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Elle laissa courir nerveusement ses doigts sur son bras nu. Elle était glacée, saoule et ne trouvait plus son élastique pour attacher sa chevelure blonde qui lui masquait la vue, lui rendant le chemin jusqu’à sa chambre encore plus difficile à tracer. L’hiver n’était encore guère loin et elle frissonna, laissant retomber son bras. Elle n’avait pas été capable de retrouver sa veste dans la pile de celles des autres étudiants. Ce n’était pas la première fois qu’elle quittait une soirée dans un état comme celui-ci, mais d’ordinaire, elle n’était pas seule, aussi vulnérable, le froid lui giflant le visage. Par chance, elle n’était pas du genre à se déshabiller quand elle était saoule. Si sa robe était froissée et ses collants effilés, elle les portait toujours. La prochaine fois, elle garderait sa veste. Elle allait tomber malade et elle ne voulait pas se retrouver clouée au lit avec le nez tout rouge. Elle croisait des visages, certains étaient rieurs, d’autres décomposés comme le sien. Charity respira bruyamment comme elle le faisait toujours pour se calmer. Il fallait qu’elle avance, s’immobiliser ainsi dans le froid n’arrangerait rien. Brusquement, le campus lui apparaissait tellement grand. Elle le connaissait par cœur et sans doute il lui était tout aussi peu familier qu’un pays étranger où elle n’aurait jamais mit les pieds. Elle reprit sa marche en tâchant d’accélérer. Elle se mit à compter ses pas quand bien même cela la décourageait. Elle se sentait loin de tout. Un, deux, trois… Une vingtaine bientôt et elle se sentait plus faible à chaque nouvelle dizaine. Quatorze… Brusquement, elle sentit son pied heurter sur quelque chose bien qu’elle fut incapable de dire de quoi il s’agissait. Dans cet état, un simple cailloux aurait suffit à la déconcentrer. Elle n’eu pas le temps d’y songer car elle tomba lourdement se réceptionnant avec un grognement sur le sol. Son image en prenait un sale cou et elle espéra ne pas être remarquée. Elle renifla tout en se sentant stupide. Voilà qu’elle allait se mettre à pleurer. Elle pouvait sentir les gouttes perler et releva la tête. A la vu d’un visage qui lui apparu familier dans le brouillard, elle vint nerveusement coller ses mains sur son visage. Elle ne se releva pas, attendant bêtement. Le simple fait de se relever lui apparaissait comme insurmontable. Qu’est ce que tu regardes ? Jappa-t’elle d’une voix un peu trop larmoyante.
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