(lyvon) even when battered and broken, he was beautiful

even when battered and broken, he was beautiful ★ ─
w/ @Lyra Bain

Si tu continues sur cette lancée, tu allais m’énerver. Et malgré mon état actuel, je pouvais piquer une crise, tu le sais. Alors je me laissais faire, mon visage se tournant mieux vers toi pour que tu t’attaques à une autre de mes blessures, et ton visage était renfrogné, clairement pas en accord avec ce que je pouvais dire. « Tu n’es pas de la chair à canon non plus. Tu seras pas en première ligne. » Si je dois mettre quelqu’un sur le terrain pour abattre leur reine sur ce jeu d’échiquier, c’est clairement pas ma Reine à moi. Et je comprends pas pourquoi tu cherches à ce point à prendre une place importante dans ce schéma de vengeance. « Non. » Je me fiche de ce que tu peux dire, je me fiche de ce que tu peux penser. Il ne fallait pas que tu te mettes en tête que tu allais te venger en entrant dans la gueule du loup. Tu n’es pas prête, pas tout de suite. Un jour peut-être, quand tu seras vraiment coriace et que tu auras toutes les briques pour t’en prendre seule à des gens dangereux. Mais là, c’était même pas envisageable et je sentais la colère monter tant tu t’obstinais à ne pas m’écouter. « On ne va pas la perdre. » Je n’ai pas encore d’idée pour gérer ce conflit mais ton idée était pire que toute. On allait garder la longueur d’avance, mais en aucun cas ce sera au détriment de ta personne. « Cinq je dirais. Peut-être quatre. » Peu de femmes dans ce domaine. Trafic de drogues, trafic d’armes, je fais bien plus confiance aux hommes qu’aux femmes. « Tu penses que je devrais en recruter ? » J’attendais que t’aies fini avec ma blessure pour me redresser contre le mur, assis face à toi.

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Je déteste cette façon dont tu me résistes, me reléguant sur le côté. Mais une partie de moi aime à se réfugier sous ton aile la plus noire. Je t’appartiens. Pour le meilleur et pour le pire. Je ne devrais pas manquer de persuasion pour te convaincre. Mais tu es blessé, éreinté, et je ne veux pas déclarer une guerre entre nous. Pas encore. « Il y a une différence entre la première ligne et aucune ligne du tout. Réfléchis-y, on fera quelque chose de maîtrisé. » Je suis toujours entrain de recoudre tes chairs, mon regard ne lâchant pas ta plaie mais à cet instant, je me détourne pour te regarder. Pour plonger dans le bleuté sombre de tes iris, dans ses nuances qui ne dévoilent d’abord que l’acier, la colère, puis cette plus sombre appartenance. Mon monde entier. Et je suis le tien également désormais. Un étrange frisson qui anime mes chairs furtivement. Je prends conscience de ma vie entre tes orbes, moi qui était prête à l’envoyer en l’air, c’est singulier de se dire qu’une personne y tient plus que moi-même. « Je te fais confiance. » Tu connais mes intentions, et tu ne m’as pas pris avec toi pour me reléguer à l’arrière plan. Je suis encore jeune, je dois apprendre, j’en ai bien conscience. Auprès de tes noirceurs, je ne peux que m’élever. Je reporte mon regard sur la plaie que je termine de suturer, passant une nouvelle compresse désinfectante avant d’appliquer des strips. Je remballe le tout finalement, retire les gants. Dans ce silence, j’en profite pour te retirer l’ensemble de tes vêtements, puis je te recouvre. « Si une bonne recrue potentielle se présente oui, les femmes peuvent être de bonnes alliées. » Et des ennemis redoutables. Les hommes ont tendance à les sous-estimer, elles pourraient être notre force. Regarde-moi. Je viens me glisser entre les draps. « Je peux venir dans tes bras ? » sous-entendu n’as-tu pas trop mal ? Est-ce que tu ne m’en veux pas ?

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Je connaissais ton niveau, mais surtout celui des autres. Et dans une bataille de cette envergure, il ne fallait pas se précipiter. La vengeance sera terrible, mais en aucun cas elle ne mérite de sacrifier sa Reine. Et je n’allais donc pas te sacrifier, c’était pas dans mes plans. Avant, j’aurais pu. Mais il m’était à présent impossible de l’envisager. Impossible. « C’est tout réfléchi. » Et ne discute pas avec moi, je n’allais pas changer d’avis sur le sujet. Peut-être que mes plans peuvent être perfectibles pour que tu aies un rôle à jouer. Mais clairement pas le premier rôle, le plus risqué et le plus dangereux pour ta vie. Te mettre à leur merci, c’était leur donner la chose qui m’importe le plus. Te perdre aujourd’hui était totalement inenvisageable. Perdu dans mes pensées, dans cette histoire de vengeance pour trouver une solution qui te mettait pas sur le front, je finissais par te regarder, plongeant dans ton regard qui avait capté le mien. Tu me fais confiance. Bien, tu comprends ainsi pourquoi je ne veux pas te faire subir ça. Si ça nous permettait de ne pas aller dans la discorde, ça m’arrange. Tu finis ainsi les sutures, et remballe tout ton matos. Le reste des vêtements en moins, et voilà que j’étais simplement recouvert de ton drap. « Tant qu’elles sont pas hystériques, ça peut m’aller. » Parce que je ne veux pas d’une rébellion tout simplement parce qu’elles ont leur règle. Possible que tu devras te charger d’elle du coup. Ouvrant mon bras, non sans une légère grimace, je t’invitais à me rejoindre et je le reposais sur ton épaule, te calant contre mon torse endolori. Tu sais que je fonctionne à la douleur de toute façon. Glissant mes doigts sous ton menton, je le relevais pour que nos regards se captent de nouveau. « Je te mentais pas, quand je t’ai dit que je veux construire un empire avec toi. » soufflais-je alors. « Mais faut que tu restes en vie pour ça. Tu le seras pas en te jetant directement dans la gueule du loup. » Un jour peut-être, quand tu pourras rendre chaque croc inoffensif. Mais pas maintenant. Pas quand je peux profiter de ton inexpérience à l’abri de tout regard.

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Je n’obtiendrai pas mieux ce soir. Tu restes ferme sur tes positions mais je sais qu’une partie de toi commence à réfléchir, à imposer ma variable d’une certaine façon dans le calcul et ça me suffit. Tu as déjà suffisamment souffert pour la soirée, le temps est venu de s’apaiser. Avec douceur, je viens retirer le reste de tes vêtements avant de me glisser à tes côtés. « Tant qu’ils ne sont pas arriérés et machistes, ça ira aussi. » L’ironie vient teinter mes lèvres alors que le silence s’impose furtivement entre nous. C’est le calme après la tempête, l’eau qui vient à se lisser après les tumultes. C’est Toi et moi qui nous retrouvons de nouveau. Mon regard glisse de côté dans cette pénombre qui s’installe. La faiblesse exulte là entre mes lèvres, de te vouloir encore contre moi, d’être encore cette âme un peu trop jeune qui a besoin d’une plus solide à ses côtés. T’es mon point d’ancrage, l’âme qui me pose à terre mais celle qui a tous les pouvoirs sur ma personne, m’envoyer au paradis, m’entraîner dans les enfers. Toujours accrochée à ta poigne. Mais c’est ton bras qui vient s’ouvrir, mon corps qui se faufile entre tes muscles endoloris, fine brindille contre son colosse, l’épiderme apaisé de te sentir, vivant, féroce, calme désormais. Ma paume se pose sur ton torse doucement pour ne pas te faire mal, alors que ton bras m’entoure, que tes phalanges viennent relever mon menton vers ton visage, pour que nos regards se rencontrent de nouveau. La marche diabolique du tambour se met en route dans mon sternum. Je pense que tu peux pas avoir l’idée du point auquel je me consume lorsque tu es près de moi comme maintenant, c’est comme être exposée sans aucun rempart de peau pour me protéger, âme en vue, chair et sang exposées. « Je m’y jetterai lorsqu’ils auront tout à redouter de moi. Quand la force sera approuvée par mon Roi. » Si ça peut te rassurer, mais par ces paroles, je viens insinuer qu’on est un duo désormais et que si je ne dois pas m’exposer inutilement, tu ne dois pas le faire de ton côté. Mes lèvres se hissent pour trouver les tiennes avec douceur, pour approfondir ce baiser traduisant la puissance des émotions qui m’étreignent, pour lesquelles ces trois mots n’auraient pas suffisamment de force et de prestance.

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« C’est ce que tu penses de moi ? » Parce que je suis machiste, clairement. C’est bien pour cette raison que la plupart des gars que je recrute sont comme moi. Il y a des exceptions, bien évidemment. Mais la plupart sont comme moi. Qu’importe, la tension redescendait et j’espérais bien que tu aies compris que tu n’allais pas avoir gain de cause dans cette histoire. Ton idée était inenvisageable et à présent, tu devais t’en tenir à ma décision. Cette décision prise pour éviter que tu ne te retrouves les quatre fers en l’air et sans plus aucune vie t’habitant. Je ne suis pas encore nécrophile, alors je préfère te garder en vie pour l’instant. Ouvrant mon bras pour t’accueillir contre mon corps, je sentais une certaine tension naître mais également s’en aller. Un sentiment complexe et contradictoire, que je mettais de côté pour laisser le jour m’engloutir dans un sommeil plus simple. Seulement, je n’étais pas prêt à dormir, préférant mettre des mots sur ce que je pensais réellement de toi vis à vis de la situation. Je ferai de toi une guerrière, impitoyable. Mais pour l’instant, tu étais encore trop inexpérimentée. Il était inconcevable de te mettre dans une telle situation sans que tu aies les bagages nécessaires. Mon pouce caressait doucement ton menton à tes mots, avant que tu ne viennes te hisser pour capturer mes lèvres. Baiser initié, baiser approfondi. De toute évidence, c’est ce qu’il me manquait pour être entier. La douleur mise en sourdine, j’infiltrais ma langue entre tes lèvres, afin qu’elle joue plus facilement avec la tienne, tandis que ma main glissait le long de ta joue pour capturer ton visage et laisser l’envie prendre possession de mon corps. Tu n’as pas idée de l’effet que tu me fais, des marées de sentiments contradictoires qui se chamaillent en moi. Un conflit perpétuel, mais délicieux à contrôler, délicieux à ressentir.

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« Non » que je viens souffler entre mes lèvres. Ça aurait été facile de te ranger dans cette catégorie et sans doute que certains le font sans aucun mal. Mais quoi que tu en dises, tu m’as donné une place, tu m’as considéré comme digne de recevoir ton enseignement et je sais l’importance qu’ont les femmes de ta famille à tes yeux. Je reprends doucement. « Tu ne me parles jamais d’elle. » Ta sœur jumelle, celle qui est partie et que j’ai jamais connu. Je ne sais même pas si vous étiez proches ou au contraire ennemis. Je précise dans un murmure. « Quinn. » Je sais pas si elle approuverait ta relation avec moi, sans doute que non. Sans doute pour les autres, je suis une perte de temps, une faiblesse inutile à ton arsenal. Mais peu importe, j’oublie mes tourments lorsque tes bras m’entourent, lorsque le rugueux de ton pouce caresse la douceur de ma peau, lorsque mes yeux se perdent dans les tiens, dans nos silences. C’est l’instinct qui reprend, c’est le corps qui veut sa part pour mieux te toucher, pour mieux t’appartenir encore. Je sens mon corps se tendre, se répandre dans cette chaleur familière lorsque tu es dans les parages. C’est doux et violent à la fois. Ma main descend le long de ton torse alors que notre baiser s’approfondit, pour descendre à tes abdominaux, que je détaille curieuse que je suis, descendant un peu plus bas encore, réveillant la source même du désir. « Je ne crois pas que ce soit raisonnable dans ton état. » Mais diable comme j’en ai envie. Comme si ce désir ne pouvait être jamais complètement apaisé.

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Étrange mais quelque part, je me dis que tes sentiments te biaisent sur l’idée que tu as de moi. As-tu compris que j’utilisais la femme comme un objet ? Tu es l’exception à la règle. Enfin, outre les Bulger. Ma mère et mes sœurs. Seulement, tu dois le comprendre, Quinn était un sujet sensible. Tu l’apportais sur un plateau d’argent et ça me crispait légèrement. Mâchoire serrée, malgré la douleur ressentie, j’étais incapable de dire quoi que ce soit, si ce n’est un « Je n’ai rien à dire. » Elle est partie, a choisi un chemin différent du mien. Une sorte de trahison, pour ceux qui ont grandi ensemble comme les deux doigts de la main. Tu ne peux pas comprendre, c’était ma jumelle, mon double. C’était elle ma moitié avant toi. Alors je ne dis rien d’autre, préférant me concentrer sur tes lèvres, sur ton corps. J’étais meurtri mais pas forcément inapte à faire quoi que ce soit. « Je m’en fous. Viens. » Je t’invite à venir sur moi, à califourchon. Je ne bougerai pas, tu le sais. Alors tu seras au dessus cette fois, tout du long. Surtout que ta main s’était immiscée à l’endroit où tout désir nait, où tout désir prend vie. Et tu l’attises, tu le provoques. Je réagissais en conséquence, comme tu t’y attendais. Après tout, c’était prévisible. Avec toi, j’étais incapable de résister. « Qu’importe si je suis sur mon lit de mort. Ce sera toujours raisonnable. » Parce que je pourrais tuer pour avoir un moment de plus avec toi.

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