Ocyllie ne savait pas ce qu’elle voulait. Elle était si bien dans ses bras et n’avait pas envie de le quitter pour ce soir, mais elle voulait éviter toute conversation évoquant sa grossesse, leur rupture, leurs sentiments. La demoiselle finissait par lui avouer qu’elle avait eu peur car elle avait eu l’occasion de vivre, avec lui, des choses qu’elle ne vivrait pas avec un autre avant un bon bout de temps, mais aussi qu’elle n’était pas le genre de nana qui avait envie de se jeter corps et âme dans une relation. Elle se trouvait trop jeune pour tout. Elle voulait profiter et en même temps garder les hommes qui comptaient vraiment pour elle, rien que pour elle. Elle était égoïste. Mathieu tentait de la rassurer en lui disant que la peur était tout à fait normale et qu’elle n’était pas la seule à ressentir ce genre d’émotion, mais rien à faire Ocyllie ne se sentait pas plus rassurée qu’au début. Au fur et à mesure de la conversation, elle venait se blottir encore un petit peu plus dans les bras du garçon. Il reprenait en lui avouant qu’il ne voyait pas son avenir sans elle et une nouvelle fois la demoiselle sentait ses la terre ferme se dérobait sous ses pieds. Il la faisait basculer légèrement, lui attraper les mains pour plonger son regard dans le sien. Le lien ne durait que quelques secondes avant qu’elle ne baisse à nouveau les yeux. « J’ai besoin de temps Mathieu. Je ne sais vraiment pas ce que je veux. »

Ca devait être dur pour Ocyllie comme situation et je le comprenais assez rapidement vu ses gestes et ses paroles. Je ne voulais bien sûr pas la blesser et l'ennuyer encore plus avec cela, c'est pourquoi je décidai de me taire avec tout cela même si au fond, cela me blessait fortement. J'avais vécu trois mois de bonheur avec elle et j'en étais triste lorsque celle-ci m'avait dis qu'elle voulait en rester là avec moi. Elle semblait perdue dans sa vie, perdue ? Oui car elle aimait être libre de faire ce qu'elle veut, que plusieurs hommes sois à ses pied et c'est ce côté qui me déçevais chez elle depuis notre rupture, ce côté fille facile. Mais il fallait faire avec, je l'acceptais comme elle était même si je commençai sérieusement à ne plus y croire, ne plus croire qu'elle revienne vers moi. C'était trop inpensable dans la situation du moment. "Prend tout ton temps, réfléchis-y beaucoup et fait un tri dans ta vie... c'est la seule chose que je peux te conseiller.. et si un jour tu as besoin de moi pour la moindre des choses, tu sais où tu peux m'appeller." Je détourna mon regard de son visage pour le replonger vers l'horizon, vers la lune. J'étais perdu dans mes pensées.. continuer à y croire ou lacher l'affaire ? Je ne sais vraiment pas ce que je devais faire et la jeune Ocyllie n'était pas prête à m'aider bien évidemment.

Mathieu se montrait compréhensif. Cela avait le don de rassurer un tout petit peu la jeune femme même si elle continuait de se poser des tonnes de questions. Il arrivait à lui arracher un sourire alors qu’elle lui murmurait un bref : « Merci. » Elle était toujours dans les bras du jeune homme, tout comme son torse. Elle profitait de ce moment tout en étant consciente que tout pouvait s’arrêter du jour au lendemain. La demoiselle agrippait les bras du garçon pour éviter qu’il ne l’abandonner, pour qu’il reste là, à ses côté. Ils avaient l’air de sortir tout droit d’un film d’amour des plus romantiques avec un brin de tragédie tout de même. Au bout de quelques minutes, Ocyllie ne pouvait s’empêcher de lui poser une question : « Tu as eu des aventures récemment ? » Sa voix était faible, douce. Elle ne pouvait pas lui empêcher de voir d’autres jeunes femmes, mais elle était tout de même curieuse de savoir s’il travaillait sur une autre relation avec une toute autre personne ou si, au contraire, elle était encore la seule dans ses pensées. Elle posait cette question par jalousie aussi, mais elle se garderait bien de le lui avouer. La jeune femme levait les yeux vers son ex pour poser sur lui un regard plein d’admiration, tendre, et enfantin.

Tout oublier ? ou bien continuer d'être proche de Ocyllie par moment.. je me posais tellement de question également même si je ne le montrais pas extérieurement. J'avais de la peine pour elle car on est souvent mal dans des situations pareil. On était toujours l'un contre l'autre, nos corps en contact, j'hésitais à prendre mes distances mais au fond de moi je ne savais pas quoi faire. Bien sûr, je n'étais pas fou et était rester derrière elle. "Sincèrement ? ... Tu vas peut-être me prendre pour un fou... mais je n'ai eu aucune relation depuis notre séparation. Ni même des relations d'un soir." Celle-ci prit un temps à me regarder, cela ressemblait à un regard plein d'amour et de tendresse... je devais certainement me tromper à ce sujet mais j'osais espérer. Puis je lui retourna la question même si j'étais persuadé qu'elle avait eu des relations après nos ruptures. "Et toi... question aventure et relation ?" Bien sûr que j'étais jaloux et elle s'en doutait... du moins ma jalousie se voyait à travers mes agissements et mes paroles.

C’était étrange, mais la jeune femme avait tout de même un peu de mal à le croire. Un garçon comme lui avec un physique de dieu grecs et des yeux à tomber à la renverse devait avoir des dizaines de proposition chaque semaine et tout le monde sait qu’un homme a bien du mal à résister à ce genre de tentation. Elle haussait un sourcil tout en continuant de l’observait, mais elle ne disait rien ne voulant pas le froisser. Il finissait par lui poser la même question. Ocyllie se demandait si elle devait lui dire la vérité ou si, au contraire, elle devait lui mentir et ne jouer les saintes nitouches. Elle optait pour la première option. « Uniquement des flirts. » Ne pas dire toute la vérité, ce n’était pas vilain non ? La demoiselle se voyait mal en train de lui dire qu’elle avait eu l’occasion de prendre son pied récemment avec un mec super sexy qu’elle avait rencontré dans un bar durant la première nuit en Thaïlande. Elle n’était pas aussi sadique. Malgré tout, elle ne pouvait s’empêcher de reprendre en lui demandant : « Même pas un petit bisou ou un truc du genre avec une nana que t’aimes bien ou quoi ? » Elle continuait de l’observer, de contempler son visage. A cet instant précis, elle était presque en train de regretter d’avoir pris la décision d’avorter sans même lui en parler. Elle se demandait d’ailleurs s’il lui en voulait et elle ne pouvait se retenir de poser la question : « Tu le voulais toi ce bébé ? » Elle n’avait jamais eu l’occasion d’en parler avec lui et elle était curieuse de savoir ce qu’il en pensait.

Son haussement de sourcil me laissait complètement perplexe puisqu'elle n'avait l'air de pas me croire. Pourtant, je n'étais pas le style de garçon à mentir puisque j'étais quelqu'un de sérieux, puis mentir à la fille pour laquelle on craque. Je ne crois pas que ca se fait, c'est pas du tout ce qu'il faut faire. Celle-ci me répondit ensuite qu'elle n'avait eu que des flirts, je n'y croyais pas vraiment même si j'étais persuadé qu'elle n'aurait pas été capable de faire des trucs trop extravagant. "Bon je t'avoue, je faisais la bise à mes amies, comme j'ai l'habitude de le faire... Non ! Sérieusement, je n'ai eu aucun écart et je n'ai partager aucun baiser avec personne." Elle n'allait certainement pas me croire vu la tête qu'elle avait tiré la première fois, mais moi, je savais ce que je faisais, je me connaissais mieu qu'elle me connait ! Ensuite elle arrivait à parler du sujet délicat... l'avortement. J'eus du mal à avaler ma salive sur le coup et une larme se laissait glisser le long de ma joue. Je pris mon courage à deux mains et lui répondait. "Sincèrement, j'imaginais bien vivre avec toi, former ensemble notre petite famille et être heureux en votre compagnie. Je suis persuadé que tu aurais fait une bonne mère. Mais tu as fait ton choix et je le respecte, tu dois certainement profiter de ta jeunesse encore..." Je n'ajouta rien, la laissant réagir puisque je venais encore une fois de déclarer ce que j'avais sur le coeur.

Le jeune homme parvenait même à faire rire la demoiselle alors qu’ils étaient en temps de crise, en train de se poser des tonnes et des tonnes de questions sur la nature de leur histoire, de leur relation. Il venait la chambre sur le fait qu’il avait bel et bien eu l’occasion d’embrasser des filles, mais uniquement sur la joue et parce que c’était ses amies. Il devenait à nouveau sérieux en lui disant qu’il n’avait fait aucun écart depuis leur rupture. « Dois-je en conclure que tu attends que je me décide ? » demandait-elle d’une petite voix toute douce. Elle ne cherchait pas à l’attendrir. Elle devenait simplement bien plus tendre lorsqu’elle se trouvait en sa compagnie, dans ses bras. La demoiselle lui avouait qu’elle avait eu quelques aventures, mais il ne relevait pas le tout, la conversation glissant sur l’avortement de la jeune femme. Il lui apprenait qu’il aurait aimé qu’elle garde l’enfant, qu’il la voyait bien en tant que mère. Il venait terminer sur le fait qu’elle voulait très certainement encore vouloir profiter de sa jeunesse. Il la comprenait. « J’aurais peut-être pu réfléchir à deux fois avant de jouer les égoïstes et d’avorter, mais on a toute la vie devant nous pour fonder une famille. » Elle lui adressait un mince sourire avant de frissonner à cause du vent qui pointait le bout de son nez.