red line, wagon n°1 ► impact fort

Me retrouver face à toi et voir Alan, rendait le moment bien moins pénible que je l’avais imaginé. Calmez-vous, je n’en étais pas à vouloir faire des réunions métro non plus. Mon sourire se décrispait le temps d’une seconde. Juste une. J’avais l’impression d’avoir le sol qui se dérobait sous mes pieds, que les cris autour de moi n’était que l’illusion d’un mauvais cauchemar. Clignant rapidement des yeux, ma vision semblait se troubler quand une voix me ramenait à la réalité. « Dimi ! » Que je tentais de dire sans réussir à recouvrir le bruit ambiant de ma voix. Je commençais sérieusement à paniquer, ne comprenant pas réellement ce qu’il était en train de se passer. J’étais où ? Et toi t’étais où ? J’entendais pourtant ta voix, tu m’appelais, j’en étais certaine, mais j’étais incapable de sortir le moindre son de ma bouche. Des petits picotements s’emparaient de mes doigts remontant doucement et progressivement le long de mon bras, avant de sentir une horrible douleur prendre possession de mon cœur. « Di… » Les dernières syllabes. Mon esprit, mettait un peu plus de temps à lui aussi s’envoler, mais je luttais, attrapant tes mots à la volée pour m’y raccrocher. Accrochée à un espoir qui s’envolait peu à peu, sombrant dans un silence et un sommeil profond.

Tu te marres quand @Sana Bukovski te parle de ce fameux Mahé. Alors avec toute la discrétion qui ne te caractérise pas, tu te retournes pour jeter un oeil. Oh oui. Elle ne blague pas. « Eh beh, ça va on se fait pas chier à ce que je vois » Grand, blond, qui semblait assez bien foutu, ta meilleure amie avait tapé dans le mile. Tu te marres en voyant ses yeux brillants quand @Zeph Blythe débarque à vos côtés, l'air un peu paniqué. Tu souris quand il te demande de lui rendre un service, en effet une fois n'est pas coutume. Il t'aide plus souvent toi que l'inverse, bien que ce ne soit pas volontaire. « Qu'est-ce qu'il t'arrive ? » Avant même que tu puisses avoir ta réponse, tu entends un bruit sourd, le métro freine et ton unique préoccupation est de t'accrocher à quelqu'un. Sana te tient fermement par le bras et dans le choc, tu cherches Zeph du regard. La suite... Tu ne comprends plus rien. Le noir total. Tu sens simplement ton corps se heurter au sol, contre une barre et tu as mal. Tu commences à percevoir à nouveau de la lumière, tes oreilles sifflent. Tu as du mal à distinguer les cris des bourdonnements et ouvrant difficilement les yeux, l'horreur te saute au visage. Tu n'as jamais vu autant de sang, de fumée, de dégât. Instinctivement, des larmes coulent sur ton visage. Tu paniques, t'es morte de peur. Mais le pire reste à venir. Juste devant toi, @Sana Bukovski ne bouge pas et tu la sens partir en la voyant. Tu paniques encore une fois. Tu essayes de te lever pour te rapprocher d'elle et alors que tu tentes de t'appuyer sur ton bras droit, tu ressens une douleur vive. Quelque chose que tu n'as jamais ressenti dans ta vie. Impossible. Tu sens le sang couler sur ton bras, tu le vois sur ton jean, sur le sol bien que tu ne saches pas si c'est le tien. « Sana ? Sana tu m'entends ? » T'as du mal à parler, ta voix tremble. Ce que tu ressens... c'est la peur, la vraie.

Prunelles sombres plongées dans les siennes. Incapable de t'en détourner, de t'en détacher. Presque hypnotisée. Ne t'attendant pas à tomber nez à nez avec lui. Toi qui avais tenté de l'éviter. De l'ignorer. À maintes reprises. Échec total, une fois de plus. Les souvenirs que tu pensais enfouis depuis longtemps refont peu à peu surface. Te prenant de plein fouet ses éfluves de sentiments que t'as pu ressentir à son égard. Désarçonnée par cette attraction. Tes lippes s'étirent face à sa réponse. Éclat d'un sourire qui ne faiblit pas. T'ouvres la bouche, afin de lui répondre. Mais les mots ne sortent pas. Ils restent bloqués. Ton attention vient de se porter sur autre chose. Bruit sourd, fracassant qui résonne. Freinage d'une telle intensité que ça te coupe immédiatement le souffle. Sans prévenir. Explosion qui retentit. Onde de choc qui te frappe brutalement. Tu le sens, ton corps, telle une poupée chiffonnée, qui se fait projeter violemment en arrière contre la paroi de la vitre. Impact d'une rare violence. Poupée complètement inerte. Corps qui viennent t'écraser dans la précipitation. Respiration saccadée. Tonnerre assourdissant. Ton ouïe touchée, tes oreilles qui bourdonnent. Ta vue se brouille. Cris perceptibles. Hurlements stridents. Tragique tableau dépeint autour de toi. Et toutes tes pensées sont tournées vers lui. Wade. Cage thoracique qui peine à se soulever. T'es en manque d'air. Sa voix à peine discernable. T'as t-il appelé ? Esquissant un premier mouvement pour tenter de te dégager de cette masse qui te maintient au sol. Jusqu'à ce que cette douleur s'éveille et te lancine. Souffrance qui se répand et qui vrille dans chacun de tes muscles. Objet tranchant non identifié qui s'est invité dans tes côtes. Et ce corps au-dessus de toi qui ne fait que l'enfoncer davantage. Perforant probablement un organe au passage. Tâche carmin qui s'étend sans que t'en prennes réellement conscience.